mardi 26 décembre 2017

TOP / FLOP 2017

                                 1 / Ex-aequo

      

                               2 /  Ex-aequo
                        
                
             
                                 3 / Ex-aequo

  

                           Dans le désordre:


    






                                  BONUS:










                                FLOP 2017: 
1/

2 / 

3 /

                          Dans le désordre: 






lundi 25 décembre 2017

L'AILE OU LA CUISSE

                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Claude Zidi. 1976. France. 1h45. Avec Louis de Funès, Coluche, Ann Zacharias, Julien Guiomar, Claude Gensac, Georges Chamarat, Jean Martin.

Sortie salles France: 27 Octobre 1976

FILMOGRAPHIE: Claude Zidi est réalisateur et scénariste français né le 25 juillet 1934 à Paris.
1971 : Les Bidasses en folie. 1972 : Les Fous du stade. 1973 : Le Grand Bazar. 1974 : La moutarde me monte au nez. 1974 : Les Bidasses s'en vont en guerre. 1975 : La Course à l'échalote. 1976 : L'Aile ou la Cuisse. 1977 : L'Animal. 1978 : La Zizanie. 1979 : Bête mais discipliné. 1980 : Les Sous-doués. 1980 : Inspecteur la Bavure. 1982 : Les Sous-doués en vacances. 1983 : Banzaï. 1984 : Les Ripoux. 1985 : Les Rois du gag. 1987 : Association de malfaiteurs. 1988 : Deux. 1989 : Ripoux contre ripoux. 1991 : La Totale ! 1993 : Profil bas. 1997 : Arlette. 1999 : Astérix et Obélix contre César. 2001 : La Boîte. 2003 : Ripoux 3. 2011 : Les Ripoux anonymes, série coréalisée avec son fils Julien Zidi.


Petit classique de la comédie populaire signé du maître du genre Claude Zidi, l'aile ou la cuisse est la réunion inattendue des deux talents De Funès / Coluche pour la première fois réunis derrière la caméra. Celui-ci ayant remplacé au dernier moment l'acteur Pierre Richard pour des problèmes de planning. Enorme succès à sa sortie si bien qu'il engrange pas loin de 6 millions d'entrées, l'Aile ou la cuisse est une comédie cocasse menée sans temps morts, et ce en dépit d'éclats de rire pas si nombreux et d'un cheminement narratif assez prévisible. Zidi privilégiant avec son savoir-faire habituel la fantaisie pittoresque entre deux instants de tendresse (les échanges romantiques à la fois loufoques, timorés et attendrissants que se partagent la secrétaire Marguerite et Gérard, fils de Duchemin).


Directeur du guide Michelin, Charles Michelin doit se confronter à un magnat de la malbouffe délibéré à instaurer ses produits sur le marché national puis international. Avec l'aide de son fils exerçant en catimini le rôle de clown dans un cirque, Charles Michelin tentera de dénoncer les méthodes véreuses de son rival lors d'une émission de TV retransmise en direct. Satire caustique sur la junk-food avec un sens de dérision parfois débridé (les produits alimentaires synthétiques que Charles et Gérard découvrent dans l'usine s'avèrent surréalistes afin de mieux dénoncer l'immoralité des industriels adeptes de la malbouffe), l'Aile ou la Cuisse doit beaucoup au charme de ses interprètes d'une attachante complémentarité. De Funès et Coluche endossant avec docile antinomie une relation familiale gentiment houleuse, tant et si bien que le père en pré-retraite s'efforce d'enseigner à son fils son savoir professionnel, celui-ci n'ayant d'autre ambition que d'amuser les enfants sous les chapiteaux. Autour de la divergence de ces deux personnages pour autant solidaires (Zidi insistant souvent sur leur altruisme mutuel lors de péripéties mouvementées), la ravissante Ann Zacharias se prête au jeu de la séduction en secrétaire hollandaise avec une aménité envoûtante, de par sa sensualité candide et sa beauté filiforme.


