Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr
"The Wisdom of Crocodiles" de Po-Chih Leong. 1998. Angleterre. 1h28. Avec Jude Law, Elina Löwensohn, Timothy Spall, Jack Davenport, Colin Salmon, Hitler Wong.
Sortie salles France: 16 Août 2000. Angleterre: 27 Novembre 1998
FILMOGRAPHIE: Po-Chih Leong est un réalisateur, scénariste, directeur de la photographie, acteur et producteur britannique né en 1939 à Londres (Royaume-Uni).1976 : Tiaohui. 1977 : Woo fook. 1979 : Shen tou miao tan shou duo duo. 1980 : You ni mei ni. 1981 : Long gan wei. 1982 : Ye jing hun. 1984 : Hong Kong 1941. 1984 : Ying lun pi pa. 1985 : Bu huo ying xiong. 1985 : Shengsi Xian. 1986 : Ping Pong. 1988 : Sha zhi lian. 1988 : Gai juk tiu mo. 1991 : Shang Hai yi jiu er ling. 1997 : Riding the Tiger: The Hong Kong Handover Years 1 (TV). 1998 : Riding the Tiger: The Hong Kong Handover Years 2 (TV). 1998 : La Sagesse des crocodiles. 2000 : Cabin by the Lake (TV). 2000 : The Darkling (TV). 2001 : Return to Cabin by the Lake (TV). 2001 : Walking Shadow (TV). 2001 : Wolf Lake (série TV). 2004 : Out of Reach (vidéo). 2006 : The Detonator.
Probablement l'un des meilleurs ovnis "indépendants" des années 90 !
Méconnu du public si je ne m'abuse, en dépit de son Prix Spécial décerné par le jury de Gérardmer, La Sagesse des Crocodiles constitue une oeuvre indépendante de premier choix tirant parti de la personnalité hétérodoxe de son auteur, Po-Chih Leong. Car résolument atypique puisque ne ressemblant à rien de connu à travers son thème réactualisé, son climat laconique ouaté et ses personnages indiscernables évoluant dans une cité urbaine feutrée (photo sépia à l'appui, histoire de renforcer son atmosphère rubigineuse); La Sagesse des Crocodiles transfigure le portrait d'un vampire mélancolique partagé entres ses pulsions meurtrières et son amour irrépressible pour l'être aimé. Le duo romantique superbement incarné par Jude Law (il incarne avec un trouble naturel un immortel moderne souffreteux en proie aux remises en question) et Elina Löwensohn (aussi ténue de sensualité que de fragilité démunie en maîtresse sacrifiée pour autant stoïque, pour ne pas dire héroïque) portant le film à bout de bras !
De par leur nonchalance et ambiguïté morales théorisant sur les valeurs du Bien et du Mal que chacun renferme de son empreinte identitaire. Anti manichéens donc, ses protagonistes tributaires de leurs qualités et défauts caractériels tentent de s'apprivoiser et de co-exister au gré d'une redoutable ambivalence sentimentale. Tant auprès de Anne lui reprochant de la palper trop fréquemment lors d'une saute d'humeur quotidienne que de Steven se nourrissant de l'amour de ses partenaires dans un désir égoïste de survie. L'intérêt majeur (et si captivant) du récit résidant dans l'évolution indécise de ceux-ci empruntant des directions sinueuses toujours improvisées ou aléatoires au risque d'égarer le spectateur à travers sa complexité idéologique sur la soif d'amour (que l'on consomme tel une nourriture) et sur la survie au lâche mépris d'y éradiquer les plus faibles.
Larmes de crocodile d'un cerveau reptilien.
Subtilement envoûtant, inquiétant et déroutant, notamment auprès des postures quelque peu extravagantes ou décalées des seconds-rôles (le flic bedonnant en filature, la bande orgueilleuse des délinquants) que des étreintes sentimentales que se partagent les amants maudits, la Sagesse des Crocodiles dégage une aura poétique davantage palpable et capiteuse au rythme pulsatile de ses coeurs sauvages en proie à leur condition terrestre aussi complexe qu'handicapante (notamment à travers leur difficulté commune de s'y oxygéner). Une excellente découverte résolument personnelle, entre intimisme, désespoir et fragilité, à réhabiliter d'urgence.
*Bruno
2èx
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