lundi 22 juillet 2019

Les Compères

                                                  Photo empruntée sur Google, appartenant au site ekladata.com

de Francis Veber. 1983. France. 1h31. Avec Pierre Richard, Gérard Depardieu, Anny Duperey, Michel Aumont, Stéphane Bierry, Philippe Khorsand.

Sortie salles France: 23 Novembre 1983

FILMOGRAPHIE: Francis Veber est un réalisateur, scénariste, dialoguiste et producteur français, né le 28 Juillet 1937 à Neuilly sur Seine. 1976: Le Jouet. 1981: La Chèvre. 1983: Les Compères. 1986: Les Fugitifs. 1989: Les 3 Fugitifs. 1992: Sur la corde raide. 1996: Le Jaguar. 1998: Le Dîner de con. 2000: Le Placard. 2002: Tais-toi ! 2006: La Doublure. 2008: L'Emmerdeur.


On ne change pas une équipe qui gagne !
2 ans après l'immense succès tant mérité de La Chèvre, Francis Veber tente de renouer la même formule humour / tendresse avec les Compères sous l'égide du duo impayable Pierre Richard / Gérard Depardieu. Non pas qu'il s'agit d'une séquelle mais d'une forme de déclinaison aussi efficacement rocambolesque à travers l'escapade de ces derniers au tempérament contradictoire (l'un gaffeur et timoré, l'autre sévère et expéditif). Ainsi, ils auront comme mission de retrouver un ado en fugue depuis la requête de la maman, leur ancienne amie d'époque. Mais afin de mieux les inciter à accepter, elle finit par leur prétendre (indépendamment) qu'ils pourraient être les vrais pères de Tristan, ado rebelle en crise parentale auprès de son propre paternel, Paul Martin. Beaucoup moins hilarant que son modèle aujourd'hui reconnu comme l'une des meilleures comédies des années 80, Les Compères n'en demeure pas moins un excellent divertissement bougrement rodé privilégiant un peu plus la tendresse à travers les rapports conflictuels de Tristan et de ses 3 pères s'efforçant de le chérir avec maladresse de par leurs inopérantes stratégies de communication.


Outre la complémentarité du duo infaillible Richard / Depardieu, aussi sémillants et spontanés que dans la Chèvre, car ne cessant de se chamailler à travers leur distinction caractérielle et désir de paternité, Les Compères puise son efficacité au gré d'une ossature narrative semi-policière faisant intervenir en filigrane une corruption politique que Lucas tentera de déjouer au même instant d'y débusquer Tristan. Ainsi donc, les gags et les plages de tendresse savamment planifiées progressent au fil des actions des personnages contradictoires évoluant dans des rapports de force davantage conflictuels (ils en viendront même aux mains pour se faire entendre) faisant intervenir les thèmes de la persévérance (Pignon dépressif en proie à la rédemption par le dépassement de soi et sa confiance retrouvée) et de la pédagogie parentale (que les 3 pères finiront par façonner à force d'attention, d'écoute et de compréhension de l'autre). Pignon entamant pour autant la méthode douce et courtoise de par son éducation et sa fragilité émotive quand bien même Lucas y emploiera autorité et violence pour s'y faire entendre. Mais tout rentrera dans l'ordre grâce au témoignage de Tristan observant avec crainte, curiosité puis enfin discernement ses 2 lurons s'affrontant incessamment pour un enjeu de choix, défendre et honorer leur paternité par le biais de l'amour parental.


Gros succès mérité à sa sortie (4 847 229 entrées), Les Compères fait modestement vibrer la corde sensible à travers sa fougue et son charme attendrissant en y alliant cocasserie et tendresse sous couvert d'une réflexion sur la communication paternelle. Vladimir Cosma se chargeant enfin d'y accentuer son atmosphère parfois douce et chétive sous l'impulsion d'une mélodie sifflotante d'une lénifiante intensité émotive. 

*Bruno
2èx

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