vendredi 30 août 2024

Un p'tit truc en plus

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Artus. 2024. France. 1h39. Avec Artus, Clovis Cornillac, Alice Belaïdi, Marc Riso, Céline Groussard, Gad Abecassis, Ludovic Boul.

Sortie salles France: 1er Mai 2024.

FILMOGRAPHIE: Victor-Artus Solaroa, dit Artus, est un humoriste, acteur, scénariste et réalisateur français, né le 17 août 1987 au Chesnay (Yvelines). 2024 : Un p'tit truc en plus. Prochainement : Duels à Davidéjonatown. 

Le p'tit truc en plus qu'ont les handicapés réside dans cette fraîche innocence de vivre le plus gaiement l'instant présent. Voilà le message gratifiant de cette comédie sémillante que personne n'escomptait. Ben oui, une affiche solaire bankable, des têtes d'affiche pour la plupart méconnues regroupées en photo d'album (éculé), un titre standard un brin formaté quant à nos toutes premières impressions bâties sur le préjugé. Alors qu'au bout du chemin de la reconnaissance plus de 10 millions de spectateurs se sont bousculés dans les salles pour en sortir transformés passées 1h30 de villégiature. Si bien que son message de tolérance, d'apprentissage avec la différence, irrigué d'amour, de tendresse, de bonheur exaltant que communiquent handicapés / éducateurs nous bouleverse à point nommé bien au-delà de la projo sans se morfondre dans le misérabilisme de comptoir. Artus, réalisateur et acteur, parvenant à nous familiariser parmi eux le temps d'une semaine de vacances estivales comme si nous étions véritablement conviés chez eux au sein de leur chalet afin de participer à leur festivité, sans modération ni malaise. Les décors naturels, les splendides paysages verdoyants d'Auvergne qu'arpentent nos héros décomplexés suscitant un dépaysement solaire littéralement sensoriel. 

Mais le p'tit truc en plus qu'amorce en prime ce divertissement populaire est d'avoir offert la chance à de véritables handicapés d'y jouer l'acteur lors d'une improvisation candide et naturelle au point d'en omettre la caméra nullement voyeuriste, complaisante, mielleuse, racoleuse. Tant et si bien que l'énorme succès que cette pépite indépendante a su générer émane surtout de la joie expansive qu'ont pu retransmettre ces talents hors norme auprès de leur humanisme inné fondé sur l'amitié la plus authentique. Exit donc les réseaux sociaux et smartphones qui polluent tant nos relations amicales et familiales, vous n'en trouverez nullement ici pour son retour aux sources de la communicabilité, le partage des valeurs les plus essentielles que forment mutuellement amour et amitié au sein d'une communion humaine impossible à dissocier.  Et si le scénario simpliste, abracadabrantesque, émaillé de situations aussi improbables (la séquence du tribunal) n'est qu'un prétexte pour magnifier ses généreux portraits d'enfants adultes (parfois pointés du doigt par des quidams médisants - la scène du supermarché -), il est également une sorte de pilier, une plus-value pour renforcer le charme de ce conte humaniste où l'ironie des situations débridées parvient finalement à nous faire tolérer ses extravagances si spontanées. 


Qui préserve son âme d'enfant ne vieillit jamais. 
Bain de jouvence bourré d'humour et tendresse sans modération aucune en distillant sans ambages une émotion pure parfois déchirante (son final exutoire est un feu d'artifice fusionnel auprès de ses regards stimulants), Un p'tit truc en plus renoue avec l'innocence (primale) de nos sentiments sous l'impulsion d'une troupe d'handicapés nous rappelant à la raison de vivre l'instant présent sans se soucier du regard (médisant, intolérant, autoritaire) de l'autre. Vivre en toute autonomie auprès de ceux qui parviennent à nous faire rêver en renouant avec notre instinct majeur, notre âme d'enfant. 

*Bruno

Box Office France au 30.08.2024: 10 320 985 entrées

jeudi 29 août 2024

The Jacket

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de John Maybury. 2005. U.S.A./Allemagne1h43. Adrien Brody, Keira Knightley, Kris Kristofferson, Jennifer Jason Leigh, Daniel Craig, Brendan Coyle, Steven Mackintosh, Kelly Lynch.

Sortie salles France: 24 Août 2005

FILMOGRAPHIE: John Maybury (né le 25 mars 1958 à Londres) est un réalisateur britannique. 1986 : Max Little Ghost. 1986 : Ecce Homo Promo. 1987 : The Lion and the Cobra. 1990 : You Do Something to Me. 1992 : Screenplay (série télévisée). 1994 : Remembrance of things fast: true stories visual lies. 1996 : Maledicta Electronica. 1996 : Genetron. 1998 : Love Is the Devil: Study for a Portrait of Francis Bacon (+ scénariste). 2005 : The Jacket. 2007 : Rome (série télévisée, épisodes 7 et 10). 2008 : The Edge of Love. 

