mardi 24 mars 2020

La Plateforme

                                        Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Galder Gaztelu-Urrutia. 2019. Espagne. 1h35. Avec Ivan Massagué, Zorion Eguileor, Emilio Buale, Antonia San Juan, Alexandra Masangkay.

Diffusé sur Netflix  le 20 Mars 2020

FILMOGRAPHIEGalder Gaztelu-Urrutia est un réalisateur, scénariste et producteur espagnol. 2019: La Plateforme.


Accouplez la Grande Bouffe et Cube à une pincée de Cannibal Holocaust et vous obtenez ce sommet d'horreur émétique que constitue La Plateforme. Une production Netflix redoutablement couillue quant à son contenu littéralement dégueulbif tant et si bien que le malaise viscéral ne nous quitte d'un iota 1h30 durant. Sa progression narrative demeurant si éprouvante que nous espérerions une conclusion salvatrice afin de s'extirper de cet enfer socialement arbitraire et asphyxiant. Le pitch en quelques mots: des prisonniers confinés par 2 dans leur géôle tentent de survivre en se nourrissant de plats déjà entamés par d'autres détenus. Une plateforme constituée de victuailles déclinant à chaque niveau afin de subvenir aux besoins de chacun. Au coeur de cet enfer carcéral dénué de vergogne, un prisonnier tentera d'y survivre coûte que coûte au fil de rencontres dépravées ne comptant que sur leur ego. De par son climat fétide à la fois épouvantablement glauque et poisseux, et son vérisme d'une âpre verdeur, La Plateforme distille un malaise viscéral permanent au fil des tentatives de survie de prisonniers réduits à l'état bestial dans leur rapacité de ne compter que sur leur égoïsme pour rester en vie.


Chacun étant obnubilé par l'emprise de la faim au fil d'une quotidienneté grisonnante dénuée d'étincelle d'humanité. Profondément dérangeant au sein d'un huis-clos blafard suintant la sueur, le sang et la nourriture avariée, La Plateforme provoque de plein fouet le spectateur emporté dans un cauchemar culinaire sans issue de secours. Le message du film nous illustrant un tableau pathétique de la nature humaine contrainte de se nourrir de la chair de son voisin faute de son instinct de survie. Et donc, l'intrigue a beau empiler les questions sans réponses et expédier un épilogue aussi abscons qu'équivoque (ce qui renforce toutefois son pouvoir de fascination), La Plateforme laisse des traces dans l'encéphale de par son imagerie écoeurante allouée à la bestialité de l'homme réduit à l'état animal dans un contexte carcéral inéquitable. Ceux résidant aux plus haut niveau ayant beaucoup plus de chances de se sustenter dans des conditions plus saines et quantitatives, alors que ceux du bas n'y auront la plupart du temps que les miettes laissées par leurs homologues.


Brouet rubigineux
Tableau sordide d'une société aristocrate fustigeant les laissés pour compte de la manière la plus obscène, indécente et immorale, La Plateforme laisse en état de choc moral (et viscéral) à travers son ultra violence tranchée où l'homme s'avère le pire ennemi de son semblable de par l'inégalité des classes sociales. 
Pour public averti.  

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire