vendredi 30 novembre 2018

Les Voyages de Gulliver

                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site Senscritique.com

"The 3 Worlds of Gulliver" de Jack Sher. 1960. Angleterre/U.S.A. 1h39. Avec Kerwin Mathews, Jo Morrow, June Thorburn, Lee Patterson, Grégoire Aslan, Basil Sydney.

Sortie salles France: ?. U.S: 16 Décembre 1960

FILMOGRAPHIE PARTIELLE: Jack Sher, 16 mars 1913 à Minneapolis - 23 août 1988 à Los Angeles, est un réalisateur, scénariste et producteur américain. Four Girls in Town (1957). Kathy O' (1958). The Wild and the Innocent (1959). Les Voyages de Gulliver (1960). Love in a Goldfish Bowl (1961).


Récit initiatique plein de fantaisie et de magie grâce en priorité au maître des trucages artisanaux, Ray Harryhausen, Les Voyages de Gulliver fleure bon le Fantastique vintage, aussi naïf soit son singulier contexte de survie conçu pour séduire toute la famille. Féerique en diable, cocasse et romantique, les Voyages de Gulliver retrace avec puissance visuelle onirique le parcours conflictuel de ce docteur avide d'ambition dans son désir d'explorer l'Inde afin de parfaire ses travaux médicaux. Or, Gulliver est compromis par un choix cornélien depuis sa relation houleuse avec Elisabeth aussi obtuse que férue d'amour à conquérir son coeur le plus fidèlement. Echoué sur une île après avoir été évincé de son bateau lors d'une tempête nocturne, celui-ci est rapidement kidnappé par des êtres minuscules, les lilliputiens se disputant une guerre clanique pour l'enjeu risible d'un oeuf. Docile, tolérant et doué de raison, Gulliver s'efforce avec philosophie de résoudre leur dissension belliqueuse avant d'à nouveau faire naufrage vers une autre destination, un microcosme de géants aussi vaniteux, ballots et mégalos que leurs homologues de petite taille.


Satire sur l'ignorance, le caprice, l'orgueil et le désir de possession pour y dominer les plus faibles, les Voyages de Gulliver s'avère agréablement conté au fil de péripéties ludiques davantage hostiles et haletantes si bien que Gulliver et Elisabeth devront faire preuve de subterfuges et bravoures pour s'extirper de  situations létales avec comme thématique majeure à déjouer, la superstition du patrimoine médiéval. Baignant dans une photo flamboyante parmi la disparité de décors orientaux, les Voyages de Gulliver constitue un régal formel dans sa capacité de nous évader à travers ces univers à la fois chimériques et métaphoriques parmi d'adroits effets-spéciaux donnant chair à l'infiniment petit et grand. Scindé en 2 parties tenant lieu de reflet de miroir, l'intrigue truffée de péripéties fantaisistes ne cesse d'amuser et dépayser sous l'impulsion d'un casting frétillant s'en donnant à coeur joie dans les railleries, les provocations, l'égoïsme, les sournoiseries et la méchanceté du côté d'ignorants individualistes incapables d'accorder une clémence à une ethnie qu'ils ne peuvent comprendre. Quand bien même le duo prévenant Kerwin Mathews / June Thorburn nous transmet leurs sentiments avec une tendresse indéfectible. Ce qui les convergera à l'issue de leur périple binaire (et grâce à la vigueur de leur amour commun) à rendre compte d'une réflexion sur la dichotomie du bien et du mal dans leur refus de se laisser berner par la haine, la jalousie et la cupidité du pouvoir.


Spectacle flamboyant tous publics aussi insolent qu'enchanteur, les Voyages de Gulliver préserve son pouvoir d'évasion et de fascination en dépit de brèves ellipses narratives que Jack Sher parvient pour autant à pallier à travers des répliques explicatives. Du cinéma Fantastique purement artisanal et délicieusement rétro auprès d'une moisson de trucages bluffants de réalisme poétique. Au demeurant, le spectacle idéal de fêtes de fin d'années !

* Bruno
2èx

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