Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com
de Anthony DiBlasi. 2009. U.S.A. 1h40. Avec Jackson Rathbone, Shaun Evans, Hanne Steen, Laura Donnelly, Jonathan Readwin, Paloma Faith, Siobhan Hewlett.
Inédit en salles en France.
FILMOGRAPHIE: Anthony DiBlasi est un réalisateur, scénariste et producteur américain. 2018 Extremity. 2016 Her Last Will. 2015 Most Likely to Die. 2015 Attirance interdite (TV Movie). 2014/I Last Shift. 2013 The Profane Exhibit (segment "Mother May I"). 2013 Missionary. 2011 Cassadaga. 2009 Terreur.
Une expérience de terreur underground, profondément malsaine et perverse.
Adapté d’une nouvelle de Clive Barker publiée dans le second volume des Livres de sang, Dread signe le premier long-métrage choc d’Anthony Diblasi. Malgré un cheminement narratif prévisible, le film parvient à bâtir un climat anxiogène, distillé par les dissensions de jeunes protagonistes livrés peu à peu à leur pire cauchemar.
Synopsis: Marqué par un traumatisme d’enfance terrifiant, Quaid, étudiant en philosophie, entraîne deux camarades dans une étude sur la peur en recrutant divers témoins. Derrière cet alibi scientifique se cache sa tentative maladroite de museler des cauchemars nocturnes qu’il ne maîtrise plus. Mais au fil des entretiens tendus avec marginaux et âmes brisées, Quaid bascule dans une vendetta intime, perverse et irrémédiable.
Interdit aux moins de 16 ans, Dread a de quoi retourner les estomacs les plus fragiles dans sa dernière demi-heure, explicite mais jamais gratuite, d’un réalisme cru et suffocant. Un dispositif qui exacerbe le voyeurisme maladif de Quaid, apprenti criminel dont les complices assistent, impuissants, à la dégénérescence morale et à l’irascibilité. Sobriété et efficacité dominent la première partie, certes classique dans sa narration, mais solidement inquiétante. Grâce à un casting jeune qui refuse l’outrance, le film accroche et inquiète. Surtout par la présence dérangée de Quaid, incarné avec un charisme trouble et glaçant par Shaun Evans. Si glaçant qu’on préférerait ne jamais croiser son regard dans la réalité sans qu'il ne paraisse patibulaire.
Porté par une mise en scène parfois étonnamment inventive (les plans obsédants de la hache montant les marches, les crimes exécutés avec une froideur clinique, la précision du montage acerbe) et par un travail sonore affûté (BO rock alternative en première partie, bruitages diégétiques perçus à travers l’angoisse des victimes), Dread dérange jusqu’au malaise ad nauseam. L’expérience carnivore dans la geôle reste franchement insoutenable. Le film refuse toute concession : pas de happy end, mais un sentiment d’amertume et de dégoût, né de l’obsession d’un oppresseur anciennement martyrisé, désormais décidé à affronter la bête en lui en scrutant, égoïstement, les postures apeurées de ses proies torturées jusqu’à l’épuisement. Dans le registre underground le plus intègre, et malgré un manque d’ambition par moments, Dread demeure une cruelle et solide surprise horrifique, à découvrir le cœur accroché, au gré de ses séquences les plus crues et cruelles. On n'en sort pas indemne... Pour public averti...
— le cinéphile du cœur noir
*Bruno
21.09.25. 3èx. Vostf
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