"J'avais 27 ans la première fois que je suis mort. Il y avait du blanc partout. C'était la guerre, je me sentais vivant. Mais j'étais mort. Parfois, je crois qu'on vit des choses juste pour pouvoir dire qu'elles sont arrivées. Pas à quelqu'un d'autre mais à moi. Parfois on vit pour défier le destin. Je ne suis pas fou. Même s'ils ont cru que je l'étais. Je vis dans le même monde que tous. Mais j'en ai vu davantage. Et je suis sûr que vous aussi. Ils trouveront mon corps demain. Vérifiez si vous ne me croyez pas. J'ai vu la vie après ma mort. Je vous dit cela, car c'est le seul moyen de vous aider, vous et votre fille, à vivre mieux, à avoir une vie meilleure. Jean, un jour vous tomberez ivre morte en fumant et vous mourrez brûlée. Votre fille mènera la même vie triste que vous. Et vous lui manquerez tellement. Parfois, la vie ne commence vraiment que lorsqu'on sait qu'on va mourir. Que tout peut s'arrêter, même quand on en a le moins envie. L'important dans la vie c'est de croire que tant qu'on vit, il n'est jamais trop tard. Croyez moi Jean, je vous promets, il vaut mieux affronter les cauchemars éveillés qu'endormie. Et quand vous mourrez, vous n'aspirez qu'à une chose : revenir."

                                         

Il y a des films comme ça aptes à cueillir notre coeur sans prévenir. Comme on aime quelqu'un à un moment aléatoire de notre fil de la vie. The Jacket en fait parti, aussi modeste soit son contenu dénué de fard car inscrit dans une solide structure temporelle culminant vers une romance impossible à la fois bouleversante mais rédemptrice. Peut-être aussi à cause et grâce à son oubli, ce thriller à la croisée de la romance et de la science-fiction dégage rapidement une ambiance feutrée dépouillée redoutablement séduisante, pour ne pas dire magnétique au fil d'un cheminement aussi simpliste que surprenant quant aux rebondissements impartis aux valeurs de l'altruisme, du sens du sacrifice, de la maternité. Si bien que l'intensité dramatique qui en émane s'instaure de manière improvisée afin de mieux nous surprendre, nous émouvoir au coeur d'une sincérité mutuelle forçant le respect au grand dam des blessures des personnages fragiles écorchés par la marginalité. 

Formidablement interprété par une poignée de comédiens bien connus de l'amateur éclairé (Keira Knightley, Kris Kristofferson, Jennifer Jason Leigh, Daniel Craig, Kelly Lynch), si bien qu'ils ne débordent jamais, The Jacket est toutefois dominé de la présence à la fois tranquille et apeurée d'Adrien Brody tentant de remonter le fil de sa destinée par le biais d'un espace temporel extériorisé de circonstances aussi obscures (une balle dans la tête en temps de guerre, un centre psychiatrique sujet aux expériences d'un apprenti sorcier) que fructueuses afin d'y modifier la destinée de tout un chacun. The Jacket générant avec humilité une réflexion à la fois existentielle, identitaire, spirituelle afin de prendre en considération ceux que nous chérissons pour modifier leur destinée et rendre leur vie meilleur. Finalement doué d'une sensibilité épurée que l'on ne voit pas arriver, The Jacket alterne le suspense inquiétant au sein d'une ambiance claustro assez perturbante avec la quête de vérité auprès d'une investigation spatio-temporelle aussi fascinante que l'Effet Papillon


Il nous reste combien de temps ?
Une oeuvre sobrement ludique donc, toute à la fois sombre, cauchemardesque, délicate, fragile, dont l'intelligence du traitement et du propos, le parti-pris de sa photo désaturée, son ambiance étrangement intime, désincarnée et sa direction d'acteurs expressifs confinent à l'élégie d'un dévouement singulier. En nous laissant une petite marque indélébile dans l'encéphale.  

*Bruno
2èx. Vostfr

Budget : 29 millions de dollars

mardi 27 août 2024

La salle des Profs / Das Lehrerzimmer / The teachers' Lounge

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de İlker Çatak. 2023. Allemagne. 1h37. Avec Leonie Benesch, Michael Klammer, Rafael Stachowiak, Anne-Kathrin Gummich, Eva Löbau, Kathrin Wehlisch, Sarah Bauerett, Leonard Stettnisch.

Sortie salles France: 6 Mars 2024. Allemagne: 4 Mai 2023

FILMOGRAPHIE: İlker Çatak, né le 11 janvier 1984 à Berlin-Ouest (Allemagne de l'Ouest), est un réalisateur, scénariste et producteur de cinéma allemand. 2017 : Dans la cour des grands (Es war einmal Indianerland). 2019 : Parole donnée (Es gilt das gesprochene Wort). 2021 : Au bout du voyage (de) (Räuberhände). 2021 : Tatort (série télévisée), épisode no 1173 : Borowski und der gute Mensch. 2023 : La Salle des profs (Das Lehrerzimmer). 

Une claque cette salle des profs, d'utilité publique que d'y dénoncer en filigrane l'hypocrisie du journalisme biaisant à leur sauce (racoleuse) une vérité exposée sans preuves infaillibles. 

Réalisé avec souci documenté on est d'autant plus immergé dans ce huis-clos sous tension qu'il est magnifiquement incarné par des comédiens allemands inconnus chez nous. L'immersion est donc au diapason sachant que le réalisateur nous radiographie le portrait vibrant d'humanité (et de lucidité) d'une prof légitime (elle n'a pas volé son prix d'interprétation) auprès de ses valeurs morales fondées sur le respect d'autrui, le civisme, la tolérance religieuse, l'amour de son prochain quelque soit sa race, l'acceptation des cultures étrangères. On reste enfin pantois par sa résilience, son flegme à ne pas céder à la colère, l'abandon, la panique pouvant lui entraîner des actes irréfléchies (tant pour elle que pour la présumée coupable) auprès de sa fragilité démunie. 

Davantage tendu sous l'impulsion d'un score monocorde subtilement inquiétant, la classe des profs nous laisse craindre le pire à mi-parcours auprès de la rebellion de l'élève incriminé alors que son final inopiné demeure autrement trouble, sciemment équivoque, interrogatif à se forger sa propre réflexion sur la notion de culpabilité et surtout sur les conséquences dramatiques que cela puisse entraîner quand on brave un peu la légalité (filmer quelqu'un à son insu) et que l'entourage (étudiant / parents / corps enseignant) s'efforce d'y découvrir la vérité selon leur propre personnalité (indulgente, empathique, rancunière, frondeuse ou suspicieuse), leur condition sociale et leurs théories branlantes bâties sur le préjugé. 

Un témoignage puissant donc, accablant sur les rapports vénéneux qu'entretiennent de nos jours victime / présumé coupable notamment compromis par les commérages des réseaux sociaux, cathaliseurs de conséquences vindicatives pouvant entrainer l'irréparable. 

*Bruno

Merci Jean-Marc Micciche pour l'influence.

Récompenses: Deutscher Filmpreis 2023 : meilleur film, meilleure réalisation, meilleur scénario, meilleure actrice pour Leonie Benesch et meilleur montage

lundi 26 août 2024

La folle histoire du monde / History of the World: Part I

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Mel Brooks. 1981. U.S.A. 1h32. Avec Mel Brooks, Dom DeLuise, Madeline Kahn, Harvey Korman, Cloris Leachman, Ron Carey, Gregory Hines, Pamela Stephenson.

Sortie salles France: 3 Février 1982. U.S: 12 Juin 1981

FILMOGRAPHIE: Mel Brooks (Melvin Kaminsky) est réalisateur, acteur, scénariste, compositeur et producteur américain, né le 28 Juin 1926 à New-York. 1968: Les Producteurs. 1970: Le Mystère des 12 Chaises. 1974: Frankenstein Junior. 1974: Le Shérif est en prison. 1976: La Dernière folie de Mel Brooks. 1977: Le Grand Frisson. 1981: La Folle Histoire du monde. 1987: La Folle Histoire de l'Espace. 1991: Chienne de vie. 1993: Sacré Robin des Bois. 1995: Dracula, mort et heureux de l'être.


Même si moins réussi que le Shérif est en prison, La Folle histoire du monde reste une formidable parodie historique où Mel Brooks se permet à nouveau tout et n'importe quoi en terme de comique ubuesque imparti à la mise en abyme au sein d'une succession de sketchs plus ou moins drôles. Les décors très soignés (même ceux en matte-painting) participant au charme visuel de cette fantaisie menée tambour battant par une troupe de comédiens toujours aussi impliqués (avec toujours sa même équipe fétiche prenant tant plaisir à participer au spectacle de l'intérieur). D'ailleurs, de la même façon hybride, éclatée que le Shérif est en prison, il se permet en outre de rendre à nouveau hommage à la comédie musicale lors de son segment sur l'inquisition espagnole, véritable feu d'artifice d'émotions jouasses à travers ses ballets dansées de manière enchanteresse.


La folle histoire du monde me semble d'ailleurs encore plus charmant et frétillant que lors de sa sortie faute de notre époque imberbe trop souvent à court de créativité, d'audaces (alors qu'ici on se moque à nouveau des juifs et des nègres sans vulgarité ni complexe), d'ambition, d'inspiration.

Mel Brooks aimait tout simplement ce qu'il filme car il était amoureux du cinéma à part entière, entre sincérité, amour et tendresse pour la fiction qu'il détournait au profit d'une mise en abyme dénuée de repère afin de mieux nous faire rêver.

*Bruno.
3èx. VF

Budget : 11 000 000 $

Box-Office France: 2 286 783 entrées

vendredi 23 août 2024

Longlegs

                                                         Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Oz Perkins. 2024. U.S.A. 1h41. Avec Maika Monroe, Lauren Acala, Nicolas Cage, Blair Underwood, Alicia Witt, Michelle Choi-Lee, Dakota Daulby, Kiernan Shipka 

Sortie salles France: 10 Juillet 2024 (Int - 12 ans). U.S: 12 Juillet 2024 (Int - 17 ans)

FILMOGRAPHIEOz Perkins est un acteur, scénariste et réalisateur américain né le 2 février 1974 à New York, New York (États-Unis). Il est le fils de l'acteur Anthony Perkins et de la photographe Berry Berenson et le frère du chanteur Elvis Perkins. 2015 : February. 2016 : I Am the Pretty Thing That Lives in the House. 2020 : Gretel et Hansel. 2024 : Longlegs. 2025 : The Monkey. 

