vendredi 16 septembre 2016

LE PONT DE CASSANDRA

                                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site moviepostershop.com

"The Cassandra Crossing" de George Pan Cosmatos. 1977. Italie/Angleterre/France/allemagne. 2h04. Avec Sophia Loren, Richard Harris, Burt Lancaster, Martin Sheen, Ava Gardner, O.J. Simpson, Ingrid Thulin.

Sortie salles France: 15 Juin 1977. U.S: 9 Février 1977

FILMOGRAPHIE: George Pan Cosmatos était un réalisateur et scénariste grec né le 4 janvier 1941 à Florence (Toscane, Italie), mort le 19 Avril 2005 à Victoria (Colombie-Britannique, Canada) d'un cancer du poumon.1973 : SS Représailles. 1971 : The Beloved. 1977: Le Pont de Cassandra. 1979: Bons Baisers d'Athènes. 1983: Terreur à Domicile. 1985: Rambo 2, la Mission. 1986: Cobra. 1989: Leviathan. 1993: Tombstone. 1997: Haute Trahison.


Sorti en pleine mouvance du genre catastrophe, le Pont de Cassandra porte la signature de George Pan Cosmatos, habile artisan de série B si je me réfère aux célèbres Rambo 2, Cobra et à moindre échelle, Haute Trahison. Mais bien avant ces classiques bourrins, le réalisateur d'origine grec nous avait déjà offert deux de ses meilleurs métrages, Terreur à Domicile et ce Pont de Cassandra. Fort d'une distribution prestigieuse réunissant selon la tradition du genre d'illustres stars tels que Sophia Loren, Richard Harris, Burt Lancaster, Martin Sheen, Ava Gardner et O.J. Simpson, le Pont de Cassandra ne s'embarrasse pas trop de clichés éculés si bien que chaque comédien donne chair à leur personnage avec une humble sobriété. Et si les amourettes futiles échangées entre deux couples n'évitent pas le stéréotype, les acteurs engagés parviennent tout de même à nous impliquer dans leur discorde et/ou réconciliation conjugales avec une certaine densité caractérielle. Par le principe du survival mené sur rythme haletant sous le pilier d'un suspense tendu, George Pan Cosmatos parvient à dépoussiérer le genre grâce à son concept inédit de décor ferroviaire et à son sujet alarmiste (le danger bactériologique) aux cimes du genre horrifique. A la suite d'un cambriolage dans un laboratoire médical, l'un des malfrats contaminés par un produit toxique parvient à s'évader pour se confiner à l'intérieur d'un train. Rapidement, il est localisé grâce aux services secrets de l'armée. Ces derniers ordonnant aux 1000 passagers de rester cloîtrés en interne du wagon pour être prochainement placés en quarantaine vers un village polonais. Mais sur leur chemin ferroviaire, ils doivent emprunter le pont de Cassandra, un viaduc fermé depuis 1948. Une course contre la montre s'engage alors entre les passagers et les services d'ordre afin d'empêcher le train de traverser le pont. 


Ce pitch original semé de rebondissements (Spoil ! l'intrusion des militaires en combinaison afin de faire régner l'ordre, le trafiquant de drogue semant la zizanie fin du Spoil) et revirements épiques (Spoil ! sa dernière demi-heure multipliant les confrontations musclées d'échanges de tir entre passagers rebelles et assaillants militaires fin du Spoil) gagne en vigueur au fil d'un cheminement dramatique présageant un éventuel crash ferroviaire ! Mais bien avant l'appréhension d'arpenter ce fameux pont que Cosmatos filme à la manière d'un spectre d'acier chargé de silence, nos passagers embrigadés de force dans leur compartiment ont fort affaire avec l'hostilité de militaires affublés de combinaisons blanches. Baignant dans un climat de claustration irrespirable, le Pont de Cassandra parvient à nous immerger dans une épreuve de force morale que les passagers du train doivent transcender afin de rester en vie. Qui plus est, parmi l'apparition progressive de victimes contaminées par la peste pneumonique, une angoisse viscérale s'empare de notre psyché depuis que ces dernières affaiblies par le virus sombrent dans une déchéance physique fébrile. Pour accentuer l'intensité des enjeux humains et y dénoncer les méthodes expéditives d'une armée sans vergogne, l'intrusion d'un colonel opiniâtre (remarquablement campé par l'inflexible Burt Lancaster !) provoque l'ambiguïté quant à connaître sa véritable déontologie à préserver ou à sacrifier 1000 vies innocentes ! Ce dernier surveillant sur son écran radar l'itinéraire du train tout en correspondant par émetteur radio ses consignes drastiques auprès d'un médecin charitable. La peur viscérale de la maladie progressive et l'intuition de redouter une destination mortelle doublant donc la mise d'une terreur psychologique à double visage !


Dernier train pour Cassandra
Empruntant la démarche du genre catastrophe sous un aspect novateur de survival horrifique fustigeant les expérimentations bactériologiques, Le Pont de Cassandra captive sans relâche le spectateur embarqué dans une descente aux enfers ferroviaire aussi anxiogène qu'oppressante. Le spectacle brillamment rodé et interprété culminant vers un point d'orgue cauchemardesque parmi le réalisme d'FX artisanaux en maquettes aux antipodes d'une production Toho

B.M. 4èx
16.09.2016
02.03.11. (179 vues)

mercredi 14 septembre 2016

Les Yeux sans Visage

                                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site Notrecinema.com

de George Franju. 1960. France. 1h28. Avec Pierre Brasseur, Alida Valli, Juliette Mayniel, Édith Scob, François Guérin, Alexandre Rignault, Béatrice Altariba, Charles Blavette, Claude Brasseur.

Sortie salles France: 11 janvier 1960.

FILMOGRAPHIEGeorges Franju est un réalisateur français, né le 12 avril 1912 à Fougères (Ille-et-Vilaine) et mort le 5 novembre 1987 (à 75 ans) à Paris. 1958 : La Tête contre les murs
1960 : Les Yeux sans visage. 1961 : Pleins feux sur l'assassin. 1962 : Thérèse Desqueyroux. 1963 : Judex. 1965 : Thomas l'imposteur. 1970 : La Faute de l'abbé Mouret. 1974 : Nuits rouges.


"L’apparence est le vêtement de la personnalité."
Grand classique de l’horreur à la française, Les Yeux sans Visage adapte le roman de Jean Redon publié en 1959. Aussi notoire que La Belle et la Bête, le film tisse les thèmes de la beauté, de la laideur et de l’amour avec une singularité troublante : une poésie maladive en émane, alternant séquences surréalistes où le morbide se mêle à une mélancolie étrange. L’héroïne, défigurée par un accident, promène sa silhouette fragile tel un spectre errant, naufragée dans sa propre désillusion. Coupable de cette difformité, son père, chirurgien éminent, enlève de jeunes filles pour greffer à sa fille une beauté juvénile volée.

