vendredi 12 mars 2021

The Cell

                                                          Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Tarsem Singh. 2000. U.S.A/Allemagne. 1h49. Avec Jennifer Lopez, Vince Vaughn, Vincent D'Onofrio, Jake Weber, Dylan Baker, Marianne Jean-Baptiste, Patrick Bauchau. 

Sortie salles France: 18 Octobre 2000 (Int - 12 ans). U.S: 18 Août 2000 (Int - 17 ans)

FILMOGRAPHIETarsem Singh, ou simplement Tarsem, est un réalisateur, producteur et scénariste indien, né le 26 mai 1961 à Jalandhar (Pendjab). 2000 : The Cell. 2006 : The Fall (également scénariste et producteur). 2011 : Les Immortels. 2012 : Blanche-Neige. 2015 : Renaissances. 


Un bad trip expérimental plus convaincant et fascinant qu'il y a 21 ans, charme rétro aidant de nos jours. 
Thriller oublié des années 2000 portant la marque de l'ambitieux cinéaste indien Tarsem Singh (The Fall), The Cell fait office d'ovni singulier pour le genre criminel issue de l'écurie hollywoodienne. Si bien qu'à la revoyure 21 ans après sa sortie il est surprenant de constater à quel point cette première oeuvre fascine irrémédiablement de par l'amoncellement de séquences baroques surgies d'un esprit torturé atteint de schizophrénie. Le pitch, fort original, relatant l'expérimentation d'une technologie révolutionnaire qu'une psychologue mettra en pratique afin d'entrer dans l'esprit d'un serial-killer. Sa mission étant de soutirer des infos au tueur afin de dénicher la planque de sa dernière victime confinée dans un caisson d'eau pour un temps restreint. Ainsi, en pénétrant à l'intérieur de son cerveau, Catherine se retrouve embarquée dans un univers hermétique offrant libre court à des situations cauchemardesques plus vraies que nature et dénuées de repères au point d'y confondre rêve et réalité (et au point d'y rester prisonnière comme on le présage). Sorte de grosse série B dégingandée n'hésitant pas à irriguer son récit de séquences gores étonnamment glauques et crapoteuses au coeur d'une intrigue (hélas) prévisible mais assez captivante, The Cell nous fait participer à un bad trip mal élevé à travers ses fulgurances formelles relevant d'un art pictural démonial. 

Ainsi, croisement vitriolé entre Seven et Les Griffes de la Nuit, The Cell nous emporte dans un vortex d'émotions déroutantes à travers la rigueur de sa facture visuelle fréquemment ensorcelante (couleurs extrêmement criardes à l'appui). Mais là où le bas blesse émane de l'interprétation effacée de notre héroïne principale que la chanteuse Jennifer Lopez endosse avec une expressivité timorée en psychologue à la rescousse jouant notamment en seconde partie la "Mère Theresa" à tenter de sauver l'âme du serial-killer. C'est d'ailleurs une judicieuse idée pour y relancer l'odyssée que d'insister sur la part d'enfant (d'innocence donc) enfouie en chaque psychopathe souvent sujet à un trauma infantile de par leur maltraitance parentale d'autrefois. Le récit nous familiarisant auprès de la fragilité morale du serial-killer lorsque Catherine tentera toujours plus de comprendre ses tenants et aboutissants criminels en creusant dans le passé de son enfance galvaudée. Quand bien même pour ne pas omettre l'intérêt de son suspense sous-jacent, le récit alternera avec la tentative de survie de l'ultime victime enfermée dans un caisson et tentant désespérément de s'y débattre à travers une montée latente des eaux. Outre le jeu quelque peu superficiel de l'actrice (bien qu'attachante à travers son physique rassurant et ses épreuves héroïques plutôt fructueuses), on peut aussi déplorer quelques dialogues ridicules à travers des seconds-rôles policiers loin d'être habiles dans leur comportement téléphoné. 


Personne ne saura jamais si les enfants sont des monstres ou les monstres des enfants.
Henry James.
Hormis ces défauts, anicroches et maladresses précitées (n'oublions pas qu'il s'agit d'une première oeuvre d'autant plus couillue à travers son réalisme oscillant sans complexe le sordide et l'insolite), The cell demeure un spectacle expérimental assez réjouissant pour tous amateurs de bizarrerie macabre adepte d'une horreur licencieuse surgie d'un esprit malade. A revoir donc car quoiqu'on en dise, certaines séquences rigoureusement transcendantes laissent des traces dans l'encéphale à travers nos sentiments antinomiques aussi malaisants qu'empathiques quant au sort purificateur du serial-killer.

*Bruno
3èx

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