Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.fr
de Sidney Hayers. 1962. Angleterre. 1h30. Avec Peter Wyngarde, Janet Blair, Margaret Johnston
Sortie salles Angleterre: 14 Mai 1962
FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Sidney Hayers est un réalisateur, scénariste et producteur anglais né le 24 Août 1921 à Edinburgh, Scotland, décédé le 8 Février 2000 à Altea, Espagne. 1960: Le cirque des horreurs. 1959 The White Trap. 1959 Violent Moment. 1961: Les Gangsters. 1964: La rue du péché. 1962 Brûle, sorcière, brûle! 1961 Echo of Barbara. 1966: Minibombe et minijupes. 1966 The Trap . 1965 Three Hats for Lisa. 1971: Violence en Sous-Sol. 1971 The Firechasers. 1971/I Meurtre à haute tension. 1970 Mister Jerico (TV Movie). 1969 L'étoile du sud. 1972: All Coppers Are... 1976: One Away. 1975 Diagnosis: Murder. 1975 King Arthur, the Young Warlord. 1975 Mortelle rencontre. 1975 Cet emmerdeur de Charly.
Perle maudite du Fantastique occulte honteusement inédite en salles dans nos contrées, Brûle sorcière Brûle traite de la sorcellerie sous le pilier d'un scénario retors constamment imprévisible si bien qu'il s'avère difficile d'y deviner l'issue potentiellement dramatique (sa conclusion expéditive pourrait d'ailleurs déconcerter certains d'entre vous). Le pitch: Un professeur cartésien nie l'existence de la sorcellerie face à ses élèves curieux de mysticisme. Or, quelques jours plus tard, il s'aperçoit que sa propre épouse pratique la magie noie après avoir découvert divers ustensiles planqués dans les meubles de la maison. Ainsi, à partir de ce pitch inquiétant fondé sur le simulacre et le jeu de pouvoir et de persuasion, Sidney Hayers (le Cirque des Horreurs) réalise probablement son meilleur film tant il parvient à nous scotcher au siège de par l'interprétation magistrale que forment Peter Wyngarde (transi d'émoi névrotique en victime parano !), Janet Blair (pénétrée d'appréhension à travers l'intensité de son regard dérangé), Margaret Johnston (en mégère claudiquante insidieusement diabolique). Un casting irréprochable parvenant à tailler une solide carrure à son réalisme surnaturel, notamment afin de remettre véritablement en question la foi du spectateur partagé entre le folklore de la superstition et la raison de la science parfois inapte à théoriser l'inexplicable.
Outre le jeu viscéral de ce triangle de comédiens compromis aux forces occultes, Brûle sorcière, brûle tire-parti d'une mise en scène consciencieuse où rien n'est laissé au hasard. Tant auprès de son noir et blanc crépusculaire sensiblement ténébreux que de l'exploitation retorse de ces décors gothiques magnifiquement cadrés si bien que le cinéaste use d'architectures et sculptures ornementales afin de faire progresser la trajectoire de survie du professeur et de son épouse brutalement mis à mal avec la magie noire. L'intérêt majeur de l'intrigue s'évertuant à tester l'épreuve cérébrale du professeur en proie à une succession d'évènements inexpliqués où prime l'effet de suggestion. Ce dernier à la psychologie subitement chétive s'efforçant de se raisonner avec logique afin de ne pas se laisser influencer par ces incidents potentiellement improbables. Ainsi, nanti d'un rythme trépidant à travers ses moult rebondissements cauchemardesques à donner le tournis, Brûle sorcière Brûle insuffle un climat anxiogène davantage sauvage et oppressant à travers la course effrénée du professeur s'efforçant de sauver la vie de son épouse. Tout du moins lors de sa seconde partie épileptique (si j'ose dire) sachant que Sidney Hayers eut la judicieuse idée d'inverser les rôles auprès de son 1er acte pour y dresser les liens amoureux unissant le couple infortuné.
De par son rythme infernal (qui en surprendra plus d'un !), la subtilité de ses effets-chocs et le jeu magistral des comédiens, Brûle, sorcière brûle demeure une perle rare du Fantastique éthéré, à l'instar du chef-d'oeuvre de Jacques Tourneur, Rendez-vous avec la peur. Un cauchemar sur pellicule saturé d'une partition stridente que l'on croirait issue d'une prod Hammer. A découvrir d'urgence pour tous les amateurs de sortilège et autres diableries ne prêtant nullement à rire !
*Bruno
2èx
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