  
"La beauté de l’apparence n’est qu’un charme de l’instant ; le corps ne reflète pas toujours l’âme."
Conte d’épouvante d’un humanisme aussi douloureux que désespéré, Les Yeux sans Visage invoque sacrifice, jeunesse éternelle et dissection clinique, transcendé par l’onirisme de sa photographie noir et blanc. Le contraste frappe : la pénombre crépusculaire s’oppose à la froideur aseptisée du manoir, laboratoire d’expériences et de vivisections. La mise en scène, minutieuse, échafaude une intrigue tordue, malsaine, où Georges Franju impose son style documentaire sous une chape d’onirisme épuré, parfois enchanteur. À la densité narrative — corruption d’âmes aveuglées par l’égoïsme — répond le jeu sobre des comédiens, drapé dans une élocution théâtrale chère au cinéma français. Mais si Les Yeux sans Visage fascine, jusqu’à l’opacité, dans sa quête formelle et sa réflexion sur l’identité morale et charnelle (Christiane, étrangère à son âme sous ce nouveau visage), c’est surtout grâce à l’aura incandescente d’Édith Scob. Voilée d’un masque laiteux presque tout du long, elle n’a pour armes que la fièvre de son regard et la grâce de son corps longiligne, distillant une empathie amère pour cette victime complice, rongée de remords et de solitude.


"Les Voleurs de corps."
Récit horrifique déviant, collision de beauté et de monstruosité, Les Yeux sans Visage érige son style d’auteur dans l’écrin d’un conte cruel, déshumanisé. En dépit d’un rythme languissant qu’il faut apprivoiser, cette tragédie familiale, écartelée entre remords, amour et orgueil, ensorcelle les sens d’un magnétisme éthéré qu’un second regard révélera encore, à la faveur de ses ombres et de ses secrets.

*Bruno 
13.06.25. 4èx

mardi 13 septembre 2016

Emilie, l'Enfant des Ténèbres / Il medaglione insanguinato


de Massimo Dallamano. 1975. Italie/Royaume-Uni. 1h30. Avec Richard Johnson, Joanna Cassidy, Ida Galli, Nicoletta Elmi, Edmund Purdom.

Sortie en salles en France le 21 mars 1979.  Sortie U.S.A: Mars 1976.

FILMOGRAPHIEMassimo Dallamano est un directeur de la photographie et un réalisateur italien né le 17 avril 1917, décédé le 4 Novembre 1976. 1968: Le tueur frappe trois fois. 1972: Mais qu'avez vous faits à Solange ? 1973: Piège pour un tueur. 1974: La Lame Infernale. 1975: Emilie, l'enfant des Ténèbres.
                                         

"..... Le Diable est à l'origine des premiers malheurs de l'humanité...... Il est l'ennemi secret qui a semé erreurs et calamités dans l'histoire de l'homme."
Sa sainteté. Le Pape Paul VI.
 
"La Chambre aux tableaux". 
Illustre auteur des classiques du Giallo Mais qu’avez-vous fait à Solange ? et La Lame Infernale, Massimo Dallamano signe en 1975 son dernier testament — il meurt quelques mois après la fin du tournage — Emilie, l’enfant des ténèbres. Surfant sur la vague de L’Exorciste, sorti deux ans plus tôt, le film explore à son tour les chemins du satanisme à travers la possession d’une fillette traumatisée par la mort de sa mère, brûlée vive sous ses yeux.

Le pitch : Michael vient de perdre sa femme dans un tragique incendie. Sa fille, Emilie, est brisée par cette perte maternelle. Pour faire le deuil, il part en Italie réaliser un reportage sur les fresques représentant le Diable. Là, irrésistiblement attiré par un tableau étrange — qu’une petite fille semble fuir, effrayée par l’apparition spectrale d’une dame en blanc —, il achète un médaillon dans une boutique d’antiquités. Il l’offre à Emilie. Dès lors, son comportement change. Elle devient irascible, imprévisible.

Avec ce dernier long-métrage, Dallamano délaisse le Giallo pour s’aventurer dans un cinéma d’épouvante plus psychique, plus atmosphérique, dans le sillage de L’Exorciste. Il tisse ici une nouvelle variation sur la possession, doublée d’un drame de réincarnation et d’un trouble complexe d’Œdipe. Tout est dédié à l’étrangeté : nature crépusculaire baignée de lumière spectrale, villas provinciales saturées de silence... Emilie, l’enfant des ténèbres opte pour la suggestion, installe un suspense diffus, une langueur envoûtante.

Sans surenchère sanglante, même si quelques brèves secousses viennent ébranler l’âme — visions paniquées de villageois hostiles, lévitations d’objets, terreur pure figée sur le visage d’une enfant — Dallamano privilégie la retenue, bâtit une ambiance opaque, nourrie d’une fresque gothique d’une beauté hermétique. Nos protagonistes se réunissent dans une vieille bâtisse, scrutent les détails d’un tableau macabre peint deux siècles plus tôt par un artiste inconnu. Rapidement, on soupçonne qu’Emilie serait la réincarnation d’une fillette jadis damnée. Le scénario se répète aujourd’hui, guidé par le médaillon maudit et la peinture d’un démon cornu.

La présence d’une comtesse sexagénaire férue d’ésotérisme ajoute un mystère insondable, alors que le père d’Emilie écoute ses conseils avec scepticisme, pendant que sa nouvelle compagne, elle, préfère s’abandonner à ses bras. Richard Johnson (l’inoubliable docteur de L’Enfer des zombies) et Joanna Cassidy forment un couple d’amants un brin équivoques, au comportement glacial face à une certaine disparition.

Quant à Nicoletta Elmi (La Baie sanglante, Chair pour Frankenstein, Les Frissons de l’angoisse), elle livre une prestation écorchée, viscérale, d’une enfant névrosée hantée par les réminiscences : flash-backs moyenâgeux, visions morbides de sa mère immolée. Son regard perdu dans le vide, la beauté étrange de ses taches de rousseur, la douceur de sa chevelure... elle dégage un charme vénéneux, hypnotique, indicible.

Au-delà des plages de calme consacrées aux investigations, la réussite du film tient à sa simplicité : il narre une tragédie familiale où se mêlent inceste, sacrifice et œdipianisme. C’est ce que révèle sa dernière partie, élégiaque, bouleversante, lorsqu’on découvre le destin d’Emilie.                                


"Le Visage Blanc d’Émilie".
Passé inaperçu à sa sortie, encore ignoré aujourd’hui (malgré quelques cinéphiles fidèles), ce dernier film de Dallamano scande un gothisme d’ambiance avec un esthétisme digne des plus beaux travaux de Bava. Il ne faut pas bouder la simplicité de son scénario — tout en mystère diffus et suspense latent — pour mieux se laisser bercer par ces images baroques d’une limpidité poétique : Emilie, le teint blême, toute de blanc vêtue, pianotant dans une chambre envahie de tableaux…

Porté par la mélodie lancinante et inoubliable de Stelvio Cipriani, Emilie, l’enfant des ténèbres honore la série B d’épouvante avec intelligence et humilité. Son point d’orgue poignant accouche finalement d’une méditation troublante sur l’amour interdit et le pouvoir du Mal, transmis à travers une postérité damnée.

