samedi 2 mars 2024

Les Enfants des Autres

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Rebecca Zlotowski, 2022. France. 1h44. Avec Virginie Efira, Roschdy Zem, Victor Lefebvre, Chiara Mastroianni, Callie Ferreira-Goncalves, Yamée Couture.

Sortie salles France: 21 Septembre 2022

FILMOGRAPHIERebecca Zlotowski est une scénariste, réalisatrice et actrice française, née le 21 avril 1980 à Paris. 2010 : Belle Épine. 2013 : Grand Central. 2019 : Une fille facile. 2022 : Les Enfants des autres. 

                       "Savoir cueillir les silences entre les mots et les remplir de sens, d'humanité."

Mélo dépouillé auprès de sa constante bienveillance inondant le métrage entre lyrisme, tendresse et bonne humeur existentielle, les Enfants des Autres est à nouveau un coup de <3 émotif sous l'impulsion luminescente de Virginie Efira (quelle imparable franchise décomplexée !) accompagnée ici de la force tranquille et de sureté de Roshdy Zem. Pour rappel, un des plus grands acteurs français comme il le prouve à nouveau ici en paternel indécis balloté entre l'amour pour sa fille de 7 ans, Leila, pour son ex Alice (incarnée par Chiara Mastroianni, excusez du peu) et pour sa nouvelle compagne Rachel (Virginie Efira) que le récit illustre lestement auprès d'une quotidienneté sentimentale gratifiante faisant honneur à leur maturité parentale. Or, les tenants et aboutissants de ce duo épanoui finiront par éclore lors de l'ultime demi-heure pour la remise en question maternelle de Rachel du fait de son âge, de son trauma infantile lui causant sa peur de l'engagement et de sa nouvelle conquête amoureuse qu'elle partage tendrement avec Ali lors de séquences intimes inscrites dans une quiétude communicative. Quand bien même la fille de celui-ci, Leila, navigue entre l'amour pour sa mère et cette nouvelle étrangère pour autant accorte, attendrissante, soucieuse de la préserver dans sa posture maternele altruiste. 

Une belle-mère courtoise proche des autres (comme elle le prouve par ailleurs dans sa fonction éducatice de prof de Français auprès d'un étudiant), s'efforçant de la chérir afin d'y consolider son nouveau couple en voie d'accomplissement. La réalisation pleine de pudeur, d'onirisme naturaliste et d'attention pour ses personnages à la fois lumineux et dépités demeurant sans fioriture afin de privilégier un réalisme existentiel sans pathos. Notamment en empruntant d'une certaine manière la démarche du conte romantique (on peut même y voir des clins d'oeil au cinéma muet, Chaplin proritairement) à l'épilogue nullement plombant. Les Enfants des autres se déclinant en sensible réflexion sur le besoin inné d'une maternité (salvatrice) qu'une belle-mère peine a exaucer auprès de son parcours personnel compromis par l'absence d'une mère. Vortex d'émotions tendres, amoureuses, exaltantes avant de chavirer doucement vers une dramaturgie rigoureusement discrète et timorée de par le tact de cette réalisation auscultant les sentiments de ses adultes pleins de discernement et de sagesse d'esprit, Les Enfants des Autres nous donne finalement furieusement envie d'aimer et de croire en l'autre au moment propice de notre destinée gagnée par le positivisme, la confiance en soi, l'ambition, la générosité d'embrasser le monde. Ce que suggère ce final anthologique inscrit dans l'équilibre, le non-dit auprès de la déambulation tranquille de Virginie Efira ensorcelant une ultime fois l'écran avec une faveur désarmante de naturel. 

*Sam Malone

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