Un thriller sépulcral habité par le diable en personne.
Précédé d’une réputation élogieuse (malgré les rageux, haineux, envieux, prompts à railler pour le simple plaisir de discréditer toute nouvelle sommité — plus t’es adulé, plus tu es haï, rengaine connue), Longlegs est une claque émotionnelle comme il en pousse peu dans ce paysage mortifère. Thriller horrifique à la mise en scène stylisée, frôlant la perfection — un Carpenter conjugué à un Argento épuré, toutes proportions gardées — Longlegs distille dès son prologue blafard un malaise qu’on croise rarement dans un genre pourtant conçu pour nous glacer. Il faut le rappeler : la peur est devenue rare, malgré quelques nobles exceptions qui sauvent encore notre goût pour la frousse. Ici, la pellicule (magnifiquement sépia) suinte littéralement une aura fétide, glauque, poisseuse, qui ne nous lâche pas d’une semelle, portée par un climat rural d’un flegme insidieux mais terriblement inconfortable.

Si certains ont ressenti une peur viscérale et tangible (au dire d’amis ou de spectateurs inconnus), ce ne fut pas tout à fait mon cas : j’y ai plutôt trouvé une angoisse rampante, hypnotique, fascinante, malgré deux accalmies à mi-parcours quand l’héroïne rend visite à sa mère. Mais, paradoxe délicieux, je rejoins sans mal ceux qui, dans les vingt dernières minutes, ont éprouvé une terreur rare, tétanisante, à rendre presque corporel ce malaise déjà bien asphyxiant : l’échine prise d’assaut comme rarement un film y est parvenu.

Pour ma part, il faut remonter aux plus fortes séquences démoniaques de L’Exorciste (1 et 3), à Amityville 2 ou au téléfilm Les Envoûtés pour retrouver ce vertige d’insécurité viscérale, jusqu’à l’étourdissement. Sans exagération. Car la façon dont Oz Perkins maîtrise sa mise en scène (il prend son temps sans jamais ennuyer), son atmosphère occulte (discrète mais palpable) et la raideur trouble de ses acteurs — tout cela tient du coup de maître alchimiste. L’intrigue, certes, ne révolutionne rien et certains rebondissements se devinent (raison pour laquelle mieux vaut ne pas trop réfléchir, pour préserver son plaisir de cinéphile friand d’ambiances faisandées à damner un saint) ; mais chaque détail compte : la pâleur inerte d’une poupée de porcelaine, un macchabée fulcien, des rébus à décrypter, un triangle diabolique à démêler — et surtout la posture proprement terrifiante de Nicolas Cage. Gourou goguenard, transi de douce démence, serial killer insidieux, rapace, délétère — donnez-lui un Oscar, tant il est méconnaissable.

Que dire de Maika Monroe, révélée dans It Follows ? Ici, agent du FBI intuitive, hantée par un passé à demi effacé, elle crève l’écran par sa pudeur nerveuse, ses angoisses rentrées qui explosent dans un final exutoire. Un physique naturel, presque ordinaire, pour une performance habitée, digne des plus grandes.


"Longlegs : le diable sous celluloïd".
On sort de l’épreuve sataniste de Longlegs le souffle court, brutalement éprouvé par un ectoplasme redoutable, passé maître dans l’art de manipuler nerfs et tripes, avec une rigueur fétichiste à la limite du soutenable — notamment dans son dernier quart d’heure anthologique, terreur froide d’une intensité rare. Fascinant de la première à la dernière bobine, ce thriller renoue avec une peur universelle, spirituelle, primitive, presque enfantine : celle de sentir le Mal, le diable en personne, décidé à posséder notre âme juste pour le plaisir de nous soumettre à ses caprices sadiques. Ad vitam aeternam…

*Bruno

Budget : 9 millions de dollars

Ci-joint le p'tit mot d'amour de Thierry Savastano

Top 2024
♥️Coup de Coeur❤️
Longlegs ⭐⭐⭐⭐
Directed by Osgood Perkins
2024 1h40 VOSTFR 4K
🟢 Une proposition occultiste oppressante et dérangeante dans son ensemble.
🟢 Osgood Perkins nous envoûte et nous tient en haleine à la fois en combinant le familier (déjà vue) avec l'inattendu, il arrive à nous pousser dans un état d'idée préconçue et de malaise et bifurquer dans de surprise en surprise.
🟢 Maika Monroe ma soufflé, elle est absolument exceptionnelle.
Évidemment Cage est flippant même si on le voit peu, mais chaque apparition est un régal.
J'ai bien aimé Blair Underwood en chef du FBI.
🟢 Longlegs est un thriller fantastique d'horreur superbement réalisé par Osgood Perkins, ce fils d'Anthony Perkins est a surveiller de près.
"Gloire a Satan"

Requiem for a dream

                                                       Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Darren Aronofski. 2000. U.S.A. 1h41. Avec Ellen Burstyn, Jared Leto, Jennifer Connelly, Marlon Wayans, Christopher McDonald, Louise Lasser, Marcia Jean Kurtz.