*Bruno
12.01.23. 4èx
13.09.16. 
25.05.11. (422)

vendredi 9 septembre 2016

La Secte / La Setta

                                                                                                                           
 Crédit photo : image trouvée via Google, provenant du site IMDb. Utilisée ici à des fins non commerciales et illustratives

de Michel Soavi. 1991. Italie. 1h56. Avec  Kelly Curtis, Herbert Lom, Mariangela Giordano, Michel Adatte, Tomas Arana, Donald O'Brien.

Inédit en salles en France. Sortie Italie: 1er Mars 1991

FILMOGRAPHIE: Michele Soavi est un réalisateur italien né le 3 Juillet 1957 à Milan, (Italie).
1985: The Valley (vidéo). 1985: Le Monde de l'horreur (Documentaire). 1987: Bloody Bird. 1989: Le Sanctuaire. 1991: La Secte. 1994: Dellamorte Dellamore. 2006: Arrivederci amore, ciao. 2008: Il sangue dei vinti.


Deux ans après Le Sanctuaire, l’étoile montante Michele Soavi poursuit son ascension avec La Secte, un film qui surpasse même son premier coup d’essai — le psycho-killer onirique Bloody Bird, alors acclamé par les fans. Inédit en salles françaises et à nouveau coproduit par son pair Dario Argento, La Secte s’inspire librement du schéma de Rosemary’s Baby, qu’il dynamite avec une inventivité en roue libre. Véritable cauchemar éveillé d’un onirisme macabre et vénéneux, Michele Soavi renouvelle les codes de l’horreur sataniste par le biais d’un scénario incongru, foisonnant de revirements hallucinés et de situations outrageusement insolentes.

Miriam, jeune femme célibataire, se retrouve piégée dans une conjuration démoniaque après avoir recueilli un vieil homme accidenté. Dès lors, les événements inquiétants s’enchaînent sans relâche — depuis l’instant où l’inconnu, dans un geste inexplicable, lui inocule un insecte dans la narine… avant de mourir subitement.


Soignant une mise en scène personnelle, à la fois fluide et baroque, Soavi joue de travellings véloces, de plans subjectifs et d’angles tarabiscotés pour épouser le vertige de son récit. Il brouille les frontières du réel en confondant les décors d’une nature champêtre avec une scénographie féerique. Le cadre fourmille d’objets et de détails énigmatiques — agenda, seringue, journal, cercueil, eau, chiffon — tissant un réseau d’indices dans un espace aussi domestique qu’étrangement surnaturel. L’intrusion récurrente d’animaux et d’insectes (le "lapin", le "marabout") renforce le sentiment de déréalisation, alors que l’héroïne s’enfonce dans un labyrinthe mental sans issue.

Prenant le temps de déployer sa narration à travers une succession d’incidents — parfois infligés à ses proches — Soavi nous entraîne dans une descente aux enfers hypnotique, jusqu’à l’éveil d’une initiation maléfique. À l’image de ce puits abyssal tapi dans la cave domestique, trou noir où semble converger la stratégie démoniale. Si La Secte paraît de prime abord décousue, son récit se clarifie peu à peu, jusqu’à offrir un dernier acte aussi limpide qu’éprouvant. Dans une ambiance tangible et superbement éclairée, Soavi injecte sporadiquement des séquences-chocs, typiques du gothique latin, qui nous heurtent par leur crudité organique, appuyées de trucages artisanaux saisissants — comme ce rituel sataniste, sauvage, invoqué sous une lune sépulcrale.


Ambitieux, méticuleux, habité, rafraichissant, Michele Soavi redonne ses lettres de noblesse au cinéma d’horreur transalpin, avec un esprit premier degré et une modernité inespérée. La Secte, version latine et hallucinée de Rosemary’s Baby, ne cesse d’inquiéter, de déranger, de surprendre — jusqu’au cœur malléable du quotidien d’une élue tiraillée entre sa morale et l’appel trouble du Mal.

E-B
08.05.25. 4èx. VIstfr

jeudi 8 septembre 2016

OSLO, 31 AOUT. Grand prix du jury long-métrage européen.

                                                                       Photo empruntée sur Google, appartenant au site Cinemapassion.com

"Oslo, 31. august" de Joachim Trier. 2011. Norvège. 1h35. Avec Anders Danielsen Lie, Hans Olav Brenner, Ingrid Olava, Petter With, Malin Crépin, Tone Beate Mostraum

Sortie salles France: 29 Février 2012. Norvège: 31 Août 2011

FILMOGRAPHIEJoachim Trier est un réalisateur et scénariste norvégien, né à Copenhague en 1974. 2006: Reprise. 2011: Oslo, 31 août. 2015: Back Home.


Drame psychologique relatant avec réalisme documenté la réinsertion sociale d'un jeune toxico de retour dans sa ville natale, Oslo, 31 Août doit beaucoup de sa vigueur émotive à la maîtrise de sa mise en scène rigoureusement personnelle et au talent criant de vérité du jeune Anbders Danielsen Lie. Ce dernier se livrant corps et âme face caméra avec un humanisme à bout de souffle. Accablé par le poids de sa solitude, l'aigreur, le désespoir, la susceptibilité, Anders tente timidement de se raccrocher à la réconciliation de son ex amie avant de contacter en dernier ressort ces anciennes fréquentations.


Introverti, timoré, placide, Anders déambule tel un fantôme errant au sein d'une cité urbaine où citadins expansifs et couples amoureux semblent en harmonie existentielle. Du moins en apparence si bien que chacun de nous dépendons d'un jardin secret de notre propre personnalité. Sans verser dans une sinistrose complaisante (le film baignant dans un climat austère perpétuellement anxiogène), Joachim Trier s'efforce d'illustrer avec souci de vérité l'introspection cafardeuse de ce jeune repenti à deux doigts de chavirer vers le néant. C'est d'ailleurs ce que nous dévoile ouvertement son prologue pessimiste avant qu'Anders ne se ravise de se noyer dans un lac. Durant son cheminement itinérant, nous poursuivons ses errances urbaines avec l'appui d'anciens collègues et d'une nouvelle partenaire finalement peu attentifs à son désarroi affectif et à sa désillusion d'un avenir sans lendemain. Au-delà de traiter de la difficulté de s'extraire de la drogue dure, le réalisateur s'attarde surtout à relever les conséquences tragiques du poids (écrasant) de la solitude lorsqu'un jeune toxico en voie de convalescence tente vainement de se raccrocher au fil de l'espoir. Celui de l'amour d'une ex auquel il songeait renouer quand bien même cette dernière hésite à lui tendre la main, faute d'un passé trop lourd à porter. Avec une attention toute particulière, Joachim Trier filme les témoignage amicaux partagés entre vivacité et allégresse tout en scrutant ostensiblement le regard meurtri d'Anders, victime malgré lui de son isolement inconsolable, entre non-dits et causettes futiles.


D'un pessimisme plombant, Joachim trier dresse le portrait infortuné d'un jeune toxico trop fragile à pouvoir survivre dans une société en perpétuel mouvement où chacun des témoins ne songe finalement qu'à son propre intérêt. Constat monocorde sur l'hypocrisie de l'amitié et la cruauté de l'amour, Oslo, 31 Août jette un pavé dans la marre sur l'individualisme de nos civilisations contemporaines. 

Dédicace à Franck Gossard.

Récompenses
24e festival Premiers Plans d'Angers : Grand prix du jury long-métrage européen et prix Jean-Carmet d'interprétation masculine pour Anders Danielsen Lie.
Cheval de bronze au Festival international du film de Stockholm de 2011

mardi 6 septembre 2016

WARGAMES

                                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site cinemateaser.com

de John Badham. 1983. U.S.A. 1h55. Avec Matthew Broderick, Ally Sheedy, Dabney Coleman, Barry Corbin, John Wood.

Sortie salles France: 14 Décembre 1983. U.S: 3 Juin 1983

FILMOGRAPHIE: John Badham est un réalisateur et producteur britannique, né le 25 Août 1939 à Luton. 1976: Bingo. 1977: La Fièvre du samedi soir. 1979: Dracula. 1981: C'est ma vie après tout. 1983: Tonnerre de feu. 1983: Wargames. 1985: Le Prix de l'exploit. 1986: Short Circuit. 1987: Etroite Surveillance. 1990: Comme un oiseau sur la branche. 1991: La Manière Forte. 1992: Nom de code: Nina. 1993: Indiscrétion Assurée. 1994: Drop Zone. 1995: Meurtre en suspens. 1997: Incognito. 1998: Road Movie.


Gros succès en salles (79 567 667 dollars de recette contre un budget de 12 000 000), Wargames est l'oeuvre de John Badham, maître du divertissement à qui l'on doit le somptueux Dracula (beaucoup plus classieux à mon sens que la flamboyante relecture de Coppola), le bouleversant C'est ma vie après tout (drame sur l'euthanasie), le tonitruant Tonnerre de Feu (actionner militant contre les nouvelles technologie de l'armée aérienne et de l'espionnage industriel) et le classique musical La Fièvre du samedi soir (témoignage naïf de la vogue du Disco à la fin des Seventies). Tourné en 1983, Wargames est mon sens sa dernière grande réussite même si la suite de sa filmographie enchaîne une poignée d'autres excellents métrages aussi carrés dans l'art du savoir-faire ludique. Par le biais d'un concept aussi singulier qu'improbable (un ordinateur optimal capable de provoquer la 3è guerre mondiale en moins de 52 heures !), John Badham parvient aisément à crédibiliser pareille utopie dans l'art de conter, dans la complicité fougueuse des comédiens et dans le savoir-faire technique d'une réalisation scrupuleuse s'efforçant de documenter le corps informatique ! Haletant et passionnant dans son lot de rebondissements et poursuites que notre héros juvénile doit déjouer afin de prémunir l'humanité, l'intrigue se focalise sur sa condition de victime héroïque.


David étant un génie informaticien ayant parvenu avec l'aide de son ordinateur à infiltrer un système informatique au sein du réseau de défense militaire. Croyant échanger une partie de jeu video avec NORAD (un ordinateur conçu pour la surveillance de l'espace aérien et prédire les pertes humaines en cas de guerre nucléaire, nouveau substitut de l'homme trop faillible à impulser le bouton rouge ! ), David Lightman déclenche sans le savoir une guerre thermonucléaire globale contre l'URSS. Dès lors, persuadés qu'ils ont affaire à un espion pro-russe sur leur sol américain, des agents se lancent à ses trousses. Avec l'aide de son amie Jennifer, David va notamment tenter d'entrer en contact avec le créateur de l'ordinateur, le professeur Falken afin d'obstruer les prédictions mortuaires de NORAD. D'une efficacité à toutes épreuves, Wargames s'avère si remarquablement coordonné dans sa gestion du suspense exponentiel qu'on a beau connaître l'issue de son enjeu catastrophiste, le caractère haletant puis affolant de la situation (rendue ingérable !) insuffle une vigueur jubilatoire ! Car sous l'autorité faillible du témoignage militaire et du duo juvénile en quête de soutien, nous restons fascinés car accrochés à notre siège à observer leurs ultimes recours de contrecarrer le projet belliciste d'une machine échappant au contrôle de son créateur ! Diatribe contre le péril nucléaire à renfort d'humour caustique, le réalisateur en profite sous couvert de divertissement de nous alerter des dangers du progrès informatique si l'homme décidait un jour de nous substituer d'une responsabilité cruciale ! (l'ordinateur impassible n'accordant aucune clémence ni empathie pour l'éventuel sort de millions de pertes humaines en cas de conflit atomique).


D'une incroyable frénésie pour l'intensité des enjeux humains à grande échelle et d'une folle originalité pour son concept catastrophiste en chute libre, Wargames captive et passionne avec un brio technique jubilatoire. Pour clore avec une pincée de nostalgie, on peut également prôner les prestations attachantes de Matthew Broderick en informaticien facétieux et d'Ally Sheedy lui partageant tendrement la vedette en petite amie avenante. Un p'tit chef-d'oeuvre d'humour au vitriol (Spoil !!! si bien qu'il s'agit au final d'une immense farce sarcastique ! fin du Spoil) doublé d'un modèle de suspense à redécouvrir d'urgence ! 

E-B

lundi 5 septembre 2016

LES AILES DE L'ENFER

                                                                        Photo empruntée sur Google, appartenant au site impawards.com

"Con Air" de Simon West. 1997. U.S.A. 1h55. Avec Nicolas Cage, John Malkovich, John Cusack, Steve Buscemi, Ving Rhames, Colm Meaney, Nick Chinlund.

Sortie salles France: 6 Juin 1997. U.S: 20 Août 1997

FILMOGRAPHIE: Simon West est un réalisateur, producteur et scénariste britannique né en 1961 à Letchworth (Royaume-Uni). 1997 : Les Ailes de l'enfer. 1999 : Le Déshonneur d'Elisabeth Campbell. 2001 : Lara Croft : Tomb Raider. 2006 : Terreur sur la ligne. 2011 : Le Flingueur. 2012 : Expendables 2 : Unité spéciale. 2012 : 12 heures. 2015 : Joker. 2016 : Stratton. 2017: Salty.


Blockbuster des années 90 ayant remporté un succès considérable, Les Ailes de l'Enfer fait parti de ses réussites du genre ayant sur exploiter avec beaucoup d'efficacité une action homérique sous l'effigie d'un pitch assez délirant. Cameron Poe vient de purger une peine de 8 ans de prison pour homicide alors qu'il venait de secourir sa femme lors d'une rixe. Avant de retrouver sa liberté, il doit embarqué à bord d'un avion pénitenciaire avec à son bord une communauté de criminels extrêmement dangereux. Ayant pris le contrôle de l'appareil lors d'une stratégie préalablement planifiée par leur leader Cyrus, ces derniers décident de prendre en otage l'appareil afin de rejoindre Las Vegas. Epaulé d'un Marshall resté au sol, Cameron va tenter d'empêcher leur plan d'action. Un script linéaire sans surprise que Simon West parvient pourtant à transcender grâce au soin de sa mise en scène nerveuse (vélocité du montage à l'appui !) et de la complicité attractive des comédiens s'en donnant à coeur joie dans leur archétype criminel. Mention spéciale au charismatique John Malkovich endossant avec une spontanéité placide un leader aussi finaud que sans pitié.


