mercredi 5 janvier 2022

On continue à l'appeler Trinita / ...continuavano a chiamarlo Trinità

                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site ekladata.com

de Enzo Barboni. 1971. Italie. 2h02. Avec Terence Hill, Bud Spencer, Yanti Somer, Jessica Dublin, Enzo Tarascio, Pupo De Luca

Sortie salles France: 15 Mars 1972. Italie: 21 Octobre 1971. U.S: 20 Juillet 1972

FILMOGRAPHIE: Enzo Barboni (E.B. Clucher) est un directeur de la photographie et réalisateur italien né le 10 juillet 1922 à Rome et mort le 23 mars 2002. 1970 : Ciak Mull. 1970 : On l'appelle Trinita. 1971 : On continue à l'appeler Trinita. 1972 : Et maintenant, on l'appelle El Magnifico. 1973 : Les Anges mangent aussi des fayots. 1974 : Même les anges tirent à droite. 1976 : Deux super flics. 1982 : Ciao nemico. 1983 : Quand faut y aller, faut y aller. 1984 : Attention les dégâts. 1987 : Renegade. 1991 : Ange ou Démon. 1995 : Trinità & Bambino... e adesso tocca a noi.

On prend les mêmes et on recommence 1 an à peine après le succès du 1er volet signé du même réalisateur transalpin, Enzo Barboni. Et en dépit d'une intrigue quasi inexistante émaillée qui plus est de quelques longueurs (surtout la version intégrale de 2h02 alors que l'on aurait très bien pu la raccourcir de 30 bonnes minutes), On continue à l'appeler Trinita reprend à peu près les mêmes ingrédients que son prédécesseur avec plus ou moins d'efficacité. Car aussi lourdingue, bas de plafond, trivial, pour ne pas dire débile à travers ses gags adipeux à la limite du surréalisme (la 1ère heure, la plus drôle, est à ce titre inmanquable !), On continue à l'appeler Trinita parvient à distraire et faire rire de par la complémentarité impayable du duo infaillible Bud Spencer / Terence Hill (ils étaient nés pour jouer "ensemble" les gosses mal élevés) endossant les bandits au grand coeur avec une désinhibition frétillante. Et ce en culminant vers une mémorable baston finale (comptez 10 bonnes minutes de chorégraphie pittoresque digne d'un Laurel et Hardy contemporain) que nos lurons encaissent dans leur soutane monacale ! 

Box Office France: 3 038 838 Entrées (si bien que cette séquelle engrangea plus de 400 000 spectateurs supplémentaires en rapport à son prédécesseur !)

Eric Binford
3èx vf

                                         Photo empruntée sur Google, appartenant au site Senscritique.com

"Lo chiamavano Trinità..." de Enzo Barboni. 1970. Italie. 1h50. Avec Terence Hill, Bud Spencer, Farley Granger, Dan Sturkie, Gisela Hahn.

Sortie salles France: 21 Juillet 1971. Italie: 22 Décembre 1970. U.S: 4 Novembre 1971

FILMOGRAPHIE: Enzo Barboni (E.B. Clucher) est un directeur de la photographie et réalisateur italien né le 10 juillet 1922 à Rome et mort le 23 mars 2002. 1970 : Ciak Mull. 1970 : On l'appelle Trinita. 1971 : On continue à l'appeler Trinita. 1972 : Et maintenant, on l'appelle El Magnifico. 1973 : Les Anges mangent aussi des fayots. 1974 : Même les anges tirent à droite. 1976 : Deux super flics. 1982 : Ciao nemico. 1983 : Quand faut y aller, faut y aller. 1984 : Attention les dégâts. 1987 : Renegade. 1991 : Ange ou Démon. 1995 : Trinità & Bambino... e adesso tocca a noi.

                                "Venez mes frères ! - Qui c'est qui lui a dit qu'on était frères ?"

Gros succès international si bien qu'une suite fut rapidement mise en chantier par Enzo Barboni himself, On l'appelle Trinita est sans doute l'une des meilleures comédies du duo impayable Bud Spencer / Terence Hill. Et si le pitch, à la fois classique et folichon, ne brille pas par son originalité, (se faisant passer pour des shérifs au sein d'une petite ville, 2 frères que tout oppose vont prêter main forte à une communauté mormone molestée par des brigands mexicains ainsi qu'un major cupide), le climat aussi bien burlesque que rocambolesque que parviennent à générer les "Laurel et Hardy" (du western parodique) pallie ces carences de par leur tranquillité sereine fraîchement irrésistible.

Car outre la complémentarité très attachante de ces derniers s'en donnant à coeur joie dans leur dissension fraternelle et postures héroïques inébranlables (Hill jouant le frère "pot de colle" féru de la gâchette, Spencer l'aîné bourru résolument indépendant), l'inventivité des bastons à la fois ludiques et très spectaculaires (Spencer, passé maître dans l'art de foutre des baffes et gros poings sur la tête de ses adversaires) et les gags bonnards qu'ils enchaînent par provocation nous irradie d'un sourire aux lèvres permanent. A l'instar d'un bambin de 5 ans fasciné par la magie de l'écran et du jeu malicieux de ses héros à peine dérivés d'une bande-dessinée (Hill et Spencer sont d'autant plus charismatiques dans leur stature flegme de cow-boy mal rasés). Bien évidemment, l'humour pittoresque qui se dégage de leur orgueil et arrogance à se gausser de leurs rivaux ne fait nullement preuve de subtilité. Mais pour autant, et par la magie de l'entreprise latine résolument artisanale (le film adopte d'ailleurs une vraie facture de western poussiéreux en format cinémascope), on s'enjaille couramment et on rit de bon coeur grâce à leur esprit de dérision aussi bon enfant qu'assumé.

Western parodique familial qui allait enflammer la carrière du duo légendaire Bud Spencer/Terence Hill (tout en décontraction inégalée !), On l'appelle Trinita constitue une cure de bonheur anti-dépressive pour le public de 7 à 77 ans. D'une sincérité et d'une générosité encore plus touchantes aujourd'hui (du moins auprès de la génération 80 !), ce pur divertissement Bis parvient à rajeunir le genre spaghetti sous l'impulsion de la chanson entêtante de Franco Micalizzi se prêtant harmonieusement à l'ambiance aussi chaleureuse. Simplement magique !

Box Office France: 2 624 948 Entrées ! 

* Bruno
3èx

samedi 1 janvier 2022

Risky Business

                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Paul Brickman. 1983. U.S.A. 1h39. Avec Tom Cruise, Rebecca De Mornay, Joe Pantoliano, Curtis Armstrong, Richard Masur, Bronson Pinchot, Shera Danese.

Sortie salles France: 21 Mars 1984. U.S: 5 Août 1983.

FILMOGRAPHIE: Paul Brickman est un réalisateur américain né le 23 avril 1949 à Chicago (Illinois, États-Unis). 1983 : Risky Business. 1990 : Les Hommes de ma vie (Men Don't Leave). 

38 ans il m'aura fallu pour me jeter à l'eau afin de m'y risquer à Risky Business, faute de mes à priori pour le jeune acteur bellâtre Tom Cruise (alors à ses tous débuts) et d'une affiche clinquante le mettant en valeur probablement pour rameuter un public ado friand de rom com mainstream. Passé l'expérience cinégénique instaurée au coeur des années 80, quelle fut ma surprise que de savourer une comédie romantique acidulée aussi intelligente qu'anti nunuche. Avec en arrière plan un pied de nez au politiquement correct de la bourgeoisie parentale la plus drastique et tatillon jusqu'au ridicule. L'anti Teen movie par excellence estampillé ados acnéens, tant et si bien que cette satire du capitalisme (en mode véreux) demeure un excellent divertissement à la fois drôle, enjoué, sexy et fréquemment envoûtant. Ensorcelant à ma grande surprise de par le brio instrumental de Tangerine Dream (mon groupe attitré tous genres confondus) et de quelques tubes rocks immuables que le réalisateur exploite au service des sentiments épanouis ou fougueux des personnages. Des envolées oniriques d'une beauté lascive, notamment auprès d'un érotisme torride magnifiquement stylisé. 

La trame demeurant assez folingue lorsque le jeune étudiant cossu Joel Goodson se laisse embarquer dans la transaction d'une maison close au sein de son propre cocon familial (les parents étant en villégiature) après y avoir rencontré une call-girl. Et ce à la suite d'un concours de circonstances malchanceuses que le cinéaste méconnu Paul Brickman structure habilement afin de nous surprendre jusqu'au générique de fin. Ainsi, à travers le charme, l'exubérance et l'humour de ces acteurs n'en faisant jamais trop (exit l'esprit potache du traditionnel teen movie trivial), Risky Business séduit constamment sous l'impulsion du couple incandescent Tom Cruise (étonnamment spontané en séducteur de fortune !) / Rebecca De Morney (super sexy en prostituée décomplexée ayant le sens des affaires). Un couple hybride à la fois indécis et conquis dans leur évolution sentimentale où l'argent s'octroie toutefois un rôle primordial auprès de leur éventuelle destinée conjugale. Mais outre le talent de ce casting néophyte entouré de seconds-rôles loin de s'occulter, on peut compter sur le talent si peu reconnu du réalisateur Paul Brickman (sa filmo ne contient d'ailleurs que 2 longs métrages) traitant son récit au gré d'une mise en scène (atmosphérique) aussi bien solide qu'inventive. Tant et si bien que l'on pourrait prêter une allusion au cinéma sensible de John Hughes à travers son intégrité de rendre hommage à l'adolescence lycéenne en faisant preuve de tendresse, de fragilité, de maladresse au sein d'une initiation à la maturité. 

Considéré comme culte depuis, Risky Business est un excellent divertissement prouvant par l'occasion qu'auprès de ses 38 ans d'âge il reste étonnamment frais, expressif, fougueux, fringant et surtout attrayant par son érotisme classieux. Une comédie romantique anti sirupeuse car possédant une réelle personnalité à donner chair à son univers érotisant à l'aide d'une émotion capiteuse insoupçonnée. Une vraie bonne surprise pour ma part et les talents confirmés du couple susnommé déjà en ascension fulgurante. Avec un gros coup de coeur pour Tangerine Dream !

*Eric Binford
vost

The Card Counter

                                     Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Paul Schrader. 2021. Angleterre/U.S.A. 1h52. Avec Oscar Isaac, Tye Sheridan, Willem Dafoe, Tiffany Haddish, Britton Webb, Amye Gousset, Joel Michaely.

Sortie salles France: 29 Décembre 2021

FILMOGRAPHIE: Paul Schrader est un scénariste et réalisateur américain né le 22 juillet 1946 à Grand Rapids (Michigan).1978 : Blue Collar (également scénariste). 1979 : Hardcore (également scénariste). 1980 : American Gigolo (également scénariste). 1982 : La Féline (Cat People). 1985 : Mishima (Mishima: A Life in Four Chapters) (également scénariste). 1987 : Light of Day (également scénariste). 1988 : Patty Hearst. 1990 : Étrange Séduction (The Comfort of Strangers). 1992 : Light Sleeper (également scénariste). 1995 : Chasseur de sorcières (Witch Hunt) (téléfilm). 1997 : Touch (également scénariste). 1997 : Affliction (également scénariste). 1999 : Les Amants éternels (Forever Mine) (également scénariste). 2002 : Auto Focus. 2005 : Dominion: Prequel to the Exorcist. 2007 : The Walker (également scénariste). 2008 : Adam Resurrected. 2013 : The Canyons. 2014 : La Sentinelle (Dying of the Light) (également scénariste). 2016 : Dog Eat Dog (également scénariste). 2017 : Sur le chemin de la rédemption (First Reformed) (également scénariste). 2021 : The Card Counter. 


"Tout ce qui est fait dans le présent affecte l'avenir en conséquence, et le passé par rédemption."
Sorti en catimini chez nous le 29 Décembre 2021 en dépit de ces critiques élogieuses, The Card Counter est le nouveau film évènement de l'éminent Paul Schrader, réalisateur et scénariste de génie à la filmo aussi passionnante qu'éclectique. On peut également souligner qu'en tant que producteur exécutif, Martin Scorcese s'y porte signataire, les 2 individus ayant déjà collaboré à moult reprises tout le long de leur carrière en guise d'amitié professionnelle. Véritable uppercut cinégénique à travers le génie de sa mise en scène studieuse littéralement hypnotique, The Card Counter demeure une moment de cinéma comme on n'en voit que trop rarement aux confins de nos salles obscures (trop souvent tributaires de divertissements décérébrés sans âme). Tant et si bien que certains n'hésiteront pas à le qualifier de "chef-d'oeuvre" de par l'odyssée mortifiée qui s'esquisse sous nos yeux avec une puissance émotionnelle somme toute assez réservée. Celle d'un joueur de poker solitaire partagé entre l'expiation et la rédemption à la suite de ses anciennes exactions perpétrées sur des prisonniers de guerre au camp de Guantánamo (centre de détention militaire situé à Cuba avec son lot de présumés terroristes islamistes). Dans la mesure où fraîchement sorti de prison, William Tell, ancien militaire donc, rencontre Cirk lors d'une conférence. Un jeune marginal lui sollicitant de kidnapper l'orateur de la tribune, le colonel John Gordo, commanditaire responsable du suicide de son père. 

Ainsi, à travers cette sombre trame savamment planifiée au sein d'un cheminement interrogatif aussi imprévisible que sinueux, Paul Scharder, résolument amoureux de tout ce qu'il filme, entre pudeur et sobriété, nous transfigure deux profils psychologiques meurtris par l'injustice, la solitude, l'échec et la mort. La vigueur émotionnelle du vénéneux récit qui se trame sous nos yeux émanant principalement de l'ambivalence de l'anti-héros William Tell qu'Oscar Isaac immortalise de sa présence quasi fantomatique en vindicateur de dernier ressort aussi angélique de démonial. Paul Schrader se chargeant de dresser son (fragile) portrait plein de discrétion et de non-dit sous l'impulsion du jeune apprenti Cirk avide d'auto-justice (superbement campé par Tye Sheridan à travers ses expressions sciemment moins affirmées par son immaturité). Quand bien même La Linda, financière afro ricaine, accepte d'entrainer quotidiennement William dans les compétitions de poker après l'avoir influencé. Et si le récit latent, tout à la fois simple, millimétré et complexe, ne cesse de nous interroger sur les véritables motivations des protagonistes, c'est pour mieux nous happer dans les méandres Spoil ! d'une inopinée vengeance funèbre lors d'une ultime demi-heure à la fois sinistrée et désespérée dans sa tension infernale Fin du Spoil. Et ce sans céder à une violence graphique largement suggérée par l'intelligence d'une mise en scène hyper scrupuleuse habitée par une forme de grâce. Si bien que l'on peut également prétendre que l'ombre de Taxi Driver plane sur les épaules de cet ex militaire traumatisé par ses propres exactions criminelles après avoir essuyé l'autorité d'un colonel sans vergogne. Son évolution morale étant orchestrée par une partition musicale lancinante insufflant au climat anxiogène du récit une puissance formelle ensorcelante. On peut donc évoquer le pur film d'ambiance au sein d'une photo limpide soumise à l'étrangeté des silences pesants et des regards impassibles.


American Nightmare.
Grand moment de cinéma révolu sublimant dans l'épure une fragile réflexion sur l'indécision d'une vengeance à travers les thèmes de la perte de l'innocence, de l'expiation, du pardon, de la peur de la souffrance et de l'amour, The Card Counter est autant habité par sa mise en scène au cordeau que par ces comédiens occultes communément rattachés à une valeur humaine en perdition. Du grand art.  

*Eric Binford
vost

mercredi 29 décembre 2021

Les Insatisfaites poupées érotiques du Dr Hichcock / La Clinique Sanglante. Uncut Version (vf/vo): 1h36'42"

                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site www.cede.com/fr/movies

La Bestia uccide a sangue freddo (La Clinique des Ténèbres/Les Poupées sanglantes du Dr X) de Frenando Di Leo. 1971. Italie. 1h36. Avec Klaus Kinski, Margaret Lee, Rosalba Neri, Jane Garret, John Karlsen, Gioia Desideri, John Ely.

Sortie salles France: 1er Mars 1973 (Int - 18 ans). Italie: 2 Août 1971

FILMOGRAPHIE SELECTIVEFernando Di Leo est un acteur, scénariste et réalisateur italien, né le 11 Janvier 1932 à San Ferdinando di Puglia, décédé le 1er Décembre 2003 à Rome. 1964: Gli Eroi di ieri, oggi, domani. 1968: Roses rouges pour le Furher. 1969: La Jeunesse du Massacre. 1971: La Clinique Sanglante. 1972: Milan calibre 9. 1972: Passeport pour 2 tueurs. 1973: Le Boss. 1973: Séduction. 1974: Salut les pourris. 1975: Ursula, l'anti-gang. 1975: Colère Noire. 1977: Diamants de sang. 1980: Vacance pour un massacre. 1982: Pover'ammore. 1984: La Race des Violents. 1985: Killer Contro Killers.


Un écrin bisseux érotico-morbide unique en son genre, à découvrir d'urgence en version HD incandescente (authentique revival insoupçonné).
En pleine mouvance du Giallo, Fernando Di Leo s'essaie lui aussi au genre avec la Clinique Sanglante  dans une mise en forme étonnamment baroque et diaphane, pour ne pas dire indicible, surtout en qualité HD où l'oeuvre, d'une élégance radieuse, resplendit de 1000 feux. Le pitch: Un tueur masqué s'est infiltré dans l'académie d'une clinique psychiatrique pour y assassiner de jeunes patientes lubriques. Sur place, le corps médical semble indifférent à l'affluence des victimes avant l'intervention précipitée de la police ! Fin de l'histoire... Dépourvu de suspense quant à tenter de discerner l'identité du meurtrier, et d'un cheminement narratif entièrement alloué aux mises à mort inventives et aux étreintes sexuelles d'une surprenante suavité pour ces dernières, les Insatisfaites poupées érotiques... (titre français autrement prometteur) fait preuve d'un climat d'étrangeté équivoque autour des exactions routinières du maniaque déambulant sans contrainte dans les corridors de la clinique dans sa défroque mortifère (une cape noire la tête encapuchonnée ! ?). Clairement estampillé produit d'exploitation, cette fascinante curiosité possède donc bien des atouts dans sa forme épurée d'une photo fastueuse transcendant des séquences torrides d'une langueur attendrie au sein de décors gothiques teintés d'onirisme. A l'instar du plan d'ouverture dévoilant sous un ciel crépusculaire l'apparence fantasmagorique de la large bâtisse ! 


Un cadrage sublime à la limite de la féérie que le réalisateur réitèrera à plusieurs reprises tout le long du récit. Enchaînant à intervalle métronome les échanges sexuels de saphisme et de masturbation féminine (parfois auscultée en insert pornographique !?), le cinéaste y extrait une irrépressible atmosphère d'étrangeté charnelle, entre sensualité et pointes de vulgarité que les actrices provoquent de leur beauté concupiscente (un véritable défilé de déesses transalpines que l'on aimerait tant lutiner). Et ce en renforçant assez efficacement les ruptures de ton imparties à sa partition tantôt dissonante, tantôt angélique que le métrage ne cesse d'osciller. Utilisant les ustensiles séculaires d'armes médiévales répertoriées dans la salle des tortures, le tueur arpente alors les couloirs pour y alpaguer ses futures proies à l'instar d'un "Arsène Lupin", ou plutôt d'un "Baron Blood" échappé de chez Bava ! Pourvu d'un esthétisme stylisé donc (la magnifique drague improvisée entre l'une des patientes et l'horticulteur confinés dans la serre) où l'érotisme se télescope au morbide, la Clinique Sanglante culmine sa déviance perpétuellement gratuite (les étreintes, caresses, coïts et danses langoureuses s'enchainant sans rougir) vers un final inopinément erratique après nous avoir révélé l'identité du tueur au mobile tout à la fois capillotracté et justifié. Quant à la présence distinguée de Klaus Kinski, il fait ici preuve d'une étonnante docilité pour y symboliser l'autorité d'un docteur aussi affable que déférent avant de se laisser sentimentalement attendrir par l'une de ses patientes d'une beauté azur étrangement magnétique de par l'échange de ses regards occultes. 


A mi-chemin entre le pur produit d'exploitation et l'indépendance du Giallo singulier, les Insatisfaites poupées érotiques du Dr Hichcock fait inévitablement preuve d'ambition formelle et d'expérimentation sensorielle de par son onirisme sensuel et son climat d'étrangeté à la fois vénéneux et déconcertant ! Une curiosité érotico-malsaine assez audacieuse donc, principalement pour sa structure narrative iconoclaste aussi cintrée que polissonne, à approcher comme une expérience irrationnelle assez envoûtante chez les amateurs de Bis transalpin. Surtout en version HD d'une beauté azur scintillante à travers la froideur de ses splendides éclairages détaillés. En tout état de cause, on est selon moi loin du nanar standard comme ont pu le conspuer certains critiques snobinards ou d'autres spectateurs n'ayant qu'une faible culture du ciné Bis qui inondèrent nos écrans de quartier lors de l'âge d'or transalpin.   

