Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com
de Oz Perkins. 2024. U.S.A. 1h41. Avec Maika Monroe, Lauren Acala, Nicolas Cage, Blair Underwood, Alicia Witt, Michelle Choi-Lee, Dakota Daulby, Kiernan Shipka
Sortie salles France: 10 Juillet 2024 (Int - 12 ans). U.S: 12 Juillet 2024 (Int - 17 ans)
FILMOGRAPHIE: Oz Perkins est un acteur, scénariste et réalisateur américain né le 2 février 1974 à New York, New York (États-Unis). Il est le fils de l'acteur Anthony Perkins et de la photographe Berry Berenson et le frère du chanteur Elvis Perkins. 2015 : February. 2016 : I Am the Pretty Thing That Lives in the House. 2020 : Gretel et Hansel. 2024 : Longlegs. 2025 : The Monkey.
Un thriller sépulcral habité par le diable en personne.
Précédé d'une réputation élogieuse, (en dépit des rageux, haineux, envieux, prenant malin plaisir comme de coutume à s'en railler pour le plaisir de discréditer une nouvelle sommité - plus t'es adulé, plus t'es détesté sur un air connu -), Longlegs est une claque émotionnante comme on en voit peu dans le paysage mortifère. Car thriller horrifique à la mise en scène stylisée proche de la perfection (on se croirait un peu dans un Carpenter conjugué à du Argento en mode épuré, toutes proportions gardées), Longlegs parvient à distiller dès son prologue blafard un climat malaisant comme on en voit rarement dans le genre conçu à la base pour nous foutre les pétoches. Il est bon de le rappeler tant la peur est devenue une denrée en dépit de louables exceptions qui retiennent notre amour pour la flippe. Si bien que la pellicule (ici magnifiquement sépia) semble littéralement imprégnée d'une aura fétide / glauque / poisseuse qui ne nous lâchera pas d'une semelle jusqu'au générique de par son climat rural étrangement flegme mais terriblement inconfortable. Et si certains spectateurs ont effectivement ressenti une peur viscérale infiniment tangible (parmi le témoignage d'amis et d'inconnus), ce ne fut pas vraiment mon cas puisque j'y ai plutôt perçu une angoisse anxiogène aussi hypnotique que fascinante (en dépit de 2 accalmies à mi-parcours du récit lorsque l'héroïne vient rendre visite à sa mère). Pour autant, et avec une pointe de contradiction, je rejoins toutefois aisément ceux qui ont éprouvé avec autant de bonheur cette fameuse peur "inusitée" lors des 20 ultimes minutes si dérangeantes, tétanisantes de tension et épeurantes (au sens large j'entends) qu'un malaise CORPOREL (déjà bien asphyxiant tout le long de l'intrigue) est parvenu à m'agripper l'échine comme rarement une oeuvre n'était parvenue à le parfaire.
Par conséquent, pour ma part entièrement subjective, je dois remonter aux plus fortes séquences démoniales de l'exorciste 1 et 3 ainsi qu'Amityville 2 (ou encore le téléfilm Les Envoûtés) pour renouer avec ce similaire sentiment d'insécurité viscérale aux confins de l'étourdissement. Sans exagération aucune. Car la manière lestement vertigineuse dont Oz Perkins parvient à maîtriser sa réalisation circonspecte (il prend son temps sans jamais ennuyer auprès d'une scénographie vénéneuse contemplative), son atmosphère occulte (sous-jacente mais davantage palpable) et la raideur des acteurs habités par la contrariété, le blues, la peur de trépasser ou d'être possédés tient du coup de maître alchimiste. Et si l'intrigue ne révolutionne rien sans faire preuve de subtilité et que certains rebondissements sont facilement devinables (raison pour laquelle il faut éviter de trop réfléchir afin de préserver son plaisir cinéphile ici au diapason, tout du moins pour l'amateur éclairé friand d'ambiance faisandée à damner un saint), les nombreux détails impartis à l'apparence trouble et inerte d'une poupée de porcelaine, la vision violemment dérangeante d'un macchabé (on est sincèrement carrément chez Fulci !), ces rébus à déchiffrer, son triangle à démêler et surtout la posture proprement terrifiante de Nicolas Cage en gourou goguenard transi de douce démence en serial-killer à la fois insidieux, rapace et délétère (offrez lui un Oscar, notamment tant il est méconnaissable !) nous plongent avec (une certaine) originalité dans le désarroi d'une enquête laborieuse contaminé par le Mal en personne. Et puis que dire de la prestance éthérée de Maika Monroe révélée dans le génial It Follows en agent du FBI intuitive hantée par un passé aussi secret que galvaudé si bien qu'elle crève l'écran auprès de sa pudeur, sa réserve contenue difficilement dicernable, ses angoisses introverties explosant lors d'un final exutoire. Un physique tout à la fois naturel et ordinaire pour une performance digne des plus grandes.
Si bien que l'on s'extirpe de l'épreuve sataniste de Longlegs avec le sentiment prégnant d'avoir été brutalement éprouvé par un ectoplasme redoutable dans son art d'avoir su manipuler nos nerfs et nos émotions avec une rigueur fétichiste à la limite du soutenable (je fais surtout référence à son dernier quart-d'heure anthologique d'une terreur propre peu commune). Fascinant de la 1ère à la dernière bobine à travers son climat horrifico-dépressif-déstabilisant, Longlegs renoue finalement avec une peur universelle, spirituelle, innée, infantile aussi. Celle de se confronter au Mal, ou plutôt au diable en personne délibéré à posséder notre âme pour le plaisir de nous soumettre à ses désirs sadiques. Ad vitam aeternam...
*Bruno
Budget : 9 millions de dollars
Ci-joint le p'tit mot d'amour de Thierry Savastano:
Top 2024
Coup de Coeur
Longlegs
Directed by Osgood Perkins
2024 1h40 VOSTFR 4K
Osgood Perkins nous envoûte et nous tient en haleine à la fois en combinant le familier (déjà vue) avec l'inattendu, il arrive à nous pousser dans un état d'idée préconçue et de malaise et bifurquer dans de surprise en surprise.
Maika Monroe ma soufflé, elle est absolument exceptionnelle.
Évidemment Cage est flippant même si on le voit peu, mais chaque apparition est un régal.
J'ai bien aimé Blair Underwood en chef du FBI.
Longlegs est un thriller fantastique d'horreur superbement réalisé par Osgood Perkins, ce fils d'Anthony Perkins est a surveiller de près.
"Gloire a Satan"
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire