lundi 5 août 2024

La Mutante / Species

                                               
                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Roger Donaldson. 1995. U.S.A. 1h48. Avec Ben Kingsley, Michael Madsen, Alfred Molina, Forest Whitaker, Marg Helgenberger, Natasha Henstridge, Michelle Williams, Whip Hubley, Patricia Belcher.

Sortie salles France: 27 Septembre 1995

FILMOGRAPHIE: Roger Donaldson, né le 15 novembre 1945 à Ballarat, dans l'État de Victoria, en Australie, est un réalisateur, producteur et scénariste australo-américano-néo-zélandais. 1977 : Sleeping Dogs. 1980 : Nutcase (en). 1981 : Smash Palace (en) (+ scénariste). 1984 : Le Bounty.  1985 : Marie. 1987 : Sens unique. 1988 : Cocktail. 1990 : Cadillac Man. 1992 : Sables mortels. 1994 : Guet-apens. 1995 : La Mutante. 1997 : Le Pic de Dante. 2000 : Treize Jours. 2003 : La Recrue. 2005 : Burt Munro. 2008 : Braquage à l'anglaise. 2011 : Le Pacte. 2014 : The November Man. 2017 : McLaren: L'homme derrière la légende. 


Mal accueilli par la critique à sa sortie alors qu'il fut un succès commercial, La Mutante est un formidable divertissement du Samedi soir qu'on aurait tort de bouder. Si bien qu'à la revoyure il semble encore plus plaisant et attachant, qualitativement et émotionnellement parlant, notamment grâce à la médiocrité du cinéma actuel qui fait que l'on finit par devenir plus indulgeant avec nos oeuvres ludiques du passé. Il fallait d'ailleurs oser exploiter cette idée improbable qu'une menace extra-terrestre se substitue ici en mannequin de charme sans jamais sombrer dans le racolage, la complaisance et le ridicule. Roger Donaldson prenant son sujet avec assez de sérieux pour ne jamais se railler de son concept casse-gueule et de sa partenaire plantureuse, notamment dans sa manière déférente de la filmer sans abuser de plans putassiers pour dévoiler son plus simple appareil. Et s'il s'agit du tout premier rôle de Natasha Hendridge alors âgée de 20 ans, on peut clairement prétendre qu'elle s'en sort plutôt bien à travers son rôle sciemment laconique, de prime abord hagarde et interrogative eu égard de sa posture néophyte puisque débarquant sur terre pour des raisons qu'elle ignore, mais rapidement fûtée et intelligente pour s'extraire de la masse et imposer sa mainmise. 


Car ce n'est qu'au fil de son parcours personnel, son apprentissage et son expérience avec les humains qu'elle finira par comprendre son unique dessein d'y féconder un mâle afin de pouvoir instaurer sa race et nous envahir. Très efficace lorsqu'une poignée d'héros cosmopolites se lancent constamment à sa traque pour l'éradiquer alors que celle-ci s'empresse davantage à copuler avec un mâle au fil de rencontres aléatoires puis réfléchies, La Mutante ne nous laisse aucun moment de répit à travers ses scènes d'actions, poursuites et effets chocs rondement menés (Roger Donaldson demeurant un habile artisan auprès de son savoir-faire technique) sous l'impulsion d'FX réussis même si certains effets numériques font hélas tâche aujourd'hui. A l'instar de son final confiné dans les égouts, probablement la partie la plus faible du métrage, même si cela reste correctement mené, voir même haletant et que certaines surprises restent par ailleurs assez étonnantes (avec un personnage bien exploité pour ses expressions candides face caméra) pour ne pas lâcher le fil de l'action. C'est d'ailleurs H. R. Giger,  illustre créateur d'Alien, peintre et plasticien résidant en Suisse, qui confectionna l'impressionnante créature femelle du plus bel effet fascinatoire lors de certains plans graphiques. 


Si on peut déplorer quelques menus clichés tributaires du genre, la caricature de certains personnages (surtout Ben Kingsley en scientifique impavide au regard ébaubi) et des dialogues faiblards prêtant à sourire, La Mutante puise justement son charme auprès de ses défauts précités pour y renforcer sa facture  "série B de luxe" formidablement troussée sous l'impulsion d'une menace charmeuse jamais vulgaire ou prétentieuse pour attirer ses proies dans ses apparat charnel. Natasha Hendridge demeurant sobrement impliquée en tueuse en herbe uniquement destinée à préserver sa vie et sa lignée sans se morfondre dans les clichés de la vengeance ou d'une séduction facilement provocante. Avec un joli pied de nez à la gente masculine machiste ou timorée lorsqu'il s'agit de charmer ou de se laisser attendrir par une présence érotique autonome, anti potiche décervelée. 

Merci à Ecran Large pour l'incitation à la révision.

*Bruno
3èx. Vostfr

Box-Office France: 627 887 entrées

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire