jeudi 13 juin 2019

John Wick: chapitre 2

                                              Photo emprunté sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Chad Stahelski. 2017. U.S.A. 2h02. Avec Keanu Reeves, Riccardo Scamarcio, Ian McShane,
Ruby Rose, Common, Claudia Gerini, Lance Reddick, Laurence Fishburne, Tobias Segal, John Leguizamo, Bridget Moynahan, Peter Stormare, Franco Nero.

Sortie salles France: 22 Février 2017

FILMOGRAPHIEChad Stahelski est un cascadeur, coordinateur des cascades, acteur, assistant réalisateur puis réalisateur américain né le 20 septembre 1968 à Fort Worth (Texas). 2014 : John Wick (coréalisé avec David Leitch). 2017 : John Wick 2. 2019 : John Wick Parabellum.


Trois ans après le succès phénomène John Wick, le néophyte Chad Stahelski rempile pour un chapitre 2 évidemment bourrin en bonne et due forme. Sauf qu'en l'occurrence, si personnellement son modèle m'eut complètement laissé de marbre dans son action en roue libre aussi vaine que gratuite (désolé pour les fans) et ses personnages caricaturaux, John Wick 2: chapitre 2 m'a littéralement scotché au siège de par l'efficacité de son intrigue plus dense qu'au préalable et surtout de l'intensité des scènes d'action résolument hallucinées. Ainsi donc, aussi hyperbolique soit-il, John Wick: chapitre 2 s'avère étonnamment fun et jouissif sous l'impulsion de notre anti-héros, tueurs à gage monolithique traqué tous azimuts par des mafieux mégalos perfides. Sauf qu'ici on est à fond avec lui pour suivre ses faits et gestes "surhumains" avec une fascination morbide ! Celui-ci étant contraint d'opérer un nouveau contrat auprès d'un opportuniste italien (assassiner sa soeur, nouvelle baronne du crime, afin de récupérer son trône) en lieu et place d'écouler une paisible retraite. Or, évidemment trahi par ce mentor, puis invoquant en désespoir de cause un soutien auprès d'une confrérie de SDF (situation hallucinée pleine de réparties caustique !), John Wick ne cessera de fuir et de supprimer une armée de tueurs à gage aussi intraitables que lui.


Bien évidemment, l'intrigue simpliste (mais efficace car nanti d'enjeux plus éprouvants quant au dilemme de Wick et inventive quant aux confrontations musclées parfois théâtrales) est un prétexte afin d'aligner de façon métronome des séquences d'ultra violence incroyablement percutantes. Tant auprès de l'ultra dynamisme du montage à couper au rasoir que de leur chorégraphie n'ayant rien à envier aux meilleures prods nippones en mode "art martial". Qui plus est, usant de décors tantôt high-tech (le labyrinthe des glaces, la boite de nuit), tantôt baroques (splendides architectures transalpines à faire rougir Argento) à travers une photo aussi glacée que rutilante, John Wick 2 enivre les yeux. Tant et si bien que son surréalisme assumé se prête magnifiquement à l'ambiance mortifère des confrontations dantesques se décuplant au rythme d'une trajectoire de survie (labyrinthique) à perdre haleine. Impassible, posé et placide, Keanu Reeves se fond dans le corps du tueur à gage avec un charisme distingué plutôt inusité, notamment auprès de sa douce empathie pour son fidèle chien qu'il préserve hors-champ belliqueux. On est également ravi de retrouver dans des seconds-rôles saillants les gueules striées de Franco Nero (même si toutefois discret en mafieux subsidiaire), Laurence Fishburne (en leader SDF nourri de sarcasme) et surtout Ian McShane (du haut de ses 76 ans !) en propriétaire d'un hôtel luxueux à la fois équitable et draconien quant au sort précaire de son élève modèle.


Complètement déjanté et débridé de par son ambiance surréaliste émaillée de leste dérision, et son ultra-violence putassière aussi dégénérée que décomplexée, John Wick 2 créé la surprise pour coiffer au poteau son insignifiant prototype. Et ce en assumant avec une ambition onirique fortuite un spectacle bourrin d'une carrure et d'une intensité fulgurantes. Chacun des protagonistes bellicistes se prêtant viscéralement au jeu du gendarme et du voleur avec une douce ironie subtilement friponne, quand bien même Keanu Reeves mène la danse macabre avec son élégance impérieuse. 

*Bruno

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