jeudi 29 août 2024

The Jacket

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de John Maybury. 2005. U.S.A./Allemagne1h43. Adrien Brody, Keira Knightley, Kris Kristofferson, Jennifer Jason Leigh, Daniel Craig, Brendan Coyle, Steven Mackintosh, Kelly Lynch.

Sortie salles France: 24 Août 2005

FILMOGRAPHIE: John Maybury (né le 25 mars 1958 à Londres) est un réalisateur britannique. 1986 : Max Little Ghost. 1986 : Ecce Homo Promo. 1987 : The Lion and the Cobra. 1990 : You Do Something to Me. 1992 : Screenplay (série télévisée). 1994 : Remembrance of things fast: true stories visual lies. 1996 : Maledicta Electronica. 1996 : Genetron. 1998 : Love Is the Devil: Study for a Portrait of Francis Bacon (+ scénariste). 2005 : The Jacket. 2007 : Rome (série télévisée, épisodes 7 et 10). 2008 : The Edge of Love. 

"J'avais 27 ans la première fois que je suis mort. Il y avait du blanc partout. C'était la guerre, je me sentais vivant. Mais j'étais mort. Parfois, je crois qu'on vit des choses juste pour pouvoir dire qu'elles sont arrivées. Pas à quelqu'un d'autre mais à moi. Parfois on vit pour défier le destin. Je ne suis pas fou. Même s'ils ont cru que je l'étais. Je vis dans le même monde que tous. Mais j'en ai vu davantage. Et je suis sûr que vous aussi. Ils trouveront mon corps demain. Vérifiez si vous ne me croyez pas. J'ai vu la vie après ma mort. Je vous dit cela, car c'est le seul moyen de vous aider, vous et votre fille, à vivre mieux, à avoir une vie meilleure. Jean, un jour vous tomberez ivre morte en fumant et vous mourrez brûlée. Votre fille mènera la même vie triste que vous. Et vous lui manquerez tellement. Parfois, la vie ne commence vraiment que lorsqu'on sait qu'on va mourir. Que tout peut s'arrêter, même quand on en a le moins envie. L'important dans la vie c'est de croire que tant qu'on vit, il n'est jamais trop tard. Croyez moi Jean, je vous promets, il vaut mieux affronter les cauchemars éveillés qu'endormie. Et quand vous mourrez, vous n'aspirez qu'à une chose : revenir."

                                         

Il y a des films comme ça aptes à cueillir notre coeur sans prévenir. Comme on aime quelqu'un à un moment aléatoire de notre fil de la vie. The Jacket en fait parti, aussi modeste soit son contenu dénué de fard car inscrit dans une solide structure temporelle culminant vers une romance impossible à la fois bouleversante mais rédemptrice. Peut-être aussi à cause et grâce à son oubli, ce thriller à la croisée de la romance et de la science-fiction dégage rapidement une ambiance feutrée dépouillée redoutablement séduisante, pour ne pas dire magnétique au fil d'un cheminement aussi simpliste que surprenant quant aux rebondissements impartis aux valeurs de l'altruisme, du sens du sacrifice, de la maternité. Si bien que l'intensité dramatique qui en émane s'instaure de manière improvisée afin de mieux nous surprendre, nous émouvoir au coeur d'une sincérité mutuelle forçant le respect au grand dam des blessures des personnages fragiles écorchés par la marginalité. 

Formidablement interprété par une poignée de comédiens bien connus de l'amateur éclairé (Keira Knightley, Kris Kristofferson, Jennifer Jason Leigh, Daniel Craig, Kelly Lynch), si bien qu'ils ne débordent jamais, The Jacket est toutefois dominé de la présence à la fois tranquille et apeurée d'Adrien Brody tentant de remonter le fil de sa destinée par le biais d'un espace temporel extériorisé de circonstances aussi obscures (une balle dans la tête en temps de guerre, un centre psychiatrique sujet aux expériences d'un apprenti sorcier) que fructueuses afin d'y modifier la destinée de tout un chacun. The Jacket générant avec humilité une réflexion à la fois existentielle, identitaire, spirituelle afin de prendre en considération ceux que nous chérissons pour modifier leur destinée et rendre leur vie meilleur. Finalement doué d'une sensibilité épurée que l'on ne voit pas arriver, The Jacket alterne le suspense inquiétant au sein d'une ambiance claustro assez perturbante avec la quête de vérité auprès d'une investigation spatio-temporelle aussi fascinante que l'Effet Papillon


Il nous reste combien de temps ?
Une oeuvre sobrement ludique donc, toute à la fois sombre, cauchemardesque, délicate, fragile, dont l'intelligence du traitement et du propos, le parti-pris de sa photo désaturée, son ambiance étrangement intime, désincarnée et sa direction d'acteurs expressifs confinent à l'élégie d'un dévouement singulier. En nous laissant une petite marque indélébile dans l'encéphale.  

*Bruno
2èx. Vostfr

Budget : 29 millions de dollars

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