jeudi 9 mai 2019

Le Capitan

                                                 Photo empruntée sur Google, appartenant au site Senscritique.com

de André Hunebelle. 1960. France/Italie. 1h45. Avec Jean Marais, Bourvil, Elsa Martinelli, Pierrette Bruno, Lise Delamare, Annie Anderson, Guy Delorme.

Sortie salles France: 5 Octobre 1960

FILMOGRAPHIE: André Hunebelle est un maître verrier et réalisateur français, né le 1er Septembre 1896 à Meudon (Hauts-de-Seine), décédé le 27 Novembre 1985 à Nice. 1948: Métier de fous. 1949: Millionnaires d'un Jour. 1949: Mission à Tanger. 1950: Méfiez vous des Blondes. 1951: Ma Femme est formidable. 1952: Massacre en dentelles. 1952: Monsieur Taxi. 1953: Les Trois Mousquetaires. 1953: Mon Mari est merveilleux. 1954: Cadet Rousselle. 1955: Treize à table. 1955: l'Impossible Monsieur Pipelet. 1956: Casino de Paris. 1956: Mannequins de Paris. 1956: Les Collégiennes. 1957: Les Femmes sont marrantes. 1958: Taxi, roulotte et Corrida. 1959: Le Bossu. 1959: Arrêtez le massacre. 1960: Le Capitan. 1961: Le Miracle des Loups. 1962: Les Mystères de Paris. 1963: Oss 117 se déchaîne. 1963: Méfiez vous Mesdames. 1964: Banco à Bangkok pour Oss 117. 1964: Fantômas. 1965: Furia à Bahia pour Oss 117. 1965: Fantômas se déchaîne. 1967:   Fantômas contre Scotland Yard. 1968: Pas de roses pour Oss 117. 1968: Sous le signe de Monte-Cristo. 1971: Joseph Balsamo. 1974: Les Quatre Charlots Mousquetaires. 1974: Les Charlots en Folie: A nous quatre Cardinal ! 1978: Ca va faire tilt.


Un an après l'immense succès Le BossuAndré Hunebelle rempile avec le film de cape et d'épée sous la houlette d'un roman de Michel Zévaco. Et d'y recruter à nouveau ses deux acteurs fétiches Jean Marais et Bourvil fraîchement débarqués du Bossu. Déjà adapté à l'écran par Robert Vernay en 1946, Le Capitan se décline en film d'aventures coloré et bondissant sous l'impulsion spontanée du duo précité. A savoir, complots, trahison, assassinats et vengeance perpétrés sous le règne de Louis XIII que deux clans se disputent afin de s'approprier le trône ! Ainsi, à travers cette conjuration,  François de Capestang, dit Le Capitan, s'associe auprès d'un saltimbanque afin d'y déjouer (de prime abord) les manigances de Marie de Médicis (mère du jeune Louis XIII) et de son premier ministre Concino Concini. Car depuis l'assassinat d'Henri IV, les deux escrocs décident de s'emparer du trône en semant la terreur dans la Province. Mais un autre leader des conjurés, le Duc d'Angoulême, désire également subtiliser la couronne du roi de par l'inexpérience et l'âge juvénile de ce dernier. Plutôt bien troussé à travers ses digressions à rebondissements auquel s'écharpent divers antagonistes pernicieux, la mise en scène assidue de Hunebelle est empreinte d'une réelle élégance formelle. Tant auprès de ses magnifiques décors naturels ou de ses intérieurs architecturaux, des costumes flamboyants que des séquences d'action rondement dirigées. Les duels homériques à l'épée s'opérant avec agilité quand bien même certaines cascades impressionnent de par leur réalisme, notamment lorsque Jean Marais s'oppose comme de coutume à s'épauler d'une doublure !


A l'instar de son intense escalade vertigineuse sur l'une des tours du château ou encore lors de la chevauchée endiablée de Louis XIII culminant sa chute dans le précipice d'une falaise en compagnie de son cheval. Qui plus est, saturé d'une photo en Eastmancolor, le Capitan s'octroie d'un rutilant cinémascope. Niveau cast, en chevalier intrépide redresseur de tort au charisme saillant, Jean Marais s'alloue d'un naturel spontané fondée sur les valeurs de noblesse, de loyauté, de fidélité et d'amour, tant auprès de sa protégée que du jeune roi sur le fil du rasoir. Si bien que l'acteur éprouve un réel plaisir à participer une seconde fois à sa fonction de preux chevalier. Quant à son comparse servant de "faire-valoir", l'impayable  Bourvil incarne avec sa bonhomie usuelle un baladin fripon conçu pour détendre l'aventure entre deux sémillantes chansonnettes dont l'une s'avère littéralement féerique. Au delà de son action échevelée agréablement menée, André Hunebelle  n'oublie pas d'y introduire un souffle romanesque auprès d'une charmante idylle entre Gisèle d'Angoulème et le Capitan. Leur relation en herbe débouchant par ailleurs par une tentative de secours audacieuse lorsque celle-ci le sauvera in extremis de la mort. Qui plus est, et pour renchérir son climat gentiment tendre, son disciple Cogolin cédera notamment au charme de Giuseppina grâce à leur timidité commune. Une servante italienne pudique d'autant plus sensible à la candeur du saltimbanque non avare de séduction coquine.


Après son réjouissant Le Bossu, André Hunebellesolide artisan du film de cape et épée, nous confirme donc avec le Capitan une seconde réussite comme le souligne sa côte de popularité critique et public (5 177 812 entrées rien que dans l'hexagone puisqu'il s'agit d'une co-production avec l'Italie). Aventures, action, romance se conjuguant avec une harmonie fougueuse, de par l'efficience de sa narration à la fois épique et politique (entre amour conflictuel, complots et trahisons) que de la chaleureuse complémentarité de nos loyaux lurons. Une pépite antidépressive à savourer de préférence entre amis ou en famille. 


*Bruno
09.05.19. 4èx
18.10.12. (140 v)

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