Si dans son rôle de goûteur gastronome (il enchaîne durant l'intrigue les opérations de camouflage dans les grands restaurants) on a connu Louis De Funès plus dynamique et spontané qu'au préalable (quelques temps avant le tournage il se remit d'un double infarctus alors que 6 ans plus tard il tirera sa révérence), l'amicale complémentarité qu'il partage avec Coluche (plutôt à l'aise dans celui du faire-valoir clownesque) permet au film de s'élancer avec une bonne humeur métronome. Derrière une louange à la cuisine artisanale y émane donc un fort sympathique divertissement au charme bonnard aussi prégnant qu'à sa sortie. 

* Bruno   
3èx

vendredi 22 décembre 2017

LE PETIT BAIGNEUR

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site pinterest.fr

de Robert Dhéry. 1968. France/Italie. 1h33. Avec Louis de Funès, Robert Dhéry, Andréa Parisy, Colette Brosset, Franco Fabrizi, Jacques Legras, Michel Galabru, Pierre Tornade, Henri Génès.

Sortie salles France: 22 Mars 1968

FILMOGRAPHIERobert Dhéry (de son véritable nom Robert Léon Henri Fourrey) est un réalisateur, acteur, scénariste, homme de théâtre, né le 27 avril 1921 à La Plaine-Saint-Denis, décédé le 3 décembre 2004. 1949 : La Patronne. 1949 : Branquignol. 1950 : Bertrand cœur de lion. 1961 : La Belle Américaine. 1964 : Allez France ! 1967 : Le Petit Baigneur. 1974 : Vos gueules, les mouettes !


Grand classique de la comédie populaire (franco-italienne) ayant cumulé à sa sortie plus de 5 542 755 millions de spectateurs (sans compter ses multi-rediffusions à la TV), Le Petit Baigneur est assurément l'un des meilleurs De Funès dans sa mécanique du rire menée à 100 à l'heure. Bourré de gags inventifs parfois cartoonesques (on peut même prêter de temps à autre une certaine allusion avant-coureuse aux comédies débridées des ZAZ) sous l'impulsion expansive de comédiens en roue libre, le Petit Baigneur cumule à une cadence infernale bévues, mésaventures et quiproquos autour de la convoitise d'un voilier promulgué par les italiens.


Après avoir appris la nouvelle fructueuse, le directeur Fourchaume tente de faire signer un contrat à son élève Castagnier, responsable de la confection du fameux petit baigneur. Mais un industriel italien aussi alléché par le gain va tout mettre en oeuvre afin de devancer Fourchaume. Ce pitch simpliste et bonnard, prétexte à une accumulation de subterfuges entre deux patrons insidieux, est exploité avec une efficacité vertigineuse sous l'égide du réalisateur Robert Dhéry à la fois génial acteur dans celui de l'inventeur néophyte rivalisant de créations saugrenues. Tant et si bien que le spectateur jouasse ne cesse de rire aux éclats, notamment face aux mimiques impayables d'un De Funès bourru mais obséquieux afin de soudoyer son élève modèle. Quand bien même les seconds-rôles au dynamisme aussi communicatif et attractif (Andréa Parisy, Colette Brosset, Franco Fabrizi, Jacques Legras, Pierre Tornade et le bougon Michel Galabru) se prêtent aux vicissitudes avec une ferveur intarissable.


Généreux en diable par son rythme trépidant résolument erratique, d'une énergie folingue dans l'enchevêtrement des catastrophes matérielles (notamment lorsque Fourchaume et son épouse se retrouvent à la ferme du beau-frère de Castagnier pour cumuler une cascade d'incidents improbables !) et d'une fougue insolente de par la complémentarité des comédiens tantôt adeptes du mimétisme (et ce jusqu'à la participation furtive de certains figurants), Le Petit Baigneur dénombre les séquences d'anthologie comiques avec une frénésie inextinguible. Une manière modeste et si décomplexée de nous rappeler sous l'alibi du divertissement que l'empreinte du chef-d'oeuvre est voué à l'immuabilité.

* Bruno
4èx

jeudi 21 décembre 2017

STRONGER

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de David Gordon Green. 2017. U.S.A. 2h00. Avec Jake Gyllenhaal, Tatiana Maslany, Miranda Richardson, Richard Lane Jr., Clancy Brown, Frankie Shaw.

Sortie salles France: 7 Février 2018. U.S: 22 Septembre 2017

FILMOGRAPHIEDavid Gordon Green est un réalisateur américain né le 9 avril 1975 à Little Rock (Arkansas). 2000 : George Washington. 2003 : All the Real Girls. 2004 : L'Autre Rive. 2007 : Snow Angels. 2008 : Délire Express. 2011 : Votre Majesté. 2012 : Baby-sitter malgré lui. 2013 : Prince of Texas. 2014 : Joe. 2014 : Manglehorn. 2015 : Que le meilleur gagne. 2017 : Stronger. 2018 : Halloween.


Le pitch: Après avoir perdu ses deux jambes lors d'un attentat, Jeff Bauman tente de se reconstruire avec le soutien de son ex à qui il voue un véritable amour.


Prenant comme toile de fond le double attentat du Marathon de 2013 (déjà évoqué par Peter Berg dans son efficace thriller Traque sur Boston), Stronger empreinte les thématiques (payantes) du dépassement de soi, du passage à la maturité (notre héros issu de la classe ouvrière vit avec une maman envahissante assez portée sur l'alcool) et de la rage de survivre avec une émotion en demi-teinte. Dans le sens où si la première partie distille quelques séquences fortes à la dramaturgie contenue, son ossature narrative dérive trop facilement vers les conventions par le biais du mélo prévisible ponctué de bons sentiments (en gros, "je t'aime moi non plus" pendant que la belle-mère tente de s'opposer à leur réconciliation). Pour autant, et grâce à une certaine sobriété des interprètes, Stronger parvient in extremis à maintenir l'attention grâce au savoir-faire de sa réalisation et à la complémentarité du couple à la fois solidaire et orageux. Jake Gyllenhaal jouant l'infirme avec une mine sans fard au point de nous afficher parfois une intensité dramatique percutante, quand bien même sa compagne endossée par l'étonnante Tatiana Maslany (Orphan Black) lui partage sobrement la vedette avec une humilité souvent poignante. Cette dernière renforçant le caractère réaliste de certaines confrontations dramatiques par sa posture loyale et son caractère équilibré.


En dépit de sa facture classique et d'une émotion parfois programmée, Stronger allie avec une  efficacité chétive le schéma du mélo et du drame humain sans trop tirer sur la corde sensible (quoique j'emprunte une certaine indulgence quant à la sémantique des sentiments). Les coeurs romantiques (de midinette) devraient en tous cas largement y trouver leur compte. 

* Bruno

mercredi 20 décembre 2017

120 BATTEMENTS PAR MINUTE. Grand Prix du Jury, Cannes 2017.

                                                 Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Robin Campillo. 2017. France. 2h23. Avec Nahuel Pérez Biscayart, Arnaud Valois, Adèle Haenel,
Antoine Reinartz, Felix Maritaud, Mehdi Touré, Aloïse Sauvage.

Sortie salles France: 23 Août 2017

FILMOGRAPHIE: Robin Campillo est un réalisateur, scénariste et monteur français, né le 16 août 1962 à Mohammédia (Maroc). 2004 : Les Revenants. 2013 : Eastern Boys. 2017 : 120 battements par minute.


Film choc s'il en est retraçant avec souci documenté le parcours engagé du groupe Act Up à la fin des années 80, 120 battements par minute laisse en état de deuil (c'est le mot juste car ayant rarement vécu dans une impression du direct une cérémonie funèbre aussi flegme, introvertie et fragile au cinéma !) sitôt le générique (aphone) écoulé. Ses 40 dernières minutes aussi glaçantes qu'éprouvantes radiographiant sans complaisance ni voyeurisme la déchéance corporelle d'un patient moribond âgé de 26 ans. Et ce jusqu'au dernier souffle de sa (sur)vie quand bien même à son chevet, sa maman, son amant et ses proches amis lui rendent un ultime hommage avant les funérailles (assez singulières quant aux cendres dispersées dans un lieu huppé). Traumatisant, dérangeant, perturbant et d'une infinie tristesse, ces moments d'intimité d'une sensibilité dépouillée distillent une intensité dramatique métronomique si bien que le spectateur ne peut s'empêcher de retenir ses larmes face à l'injustice de la maladie.


Endossé par de jeunes comédiens pour la plupart méconnus mais si criants de vérité (mention au jeu écorché vif de Nahuel Pérez Biscayart en activiste impavide) et réalisé de manière clinique (et donc sans fard), 120 battements... prend tout son temps à nous dépeindre l'épreuve de force militante d'Act Up vociférant au grand public l'incompétence de nos pouvoirs publics, des politiques (sous l'ère Mitterand et de Fabius), des labo pharmaceutiques (apathiques à fournir au plus vite un nouveau traitement sur le marché), l'intransigeance des proviseurs réfractaires à introduire dans leur lycée des distributeurs de préservatif pour mineurs et le scandale du sang contaminé qu'Act up hésite à faire condamner les responsables en raison des prisons peuplés de malades (toxicos, homos ou autres) déjà infectés par le virus. A travers leurs actions parfois violentes et illégales dans certaines entreprises, et entre deux manifestations "Gay-pride", un couple d'homos, Sean et Nathan, tombent mutuellement sous le charme d'une intense romance. Spoil ! (bien que l'évènement soit prévisible !) Et ce, jusqu'à ce que la mort les séparent. Fin du Spoil.


En dépit de quelques longueurs et bavardages un brin rébarbatifs (d'autant plus que le film dure 2h20 en éludant le générique), 120 Battements par minute demeure l'un des plus puissants témoignages qu'on ait subi sur le fléau du Sida. De par le vérisme de sa réalisation (aussi bien auteurisante qu'inventive et expérimentale) et du portrait vérité d'une poignée de comédiens se fondant dans la peau de contestataires avec une dignité aussi acharnée que bouleversante. Subversif, dérangeant, parfois choquant (notamment quelques étreintes sexuelles assez crues, ou lors de la déchéance morale et corporelle du malade) mais beau, onirique, bouleversant et surtout vibrant de rage de vivre, 120 battements par minute nous interpelle auprès de la bravoure inébranlable d'Act up et de l'intelligence de leur propos finement étudié. Et ce avant de nous mettre KO au dernier acte sous l'impulsion dévastatrice d'un séisme émotionnel. Difficile car psychologiquement et émotionnellement rigoureux (jusqu'au malaise viscéral pour les + sensibles) mais indubitablement essentiel dans son message préventif avant-coureur.

* Bruno

 a été créé le 9 juin 1989

Récompenses:
Grand Prix du Jury, Cannes 2017
Prix FIPRESCI du Festival de Cannes
Queer Palm
Prix François-Chalais
Prix du Public, Festival du film de Cabourg 2017
Out d’or de la création artistique.
Prix Sebastiane du Festival de Saint-Sébastien 2017

mardi 19 décembre 2017

VOYAGE AU CENTRE DE LA TERRE

                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

"Journey to the Center of the Earth" de Henry Levin. 1959. U.S.A. 2h08. Avec James Mason, Pat Boone, Diane Baker, Arlene Dahl, Thayer David, Peter Ronson.

