mardi 2 juillet 2019

Terreur / Dread

                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Anthony DiBlasi. 2009. U.S.A. 1h40. Avec Jackson Rathbone, Shaun Evans, Hanne Steen, Laura Donnelly, Jonathan Readwin, Paloma Faith, Siobhan Hewlett.

Inédit en salles en France.

FILMOGRAPHIE: Anthony DiBlasi est un réalisateur, scénariste et producteur américain. 2018 Extremity.  2016 Her Last Will. 2015 Most Likely to Die. 2015 Attirance interdite (TV Movie). 2014/I Last Shift. 2013 The Profane Exhibit (segment "Mother May I"). 2013 Missionary. 2011 Cassadaga. 2009 Terreur.


Une expérience de terreur underground profondément malsaine et perverse. 
Basé sur une nouvelle de Clive Barker initialement publiée dans le second volume des "Livres de sang", Dread est le premier long métrage choc d'Anthony Diblasi. Dans la mesure où, en dépit d'un cheminement narratif prévisible et parfois redondant lors de sa première heure (notamment auprès des interview videos des intervenants), celui-ci parvient à structurer un climat anxiogène davantage malsain autour des dissensions des protagonistes juvéniles prochainement livrés à leur pire terreur. Car à cause d'un traumatisme horrifiant lié à son enfance, Quaid, étudiant en philosophie, propose à 2 de ses camarades d'opérer une étude sur la terreur en recrutant divers témoins. Un alibi personnel afin de réprimer ses récurrents cauchemars qu'il ne parvient pas à canaliser la nuit. Mais au fil des entretiens parfois tendus et fallacieux avec certains marginaux, Quaid finit par sombrer dans une vendetta perverse.


Interdit aux - de 16 ans chez nous, Dread a de quoi retourner les estomacs les plus fragiles lors de sa dernière dernière-heure explicite pour autant dénuée de complaisance car d'un réalisme à la fois cru et suffocant afin d'exacerber le profil voyeuriste de Quaid en apprenti criminel. Quand bien même ses complices amicaux observent sa dégénérescence morale ainsi que son irascibilité avec autant d'appréhension que d'impuissance. Tout du moins c'est ce que le cinéaste nous illustre sobrement lors de sa première heure efficacement inquiétante, à défaut de nous surprendre de par sa narration routinière somme toute classique. Pour autant, grâce au jeu convaincant des jeunes comédiens se réservant de céder à l'outrance, Dread attise la curiosité de manière sensiblement accrocheuse. Notamment eu égard de la force d'expression dérangée de Quaid que Shaun Evans incarne avec un charisme à la fois trouble et saillant. Tant et si bien qu'il nous provoquerait un vrai malaise si nous nous retrouvions face à la lui à la ville !


Nanti d'une réalisation parfois étonnamment inventive (les plans tarabiscotés sur la hache à chaque pas d'escalier, les crimes froidement exécutés parmi l'habileté du montage acerbe) et d'un travail avisé sur la bande-son (tant auprès d'une BO rock alternative dès sa 1ère partie que des bruitages diégétiques perçus du point de vue des victimes), Dread dérange jusqu'au malaise ad nauseam (l'expérience carnivore dans la geôle est franchement insoutenable) au fil d'un cheminement criminel dénué de concession. C'est dire si Dread nous laisse sur un sentiment tangible d'amertume et de dégoût de par son refus du happy-end et du portrait de l'oppresseur autrefois molesté mais délibéré aujourd'hui à affronter la bête en étudiant égoïstement les postures épeurées de ses victimes sévèrement mises à épreuve de survie. Ainsi, dans le genre underground intègre, et en dépit de son manque d'ambition, Dread demeure une bonne surprise horrifique à découvrir avec le coeur bien accroché auprès de ses séquences les plus crues et cruelles.

*Bruno
2èx

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