lundi 29 juillet 2019

Assaut sur le Central 13

                                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site senscritique.com

"Assault on Precinct 13" de Jean François Richet. 2005. U.S.A. 1h49. Avec Ethan Hawke, Laurence Fishburne, Gabriel Byrne, Maria Bello, Drea de Matteo, John Leguizamo, Brian Dennehy.

Sortie salles France: 2 Mars 2005 (Int - 12 ans). U.S: 19 Janvier 2005

FILMOGRAPHIE: Jean-François Richet est un réalisateur, producteur, scénariste, dialoguiste et monteur français, né le 2 juillet 1966 à Paris. 1995 : État des lieux. 1997 : Ma 6-T va crack-er. 2001 : De l'amour. 2005 : Assaut sur le central 13. 2008 : L'Instinct de mort. 2008 : L'Ennemi public n° 1. 2015 : Un moment d'égarement. 2016 : Blood Father. 2018 : L'Empereur de Paris.


Estampillé remake d'Assaut de Carpenter, j'opterai plus personnellement pour une intelligente déclinaison tant le réalisateur français Jean-François Richet se refuse à opérer la facilité du copié-collé, si bien qu'il n'y reprend ici que la situation de siège et la posture solidaire des flics / truands contraints de s'épauler afin de survivre le temps d'une nuit de cauchemar. Ainsi donc, durant plus d'1h48, Jean François Richet parvient remarquablement à réactualiser le modèle de Carpenter. De par sa gestion avisée de sa mise en scène à la fois inspirée et inventive (caméra virevoltante en sus) et le choix d'un cast super charismatique jusqu'aux moindres seconds-rôles (Ethan Hawke, Laurence Fishburne, Gabriel Byrne, Maria Bello, Drea de Matteo, John Leguizamo et Brian Dennehy s'affrontant communément avec une pugnacité à perdre haleine, notamment contre leur prise de bec contradictoire). Mais pas que, car avec un évident souci de vouloir bien faire sur toutes les coutures et ainsi contenter le spectateur du samedi soir (il s'agit résolument d'un format de série B ludique conçue sur l'efficacité d'un suspense exponentiel progressant au fil d'actions homériques), Richet s'épaule d'un scénario linéaire fertile en rebondissements et révélations fortuites pour relancer les gunfights. Notamment auprès de son final aussi épique qu'indécis délocalisant l'action du huis-clos auprès d'une scénographie externe. Richet prenant également soin d'exploiter la photogénie de son climat nocturne en insistant sur la violence réfrigérante d'une tempête de neige insatiable ressentie de l'extérieur.


Un parti-pris retors afin d'appuyer le sentiment d'impuissance et d'isolement vécu par nos héros en interne du commissariat, quand bien même ils redoubleront d'audaces et de remise en question afin de rester en vie et ainsi repousser une menace externe d'autant plus véreuse (nous n'avions pas à faire à une caste de truands séditieux comme ce fut le cas chez Carpenter). Ainsi donc, force est de constater qu'Assaut sur le central 13 déménage en diable à travers sa violence incisive pour autant jamais gratuite puisque tributaire de sa narration escarpée (là encore un bon point anti hollywoodien !). Richet n'hésitant pas à y inclure une dose d'intensité dramatique à travers certaines situations désespérées auprès de victimes démunies en proie au spectre de la mort. Et si l'aspect jouissif de ces scènes d'action pétaradantes terriblement expressives ne cessent de nous éprouver agréablement, on le doit notamment à ces détails fructueux à la fois sonores et visuels. Notamment auprès de la menace externe richement camouflée de par leur lourde artillerie et leur combinaison sophistiquée y incluant parfois une technologie à infra rouge. On peut enfin souligner à titre empathique la sobriété des comédiennes que forment Maria Bello et Drea de Matteo en cibles humaines davantage éprouvées mais pour autant appâtées par un héroïque instinct de survie. Quand bien même Ethan Hawke / Laurence Fishburne s'épaulent avec une solidarité payante en héros de la dernière chance contraints de s'unifier contre le danger tout en se suspectant mutuellement par leur éthique contraire.


Survival stoïque tour à tour haletant, intense et oppressant, Assaut sur le central 13 se taille une convaincante carrure artisanale afin d'exploiter sans effet de manche ni fioriture le cadre du western urbain à travers des postures précaires anti-manichéennes en proie à la remise en question, au doute et à la riposte. Étonnamment puissant et passionnant sur un air connu de siège anthologique, Assaut sur le central 13 n'existe que par lui même pour s'avérer autrement excitant et captivant à travers sa facture vintage d'actionner viril. A réhabiliter d'urgence. 

*Bruno
2èx

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