mardi 27 août 2024

La salle des Profs / Das Lehrerzimmer / The teachers' Lounge

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de İlker Çatak. 2023. Allemagne. 1h37. Avec Leonie Benesch, Michael Klammer, Rafael Stachowiak, Anne-Kathrin Gummich, Eva Löbau, Kathrin Wehlisch, Sarah Bauerett, Leonard Stettnisch.

Sortie salles France: 6 Mars 2024. Allemagne: 4 Mai 2023

FILMOGRAPHIE: İlker Çatak, né le 11 janvier 1984 à Berlin-Ouest (Allemagne de l'Ouest), est un réalisateur, scénariste et producteur de cinéma allemand. 2017 : Dans la cour des grands (Es war einmal Indianerland). 2019 : Parole donnée (Es gilt das gesprochene Wort). 2021 : Au bout du voyage (de) (Räuberhände). 2021 : Tatort (série télévisée), épisode no 1173 : Borowski und der gute Mensch. 2023 : La Salle des profs (Das Lehrerzimmer). 

Une claque cette salle des profs, d'utilité publique que d'y dénoncer en filigrane l'hypocrisie du journalisme biaisant à leur sauce (racoleuse) une vérité exposée sans preuves infaillibles. 

Réalisé avec souci documenté on est d'autant plus immergé dans ce huis-clos sous tension qu'il est magnifiquement incarné par des comédiens allemands inconnus chez nous. L'immersion est donc au diapason sachant que le réalisateur nous radiographie le portrait vibrant d'humanité (et de lucidité) d'une prof légitime (elle n'a pas volé son prix d'interprétation) auprès de ses valeurs morales fondées sur le respect d'autrui, le civisme, la tolérance religieuse, l'amour de son prochain quelque soit sa race, l'acceptation des cultures étrangères. On reste enfin pantois par sa résilience, son flegme à ne pas céder à la colère, l'abandon, la panique pouvant lui entraîner des actes irréfléchies (tant pour elle que pour la présumée coupable) auprès de sa fragilité démunie. 

Davantage tendu sous l'impulsion d'un score monocorde subtilement inquiétant, la classe des profs nous laisse craindre le pire à mi-parcours auprès de la rebellion de l'élève incriminé alors que son final inopiné demeure autrement trouble, sciemment équivoque, interrogatif à se forger sa propre réflexion sur la notion de culpabilité et surtout sur les conséquences dramatiques que cela puisse entraîner quand on brave un peu la légalité (filmer quelqu'un à son insu) et que l'entourage (étudiant / parents / corps enseignant) s'efforce d'y découvrir la vérité selon leur propre personnalité (indulgente, empathique, rancunière, frondeuse ou suspicieuse), leur condition sociale et leurs théories branlantes bâties sur le préjugé. 

Un témoignage puissant donc, accablant sur les rapports vénéneux qu'entretiennent de nos jours victime / présumé coupable notamment compromis par les commérages des réseaux sociaux, cathaliseurs de conséquences vindicatives pouvant entrainer l'irréparable. 

*Bruno

Merci Jean-Marc Micciche pour l'influence.

Récompenses: Deutscher Filmpreis 2023 : meilleur film, meilleure réalisation, meilleur scénario, meilleure actrice pour Leonie Benesch et meilleur montage

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