Sortie salles France: 11 Mai 1960. U.S : 16 décembre 1959

FILMOGRAPHIE SELECTIVEHenry Levin est un réalisateur, acteur et producteur américain né le 5 juin 1909 à Trenton (New Jersey), mort le 1er mai 1980 en Californie. 1944 : La Fille du loup-garou. 1944 : Sergeant Mike. 1945 : I Love a Mystery. 1946 : Le Fils de Robin des Bois. 1946 : The Devil's Mask. 1946 : The Unknown. 1946 : The Return of Monte Cristo. 1947 : L'assassin ne pardonne pas. 1948 : La Peine du talion. 1948 : Le Chevalier belle-épée. 1949 : And Baby Makes Three. 1950 : La Scandaleuse Ingénue. 1950 : Convicted. 1950 : L'Engin fantastique. 1951 : Two of a Kind. 1954 : Three Young Texans. 1955 : L'Armure noire. 1957 : Jicop le proscrit. 1957 : April Love. 1958 : A Nice Little Bank That Should Be Robbed. 1959 : Voyage au centre de la terre. 1960 : Ces folles filles d'Ève. 1961 : Les Mille et Une Nuits. 1962 : Les Amours enchantées. 1962 : Un mari en laisse. 1965 : Genghis Khan. 1966 : Bien joué Matt Helm. 1967 : Matt Helm traqué. 1969 : La Haine des desperados. 1973 : That Man Bolt. 1977 : Run for the Roses. 1979 : The Treasure Seekers.


Invitation aux origines ancestrales par le biais de la découverte archéologique, Voyage au centre de la Terre est une aventure familiale de 7 à 77 ans. Inspiré du roman de Jules Verne, Henry Levin nous propose ici un divertissement flamboyant sous le pivot d'une chasse au trésor souterraine. En l'occurrence, dénicher ce que renferme le coeur de la terre. Un célèbre professeur écossais part sillonner le centre de la terre depuis l'indice laissé en suspens par l'explorateur Arne Saknussem, disparu 300 ans plus tôt. Epaulé d'un étudiant (secrètement amoureux de sa fille), de la veuve Carla et d'un islandais accoutré d'une oie, ils s'enfoncent dans les galeries d'un cratère volcanique. Mais au moment de leur houleux périple, deux individus les espionnent afin de parvenir avant eux au point de rencontre.  


Dépaysant, fantaisiste et captivant par son alliage d'aventures aussi bien féeriques que fantastiques sous l'impulsion d'aventuriers (de fortune) très attachants dans leur noblesse humaine (notamment cet étonnant refus de se plier à la peine capitale auprès du sort d'un prisonnier !), leur sens de solidarité et de la débrouille, Voyage au centre de la terre parvient à crédibiliser son improbable environnement rocheux grâce à la bonhomie rafraîchissante de ses comédiens et à sa mise en scène avisée (on peut également souligner la qualité des FX pour l'époque en dépit de quelques décors de carton pâte et de matte painting). Particulièrement James Mason en professeur transi de passion et de curiosité pour les mondes inexplorés (pour un peu on croirait presque avoir affaire à l'ancêtre d'Indiana Jones !) mais pour autant un brin orgueilleux et machiste lorsqu'il doit se confronter à la personnalité trempée de Carla (Arlene Dahl divine de beauté azurée, un brin espiègle dans sa tentative de dompter son compagnon, puis candide dans sa noblesse des sentiments). A eux deux, ils forment un plaisant tandem dans leurs sentiments timorés que l'on s'amuse à décrypter au gré de péripéties endiablées. Henry Levin relançant notamment l'action vertigineuse vers des directions plus délétères, de par la présence d'ennemis intraitables et de la menace sous-jacente d'iguanes d'une taille outre-mesure !


Emaillé de traits de cocasserie et d'instants de tendresse assez fins et modestes, (notamment autour des personnages humbles d'Alec, de Hans et de sa fidèle oie), Voyage au centre de la terre prône efficacement la découverte mythologique sans se laisser envahir par une surenchère formelle (aussi bigarrée soit sa scénographie insolite). Les rebondissements et revirements (parfois homériques) de l'intrigue étant subordonnés au périple (biaisé) de nos preux archéologues en initiation héroïque. Délicieusement kitch dans son sens du merveilleux et de la poésie avec un bel entrain de charme et d'innocence ! 

* Bruno

lundi 18 décembre 2017

LA POISON

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allociné.fr

de Sacha Guitry. 1951. France. 1h25. Avec Michel Simon, Germaine Reuver, Jean Debucourt, Louis de Funès, Marcelle Arnold, Georges Bever, Nicolas Amato.

Sortie salles France: 30 Novembre 1951

FILMOGRAPHIE: Alexandre Guitry, dit Sacha Guitry, est un dramaturge, acteur, metteur en scène, réalisateur et scénariste français, né le 21 février 1885 à Saint-Pétersbourg (Russie), décédé le 24 juillet 1957 à Paris (7e). 1922 : Une petite main qui se place. 1935 : Pasteur. 1935 : Bonne chance !
1936 : Le Nouveau Testament. 1936 : Le Roman d'un tricheur. 1936 : Mon père avait raison. 1936 : Faisons un rêve. 1937 : Désiré. 1937 : Les Perles de la Couronne. 1938 : Quadrille. 1938: Remontons les Champs-Élysées. 1939 : Ils étaient neuf célibataires. 1941 : Le Destin fabuleux de Désirée Clary.
1943 : Donne-moi tes yeux. 1943 : La Malibran. 1944 : De Jeanne d'Arc à Philippe Pétain. 1947 : Le Comédien. 1948 : Le Diable boiteux. 1949 : Aux deux colombes. 1949 : Toâ. 1950 : Tu m'as sauvé la vie. 1950 : Le Trésor de Cantenac. 1951 : Deburau. 1951 : La Poison. 1952 : Je l'ai été trois fois. 1953 : La Vie d'un honnête homme. 1953 : Si Versailles m'était conté...1955 : Napoléon. 1955 : Si Paris nous était conté. 1957 : Assassins et Voleurs. 1957 : Les trois font la paire.


Paul Louis Victor ne supporte plus sa femme alcoolique, Blandine. A la suite d'une émission de radio, il décide de contacter un avocat afin de préméditer son éventuel acquittement après avoir commis l'irréparable. Mais de son côté, Blandine compte également assassiner son époux avec de la mort au rat. Une savoureuse comédie noire menant tambour battant par le tandem iconique Michel Simon / Germaine Reuver, et ce même si j'aurai souhaité qu'on s'attarde un peu plus sur leur discorde conjugale baignant dans la cocasserie caustique. Sacha Guitry se raillant de la justice, des médias avides de sensationnalisme, des commérages, de l'hypocrisie des paysans et du crime fructueux (si bien qu'ici il relance l'économie de leur village) avec une verve insolente.


* Bruno

vendredi 15 décembre 2017

L'ILE SANGLANTE

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site pinterest.fr

"The Island" de Michael Ritchie. 1980. U.S.A. 1h55. Avec Michael Caine, David Warner, Angela Punch Mc Gregor, Frank Middlemass, Don Henderson, Jeffrey Frank, Colin Jeavons, Dudley Sutton, Zakes Mokae.

Sortie en salles US.A: 19 Décembre 1979. France: le 8 Octobre 1980

FILMOGRAPHIE: Michael Ritchie est un réalisateur américain, né le 28 novembre 1938 à Waukesha, dans le Wisconsin, décédé le 16 avril 2001 d'un cancer de la prostate à New-York. 1969: La Descente Infernale, 1972: Carnage, Votez Mc Kay, 1975: Smile, 1976: La Chouette Equipe, 1977: Les Faux durs, 1979: An Almost Perfect Affair, 1980: L'Ile Sanglante, Divine Madness !, 1981: Student Bodies, 1983: The Survivors, 1985: Fletch aux trousses, 1986: Femmes de Choc, Golden Child. 1988: Parle à mon psy, ma tête est malade, 1989: Autant en emporte Fletch, 1992: La Nuit du Défi, 1994: Les Robberson enquêtent, 1994: La Révélation, 1997: La Guerre des Fées, 2000: The Fantasticks.

