jeudi 27 juin 2019

Héros d'Apocalypse

                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site aVoir-aLire.com

"L'ultimo cacciatore" d'Anthony M. Dawson. 1980. U.S.A. 1h37. David Warbeck, Tisa Farrow, Tony King, Bobby Rhodes, Margit Evelyn Newton, John Steiner.

Sortie salles Italie: 9 Août 1980.

FILMOGRAPHIE: Antonio Margheriti (Anthony M. Dawson) est un réalisateur italien, né le 19 septembre 1930 à Rome, décédé le 4 Novembre 2002 à Monterosi. 1960: Le Vainqueur de l'espace. 1962: Les Derniers jours d'un empire. 1963: La Vierge de Nuremberg. 1964: La Sorcière Sanglante. 1964: Les Géants de Rome. 1964: Danse Macabre. 1968: Avec Django, la mort est là. 1970: Et le vent apporta le Violence. 1971: Les Fantômes de Hurlevent. 1973: Les Diablesses. 1974: La brute, le colt et le karaté. 1975: La Chevauchée terrible. 1976: l'Ombre d'un tueur. 1979: l'Invasion des Piranhas. 1980: Pulsions Cannibales. 1980: Héros d'Apocalypse. 1982: Les Aventuriers du Cobra d'Or. 1983: Yor, le chasseur du futur. 1985: L'Enfer en 4è vitesse.


Pur produit d'exploitation surfant sur la vague du film de guerre vietnamien, Héros d'Apocalypse est symptomatique de ce que le cinéma italien pouvait produire de plus attractif à l'orée des années 80. Car bien avant Rambo 1 et 2Anthony M. Dawson nous offrait un film d'action belliqueux à l'ultra violence décomplexée, tant et si bien que ses scènes gores, à la fois percutantes et spectaculaires, irriguent l'écran dans un déluge d'explosions et canardages à tout va, à feu et à sang ! Le tout façonné avec un talent technique artisanal si bien que l'on reste encore aujourd'hui ébahi par le réalisme de ses scènes chocs furieusement complaisantes (gros plans sur les chairs éclatées dans des gerbes de sang Fulciennes !). Ainsi, si l'intrigue étique fait preuve de oisiveté (le capitaine Morris a pour mission de détruire un émetteur dans un camp vietcong après avoir rejoint une équipe de rangers ainsi qu'une journaliste retranchés dans une grotte customisée !), Anthony M. Dawson compte sur l'intensité des explosions et carnages en roue libre afin de plonger le spectateur dans un divertissement bourrin aussi bordélique qu'épique.


Servi par une pléiade de seconds couteaux familiers des fans de Bis (on y croise David Warbeck, Tisa Farrow, Tony King, Bobby Rhodes et John Steiner), ces derniers se prêtent au jeu belliciste avec un sérieux désinhibé. Car à travers une combinaison de Voyage au bout de l'Enfer et surtout d'Apocalypse Now, nos acteurs transalpins surjouent leur fonction burné avec un irrésistible orgueil auto-parodique. C'est simple, on les croirait réunis au club Med de festoyer et s'extasier à buter du viet dans une posture héroïque résolument suicidaire ! C'est dire si Dawson s'adonne aux clichés tous azimuts, entre premier et second degré. Car n'hésitant pas lors de brèves occasions à détendre l'atmosphère par le biais de moments de cocasserie aussi grotesques qu'hallucinées (la fameuse compétition contre la montre du ranger pour récupérer un fruit du haut d'un arbre en arpentant un sentier truffé de vietcongs !), celui-ci se raille d'une bravoure surhumaine dans un esprit antimilitariste troupier. On sourit également (voir on pouffe de rire) lorsque Héros d'Apocalypse se la joue Apocalypse Now à travers des séquences cultes contournées ici dans un esprit bisseux. A l'instar du major Cash caricaturant dans son fanatisme guerrier le lieutenant-colonel Bill Kilgore (entrevu en surfeur dans Apocalypse Now), du message préventif que les rangers écoutent fréquemment à la radio afin de démissionner de leur poste offensif, ou encore de l'ultime chevauchée des Walkyries reprise ici en épilogue à travers un thème orchestral contrefait.


Réussissant par ailleurs l'exploit de nous immerger dans une véritable jungle végétative (on se croirait même par instant dans Cannibal Holocaust, notamment à travers ses pièges meurtriers !), Héros d'Apocalypse demeure un fleuron du film de guerre transalpin de par son immense générosité de nous en foutre plein la vue à renfort de tripes, de sulfateuses et d'explosions furibardes ! A revoir sans modération, tel l'antidépresseur de choix ! 

*Bruno
3èx

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