Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com
de Daniel Duval. 1979. France. 1h51. Avec Miou Miou, Maria Schneider, Daniel Duval, Jean Benguigui, Martine Ferrière, Niels Arestrup.
Sortie salles France: 17 Octobre 1979
FILMOGRAPHIE: Daniel Duval, né le 28 novembre 1944 à Vitry-sur-Seine et mort le 9 octobre 2013, est un acteur et réalisateur français. 1974 : Le Voyage d'Amélie. 1976 : L'Ombre des châteaux. 1979 : La Dérobade. 1981 : L'Amour trop fort. 1983 : Effraction. 2006 : Le Temps des porte-plumes.
"L'enfer de la prostitution française dans l'une des oeuvres les plus glauques des années 70."
Film choc s'il en est, La Dérobade reste probablement l'une des oeuvres les plus fortes et marquantes des années 70 au sein de notre paysage français en dépit de sa rareté. Car traitant du thème de la prostitution du point de vue d'une catin néophyte enrôlée par son mac pour qui elle voue des sentiments, la Dérobade est une descente aux enfers d'un vérisme à la fois glauque et malsain. Daniel Duval, acteur et réalisateur, retraçant sans ambages la quotidienneté miséreuse de Marie, 19 ans, entraînée dans la prostitution afin de contenter Gérard, son amant cupide. Daniel Duval, l'acteur, s'avérant impressionnant de charisme vicié à travers son visage aussi émacié que buriné dans celui du macro abusif résolument paumé dans sa condition phallocrate. Ce dernier multipliant les violences verbales et physiques auprès d'une Miou Miou fragilisée car portant le film à bout de bras avec un désespoir nonchalant.
Tout du moins c'est ce que nous révèle la première partie lorsque celle-ci cumule les rencontres marginales ou rupines au fil d'une clientèle machiste peu scrupuleuse quant à leurs fantasmes déviants. Ainsi, au fil de son évolution morale à accumuler les rencontres les plus couardes et perverses au moment même d'y subir les châtiments de son amant à la fois jaloux et possessif, Marie se résigne toutefois à la résilience pour tenir tête et survivre aux coups et blessures d'une ligue machiste considérant la femme comme objet sexuel. La Dérobade gagnant en vigueur dramatique et réalisme cafardeux auprès du duo Marie / Gérard tributaire de leurs sentiments et de leur médiocrité à céder à la routine du fric facile dans un univers de corruption sans échappatoire. Le récit profondément grave et dramatique illustrant à travers un climat irrespirable le sentiment d'impuissance de la prostituée fréquemment maltraitée par son mac et sa clientèle en guise d'intimidation.
D'une violence crue (symptomatique des Seventies !), dur et cruel à travers son tableau sordide d'une prostitution livrée à la dégradation morale dans leur condition soumise, La Dérobade nous laisse un goût acrimonieux dans la bouche, notamment en y évoquant une certaine ambiguïté quant à la rédemption elliptique de Marie débarrassée de son tortionnaire grâce au défi de sa dignité. Une oeuvre forte plutôt dépressive et pessimiste à travers ce réseau vénal dénué de déontologie quant aux maltraitances commises sur leurs esclaves sexuels.
Pour public averti (Int aux - 18 ans lors de sa sortie).
Box Office France: 2 764 084 entrées (7è au Box-Office)
*Bruno
2èx
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