                         
Réalisateur touche à tout à qui l'on doit l'excellent Carnage/Prime Cut avec Lee Marvin, Michael Ritchie empreinte en 1980 le roman éponyme de Peter Benchley (The Island) pour mettre en exergue les exactions criminelles de boucaniers, héritiers du 17è siècle perpétrant leur triste tradition au sein de notre époque contemporaine. Production mineure chamarrée de deux éminents comédiens (David Warner, même si peu concerné dans la peau du gourou criminel, et Michael Caïne, plus engagé que son rival dans celui de l'otage réduit en esclave), on est d'autant plus surpris de les retrouver conjointement qu'Ennio Morricone est également assigné pour composer la partition musicale. Le journaliste Blair Maynard enquête sur une série de disparitions de navires échoués à proximité du triangle des Bermudes. Avec la compagnie (improbable !) de son fils, ils partent à bord d'un avion à destination d'une île inconnue. Dès leur arrivée, l'appareil réussit in extremis à atterrir sur la piste mais explose après que les occupants purent s'y extraire (l'incident technique est digne d'une bévue de Benny Hill !). Seuls et sans ressources, il sont kidnappés par une étrange communauté après avoir été piégés lors d'une embuscade. 


Série B débridée nanti d'une idée résolument folle et excitante (des pirates détrousseurs de touristes, ancêtres de Barbe Noire au sein de notre époque civilisée !), l'île Sanglante peine à charpenter une narration crédible de par ses situations souvent improbables, ses facilités, incohérences et raccourcis si bien que le montage elliptique (on passe dans le même temps d'un plan de jour à un plan de nuit !) renforce encore plus le côté bâclé de l'entreprise. A l'instar du lavage de cerveau (trop vite expédié) du fils de Blair afin de s'acclimater une nouvelle identité. Pour autant, et grâce à son rythme soutenu émaillé de séquences chocs parfois sanguines et/ou homériques (notamment ce magnifique carnage à la sulfateuse !) et de situations cocasses (Blair et ses trois rocambolesques tentatives d'évasion faute de la négligence de sa maîtresse godiche !), voir même involontairement hilarantes si bien que l'on frise la série Z transalpine (le touriste zélé adepte des arts martiaux totalement indolent pour son futur sort !), l'île Sanglante affiche une plaisante dérision auprès de ses antagonistes aussi déjantés que décervelés. Et donc, en dépit d'un cheminement narratif classique ne réservant aucune surprise, Michael Ritchie compte sur le second degré de son concept incongru sous l'impulsion de seconds-rôles jouant les pitres face caméra avec une décontraction enjouée. L'aspect bordélique (et éculé) du récit (détroussement de touristes/tentatives d'évasions entre deux, trois trahisons) ajoutant un attrait pittoresque aux aventures semi horrifiques auquel un père se résignera à récupérer son fils tributaire d'un sectarisme criminel. 


Nanar des années 80 truffé de maladresses, de faux raccords et de couacs mais coloré et festif (photo solaire en scope en sus), l'île Sanglante distille heureusement un charme exotique et une fraîcheur décomplexée par son esprit bisseux dénué de prétention. On s'amusera également du jeu motivé de Michael Caine en victime sentencieuse s'évertuant à se dépêtre de ses chaines avec une sobriété involontairement amusante. 

* Bruno
15.12.17. 4èx. 
19.07.11.    

jeudi 14 décembre 2017

LA FEMME DU BOULANGER

                                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Marcel Pagnol. 1938. France. 2h11. Avec Raimu, Ginette Leclerc, Charles Moulin, Fernand Charpin, Robert Vattier, Alida Rouffe, Maximilienne

Sortie salles France: 7 Septembre 1938.

