jeudi 25 mars 2021

American Psycho

                                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Mary Harron. 2000. U.S.A. 1h42. Avec Christian Bale, Justin Theroux, Timothy Bryce, Josh Lucas, 
Bill Sage, Chloë Sevigny, Reese Witherspoon, Samantha Mathis.

Sortie salles France: 7 Juin 2000 (Int - 16 ans)

FILMOGRAPHIE: Mary Harron est une productrice, réalisatrice et scénariste canadienne, née le 12 janvier 1953 en Ontario au Canada. 1996 : I Shot Andy Warhol. 2000 : American Psycho. 2005 : The Notorious Bettie Page. 2010 : Sonnet for a Towncar. 2011 : The Moth Diaries. 2018 : Charlie Says.

Alors qu'American Psycho date de 2000, j'avais omis à quel point cette oeuvre à la fois sulfureuse et scabreuse demeure résolument malaisante à travers le portrait huppé d'un tueur en série victime de sa condition élitiste. Tant et si bien que 21 ans plus tard, il m'a beaucoup plus dérangé et terrifié sous l'impulsion d'un Christian Bale littéralement habité par son rôle schizophrène. L'acteur, omniprésent, monopolisant l'écran avec une force d'expression à la fois spontanée, détachée et décomplexée. Misogyne, perfectionniste, raciste, machiste, homophobe, formaliste, tatillon, cynique et arriviste à travers les arcanes de son esprit torturé, Christian Bale EST Patrick Bateman si bien que l'on oublie son statut proverbial derrière ce visage froid, imberbe, impassible sombrant dans une démence en roue libre faute de son acclimatation auprès d'une société aseptisée supra superficielle. Ainsi, baignant paradoxalement dans une ambiance aussi agréable que détendue à travers ses décors pailletés de bars et de boites de nuit que des donzelles fortunées dénuées de sensibilité arpentent, et à travers ces immeubles high-tech que seuls les nantis peuvent se procurer, American Psycho instille un vénéneux malaise auprès de la quotidienneté intime du sociopathe multipliant ses conquêtes d'un soir.

Entre beuveries, baises et défonces en lieu et place de désagrément, pour ne pas dire de mal-être existentiel de par sa solitude dénuée de soutien amiteux (si on élude peut-être la présence uniquement amicale de sa secrétaire trop accorte). La réalisatrice Mary Harron parvenant à maîtriser son sujet satirique (pied de nez à l'élitisme) à l'aide d'un esprit caustique profondément dérangeant eu égard de sa scénographie huppée et de la complexité morale de Bateman capable de perpétrer le pire lors des moments les plus opportuns et inopportuns. Le type bellâtre, complètement détendu dans son orgueil et sa condescendance, se livrant à une déchéance davantage immorale à considérer la femme comme unique objet de consommation (de chair et de sang). Quand bien même son final désincarné parvient d'autant mieux à y semer trouble et malaise en nous immergeant dans l'esprit névrosé de Bateman à travers sa prise de conscience de dépendre d'hallucinations morbides.  

A la fois dérangeant, trouble, sauvage et éminemment malsain, mais aussi fascinant que séduisant à travers son érotisme en demi-teinte et sa peinture vitriolée d'une société arriviste snobinarde, American Psycho nous laisse un goût âcre dans la bouche de par ce portrait glaçant d'un golden boy extériorisant sa haine sociétale dans un délire morbide. Et rien que pour la présence électrisante de Bale, American Psycho est à revoir d'urgence. 

*Bruno
2èx

Récompenses:
2001 : Chlotrudis Awards, (Best Actor) Christian Bale, (Best Screenplay Adapted) Mary Harron & Guinevere Turner
2001 : International Horror Guild Awards
2000 : National Board of Review, USA

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