Photo empruntée sur Google, appartenant au site fan-de-cinema.com
"The Lost Continent" de Michael Carreras. 1968. Angleterre. 1h33. Avec Eric Porter, Hildegard Knef, Suzanna Leigh, Tony Beckley, Nigel Stock, Ben Carruthers, Dana Gillespie.
Sortie salles France: Inconnu. U.S: 12 Juin 1968
FILMOGRAPHIE: Michael Carreras est un producteur et réalisateur britannique né le 21 décembre 1927 à Londres et mort dans la même ville le 19 avril 1994. 1955 : Eric Winstone's Stagecoach. 1957: The Steel Bayonet. 1961 : Visa to Canton (en). 1961 : La Chevauchée des outlaws. 1963 : Maniac.
1963 : What a Crazy World. 1964 : Les Maléfices de la momie. 1967 : Les Femmes préhistoriques. 1968 : Le Peuple des abîmes. 1971 : La Momie sanglante. 1974 : Un dénommé Mister S.
Aberration filmique portant la signature de la célèbre firme Hammer, Le Peuple des Abîmes laisse le spectateur ébaubi par tant d'idioties aussi bien formelles que narratives. Car il faut bien avouer que le scénario saugrenu écrit par le réalisateur himself patauge à n'en plus finir dans le n'importe nawak en s'inspirant du roman de Dennis Wheatley. De par son amoncellement de séquences surréalistes mises en scène avec un sérieux inébranlable et ses FX caoutchouteux tout droits sortis d'un Kaïju. Et ce en dépit de quelques traits d'humour, probablement pour détendre l'atmosphère hostile, qu'un bout entrain sclérosé extériorise lors de moments inopinément héroïques. Le pitch: transportant sur son cargo de dangereux explosifs inflammables au contact de l'eau, le capitaine Lansen est pris à parti avec une partie de son équipage effrayée à l'idée de trépasser au moment de l'annonce d'une tempête. Echoués sur une étrange île semée de carcasses de bateau, ils font l'horrible découverte d'un peuple de conquistadors gouvernés par un ado monarque fanatique, quand bien même les algues et divers crustacés géants restent aux aguets de chair fraîche.
Passé une première demi-heure d'exposition où ça pérore pas mal, entre sous-intrigues amoureuses et action belliqueuse (la fameuse mutinerie), le Peuple des Abîmes adopte une tournure radicalement épique lorsque les rescapés et leur learder Lansen se posent sur l'île des sargasses. Tant et si bien qu'en pleine cacophonie, ces derniers (d'autant plus marginaux, insolents, véreux ou couards !) n'auront de cesse de combattre des créatures mutantes et les conquistadors plus hostiles que jamais afin d'honorer leur roi féru de sacrifices. De par son intrigue déstructurée, ses digressions peu passionnantes et la sobriété du casting croyant dur comme fer à ce qu'ils endurent (il faut d'ailleurs les voir s'affubler de harnais supportant 2 ballons de baudruche en amont de leurs épaules afin de traverser le sable, et ce, avec sous leur pied des sortes de raquettes pneumatiques pour éviter les algues carnivores !); le Peuple des Abîmes renchérit notre émoi face à un spectacle surréaliste dénuée de dérision (ou alors si peu pour le second-rôle évoqué plus haut). Parfois même violent lors de séquences horrifiques un chouilla complaisantes et timidement érotique (l'amazone dissidente à la poitrine opulente, la blonde nymphette férue de mâles avinés), Le Peuple des Abîmes a de quoi distraire autant que surprendre l'amateur de nanar improbable connaissant la réputation d'une firme aussi notoire que la Hammer.
Ainsi, l'intrigue vrillée à beau sombrer dans le ridicule à force d'outrance, d'incohérences, d'approximations et de situations débridées tous azimuts (le moine jouant en dernier ressort de l'orgue en pleine guérilla incendiaire !), Le Peuple des Abîmes demeure un cocktail explosif d'aventures exotiques lors de son ultime heure belliciste. Quand bien même nous ne connaîtrons jamais la véritable destinée de nos héros passé leur moment de bravoure, à l'instar de cette maraudeuse finalement empathique quant à sa requête désespérée de retrouver son fils en vie. Bref, démentiel, foutraque et fichtrement cocasse.
*Bruno
2èx
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