Sortie salles France: 21 Mars 2001. U.S: 27 Octobre 2000.

FILMOGRAPHIE: Darren Aronofski est un réalisateur américain né le 12 février 1969 à Brooklyn (New York). Il travaille aussi en tant que scénariste et producteur. 1998 : π, 2000 : Requiem for a dream, 2006 : The Fountain, 2009 : The Wrestler, 2010 : Black Swan. 2014: Noé. 2017: Mother ! 2023 : The Whale. 2025 : Caught Steeling.


Une descente aux enfers aussi malaisante qu'éprouvante ciblant les matières les plus addictives que l'être humain puisse consommer jusqu'à plus soif (nourriture / sexe / drogue, même combat). 
Et plus l'intrigue évolue plus on bifurque vers une déliquescence physique/morale horrifiante difficilement supportable. 
Si tous les acteurs juvéniles sont formidablement impliqués, c'est Ellen Burstyn, davantage habitée par le désespoir et la démence, qui emporte la mise pour nous hanter bien au-delà du générique. 
Puissant, rigoureux, trouble et capiteux, Requiem for a dream ne nous laisse aucun répit à travers sa mise en image expérimentale dont la dramaturgie dénuée de lueur d'espoir nous confine à l'isolement le plus déprimant.  

Merci Tommy pour l'influence.

*Bruno
2èx. 4K Vostfr


Box-Office France: 228 410 entrées

Récompenses:
Festival international du film de Stockholm 2000 : meilleure actrice pour Ellen Burstyn
Festival international de Valladolid 2000 : Golden Spike pour Aronofsky
National Board of Review 2000 : Special Recognition for Excellence in Filmmaking
Sierra Awards (Las Vegas Film Critics Society) 2000 : meilleure actrice pour Ellen Burstyn
Boston Society of Film Critics Awards 2000 : meilleure actrice pour Ellen Burstyn
Chicago Film Critics Association Awards 2000 : meilleure actrice pour Ellen Burstyn et meilleure réalisation pour Darren Aronofsky 3
Chlotrudis Awards 2001 : meilleur film4
Florida Film Critics Circle Awards 2001 : meilleure actrice pour Ellen Burstyn
Independent Spirit Awards 2001 : meilleure actrice pour Ellen Burstyn
Kansas City Film Critics Circle Awards 2001 : meilleure actrice pour Ellen Burstyn
Online Film Critics Society Awards 2001 :
Meilleure actrice pour Ellen Burstyn
Meilleure réalisation pour Darren Aronofsky
Meilleur montage pour Jay Rabinowitz
Meilleure musique originale pour Clint Mansell
Phoenix Film Critics Society Awards 2001 :
Meilleure actrice pour Ellen Burstyn
Meilleur montage pour Jay Rabinowitz
Satellite Awards 2001 : meilleure actrice Ellen Burstyn
Southeastern Film Critics Association Awards 2001 : meilleure actrice pour Ellen Burstyn
Golden Trailer Awards 2001 : prix de la meilleure bande-annonce

mardi 20 août 2024

Evil-dead 2 / Evil Dead 2: Dead by Dawn. Licorne d'Or, Paris 1988.

                                                  Photo empruntée sur google, appartenant au site imdb.com

de Sam Raimi. 1987. U.S.A. 1h24. Avec Bruce Campbell, Sarah Berry, Dan Hinks, Kassie Wesley, Denise Bixler

Sortie salles France: 8 Juillet 1987. U.S: 13 Mars 1987

FILMOGRAPHIE: Sam Raimi est un réalisateur, acteur, producteur et scénariste américain, né le 23 Octobre 1959 à Franklin, Etats-Unis. 1981: Evil-Dead. 1985: Mort sur le Grill. 1987: Evil-Dead 2. 1990: Darkman. 1993: Evil-Dead 3. 1995: Mort ou Vif. 1998: Un Plan Simple. 1999: Pour l'amour du jeu. 2000: Intuitions. 2002: Spi-derman. 2004: Spider-man 2. 2007: Spider-man 3. 2009: Jusqu'en Enfer. 2013: Le Monde fantastique d'Oz. 2022 : Doctor Strange in the Multiverse of Madness. 



6 ans après Evil Dead, parangon du cinéma d’horreur contemporain en mode dégueulbif, Sam Raimi rempile et remixe son œuvre avec Evil Dead 2, auréolé de la Licorne d’Or au Rex à Paris. Nouveau tour de montagne russe, mené à un rythme hystérique, avec un pitch faux-fuyant (Ash toujours en guerre contre les monstres, tandis que quatre jeunes touristes se voient à nouveau possédés par des entités maléfiques), Evil Dead 2 décoiffe à tous les étages, grâce à une mise en scène encore plus inventive et maîtrisée — notamment grâce aux moyens techniques impartis à son géniteur, plus badin, cinglé et frétillant que jamais.
 