Si Nicolas Cage joue les redresseurs de tort avec une prétention modeste (si bien que l'on s'amuse parfois de ses acrobaties outrées sous l'autorité de son regard inflexible), il parvient à rendre attachant son personnage héroïque multipliant risques et subterfuges contre l'autorité de ses alliées, tout en insufflant au final bouffée de tendresse dans sa fonction paternelle en requête d'amour. Si sa bluette sentimentale impartie avec sa compagne n'épargne pas les clichés et la mièvrerie, on se prend tout de même d'empathie pour leurs retrouvailles escomptées lorsque sa fille le repousse timidement avant de se réconforter dans ses bras. Grâce à son contexte débridé de huis-clos aérien et à un schéma narratif plutôt bien ficelé, les Ailes de l'Enfer réussit pleinement son contrat de divertissement jouissif. Tant par le souffle spectaculaire des scènes d'action (au service narratif !) que de l'exploitation des décors (comme ceux décharnés d'un cimetière d'avion que les criminels empruntent pour une escale en plein désert). Cette nouvelle situation de trêve permettra ensuite de renouveler l'action des enjeux sous l'impulsion de Cameron et du Marschall secrètement en concertation afin de déjouer l'évasion des criminels. Les fédéraux en retrait participant également au conflit sur terre et dans les airs ! Et pour parachever de la manière la plus cinglante, Simon West surenchérit l'action vertigineuse lors d'un point d'orgue catastrophiste sans doute inspiré du procédé généreux de Speed de Jan De Bont (offrir une dernière gerbe de pyrotechnie alors que l'on pensait l'action achevée !).


Hormis ses instants d'intimité naïve (les rapports cucul la praline du couple) et une violence racoleuse souvent gratuite (héritiaire d'"Hollywood Night"), les Ailes de l'Enfer affiche une énergie galvanisante dans son concentré d'actions explosives et d'humour noir exprimé par des taulards cabotins hauts en couleur ! (les seconds-rôles s'en donnant à coeur joie dans leur vanité cynique). Un excellent spectacle donc, aussi fun que décomplexé, si bien que les 1h55 s'écoulent comme une lettre à la poste ! 

E-B

jeudi 1 septembre 2016

Six Feet Under

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site www.sixfeetunder-france.com

Créé par Alan Ball. 2001/2005. U.S.A. Avec  Peter Krause, Michael C. Hall, Frances Conroy, Lauren Ambrose, Rachel Griffiths, Jeremy Sisto, Freddy Rodríguez, Justina Machado, Mathew St. Patrick,
Richard Jenkins, Lili Taylor, Brenna et Bronwyn Tosh, James Cromwell, Tina Holmes.

Diffusion TV:  3 juin 200121 août 2005


Avant-propos: "Lorsque j'ai regardé (avec beaucoup de craintes, de tension et d'appréhension) le dernier épisode, je me suis vu au final vieillir et Mourir. En l'occurrence, il ne me reste plus qu'à Vivre".

"Le chemin qui mène à la sagesse et au bonheur est long, tortueux et semé d'obstacles"
5 semaines ! C'est le temps qu'il m'aura fallu pour dévorer les 5 saisons de Six Feet Under réunissant 63 épisodes ! Une série inoxydable d'une vigueur dramatique vertigineuse (particulièrement l'ultime saison ! ) sachant que les thèmes universels brillamment autopsiés sont traités sans pathos ni fioriture. A savoir la Vie, l'Amour, la Mort que la famille Fisher côtoie quotidiennement avec un humanisme aussi pugnace que fragile et torturé. Comment s'extirper d'une série dramatique aussi réaliste dans la ferveur des sentiments après avoir vécu aussi intimement les vicissitudes de Nathaniel (père), Ruth, David, Keith, Claire, George, Rico, Vanessa, Lisa, Olivier, Maggie, Billy, Brenda et Nathaniel (Junior - mon personnage fétiche - !) ! ? Ces derniers s'efforçant communément de cristalliser leur destin avec une ambition partagés entre désespoir et fureur de s'affirmer ! Car outre sa leçon de vie et l'hymne à l'amour conjugal que les créateurs nous inculquent sans mièvrerie, la série baigne subtilement dans un anticonformisme caustique sous l'impulsion des témoins familiaux et amicaux (drogue, homosexualité, bisexualité, saphisme, échangisme, inceste, schizophrénie, pédophilie, sadomasochisme, adultère sont traités sans concession ni voyeurisme).


"La vie est simple mais nous insistons à la rendre compliquée". 
Car aussi imparfaite soit-elle, la Famille Fisher incarne avec une sensibilité digne la complexité de notre nature humaine incessamment ballottée entre l'optimisme (nos désirs, nos sentiments amoureux) et le pessimisme (l'angoisse de l'abandon et notre crainte de la mort). La peur de clore ses jours sous le poids de la solitude, sans amour, ni soutien, ni amant. La peur de rater sa vie (sentimentale et professionnelle), la peur de ne plus aimer, la peur de mourir brièvement sans avoir pu concrétiser nos espoirs et nos rêves ! Les créateurs de la série nous plongeant également dans les pensées intimes les plus anxiogènes et malsaines des personnages depuis leur remise en question et leur crainte de l'échec. Par le biais des rapports conjugaux en perpétuel discorde, Six Feet Under tend à souligner qu'au sein de notre société contemporaine nous nous sommes égarés dans l'instabilité, l'égoïsme et la névrose (aussi intelligents et érudits que nous puissions l'être), la lâcheté, le mensonge, le simulacre, car trop individualistes (et donc pas assez à l'écoute de l'autre) quant à notre quête idéale d'amour absolu. Comme il est difficile d'aimer avec sincérité infaillible et d'être autant aimé en retour, comme il est difficile de fonder une famille lorsque l'on enchaîne les erreurs et les échecs et que le manque de confiance en soi tend à nous fragiliser toujours un peu plus au fil de notre cheminement identitaire. La peur, toujours cette peur viscérale, sensorielle ! De vivre, d'aimer, de mourir, de s'affirmer, de s'accomplir, de risquer les défis ! La fougue, l'exaltation amoureuse, ce besoin de tendresse immodérée, la famille Fisher s'y plonge trop vite au fil de rencontres passionnelles où chacun des nouveaux compagnons extériorise ce même sentiment d'indécision, d'égoïsme, de jalousie et de peur de l'échec. Portrait craché de l'être humain tributaire de sa complexité et ses contradictions, de ses défauts et de ses qualités !


