vendredi 20 mars 2020

Ex Machina

                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Alex Garland. 2015. Angleterre. 1h48. Avec Oscar Isaac, Alicia Vikander, Domhnall Gleeson, Corey Johnson, Deborah Rosan

Sortie salles France: 27 Mai 2015

FILMOGRAPHIEAlex Garland est un romancier, scénariste et réalisateur britannique né le 26 mai 1970 à Londres. 2014 : Ex machina. 2017 : Annihilation. 2020 : Devs (série télévisée).


Excellent thriller d'anticipation réalisé par le néophyte Alex Garland, Ex Machina aborde le thème de l'intelligence artificielle avec pudeur et réalisme eu égard de l'androïde criant d'expressivité innocente (Alicia Vikander bluffante de naturel diaphane !), notamment grâce à des effets numériques irréprochables. Ainsi, rien que pour sa trouble présence d'une beauté féminine épurée, le film s'alloue d'un climat irréel imprégné de douceur et de mystère diffus sous l'impulsion d'une partition lancinante lestement contradictoire. Jeu de manipulation d'une cruauté inattendue au fil d'un récit à suspense davantage oppressant, Ex Machina doit beaucoup de son magnétisme auprès de la sobriété de ses interprètes et de sa mise en scène envoûtante assez stylisée. Alex Garland prenant son temps à nous caractériser la relation équivoque d'un trio conjugal (si j'ose dire) qu'endossent son créateur Nathan, le jeune programmeur Caleb et l'androïde Ava communément cloisonnés dans une demeure high-tech où tout échappatoire semble perdue d'avance. Quand bien même une domestique dénommée Kyolo partage leur intimité avec un mutisme déstabilisant de par sa condition cruellement soumise.


L'intérêt de l'intrigue résidant dans l'amitié progressive de Nathan et d'Ava apprenant à se connaître lors d'entretiens personnels que Nathan observe scrupuleusement derrière ses caméras de surveillance. Caleb  ayant été désigné par Nathan afin d'étudier une semaine durant le comportement de celle-ci afin de lui soumettre si elle s'alloue d'une conscience. Mais au fil de leur aparté, Ava le met en garde quant aux véritables intentions de son créateur particulièrement impérieux et condescendant auprès de ses créations révolutionnaires. Métaphore sur l'esclavagisme du point de vue d'un être artificiel avide d'émancipation et d'indépendance (on songe inévitablement aux réplicants de Blade Runner, à Androïde ou encore à Terminator en mode feutré), Ex Machina s'alloue d'un climat onirique aussi tendre que sensuel à travers les sentiments d'Ava éprise d'affection pour Caleb mais pour autant contrariée à l'idée de perdurer une existence esseulée dans sa prison high-tech. Alex Garland finissant par laisser planer le doute quant aux profils de ces personnages se manipulant mutuellement pour des enjeux d'orgueil et de liberté, avec à la clef un potentiel mobile de vengeance que chaque être humain imprime secrètement en lui.


Vénéneuse liaison dangereuse entre un trio perfide impliqué dans une expérience humaine où les enjeux de survie et d'héroïsme se confrontent à l'amour interdit; Ex Machina nous questionne sur les dangers de l'intelligence artificielle apte à transcender son créateur par le biais d'une conscience aussi ambivalente que l'homme.  

*Bruno

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