mardi 2 mars 2021

Electra glide in blue

                                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de James William Guercio. 1973. U.S.A. 1h53. Avec Robert Blake, Billy Green Bush, Mitchell Ryan, Jeannine Riley, Elisha Cook Jr.

Sortie salles France: 4 octobre 1973. U.S: 13 Août 1973

FILMOGRAPHIEJames William Guercio est un réalisateur américain. Electra Glide in blue est son unique réalisation. 


Culte dans sa matière étymologique, une oeuvre choc d'un glaçant pessimisme existentiel. 
Portrait terrifiant d'une police répressive plongée dans la névrose faute de leur absence de discernement et de tolérance, alors que d'autres, plus fragiles, accusent un soupçon de démence à se complaire dans l'orgueil et la corruption, Electra glide in Blue est une oeuvre choc dont il est difficile d'en sortir indemne. Sorte de farce ultra vitriolée de la contre-culture des années 70, ce road movie imbibé de désespoir existentiel nous relate l'équipée risible d'un duo de motards tentant de résoudre la mort d'un vieillard (alors que le prologue nous eut illustré son suicide). Tant et si bien que persuadé d'avoir à faire à une affaire criminelle, John Wintergreen tente de résoudre sa houleuse enquête parmi l'appui de son leader, le shérif Harve Poole à l'ego surdimensionné. Un tantinet difficile d'accès au 1er visionnage, de par son climat insidieux et nonchalant illustrant les postures risibles de flicards zélés aussi décervelés qu'irresponsables, Electra glide in blue gagne en dimension dramatique au fil d'un cheminement dépressif où chacun tente maladroitement de faire ses preuves en supputant des théories ubuesques ou en jouant les redresseurs de tort intolérants. 


Ainsi, à travers le profil de ses représentants de l'ordre abusant de leur insigne autoritaire, Electra glide in blue instille un malaise davantage tangible de par sa violence toujours plus râpeuse. Conséquences désastreuses de comportements inconséquents quant à leur jeu du gendarme et du voleur bâti sur la suspicion, l'auto-justice, la révolte et la vendetta. C'est donc une sorte chaos sociétal que nous dépeint James William Guercio à travers ses contrées désertiques de Monument Valley que des hippies, fermiers, tenanciers et motards arpentent dans une solitude davantage pesante. Tant et si bien que l'on reste à la fois attristé et estomaqué par l'évolution morale de John Wintergreen aussi abruti par sa mégalomanie qu'assagi par la tournure funèbre de son enquête. Notamment lorsqu'il tentera finalement d'accorder un soupçon d'indulgence à des nomades marginaux. 


Plus les choses changent et plus elles restent les mêmes
Eprouvant cri d'alarme contre l'ignorance de la contre-culture des Seventies, principalement du point de vue réactionnaire du corps policier, Electra glide in blue laisse un gout terriblement aigre dans la bouche. Si bien qu'aujourd'hui aucune leçon (de déontologie) n'eut pu être tirée à travers le comportement aussi répressif des violences policières plongé dans l'impasse de l'incommunicabilité avec autrui, faute de leur absence de bon sens et de clairvoyance. 

10/10

*Bruno 

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