"Parfois il suffit d'une série pour atteindre la perfection".
Quant à la mort omniprésente que soulèvent les prologues de chaque épisode (afin de mieux nous interroger sur son absurdité et le sens d'une hérédité aussi fatale !), Six Feet Under l'aborde avec autant de gravité et de poésie que d'humour noir si bien que la peur de trépasser et de perdre l'être cher parviennent constamment à nous rappeler à la raison d'une valeur essentielle ! Celle de chérir l'instant présent au lieu de s'apitoyer sur son sort existentiel. Le fait de côtoyer la mort à chaque épisode nous amène à nous réconcilier avec cette injustice puisque nous ne tenons qu'à un fil et qu'il est donc urgent d'aimer ceux qui nous sont proches et encore en vie. Outre son exutoire mortifère et sa réflexion fructueuse sur la spiritualité et l'athéisme, Six Feet Under constitue également un hymne à la fidélité amicale à travers l'esprit de famille que nous caractérisent fébrilement les Fisher. Car devenant au fil progressif des épisodes des personnages intimes de notre quotidienneté en constante évolution comme s'ils s'agissaient de nouveaux membres de notre famille. Sur ce point, là encore la série frappe TRES fort (et s'avère même sa plus grande réussite !) sachant que TOUS les comédiens criants de spontanéité et de véhémence nous émeuvent et nous bouleversent avec une acuité viscérale parfois inconsolable. Les Fisher devenant de véritables amis, de nouveaux parents qu'on ne demande qu'à daigner protéger au-delà de notre lucarne TV ! Ce qui m'amène à vous souffler un petit mot sur le dernier épisode de la saison 5. Le moment émotionnel le plus ardu (et rédempteur !) que je n'ai jamais subi de mémoire de cinéphile ! Une conclusion déchirante, "dévastatrice" (pour reprendre un terme que j'ai osé "piller" dans une critique), d'une poésie limpide proche de l'enchantement (alors qu'elle ne cesse de cumuler la résultante de destins morbides !). Un cadeau d'adieux pour une famille infortunée unie par les liens du bonheur et du malheur alors qu'elle puise son attachement dans sa facture la plus ordinaire ! On en sort évidemment ébranlé à jamais, aussi bouleversé que grandi (notre perception de la vie et de la mort ayant évolué au fil des saisons !) car il est si bon de vivre et d'aimer notre entourage le plus proche, de s'enthousiasmer pour son prochain avant de s'exiler inévitablement six pieds sous terre ! Car malgré sa cruauté et son injustice, la vie reste belle et si fragile. Répétez-le vous chaque matin car tout a une fin si bien que nous ne savons pas quand l'horloge s'arrêtera...

A Pascal...
Dédicace à Isabelle Rocton et à mon entourage.

J'ai tant reçu de la vie, de joie, de tendresse, de plaisir, d'amitié, de bonheur, de savoir, que ma seule angoisse est de n'avoir pas su donner assez avant de m'endormir...
Jean Marais


Récompenses
Emmy Award 2002 : Meilleur réalisateur de série dramatique pour Alan Ball
Emmy Award 2002 : Meilleur casting pour une série dramatique
Emmy Award 2002 : Meilleurs maquillages pour l’épisode Intimité (A Private Life)
Emmy Award 2002 : Meilleur thème musical pour Thomas Newman
Emmy Award 2002 : Meilleur générique
Emmy Award 2002 : Meilleure participation d’actrice pour Patricia Clarkson
Golden Globe 2002 : Meilleure actrice dans un second rôle pour Rachel Griffiths
Golden Globe 2002 : Meilleure Série Dramatique
Emmy Award 2003 : Meilleur casting pour une série dramatique
Golden Globe 2004 : Meilleure actrice dans une série dramatique pour Frances Conroy

TANK GIRL

                                                           Photo empruntée sur Google, appartenant au site impawards.com

de Rachel Talalay. 1995. U.S.A. 1h44. Avec Lori Petty, Ice-T, Naomi Watts, Don Harvey, Jeff Kober, Reg E. Cathey, Malcolm Mc Dowel.

Sortie salles U.S: 31 mars 1995. France: 12 juillet 1995

FILMOGRAPHIE: Rachel Talalay est une productrice et réalisatrice américaine née à Chicago dans l'Illinois. 1991 : La Fin de Freddy - L'ultime cauchemar. 1993: Le Tueur du futur. 1995: Tank Girl


Echec commercial et critique si je ne m'abuse, Tank Girl est la dernière réalisation de Rachel Talalay, cinéaste à qui l'on doit le médiocre 6è volet de la Fin de Freddy et le non moins sympathique Ghost Machine (Le Tueur du Futur). Librement inspiré du comics éponyme d'Alan Martin et Jamie Hewlett publié en 88, Tank Girl s'affiche en série B décomplexée sous l'impulsion d'une héroïne effrontée évoluant au sein d'un univers post-apo. En 2022, après l'explosion d'une comète sur la terre, une sécheresse s'étale sur une durée de 11 ans. Rebecca Buck, résistante impavide, tente de s'approprier l'eau du dictateur Kesslee au sein de son entreprise hydraulique. Mais lors d'une offensive avec les "éventreurs", Rebecca est retenue prisonnière par les sbires de Kesslee. Soumise à l'esclavage dans une mine, elle tente de s'échapper en dérobant un tank avec l'aide de la prisonnière, Jet Girl (Naomi Watts, étonnamment à l'aise dans un rôle à contre-emploi !).


Spectacle d'action et de fantaisies en roue libre fonctionnant sur l'abattage d'une punk haute en couleurs, Tank Girl insuffle une bonne humeur communicative en la présence de la survoltée Lori Petty (Point Break). Cette dernière endossant la cool attitude d'une militante avec une répartie expansive et un charme sexy gentiment provocant ! Insouciante et stoïque à toutes épreuves de force, Lori Petty exprime une dérision irrésistible dans sa fonction de détenue sans peur ni reproche puis dans son cheminement homérique après s'être libérée de ses chaines. Autour d'elle et au fil de ses rencontres dans un crépuscule aride, des personnages hybrides (les hommes kangourous) vont lui prêter main forte afin de combattre le tyran Kessler. Malcolm McDowell endossant avec un naturel aussi décomplexé l'archétype du dictateur aussi pervers que cruel. Emaillé de séquences d'actions explosives particulièrement réjouissantes et d'idées folingues (à l'instar des gadgets visuels impartis à certaines armes), Tank Girl parvient à amuser le spectateur par son esprit post-nuke cartoonesque où humour potache et violence inoffensive font bon ménage. Rachel Talalay tablant notamment sur le rythme d'une bande-son rock fulgurante (on y croise Portishead, Busch, Hole, Bjork, L7, Devo, Ice-T, etc) et sur des planches animées particulièrement expressives.


"On sauve le monde ... Mais d'abord on boit une bière "
Fun et jouissif, drôle, un brin vulgaire et grotesque, Tank Girl parvient facilement à transcender son schéma narratif classique par le biais de situations pittoresques surgies de nulle part (notamment cette séquence improvisée de music-hall !), de stratégies guerrières planifiées, d'une action étonnamment épique et de la bonne humeur de personnages extravagants assumant pleinement leur fonction clownesque (les hommes kangourous plutôt décérébrés !). Inscrit dans un esprit Bis décomplexé, Tank Girl fait office de série B culte (maudite !) sous le ressort d'un enthousiasme exaltant ! 

E-B

mercredi 31 août 2016

LE JOUR OU LA TERRE S'ARRETA

                                                                       Photo empruntée sur Google, appartenant au site traileraddict.com

"The Day the Earth Stood Still" de Robert Wise. 1951. U.S.A. 1h32. Avec Michael Rennie, Patricia Neal, Hugh Marlowe, Sam Jaffe, Billy Gray, Frances Bavier.

Sortie salles France: 18 Septembre 1952. U.S: 28 Septembre 1951

FILMOGRAPHIE: Robert Wise est un réalisateur, scénariste, producteur, monteur né le 10 Septembre 1914, décédé le 14 Septembre 2005 à Winchester (Indiana).
1944: La Malédiction des Hommes Chats, 1945: Le Récupérateur de cadavres, 1948: Ciel Rouge. Né pour Tuer. 1949: Nous avons gagné ce soir. 1952: La Ville Captive. 1952: Le Jour où la terre s'arrêta. 1954: Les Rats du Désert. 1957: Marqué par la Haine. 1958: l'Odyssée du sous-marin Nerka. 1962: West Side Story. 1964: La Maison du Diable. 1966: La Mélodie du Bonheur. 1967: La Canonnière du Yang-Tsé. 1972: Le Mystère Andromède. 1975: L'Odyssée du Hindenburg. 1977: Audrey Rose. 1980: Star Trek. 1989: Les Toits. 2000: Une Tempête en été (télé-film)


Grand classique des années 50, le Jour où la terre s'arrêta aborde la science-fiction intimiste pour mettre en garde notre rapport belliqueux avec l'arme nucléaire. Robert Wise imaginant sans esbroufe l'arrivée sur terre d'un extra-terrestre messianique et d'un robot indestructible afin de nous avertir des dangers de nos nouvelles technologies (fusée, bombe atomique) pouvant nuire aux autres planètes. Ces E.T coexistant dans leur galaxie en harmonie pacifiste grâce à une société épargnée de police (substituée par des robots !), d'armes et de guerre. Métaphore sur le péril atomique et le racisme sous l'apparence hostile d'un étranger d'origine inconnue, La Jour où la terre s'arrêta repose sur une mise en scène et une distribution solides pour crédibiliser son contexte alarmiste. Et ce, en dépit de la tenue vestimentaire ringarde des extra-terrestres prêtant aujourd'hui à sourire mais toutefois emprunte de poésie ! Sous l'autorité de son inquiétant regard placide, Michael Rennie soutient le film de sa stature longiligne en porte-parole délibéré à rassembler nos dirigeants afin de leur émettre un ultimatum pour le sort de la Terre. Mais l'homme instinctivement méfiant, parano, farouche et orgueilleux endosse la défensive afin de se prémunir du danger dont il ignore les tenants et aboutissants ! Wise caricaturant nos comportements pleutres et outranciers par le biais du corps militaire et policier ainsi que la meute des journalistes et badauds en mal de sensations. Pendant ce temps, notre extra-terrestre surpris de notre comportement sournois trouve refuge chez une veuve et son fils afin de se prémunir d'un éventuel lynchage et avant d'entrer en contact avec un éminent scientifique.


Réquisitoire contre l'instinct destructeur de l'homme et les dangers de nos technologies avancées, le Jour où la Terre s'arrêta distille un climat trouble d'inquiétude et de suspense sous-jacent pour mettre en garde le destin de notre planète qu'un messie extra-terrestre tente péniblement de sauvegarder. Un film fort et intelligent d'une surprenante audace dans son refus du spectaculaire et dans son interrogation finale dénuée de réponse. C'est dire si Wise doute du bon sens de l'homme ! 

E-B

mardi 30 août 2016

BLOOD FATHER

                                                                          Photo empruntée sur Google, appartenant au site avoir-alire.com

de Jean-François Richet. 2016. U.S.A. 1h28. Avec Mel Gibson, Erin Moriarty, William H. Macy
Diego Luna, Elisabeth Röhm, Thomas Mann, Dale Dickey.

Sortie salles France: 31 Août 2016. U.S: 26 Août 2016

FILMOGRAPHIE: Jean-François Richet, né le 2 juillet 1966 à Paris, est un réalisateur, producteur, scénariste, dialoguiste et monteur français. 1995: État des lieux. 1997: Ma 6-T va crack-er. 2001: De l'amour. 2005: Assaut sur le central 13. 2008: L'Instinct de mort. 2008: L'Ennemi public n° 1
2015: Un moment d'égarement. 2016: Blood Father. 2017: Twice.


Vendu comme le grand retour de Mel Gibson dixit "Premiere" du haut de l'affiche hexagonale, ou lorsque la montagne accouche d'une souris répondit l'écho ! Série B d'action moulée à l'ancienne si j'ose dire, Blood Father constitue un très mauvais divertissement bourrin. Faute à une intrigue aseptique dénuée de toute vigueur dramatique (Spoil ! à l'instar de son épilogue tragique dont on éprouve aucune compassion ! fin du Spoil), à des antagonistes primaires sans charisme animal et surtout au portrait apathique imparti au père et à sa fille buissonnière. Pourchassée par des tueurs du Cartel depuis qu'elle eut incidemment assassinée leur leader (son petit ami !), Lydia, 17 ans, décide de renouer contact avec son père pour lui invoquer de l'aide. Persécutés et menacés, ils n'ont comme seul recourt de s'échapper du cocon domestique pour sillonner les contrées mexicaines entre deux escales dans des chambres d'hôtels. Mais les tueurs sans pitié restent à l'affût de leurs moindres déplacements. 


D'une platitude exaspérante dans son cheminement narratif poussif et d'un rythme langoureux même si quelques affrontements sanglants avivent timidement notre attention (notamment cet incroyable clash automobile auquel un poids lourds viendra percuter de plein fouet un motard !), Blood Father fait pâle figure pour renouer avec les plaisirs coupables des actionner 80. Le plaisir de retrouver le monstre sacré Mel Gibson dans un genre qui le rendit célèbre s'estompe donc rapidement si bien que l'acteur peine à insuffler une quelconque émotion dans sa fonction paternelle en rédemption. Même si sa carrure héroïque titille notre nostalgie et que la virilité de son charisme buriné impressionne encore du haut de ses 60 ans, l'acteur semble peu à l'aise pour s'iconiser en redresseur de tort par le biais de répliques approximatives. Entouré de la présence juvénile de Erin Moriarty en ado instable et décérébrée, cette dernière ne parvient jamais à densifier une fragilité humaniste dans sa personnalité lambda si bien que son amitié évoquée avec son paternel n'apporte aucune empathie à leur réconciliation.


Peu inspiré et d'une étonnante maladresse dans le fond et la forme (même si sa photo ocre esthétise parfois une nature crépusculaire), Jean François Richet vient de commettre avec Blood Father le plus mauvais film de sa carrière entraînant notamment dans sa chute l'acteur emblématique des années 80 même si Mel Gibson tente de sauver les meubles avec un minimum de dignité.  

E-B

Le p'tit mot de Jean-Marc Micciche:
Séance découverte avec le film attendue Blood Father, du frenchie Richet. Au delà du plaisir de retrouver Mel Gibson et de la bonne facture de l'ensemble, j'avoue avoir été déçus par cette série B un peu molle et bavarde...je trouve qu'avec ce type de sujet, deux perso que tout le monde veut gicler, j'ai malheureusement vue trop de bon films dans les années 70 et 80 pour mouiller mon slip. on attendait un film haletant, bourré de temps fort et bourré d'adrénaline, et au final tout ça tire en longueur.

lundi 29 août 2016

Conjuring 2: le cas Enfield

                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

"The Conjuring 2" de James Wan. 2016. U.S.A. 2h14. Avec Patrick Wilson, Vera Farmiga, Sterling Jerins, Frances O'Connor, Madison Wolfe, Lauren Esposito, Patrick McAuley.

