vendredi 2 août 2024

Phantasm 3: le seigneur de la mort / Phantasm 3: Lord of the Dead

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Don Coscarelli. 1994. U.S.A. 1h31. Avec Angus Scrimm, A. Michael Baldwin, Reggie Bannister, Bill Thornbury, Kevin Connors, Gloria Lynne Henry.

Sortie salles U.S: 6 Mai 1994 (sortie limitée)

FILMOGRAPHIE: Don Coscarelli est un scénariste et réalisateur américain né le 17 Février 1954 à Tripoli (Lybie). 1976: Jim the World's Greatest. 1976: Kenny and Compagny. 1979: Phantasm. 1982: Dar l'invincible. 1988: Phantasm 2. 1989: Survival Quest. 1994: Phantasm 3. 1998: Phantasm 4. 2002: Bubba Ho-tep. 2012: John Dies at the end.

6 ans séparent Phantasm 3 du second volet et on peut affirmer que Don Coscarelli n'a pas perdu la main pour nous servir à nouveau un pur divertissement badass si bien qu'il reprend les mêmes ingrédients de Phantasm 2. Ainsi, l'amateur éclairé n'a point à bouder ce fort sympathique spectacle horrifique, train fantôme de tous les diables transposé dans le cadre usuel du road movie, comme l'était conçu son second opus aussi attractif. Or, ici il y a toutefois un changement notable en la présence de l'acteur iconique A. Michael Baldwin endossant une seconde fois le rôle de Mike (en plus âgé) alors que dans l'épisode précédent il était remplacé par James LeGros. Il s'agit donc en l'occurence de retrouvailles familiales que l'on nous illustre dans un esprit festoyant par l'entremise de deux autres personnages aussi bonnards; Rocky, afro ricaine spécialiste du nunchaku et Tim, petit garnement en culotte courte fort sagace, rusé et émérite pour son art d'y conduire une voiture et d'y occire à l'arme à feu ses ennemis d'outre-tombe (on y croise un trio de zombies) et de l'autre monde (les nains encapuchonnés, les sphères volantes). Une posture politiquement incorrecte que les bien-pensants auront bien du mal à adouber. 

Enfin, il faut également compter sur la présence innatendue de Bill Thornbury endossant le rôle funeste de Jody (puisque dézingué dès le 1er opus par le diabolique Tall Man) mais qui ici parvient à communiquer à travers les rêves de son frère Mike et à se matérialiser à l'intérieur d'une boule d'acier afin d'épauler l'équipée musclée délibérée à déssouder Tall Man et ses sbires. Par conséquent, dans un esprit cartoonesque purement ludique, comme fut le précédent opus, Phantasm 3 ne table que sur son action horrifique en roue libre et l'imagination débordante de son concepteur  gouailleur pour rendre stimulante l'aventure sous l'impulsion de personnages aussi attachants que décomplexés à se soumettre aux forces du Mal avec aisance sciemment pittoresque. On est donc là pour s'amuser sous le pilier d'une récréation horrifique menée sans répit à point tel que la gratuité de certaines séquences musclées ou horrifiques ne nous laisse pas sur un sentiment de gêne ou de dépit. D'autre part, à travers sa recherche inventive en constante mutabilité (on navigue toujours entre rêve et réalité sans trop de souci de cohérence), on en apprend un peu plus sur l'origine des nains encapuchonnés,sur une faille corporelle du Tall Man (bien que toujours aussi increvable) et sur la conception des sphères volantes foreuses de cerveau (avec une séquence du plus bel éclat gorasse quasi remakée au 1er modèle) beaucoup plus nombreuses et meurtrières pour notre plus grand bonheur. Attention toutefois à sa conclusion en suspens risquant une fois encore de laisser un goût amer à une frange de spectateurs !

Débridé, assez fringant et décomplexé dans sa facture cartoonesque transpirant la bonne humeur auprès de son esprit de camaraderie familiale (d'ailleurs son interdiction aux moins de 16 ans à l'époque est totalement incompréhensible !), Phantasm 3 ne déçoit pas pour qui a approuvé le changement de direction notable du second opus imposant une frénésie visuelle plus insolente, une action autrement épique et des scènes chocs souvent détournées par une liberté de ton burlesque. Un 3è opus aussi réussi donc avant de renouer avec l'onirisme métaphysique de son modèle que le 4è opus animera intelligemment dans une ambition autrement plus envoûtante, baroque et novatrice plutôt que de rempiler avec l'action bourrine de ses 2 précédents épisodes. 

P.S: à noter que la qualité Blu-ray de l'éditeur français ESC est absolument splendide à travers la restauration du nouveau master. 

*Bruno

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