Sortie salles France: 18 Juin 2003 (Int - 16 ans)
FILMOGRAPHIE: Alexandre Aja (Alexandre Jouan-Arcady) est un réalisateur, producteur, scénariste, dialoguiste et acteur, né le 7 Août 1978 à Paris. 1999: Furia. 2003: Haute Tension. 2006: La Colline a des yeux. 2008: Mirrors. 2010: Piranha 3D. 2013: Horns. 2016: La Neuvième Vie de Louis Drax. 2019: Crawl.
Un sommet du gore frenchie profondément malsain, infernal, redoutable.
Considéré comme une bombe lors de sa sortie, tant auprès de la critique que du public, et ce en dépit de son échec commercial, Haute Tension n'a strictement rien perdu de sa vigueur horrifique quelques décennies plus tard. Au point même de reconsidérer son final révélateur tant décrié (si bien que j'en fis parti à 3 reprises) alors qu'aujourd'hui à la revoyure d'une 4è projo je fus littéralement traumatisé par ce rebondissement finalement cohérent Spoil ! quant à l'homosexualité refoulée d'un personnage aussi désarmé que profondément esseulé de ne pouvoir être aimé par l'être cher Fin du spoil. Mais alors pourquoi Haute Tension reste une référence du genre avec cette fameuse réputation d'avoir su rivaliser avec les prods ricaines les plus notoires ? Parce que Alexandre Aja traite son sujet très au sérieux, réinvente les codes avec cette volonté farouche d'y terroriser le spectateur auprès d'un parti-pris jusqu'au boutiste pour son ultra violence gorasse déployée à gros bouillon. Qui plus est, bénéficiant d'une direction artistique irréprochable, Aja soigne son ambiance à la fois insécure et si fétide auprès d'un environnement nocturne aussi étouffant que malaisant. Immersion assurée en y redoutant incessamment la prochaine séquence impitoyable que l'on nous illustre sans fard et encore moins de fioriture.
Les victimes démunies, paralysés de frayeur tentant désespérément d'échapper au tueur fou (qu'endosse avec une aura aussi viciée que débauchée l'impressionnant Philippe Nahon humecté de sueur chaude sur son visage adipeux) avec une impuissance humaniste à la limite du tolérable. Aja parvenant constamment à entretenir une tension permanente auprès de ses victimes lâchement persécutées, en utilisant notamment des jumps-cares ultra efficaces afin de nous terroriser comme si nous étions à l'intérieur de la demeure champêtre, théâtre d'abominations crapuleuses. Si bien que l'ultra brutalité qui découle des exactions putassières a de quoi franchement choquer, même auprès des spectateurs les plus blasés, en dépit des provocateurs machistes n'ayant peur de rien se vanteront-ils. Quant au tendre duo formé par Cécile de France et Maïwenn, celles-ci parviennent naturellement à donner corps à leur personnage torturé avec une finesse de jeu expressif, entre névralgie apeurée et crises de larmes aux confins de la folie dépressive. Portant le récit sur leurs épaules autour du monstre Nahon, nos deux jouvencelles contournent facilement les clichés de la potiche écervelée avec une fragilité humaniste pour autant débrouillarde et finalement combattive auprès de leur initiation à la survie.
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