À l’image de son comparse Bruce Campbell, qui crève littéralement l’écran dans sa seconde posture de victime estropiée, molestée tous azimuts par de nouveaux démons ricaneurs — mais ici bien plus revanchard, pugnace, intarissable à les combattre sans relâche, armé de sa tronçonneuse encastrée au moignon de son bras gauche. En privilégiant une horreur infiniment plus cartoonesque que celle de son aîné — probablement pour s’en démarquer, tant le premier était insurpassable — Raimi assume ici un comique sardonique, aussi ubuesque que décomplexé. Si bien que tout est permis dans ce sens de la dérision dégénérée, où les personnages encaissent avec une appréhension épeurante, frôlant la démence à force de fréquenter les forces du Mal.

C’est dire si cette nouvelle mouture, menée à 100 à l’heure, carbure à l’adrénaline d’une horreur désaxée, laissant libre cours à moult railleries en roue libre, sans la moindre once de répit. Et ce jusqu’au final, encore plus débridé et dépaysant, puisqu’il présage déjà un futur opus aux genres disparates.


"Hystérical".
Rigoureusement allumé, franchement drôle et parfois terrifiant, avec cette ambiance démoniale confinée à nouveau dans une cabane forestière où les arbres n’ont pas encore livré leur dernier mot, Evil Dead 2 rivalise avec son chef-d’œuvre initial. Tant le degré de folie ici atteint peut prétendre à être encore plus déjanté, dans ce moule ludique de cartoon live généré par un sale gosse déluré. Personne ne s’attendait à un tel déluge de fulgurances formelles et techniques, tant la caméra virevoltante de ce génie de Raimi (à nouveau) semble habitée par une frénésie paroxystique. Jubilatoire est un euphémisme — et ce n’est pas le Festival du Rex qui nous contredira, fort de sa Licorne d’Or.

*Bruno 
6èx. Vostfr. 4k.

lundi 19 août 2024

Le Pic de Dante / Volcano.

                                               
                                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Roger Donaldson. 1997. U.S.A. 1h49. Pierce Brosnan, Linda Hamilton, Charles Hallahan, Jamie Renée Smith, Jeremy Foley, Elizabeth Hoffman, Grant Heslov.

Sortie salles France: 2 Avril 1997. U.S: 7 Avril 1997

FILMOGRAPHIE: Roger Donaldson, né le 15 novembre 1945 à Ballarat, dans l'État de Victoria, en Australie, est un réalisateur, producteur et scénariste australo-américano-néo-zélandais. 1977 : Sleeping Dogs. 1980 : Nutcase (en). 1981 : Smash Palace (en) (+ scénariste). 1984 : Le Bounty. 1985 : Marie. 1987 : Sens unique. 1988 : Cocktail. 1990 : Cadillac Man. 1992 : Sables mortels. 1994 : Guet-apens. 1995 : La Mutante. 1997 : Le Pic de Dante. 2000 : Treize Jours. 2003 : La Recrue. 2005 : Burt Munro. 2008 : Braquage à l'anglaise. 2011 : Le Pacte. 2014 : The November Man. 2017 : McLaren: L'homme derrière la légende.

Traité sobrement à l'ancienne afin de renouer avec nos classiques des Seventies, avec son lot de clichés moins appuyés que ces congénères et l'efficacité d'un récit à suspense captivant, le Pic de Dante prend son envol au bout d'1heure pour aligner des séquences catastrophes non stop, 40 minutes durant. Or, quelques décennies plus tard on reste bluffé par la qualité des FX numériques. 

Brosnan (en géologue) et Hamilton (en maire du village) sont attachants sans en faire des caisses, notamment lorsqu'ils jouent les héros de dernier ressort plutôt stoïques lors de leurs vicissitudes inarrêtables. Efficace, bien troussé et impressionnant même si l'écrin semble un tantinet formaté. On passe un bon moment.

Budget: 116 000 000 $

 
de Mick Jackson. 1997. U.S.A. 1h43. Avec Tommy Lee Jones, Anne Heche, Gaby Hoffmann, Don Cheadle, Jacqueline Kim, John Corbett, John Carroll Lynch.

Sortie salles France: 27 Août 1997. U.S: 25 Avril 1997

FILMOGRAPHIE: Mick Jackson est un réalisateur et producteur britannique né le 4 octobre 1943 à Aveley (Royaume-Uni). 1989 : Chattahoochee. 1991 : L.A. Story (L.A. Story). 1992 : Bodyguard (The Bodyguard). 1994 : Trou de mémoire (Clean Slate). 1997 : Volcano. 2002 : Les 20 Premiers Millions. 2016 : Le Procès du siècle (Denial). 


