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The Island" de Michael Ritchie. 1980. U.S.A. 1h55. Avec Michael Caine, David Warner, Angela Punch Mc Gregor, Frank Middlemass, Don Henderson, Jeffrey Frank, Colin Jeavons, Dudley Sutton, Zakes Mokae.
Sortie en salles US.A:
19 Décembre 1979. France:
le 8 Octobre 1980
FILMOGRAPHIE:
Michael Ritchie est un réalisateur américain, né le 28 novembre 1938 à Waukesha, dans le Wisconsin, décédé le 16 avril 2001 d'un cancer de la prostate à New-York. 1969: La Descente Infernale, 1972: Carnage, Votez Mc Kay, 1975: Smile, 1976: La Chouette Equipe, 1977: Les Faux durs, 1979: An Almost Perfect Affair, 1980: L'Ile Sanglante, Divine Madness !, 1981: Student Bodies, 1983: The Survivors, 1985: Fletch aux trousses, 1986: Femmes de Choc, Golden Child. 1988: Parle à mon psy, ma tête est malade, 1989: Autant en emporte Fletch, 1992: La Nuit du Défi, 1994: Les Robberson enquêtent, 1994: La Révélation, 1997: La Guerre des Fées, 2000: The Fantasticks.
Réalisateur touche à tout à qui l'on doit l'excellent
Carnage/Prime Cut avec
Lee Marvin,
Michael Ritchie empreinte en 1980 le roman éponyme de
Peter Benchley (
The Island) pour mettre en exergue les exactions criminelles de boucaniers, héritiers du 17è siècle perpétrant leur triste tradition au sein de notre époque contemporaine. Production mineure chamarrée de deux éminents comédiens (
David Warner, même si peu concerné dans la peau du gourou criminel, et
Michael Caïne, plus engagé que son rival dans celui de l'otage réduit en esclave), on est d'autant plus surpris de les retrouver conjointement qu'
Ennio Morricone est également assigné pour composer la partition musicale.
Le journaliste Blair Maynard enquête sur une série de disparitions de navires échoués à proximité du triangle des Bermudes. Avec la compagnie (improbable !) de son fils, ils partent à bord d'un avion à destination d'une île inconnue. Dès leur arrivée, l'appareil réussit in extremis à atterrir sur la piste mais explose après que les occupants purent s'y extraire (l'incident technique est digne d'une bévue de Benny Hill !). Seuls et sans ressources, il sont kidnappés par une étrange communauté après avoir été piégés lors d'une embuscade.
Série B débridée nanti d'une idée résolument folle et excitante (des pirates détrousseurs de touristes, ancêtres de Barbe Noire au sein de notre époque civilisée !), l'île Sanglante peine à charpenter une narration crédible de par ses situations souvent improbables, ses facilités, incohérences et raccourcis si bien que le montage elliptique (on passe dans le même temps d'un plan de jour à un plan de nuit !) renforce encore plus le côté bâclé de l'entreprise. A l'instar du lavage de cerveau (trop vite expédié) du fils de Blair afin de s'acclimater une nouvelle identité. Pour autant, et grâce à son rythme soutenu émaillé de séquences chocs parfois sanguines et/ou homériques (notamment ce magnifique carnage à la sulfateuse !) et de situations cocasses (Blair et ses trois rocambolesques tentatives d'évasion faute de la négligence de sa maîtresse godiche !), voir même involontairement hilarantes si bien que l'on frise la série Z transalpine (le touriste zélé adepte des arts martiaux totalement indolent pour son futur sort !), l'île Sanglante affiche une plaisante dérision auprès de ses antagonistes aussi déjantés que décervelés. Et donc, en dépit d'un cheminement narratif classique ne réservant aucune surprise, Michael Ritchie compte sur le second degré de son concept incongru sous l'impulsion de seconds-rôles jouant les pitres face caméra avec une décontraction enjouée. L'aspect bordélique (et éculé) du récit (détroussement de touristes/tentatives d'évasions entre deux, trois trahisons) ajoutant un attrait pittoresque aux aventures semi horrifiques auquel un père se résignera à récupérer son fils tributaire d'un sectarisme criminel.
Nanar des années 80 truffé de maladresses, de faux raccords et de couacs mais coloré et festif (photo solaire en scope en sus), l'île Sanglante distille heureusement un charme exotique et une fraîcheur décomplexée par son esprit bisseux dénué de prétention. On s'amusera également du jeu motivé de Michael Caine en victime sentencieuse s'évertuant à se dépêtre de ses chaines avec une sobriété involontairement amusante.
* Bruno
15.12.17. 4èx.
19.07.11.