Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com
de Ernesto Gastaldi et Vittorio Salerno. 1965. Italie. 1h25. Avec Giancarlo Giannini, Dominique Boschero, Luciano Pigozzi, Mara Maryl.
Sortie salles France: 24 Août 1966
FILMOGRAPHIE: Ernesto Gastaldi est un scénariste et réalisateur italien né le 10 Septembre 1934. 1984: La fine dell'eternità. 1981 La force du mal. 1971 La lunga spiaggia fredda. 1968 Pour une poignée de diamants. 1965 Libido (as Julian Berry).
Vittorio Salerno est un réalisateur et scénariste italien, né le 18 Fevrier 1937 à Milan, décédé le 5 Juillet 2016. 1981: La force du mal. 1975 Fango bollente. 1973 No il caso è felicemente risolto. 1965 Libido (as Victor Storff).
Formidable thriller transalpin aussi rare que méconnu (si bien que j'ignorai même son existence jusqu'à ce jour), Libido emprunte clairement la voie du suspense hitchcockien à travers une intrigue efficacement menée, à défaut d'y transcender le genre. Tourné en noir et blanc dans un décor domestique tantôt gothique, tantôt baroque (la salle des miroirs), Libido nous relate l'épineuse réinsertion sociale de Christian après qu'il eut été traumatisé par le meurtre de la maîtresse de son père que ce dernier perpétra 20 ans plus tôt. Délibéré à expurger ses démons en retournant dans la demeure de son enfance en compagnie de sa compagne Hélène, Paul son tuteur puis Brigitte, l'amie de celui-ci, Christian semble céder à une paranoïa psychotique au fil d'évènements inexpliqués suggérant le fantôme de son paternel. S'agit-il d'une machination intentée par son entourage ? De la folie progressive de Christian en perte de repères ? Ou d'une simple cause surnaturelle ? Sans compter que le corps du père de Christian ne fut jamais retrouvé au moment de son suicide en mer !
Sobrement interprété par un quatuor de comédiens au profil aussi suspicieux que rassurant, Libido fait donc naître le doute quant à leurs intentions louables ou délétères au fil d'une progression du suspense davantage alerte et oppressante. Et si la première heure correctement emballée ne dépasse pas le cadre de l'honorable divertissement à travers le côté (faussement) prévisible de sa trajectoire éculée, son ultime demi-heure fertile en rebondissements remet bien les pendules à l'heure pour véritablement nous surprendre au gré d'une tournure dramatique d'une audace aussi nihiliste qu'amorale. L'ensemble des péripéties s'avérant cohérent quant Spoil ! aux mobiles délétères de personnages cupides jouant l'indépendance fin du Spoil, quand bien même Christian est poussé à se remettre en question à travers sa nouvelle posture de présumé coupable ! C'est dire si le duo de réals Ernesto Gastaldi / Vittorio Salerno s'y entend pour y parfaire leur thriller hitchcockien dans un savant dosage de cruauté, de convoitise, d'injustice et de perversité.
Vénéneuse intrigue cupide jalonnée de visions macabres et de détails insolites formidablement judicieux (la complicité sardonique du jouet musical !) au sein d'une demeure archaïque au passé trouble, Libido exploite lestement le thriller hitchcockien sous l'impulsion d'un sobre casting encore plus convaincant lorsque les masques tombent lors d'un concours de fourberies ! Chaudement recommandé donc.
Dédicace à Thierry Savastano
*Bruno
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