Mené à un rythme effréné, si bien que passées les 30 minutes d'exposition l'action démarre pour ne plus nous lâcher jusqu'au générique, Volcano est un divertissement apocalyptique aussi fascinant que Twister, premier du nom. Son pitch complètement improbable (un volcan entre en éruption dans le centre-ville de Los Angeles, ah c'te blague de Carembar !) demeurant jubilatoire pour qui raffole des concepts débridés prétexte à séquences d'action anthologiques toutes plus folingues les unes que les autres. Et ça déménage à mort, on reste rivé à son siège, les yeux de bambin écarquillé même si peu d'FX numériques sont parfois visibles et que certains gros clichés (les bons sentiments de la séquence du chien, la petite dissension raciale entre un black et un pompier blanc, le final hilarant lorsque Tommy Lee Jones s'extirpe des décombres avec un sourire de bambin frétillant - rire nerveux assuré ! -) prêtent à rire ou à sourire (avec le film !). 

Tommy Lee Jones possède la carrure virile et paternelle qu'on lui connait (tant auprès de sa fille que de ses co-équipiers pompiers) et Anne Heche lui partage la vedette avec douceur et candeur en géologue plus perspicace que son entourage musclé. 
Du grand spectacle de Samedi soir comme on n'ose plus en faire, aussi fun que jubilatoire, on ne s'ennuie pas une seconde. 

Budget: 90 millions de dollars.

*Bruno

samedi 17 août 2024

Halloween 4 / Halloween 4: The Return of Michael Myers

                                             
                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site senscritique.com

de Dwight H. Little. 1988. U.S.A. 1h29. Avec Donald Pleasence,  Ellie Cornell, Danielle Harris, George P. Wilbur, Michael Pataki, Beau Starr, Kathleen Kinmont.

Sortie salles France: 9 Mai 1990. U.S: 21 Octobre 1988

FILMOGRAPHIEDwight Hubbard Little est un réalisateur, scénariste et producteur américain, né le 13 janvier 1956 à Cleveland, Ohio (États-Unis).1986 : Getting Even. 1986 : KGB: la guerre secrète. 1988 : Bloodstone. 1988 : Halloween 4. 1989 : Le Fantôme de l'opéra. 1990 : Désigné pour mourir. 1992 : Rapid Fire. 1995 : Sauvez Willy 2 : La Nouvelle Aventure. 1997 : Meurtre à la Maison-Blanche. 2001 : Deep Blue. 2004 : Anacondas : À la poursuite de l'orchidée de sang. 2009 : Tekken.


Faisant suite aux 2 premiers opus, Halloweeen 4 est probablement l'épisode le plus réussi après ceux-ci en flirtant à nouveau avec ce parfum (si cher) des années 80 auquel il appartient. Si bien que l'on sent rapidement dès l'intervention de Loomis, (le visage brûlé un peu plus sclérosé qu'au préalable suite à sa confrontation finale avec Michael lors du second opus), l'application, l'honnêteté de Dwight H. Little d'y contenter l'amateur éclairé auprès d'une trame classique pour autant efficace culminant lors des 40 ultimes minutes. Nos héros s'efforçant de se confiner dans une demeure domestique afin de se préserver de la menace meurtrière de Michael aux aguêts. Quant bien même son final autrement haletant et explosif se fixe comme ambition d'y délocaliser l'action sur les routes champêtres d'Haddonfield magnifiquement éclairées d'un onirisme bleuté crépusculaire. Il faut dire que la sublime photographie de Peter Lyons Collister doit également beaucoup de l'aura tantôt angoissante, tantôt envoûtante qui se dégage de cette banlieue que Michael Myers arpente en discrétion pour mieux y instiller un climat d'insécurité sous-jacent. Et celà fonctionne encore en toute modestie (même si les moyens sont plus importants et tape à l'oeil), si bien que Dwight H. Little s'amuse à reprendre la règle de Carpenter d'y privilégier de prime abord la suggestion avant le déploiement d'exactions à la fois brutales et percutantes entre proies et tueur. 


Et ce sans jamais verser dans un gore outrancier au profit de l'effet de surprise d'une violence tranchée. Outre son climat de séduction horrifique émaillé de bévues entre Dr Loomis pourchassant à nouveau sans relâche Loomis lors de séquences explosives parfois disproportionnées (la séquence de la station et son feu dantesque qui s'ensuit), on apprécie davantage les présences juvéniles d'Ellie Cornell en soeur aînée à la fois sensible et prévenante d'y préserver la vie de sa soeur adoptive (nièce de Michael) que Danielle Harris campe avec une innocence particulièrement craintive, voire carrément parano eu égard de ses horribles visions auprès d'un Michael résolument menaçant. Ellie Cornel s'écartant naturellement de la caricature de la potiche décervelée dans celle d'une Rachel humainement vulnérable mais néanmoins affirmée et combattive, tant auprès de son compagnon infidèle que de sa longue confrontation avec Michael sur les toits d'une maison ou dans l'habitacle d'un véhicule sur bitume. Rachel formant avec la petite Jamie un tandem féminin à la fois attachant, amiteux, persévérant dans leur cohésion fraternelle à se serrer les coudes coûte que coûte. Quant à l'épilogue d'une audace proprement terrifiante, il renoue de manière référentielle et novatrice avec le chef-d'oeuvre de Carpenter en instaurant une habile dimension surnaturelle quant aux liens de parenté entre Jamie et Michael que Dwight H. Little nous aiguilla plus tôt à travers des indices narratifs d'autant plus interrogatifs et crédibles quant à l'évolution morale de celle-ci. 