FILMOGRAPHIE: Marcel Pagnol est un écrivain, dramaturge, cinéaste et producteur français, né le 28 février 1895 à Aubagne (Bouches-du-Rhône), et mort à Paris le 18 avril 1974 (à 79 ans). 1933 : Le Gendre de Monsieur Poirier. 1933 : Jofroi. 1935 : Merlusse. 1935 : Cigalon. 1936 : Topaze. 1936 : César. 1937 : Regain. 1938 : Le Schpountz. 1938 : La Femme du boulanger. 1940 : La Fille du puisatier. 1945 : Naïs. 1948 : La Belle Meunière. 1951 : Topaze. 1952 : Manon des sources. 1952 : Ugolin. 1954 : Les Lettres de mon moulin. 1967 : Le Curé de Cucugnan (téléfilm).


Dans un petit village provincial, Aimable Castanier perd pied avec la réalité à la suite de la disparition de sa jolie femme beaucoup plus jeune que lui. Désespéré à l'idée de la perdre, ou pire, d'être cocu avec un certain berger jaseront quelques témoins, il incite les villageois à partir à sa recherche. Pendant ce temps, Castanier refuse d'ouvrir sa boutique au grand dam de ses fidèles clients déconcertés par cet affaire d'état. 


Grand classique de la comédie d'avant guerre, la Femme du Boulanger est entré dans l'histoire du cinéma français grâce en priorité à sa séquence finale, moment d'anthologie d'une dérision dramatique aussi fragile que bouleversante lorsque Raimu assène ses sermons à son chat vadrouilleur au moment même où sa femme réapparaît au bercail. Scandé par la prestance du monstre sacré Raimu dans le rôle du Boulanger au bagout intarissable, la Femme du Boulanger aborde les thématiques de l'adultère et du pardon sur le ton de la cocasserie. Et ce avec un goût prononcé pour les dialogues ciselés au risque parfois même de ralentir l'action lors de bavardages un peu récursifs selon moi. Car d'une durée inhabituelle de 2h11 pour l'époque, le récit émaillé de grands moments de drôlerie et de tendresse s'attarde parfois un peu trop sur les confidences plaintives de Castanier (principalement lors de sa beuverie au bar du coin puis dans son foyer) livré à une solitude insurmontable.


Pittoresque, loufoque, voir parfois même hilarant (le métayer s'éternisant à détailler son témoignage  au boulanger d'avoir surpris sa femme dans les bras du berger), la Femme du Boulanger est notamment contrebalancé d'un climat de tendresse parfois poignant, voir parfois même d'une dramaturgie bouleversante lors de son épilogue resté dans toutes les mémoires. Réflexion sur l'incident de parcours d'une infidélité et l'éventuel pardon à y tolérer (si bien que l'erreur est humaine !), cette comédie viticole y dresse autant avec chaleur humaine les us et coutumes de paysans solidaires avec une poésie (verbale) florissante. Et ce en dépit de l'anachronisme de leur esprit conservateur (notamment si je me réfère à la déontologie religieuse du paroissien assez irritant dans ses incessantes leçons de morale qu'il prodigue à tout l'entourage, et à l'intolérance du mouvement féminin (celui des rombières) fondé sur la médisance et les préjugés. En dépit de certaines longueurs facilement pardonnables (notamment sa 1ère partie un peu délicate à se mettre en place), La femme du Boulanger reste une réjouissante farce dramatique (pour ne pas dire vitriolée) opposant avec une fougue expansive les sentiments contradictoires de trahison, de remord et de pardon pour l'enjeu (épineux) de la fidélité (la tentation pour l'apparence reste humaine) et la passion des sentiments (du point de vue de la raison du coeur).

* Bruno