"L'Uomo senza memoria" de Duccio Tessari. 1974. Italie. 1h32. Avec Senta Berger, Luc Merenda, Umberto Orsini, Anita Strindberg, Bruno Corazzari.
Sortie salles France: 15 Mars 1978. Italie: 23 Août 1974
FILMOGRAPHIE: Duccio Tessari, né le 11 octobre 1926 à Gênes et mort d'un cancer le 6 septembre 1994 à Rome, est un réalisateur et scénariste italien. 1962 : Les Titans. 1963 : Le Procès des doges ou Le Petit boulanger de Venise. 1964 : La sfinge sorride prima di morire - stop - Londra. 1965 : Una voglia da morire. 1965 : Un pistolet pour Ringo. 1965 : Le Retour de Ringo. 1966 : Très honorable correspondant. 1967 : Per amore... per magia... 1968 : Meglio vedova. 1968 : Le Bâtard. 1968 : Un train pour Durango. 1969 : Mort ou vif... de préférence mort. 1970 : Quella piccola differenza. 1970 : La mort remonte à hier soir. 1971 : Cran d'arrêt. 1971 : Forza G. 1971 : Et viva la révolution ! 1973 : Les Grands Fusils. 1973 : Les Enfants de chœur. 1974 : L'Homme sans mémoire. 1974 : Les Durs. 1975 : Zorro. 1976 : Les Sorciers de l'île aux singes. 1976 : La madama. 1978 : Le Crépuscule des faux dieux. 1981 : Un centesimo di secondo. 1985 : Tex Willer e il signore degli abissi. 1985 : Baciami strega (TV). 1986 : Bitte laßt die Blumen leben. 1990 : Au bonheur des chiens. 1992 : Beyond Justice. 1994 : Le Prince du désert (Il principe del deserto) (feuilleton TV).
Edité chez Neo Publishing dans le cadre de leur collection Giallesque, L'Homme sans Mémoire est aussi méconnu qu'injustement reconnu. Et bien qu'il ne s'agisse en rien d'un Giallo dans la noble tradition du genre; L'Homme sans Mémoire demeure un captivant thriller transalpin sous l'impulsion d'un cast irréprochable. Car si l'intrigue soigneusement structurée s'avère aussi inquiétante qu'haletante, il le doit beaucoup à l'attrait attachant de ses personnages s'efforçant de reconstituer les pièces du puzzle en la présence d'Edward. Un amnésique ayant perdu la mémoire depuis 8 mois à la suite d'un accident, et qui depuis se voit fréquemment menacé par un inconnu s'en prenant également à son épouse Sara afin d'accélérer la donne. Au-delà de se familiariser avec l'affable et rassurante Senta Berger dans celle de la plantureuse Sara flanquée d'un marmot aussi débrouillard que retors (Duilio Cruciani confondant de naturel en faire-valoir secouriste), on se passionne pour l'évolution morale d'Edward que Luc Merenda endosse avec une force d'expression tantôt ambigüe eu égard de ses bribes de réminiscence à l'imagerie morbide.
Ainsi, sans déflorer les rebondissements assez étonnants de l'intrigue (notamment lorsque Sara deviendra le jouet d'un second maître chanteur dans sa nouvelle condition infirme), c'est à travers la véritable identité d'Edward que l'Homme sans mémoire prend toute sa dimension lors d'une remise en question finalement rédemptrice. Et ce tout en accélérant les péripéties endiablées quant aux survies de Sara sévèrement molestée dans sa demeure et d'Edward retenu prisonnier dans un autre environnement. Duccio Tessari amplifiant un suspense oppressant vers un point d'orgue étonnamment violent et sanglant, bien que l'accident à la tronçonneuse s'avère un brin ridicule (faudra m'expliquer pourquoi la scie s'accélère subitement lorsque la victime a malencontreusement trébuché sur l'outil tout en s'efforçant maladroitement de s'extirper de sa blessure !).
En tout état de cause, l'Homme sans Mémoire parvient efficacement à exploiter le thriller à suspense à travers son intrigue ombrageuse, qui plus est scandée d'une bonne direction d'acteurs que Duccio Tessari (habile artisan, jetez un oeil sur sa filmo !) rehausse auprès du profil bicéphale de la victime en voie de catharsis amoureuse. A revoir avec intérêt donc, d'autant plus que les décors naturels ou domestiques y sont richement variés, atmosphériques et dépaysants.
*Bruno
2èx
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