Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com
de Anthony Maras. 2018. Australie/inde/U.S. 2h03. Avec Dev Patel, Armie Hammer, Nazanin Boniadi, Anupam Kher, Tilda Cobham-Hervey.
Sortie salle Australie: 14 Mars 2019. U.S: 22 Mars 2019
FILMOGRAPHIE: Anthony Maras est un réalisateur, scénariste et producteur américain. 2018: Hôtel Mumbai.
Retraçant avec souci de réalisme et d'unité de temps l'attaque terroriste d'islamistes radicaux au sein du Taj Mahal Palace, immense hôtel rupin accueillant une clientèle fortunée, Hôtel Membai s'avère aussi bien éprouvant que poignant à travers sa descente aux enfers escarpée. Si bien que Anthony Maras ne s'embarrasse que rarement du hors-champs pour ébranler le spectateur résolument immergé dans une action sanglante dégénérée, eu égard des exactions furtives des bourreaux fanatiques ne jurant que pour l'honneur d'Hallah et de leur leader (perfide !) leur dictant une conduite impassible pour y exterminer (en l'occurrence) des infidèles nantis. A travers le choix de son cast méconnu (pour la plupart) et de son cadre indien dépaysant (renforcé d'une photo sépia sous un soleil écrasant pour les extérieurs), le public s'identifie sans ambages au désarroi de ces otages impliqués dans une terrible épreuve de survie où la mort plane en permanence au dessus de leurs épaules. Pour autant, grâce à la bravoure de quelques volontaires néanmoins contrariés dans leur sentiment d'abandon (un chef cuisinier, un serveur, un russe notoire), ceux-ci vont tenter de survivre dans leur prison domestique en y rameutant dans une pièce blindée les ultimes survivants (comptez une cinquantaine de résistants).
Si bien que ces terroristes d'une lâcheté sans égale ne leur laisseront nul répit, notamment auprès de quelques survivants confinés dans leur chambre ou dans un sellier en escomptant l'arrivée éventuelle du corps policier. D'une violence inouïe quant au carnage soigneusement planifié par ces kamikazes ne jurant que pour une vendetta sanguinaire à grande échelle, Hôtel Membai a l'intelligence de ne pas sombrer dans la complaisance, aussi insupportables soient ses brutales exactions. Notamment auprès de la tournure cauchemardesque de son final apocalyptique aussi bien asphyxiant (la stratégie incendiaire) que rigoureusement éprouvant (les victimes n'en finissent plus de trébucher sous les impacts de balles). Et donc, à travers son suspense ciselé constamment tendu multipliant les points de vue contradictoires d'otages à bout de nerf, Hôtel Membai parvient à distiller un sentiment permanent d'insécurité et d'impuissance à travers le moule du survival éludé de fioritures. Chaque personnage se fondant malgré eux dans le corps d'otages démunis face à ce contexte aussi impromptu. Entre sentiments de révolte et de désespoir, instincts d'héroïsme (pour les plus vaillants) et appréhension du danger qu'ils tentent pour autant de canaliser avec un mince espoir de survie.
Témoignage à la fois poignant et bouleversant auprès d'un carnage terroriste d'une violence âpre, Hôtel Membai emprunte le cheminement risqué du thriller à suspense sous couvert de drame historique reconstitué avec un réalisme assez substantiel afin de ne pas chavirer le naufrage dans les conventions du "spectacle outrancier". Les comédiens d'une sobre force d'expression parvenant notamment à y injecter une dimension humaine assez palpable à travers leur ultime épreuve de force dénuée de concession. Chaotique et impitoyable, on en sort aigri et lessivé, en vouant notamment une haine indéfectible pour ces intégristes juvéniles facilement influençables par le rigorisme et l'appât du gain (celle de subvenir aux besoins de leur famille).
*Bruno
INFOS WIKIPEDIA: Les attaques de novembre 2008 à Bombay sont une série de dix attaques terroristes coordonnées qui ont eu lieu du 26 au 29 novembre 2008 à travers Bombay, capitale financière et plus grande ville de l'Inde. 188 personnes, dont au moins 26 ressortissants étrangers, ont été tuées1 et 312 blessées. L'équipe terroriste était composée de 10 militants islamistes entrainés au Pakistan sans appui direct du gouvernement, 9 d'entre eux ont été tués et un fait prisonnier2. Alors que ce seul rescapé, jugé en Inde, a été condamné à mort et exécuté le 21 novembre 2012, sept autres Pakistanais soupçonnés d'être liés à l'attentat sont en cours de jugement au Pakistan.
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