de Stuart Rosenberg. 1979. U.S.A. 1h58. Avec James Brolin, Margot Kidder, Rod Steiger, Don Stroud, Murray Hamilton, John Larch, Natasha Ryan, K.C. Martel, Meeno Peluce, Michael Sacks, Helen Shaver...
Dates de sortie : 27 juillet 1979 (États-Unis), 20 février 1980 (France)
FILMOGRAPHIE: Stuart Rosenberg est un réalisateur américain né le 11 août 1927 à New York (États-Unis) et mort le 15 mars 2007 à Beverly Hills (États-Unis). 1960 : Crime, société anonyme , 1961 : Question 7, 1964 : Calhoun: County Agent (TV), 1965 : Memorandum for a Spy (TV), 1966 : Une petite rébellion (TV), 1966 : Fame Is the Name of the Game (TV), 1967 : Luke la main froide 1969 : Folies d'avril , 1970 : Move, 1970 : WUSA, 1972 : Les Indésirables , 1973 : Le Flic ricanant , 1975 : La Toile d'araignée , 1976 : Le Voyage des damnés , 1979 : Amityville : La Maison du diable , 1979 : Avec les compliments de Charlie , 1980 : Brubaker , 1984 : Le Pape de Greenwich Village , 1986 : Let's Get Harry, 1991 : My Heroes Have Always Been Cowboys.
Dates de sortie : 27 juillet 1979 (États-Unis), 20 février 1980 (France)
FILMOGRAPHIE: Stuart Rosenberg est un réalisateur américain né le 11 août 1927 à New York (États-Unis) et mort le 15 mars 2007 à Beverly Hills (États-Unis). 1960 : Crime, société anonyme , 1961 : Question 7, 1964 : Calhoun: County Agent (TV), 1965 : Memorandum for a Spy (TV), 1966 : Une petite rébellion (TV), 1966 : Fame Is the Name of the Game (TV), 1967 : Luke la main froide 1969 : Folies d'avril , 1970 : Move, 1970 : WUSA, 1972 : Les Indésirables , 1973 : Le Flic ricanant , 1975 : La Toile d'araignée , 1976 : Le Voyage des damnés , 1979 : Amityville : La Maison du diable , 1979 : Avec les compliments de Charlie , 1980 : Brubaker , 1984 : Le Pape de Greenwich Village , 1986 : Let's Get Harry, 1991 : My Heroes Have Always Been Cowboys.
La demeure d’Amityville, au 112 Ocean Avenue à Long Island, fut le théâtre d’un carnage survenu dans la nuit du jeudi 13 novembre 1974. Ronald Junior, fils aîné de la famille DeFeo, exécuta au fusil ses parents, ses frères et sœurs endormis. Plaidant la folie, il fut condamné à six peines de 25 ans de prison. Un an après le drame, la maison est rachetée par la famille Lutz, qui emménage le 18 décembre 1975. Ils n’y resteront que 28 jours, terrassés par des phénomènes inexpliqués. En 1977, les Lutz s’associent à l’écrivain Jay Anson pour coucher sur papier leur calvaire : The Amityville Horror — A True Story, best-seller immédiat. Après des années de doutes et d’enquêtes, on démontra que cette prétendue hantise n’était qu’affabulation, montée de toutes pièces pour une opération lucrative. L’affaire Amityville s’achève donc en supercherie médiatique, malgré l’obstination de certains spécialistes et passionnés de paranormal. Qui plus est, après le départ des Lutz, les familles suivantes (Cromarty, O’Neill) n’ont jamais signalé la moindre manifestation. En 2010, la maison est remise en vente pour environ un million d’euros, attirant encore badauds et curieux de tous horizons…
Énorme succès au box-office mondial, Amityville, la Maison du Diable doit beaucoup à son vernis de véracité — désormais écaillé — popularisé par le livre d’Anson. Peu coutumier du genre, Stuart Rosenberg se laisse tenter pour transposer à l’écran cette chronique démoniaque mâtinée de satanisme. On apprend, au détour d’une confession, que la demeure fut érigée par un adepte de sorcellerie banni de Salem… Sans outrances grand-guignolesques, Rosenberg distille avec efficacité des sursauts d’épouvante, scande l’angoisse à un rythme métronomique : à l’image de ces amis du couple Lutz, aussitôt saisis de malaise, viscéral, dès qu’ils franchissent la pelouse maudite. Quant aux Lutz eux-mêmes, unis par le mariage, leur amour se lézarde quand George, chaque nuit, se réveille à 3h15 — l’heure précise où DeFeo bascula dans la démence…
D’autres incidents plus inquiétants ou brutaux (le sort du prêtre et de la nourrice, la découverte dans la cave) renforcent l’emprise vénéneuse de la bâtisse — tandis que la fillette des Lutz, incarnée par la troublante Natasha Ryan, noue une amitié glauque avec un ami invisible. Réalisé avec un soin constant pour traduire la décomposition morale du couple, le film exprime sans tape-à-l’œil une angoisse rampante, imprégnant chaque recoin domestique — magnifiquement cadré et exploité ! Son réalisme sec, servi par une interprétation habitée jusque dans les seconds rôles, traduit l’incompréhension, la peur muette, la folie en gestation. Amityville reste suffisamment étrange et atmosphérique pour alimenter cette angoisse sourde : la silhouette coloniale de la maison, filmée sous tous les angles, fige notre insécurité, soutenue par le thème lancinant de Lalo Schifrin, gravé à jamais.
"Amityville : hantise factice, terreur authentique".
Si Amityville, la Maison du Diable ne rivalise pas avec les grands classiques du film de hantise, il s’impose pourtant comme une tentative sincère de rendre plausible le mythe d’une maison possédée. La sobriété fiévreuse des comédiens (Margot Kidder, épouse fragile sombrant dans la dépression), l’architecture insolite, les incidents vénéneux jouant cruellement avec les nerfs, son prologue et son final franchement terrifiants, et la musique obsédante de Schifrin, tout converge vers un climat anxiogène d’une belle intensité. Les nostalgiques des années 80 y retrouveront, avec une émotion complice, leurs héros acculés à la psychose et à la dérive meurtrière — George Lutz, lentement happé par une fureur homicide que James Brolin incarne d’une aigreur bourrue, inquiétante à souhait.
22.07.14. (100 v)
01.01.19. 6èx
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