mardi 6 août 2024

Saw. Prix du Jury / Prix du Jury Jeunes, Gérardmer 2005.

                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de James Wan. 2004. U.S.A. 1h43 (Director's cut). Avec Leigh Whannell, Cary Elwes, Danny Glover, Ken Leung, Dina Meyer, Mike Butters, Paul Gutrecht, Michael Emerson.

Sortie salles France: 16 Mars 2005 (Int - 16 ans). U.S: 29 Octobre 2004 (Int - 17 ans).

FILMOGRAPHIE: James Wan est un producteur, réalisateur et scénariste australien né le 27 Février 1977 à Kuching (Malaisie), avant de déménager à Perth (Australie). 2004: Saw, 2007: Dead Silence, Death Sentence, 2010: Insidious. 2013: The Conjuring. 2013 : Insidious : Chapitre 2. 2015 : Fast and Furious 7. 2016 : Conjuring 2 : Le Cas Enfield. 2018 : Aquaman. 2021 : Malignant. 2023 : Aquaman et le Royaume perdu. 


Film mythique s'il en est qui révolutionna le Tortur'porn à l'orée des années 2000, Saw n'a point usurpé sa réputation de référence du genre horrifique sous la houlette d'un James Wan tout juste débutant mais redoutablement ambitieux lorsqu'il s'agit d'y dépoussiérer l'horreur à renfort d'un climat malsain quasi irrespirable, d'une confrontation psychologique en acmé difficilement tolérable et de séquences chocs extrêmes à marquer d'une pierre blanche. Si bien que 2 hommes que tout oppose se retrouvent enchainés à divers endroits d'une salle de bain sans savoir qui aurait pu les embrigader. Alors qu'ils constatent une horloge électronique sur le mur, ils s'aperçoivent rapidement qu'une mini cassette se trouve dans la poche de chacun d'eux avec, à proximité d'un cadavre ensanglanté, un dictaphone. Ils s'efforcent donc de l'atteindre afin d'écouter les consignes du mystérieux tueur au puzzle que deux flics s'efforcent à l'extérieur d'appréhender. Jeu de piste de longue haleine d'une perversité démoniale difficilement égalable au sein d'un huis-clos à la fois poisseux, crapoteux, fétide, pour ne pas dire faisandé; Saw met nos nerfs à rude épreuve au fil d'une investigation bicéphale alternée. 


Celle des 2 inconnus reclus dans cette salle de bain et à deux doigts de sombrer dans la crise de nerf pour s'extirper de leur tanière, puis des 2 flics, un asiatique, un afro américain sur le point de débusquer le tueur parmi des prises de risque suicidaire eu égard de la ruse hors-pair de l'assassin disséminant sur leur passage des pièges sadiques impossibles à déjouer. James Wan tablant notamment sur les flash-back afin d'y renforcer l'implacable efficacité de l'intrigue à (moult) rebondissements en nous éclairant peu à peu sur cette improbable vendetta bâtie sur la souffrance de victimes puisque contraints de s'infliger des sévices et/ou de sacrifier une autre victime afin de s'épargner une mort cruelle dans leur piège à torture. Déclinaison à peine tacite de l'Abominable Dr Phibes, en mode hardcore contemporain, Jigsaw crève l'écran à chacune de ses apparitions giallesques, James Wan prenant soin de rendre hommage aux classiques du genre transalpin à l'aide d'un esthétisme rutilant que n'aurait renié Dario Argento. Notamment en y exploitant de façon aussi stylisé, inquiétante et terriblement insécure un pantin (inspiré des Frissons de l'Angoisse) pédalant tranquillement sur un vélo pour approcher ses victimes et leur dicter consignes et directives à l'aide d'une voix trafiquée. 


Chef-d'oeuvre de l'horreur moderne d'une perversité et d'un sadisme au diapason, Saw fait grimper suspense, (pures moments de) tension, oppression, terreur et violence crue sous l'impulsion d'une intrigue viciée d'une audace morale incongrue. Les comédiens criants de véracité crispée à travers leur surmenage nous communiquant leur peur, leur spleen et leur effroi avec un réalisme parfois à la limite du soutenable. James Wan ne lésinant pas sur une horreur graphique sciemment putassière (pour autant non complaisante, un exploit !) pour renforcer l'horreur des situations cauchemardesques, véritable descente aux enfers (aux relents de caniveau !) de la bassesse où seule compte l'individualise, la duperie, le subterfuge afin de tenter de s'extirper d'une mort inhumaine. Jubilatoire quant à l'intensité de son suspense exponentiel, Saw baigne sans complexe dans une facture rubigineuse étonnamment putride avec un sentiment d'impuissance, d'un peu d'espoir et de désespoir, ad nauseam. A revoir d'urgence, notamment pour se rendre compte de l'impact émotionnel sidérant qu'il parvient toujours à produire au grand dam de ses suites mercantiles toutes plus médiocres et inutiles les unes que les autres. 

*Bruno
3èx. Vostfr

Récompenses:
Festival du film d'horreur et fantastique de Saint-Sébastien (San Sebastián Horror and Fantasy Film Festival) 2004 :
Prix du public du Meilleur film décerné à James Wan.
Prix Schmoes d'or (Golden Schmoes Awards) 2004 :
Schmoes d'or du Meilleur film d'horreur de l'année,
Schmoes d'or de l'Affiche de cinéma préférée de l'année,
Schmoes d'or de la Scène la plus mémorable d'un film (La Fin).
Fantasporto 2005 : prix international du film fantastique du Meilleur scénario décerné à Leigh Whannell.
Festival international du film fantastique de Bruxelles 2005: Pégase (prix du public) décerné à James Wan.
Festival international du film fantastique de Gérardmer 2005:
Prix du jury décerné à James Wan,
Prix du jury jeunes décerné à James Wan.

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