Sortie salles France: 29 Juin 2016. U.S: 10 Juin 2016.

FILMOGRAPHIE: James Wan est un producteur, réalisateur et scénariste australien né le 27 Février 1977 à Kuching (Malaisie), avant de déménager à Perth (Australie).
2004: Saw, 2007: Dead Silence, Death Sentence, 2010: Insidious. 2013: The Conjuring. 2013: Insidious 2. 2016: The Conjuring 2.


"Conjuring 2 : entre deux battements d’âme".
Après le succès international de The Conjuring, James Wan rempile trois ans plus tard pour offrir une suite à la mesure de son talent. Inspiré du cas Enfield, où une famille anglaise fut persécutée par le fantôme d’un vieillard au milieu des années 70, Conjuring 2 préserve la recette du premier opus (jump-scares, suspense oppressant, rebondissements, effets-chocs déchaînés, tension épidermique), avec une efficacité sans doute encore plus convaincante. Car la structure de son récit, plus subtile, plus nourrie, permet aux situations homériques qui jalonnent l’intrigue de se renouveler sans lassitude. James Wan s’appuie sur l’épreuve professionnelle des Warren, contraints de repousser leur retraite spirituelle pour superviser une nouvelle demeure hantée.

Dans leur jeu de décryptage ésotérique, à démêler le vrai du faux, s’immisce une quête identitaire : qui se cache derrière l’entité démoniaque ? Là encore, Wan parvient à surprendre dans un habile jeu de miroirs où se confondent Janet Hodgson, la fille aînée en proie aux soupçons, et le spectre sclérosé, manipulateur larvaire tapi dans l’ombre.

Hormis ces situations de déjà-vu, recyclées autour des thèmes de la maison hantée et de la possession, James Wan continue d’imprimer un savoir-faire indéniable, par sa mise en scène incisive, son montage rigoureux et son cadrage volontairement alambiqué. Pour rendre plausible cette nouvelle histoire de hantise fertile en agressions surnaturelles, il s’appuie aussi sur une direction d’acteurs solide — en particulier les seconds rôles enfantins, d’une sobriété troublante dans leur vulnérabilité (mention spéciale à la néophyte Madison Wolfe). Quant au couple Patrick Wilson / Vera Farmiga, il impose toujours la même intensité dans sa posture mythifiée de chasseurs de poltergeists, avec une cohésion conjugale poignante — notamment dans cette invocation bouleversante des valeurs du mariage auprès de la jeune Janet. Ed Warren est d’ailleurs cette fois gravement mis en danger, hanté par une sombre prémonition entrevue par son épouse.

Outre l’angoisse savamment distillée dans ces instants muets où plane un danger imminent, Conjuring 2 joue habilement du hors-champ sonore, prêt à nous faire bondir de notre siège au moment le plus inattendu.


"Demeure le mal, demeure l’amour".
Angoissant, parfois terrifiant — sa première heure distillant la suggestion avant de livrer ses visions d’effroi, notamment les apparitions de l’« homme tordu » — et captivant grâce à une narration plus étoffée que son modèle, Conjuring 2 renchérit le « ouh, fais-moi peur » avec une efficacité redoutable, au point de surpasser, peut-être, la première affaire des Warren. Ajoutez à cela une splendide photographie, contrastant avec sa scénographie nocturne, et une bande-son percutante (entre deux hommages nostalgiques aux Beatles et à Elvis), et vous obtenez un tour de montagnes russes où l’émotion forte finit par se fondre dans une véritable ode à l’union conjugale.

La Chronique de The Conjuringhttp://brunomatei.blogspot.fr/2013/08/the-conjuring.html

E-B
08.06.25. 2èx. Vost

Le p'tit mot de Jean Marc Micciche:
Cycle 'foutre la trouille 1' avec The conjuring 2. On le sait, s'il y a bien un genre où James Wan est vraiment à l'aise c'est avec le fantastique traditionnel, du curieux Dead silence, en passant par l'inégale mais passionnante saga des Insidious, sans oublier le premier The conjuring n'a cessé de retrouver la substantielle moelle de de la peur au cinéma...tous les vieux trucs du cinéma old school mais aussi de vraie tentatives de renouvellement des thèmes tout comme le travail sur le son et le cadre. La grande question que l'on pouvait se poser c'était de quel manière l'expérience du blockbuster Fast and furious 7 allait d'une certaine manière influencé le cinéma d'épouvante. Et force et de reconnaître que James Wan tente une greffe aussi étonnante qu'originale, tenter de faire un film d'action horrifique. La terminologie peut sembler poussive mais force et de reconnaître que Wan sur de ses moyens propose une mise en scène dynamique que seul Raimi (Evil Dead 1 et 2, Jusqu'en en enfer) ou Jackson (Fantômes contre fantômes) avaient réussi. En utilisant les thèmes les plus usités du cinéma d'épouvante, Wan parvient à créer grâce à une mise en scène et un découpage étonnant à créer d'authentiques moments de terreur primitives. Fondu et raccord étonnant, mouvement amples, direction artistiques tout dévoyés à une creer une ambiance de danger et de chaos palpable, James Wan éléve le cinéma de terreur et sa saga The Conjuring à un niveau étonnant. D'autant plus étonnant que sa sortie n'a pas fait dans le vague alors que le challenge a de grande chance de marquer durablement les esprits. Que dire d'autres ? le prologue sur Amytiville et sur Amythiville 2 est déjà en soi un moment de terreur unique, les cinéphiles apprécieront sans aucun doute la subtile citation à Audrey Rose de Robert Wise. Que le film est puritain ? mais étant donné l'angle narratif, on s'en fout un peu. Que le film a beau jouait la carte de l'épouvante, le film n'oublie jamais ses acteurs et que le film reste aussi un beau film d'amour sur un couple....

Le point de vue de Seb Lake:
Trois ans d'attente pour enfin voir la suite du meilleur film d'horreur de ces vingt dernières années,ce Conjuring 2 est construit de la même manière que son prédécesseur, petit prologue d'une de leur affaire (en l'occurrence ici celle d'Amityville),présentation de la famille concernée par leur future enquête puis les événements paranormaux qui s'en suivent,les deux films sont très proches dans leur concept à faire monter la tension en crescendo et une fois de plus James Wan réussi son pari,le film est mené de main de maître, ce qui est encore plus fort de la part du jeune cinéaste c'est que tous les clichés des films de maison hantée sont présents (porte qui claque,jouet démoniaque, jumpscare, possession, voix suspectes etc etc) malgré ça le film est étrangement innovant et se suit avec un grand plaisir. Venons en au bémol du film et il est de taille, ce qui faisait le charme et l'angoisse omniprésente du premier Conjuring c'était la peur ,la vraie peur viscérale, autant vous le dire tout de suite je n'ai pas fait un seul sursaut et à aucun moment j'ai senti la trouille m'envahir,c'est ma seule déception mais qui au final lui fait baisser sa note. En conclusion Conjuring 2 est un bon film d'horreur mais qui n'égale pas le premier opus. 4/6