Proposition de redite horrifique à la fois sincère, généreuse, intelligente et intègre, Halloween 4  commémore la série B avec une modestie quelque peu touchante à s'efforcer de rendre une copie perfectible mais profondément intègre afin d'y respecter son ailleul insurpassable. Un excellent divertissement donc plus moderne car plus nerveux et un peu plus extravagant (à l'instar de cette chasse contre Myers perpétrée par des Redneck réacs que l'empoté Loomis leur incita à traquer dans sa folie parano !) mais rondement mené, assez crédible niveau acting, psychologiquement censé et atmosphérique auprès de la présence fantomatique de Michael nanti d'un charisme autrement étrange avec son masque dégingandé (sans être péjoratif).

*Bruno
30.10.2017. 365v
2022 ou 2023
17.08.24. 6èx. vostfr


lundi 12 août 2024

Twisters

                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Lee Isaac. 2024. U.S.A. 2h02. Avec Daisy Edgar-Jones, Glen Powell, Anthony Ramos, Brandon Perea, Maura Tierney, Harry Hadden-Paton, Sasha Lane.

Sortie salles France: 17 Juillet 2024

FILMOGRAPHIELee Isaac Chung, né le 19 octobre 1978 à Denver (Colorado), est un réalisateur et scénariste coréano-américain. 2007 : Munyurangabo. 2010 : Lucky Life. 2012 : Abigail Harm. 2015 : I Have Seen My Last Born (documentaire, co-réalisateur). 2020 : Minari. 2024 : Twisters. 


Formidable surprise que ce Twisters, reboot faisant suite à son modèle natif de 96 que Lee Isaac nous retranscrit avec une intégrité indéfectible tout en s'extirpant admirablement de l'embarrassant copié-collé (même si évidemment on retrouve certains éléments clef du prototype). Surtout auprès du traitement des personnages ici plus intéressants, plus humains, moins factices, et donc moins stéréotypés même si on peut déplorer que l'esprit de camaraderie qui nous séduisait tant dans son modèle est ici remplacé par une romance latente pour autant moins nunuche que celle chez Jan De Bont. Il faut dire qu'avec une actrice de la trempe juvénile de Daisy Edgar-Jones, on ne peut que s'incliner pour sa prestation sans fard puisque d'un naturel inné (physique / psychologique) à nous retransmettre, entre fébrilité et fragilité, ses tourments moraux tributaires du prologue dramatique bougrement percutant (quelle audace fortuite !). Si bien qu'elle porte le film sur ses épaules avec une densité psychologique jamais forcée lorsqu'elle cède à ses faiblesses comme le découragement, la déception et la capitulation puis lorsqu'elle se laisse enfin emporter par le goût de l'aventure pour amorcer un héroïsme stoïque après avoir vaincu ses peurs pour accéder au dépassement de soi. 


Parfaitement structuré, en se focalisant beaucoup sur les actions et réactions des personnages parvenant à évoluer positivement (en tablant également sur une étonnante inversion des rôles), Twisters se décline donc en excellent divertissement d'une émotion à la fois forte et épurée au point de se surprendre de renouer de nos jours avec une sensibilité aussi communicative pour ce genre de Blockbuster tous publics. Et si Twister 96 était peut-être (je n'en suis pas sûr puisque je me suis fréquemment posé la question durant toute l'intrigue) un peu plus spectaculaire et furieusement fascinant, Twisters ne manque pourtant pas de qualités formelles auprès de ses séquences catastrophes affolantes, réalisées qui plus est par des FX numériques encore plus réalistes et épaulés il est vrai d'une splendide photo quasi naturaliste. On peut également dire un mot sur le jeu à la fois arrogant et gouailleur de l'acteur Glen Powell car si au départ il peut sciemment irriter à travers sa posture de cow-boy pédant que l'on remarque à 10 kms, il suscite peu à peu chez nous l'attachement, voir même la sympathie grâce au parti-pris de Lee Isaac  l'orientant vers une direction morale surprenante auprès de ses rapports amicaux mais orageux (toujours dans la juste mesure) avec Kate (Daisy Edgar-Jones) qu'il tente de courtiser auprès de sa force tranquille trop sûre. 


Sans jamais nous ennuyer ne serait ce qu'une seconde, Twisters est le divertissement estival idoine pour qui raffole s'évader vers des univers homériques où action, tendresse, charme et émotion finissent par se rejoindre pour ne faire plus qu'un. Si bien que outre ses superbes actions tempétueuses disséminées à juste dose (pas une outrance à l'horizon donc), c'est l'humanisme à la fois chétif, contenu et sincère des personnages qui rend si attachante cette formidable attraction nous suscitant si peu la désagréable impression de déjà vu (en dépit de certaines apparitions des tornades toutefois filmées de manière chiadée, inventive afin de contredire cette lacune). On n'en demandait pas tant au demeurant.  

*Bruno
Vostfr