Eric Binford
29.12.21. 3èx vf
08.06.15. 144 v

mardi 28 décembre 2021

Mortal Engines

                                                           Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Christian Rivers. 2018. U.S.A/Nouvelle Zélande. 2h08. Avec Hera Hilmar, Robert Sheehan, Hugo Weaving, Leila George, Ronan Raftery, Jihae, Stephen Lang

Sortie salles France: 12 Décembre 2018

FILMOGRAPHIE: Christian Rivers est un dessinateur, technicien des effets spéciaux et réalisateur néo-zélandais. 2016: Minutes Past Midnight (segment "'Feeder'"). 2018 : Mortal Engines.

Boudé par la critique et le public (en France, il totalise 579 398 entrées), Mortal Engines est le prototype du blockbuster maudit tant le néo-zélandais Christian Rivers s'efforce de tailler une carrure saillante à son univers singulier avec une sincérité indiscutable. Car outre le soin apporté à ses impressionnants FX numérisés (au service narratif !) et à ses décors dantesques souvent régis sous un ciel crépusculaire, le réalisateur n'omet jamais une certaine fragilité émotionnelle à travers nos héros juvéniles redresseurs de tort dont la jeune Hester Shaw mène la troupe avec un charisme naturellement déterminé. Dénué de prétention, et bien que destiné avant tout à un public ado (on aurait d'ailleurs préféré un méchant un peu moins caricatural sous les traits tirés de l'acteur Hugo Weaving - Matrix -), Mortal Engines affiche donc une texture loyale auprès de ses preux personnages naturellement attachants, tant ceux-ci suscitent sans ambages une résilience dépouillée à travers leur bravoure de déjouer la menace du félon Thaddeus Valentine. Chef de la guilde des historiens et Seigneur-maire adjoint de Londres.

Ainsi, à partir d'un scénario aussi simple qu'efficient exploitant intelligemment (et donc sans outrance, ou alors si peu) son concept incongru (des villages mobiles se font la guerre dans leurs engins futuristes routiers), Mortel Engines dégage un charme innocent qu'on ne retrouve que brièvement dans le paysage ludique du Blockbuster si souvent décérébré. Et bien que le divertissement généreusement rythmé demeure perfectible, voir un peu trop docile, il n'en demeure pas moins plaisant, dépaysant et attractif de par son ossature narrative émaillée de rebondissements assez bien amenés (sans toutefois surprendre en estocade, à l'instar des rapports aussi étroits qu'ambigus entre Hester et le zombie infortuné Shrike). On peut enfin relever en guise de cerise sur la forêt noire la tendre romance (bien que timorée) que se cultive notre duo héroïque à travers les valeurs de l'initiation amicale, de la solidarité et du pardon. A découvrir donc, d'autant plus que son final en apothéose ne manque pas de vibrant humanisme teinté de lyrisme. 

*Eric Binford

lundi 27 décembre 2021

Don't look up

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Adam McKay. 2021. U.S.A. 2h25. Avec Leonardo DiCaprio, Jennifer Lawrence, Rob Morgan, Meryl Streep, Jonah Hill, Cate Blanchett, Mark Rylance, Tyler Perry, Timothée Chalamet, Melanie Lynskey, 
Ron Perlman

Diffusé sur Netflix le 24 Décembre 2021

FILMOGRAPHIEAdam McKay est un réalisateur, scénariste et producteur américain né le 17 avril 1968 à Philadelphie (Pennsylvanie). Il est connu surtout pour sa collaboration au cinéma avec l'acteur Will Ferrell.2004 : Présentateur vedette : La Légende de Ron Burgundy (Anchorman : The Legend of Ron Burgundy). 2004 : Wake Up, Ron Burgundy: The Lost Movie (vidéo). 2006 : Ricky Bobby : roi du circuit. 2008 : Frangins malgré eux. 2010 : Very Bad Cops. 2013 : Légendes vivantes (Anchorman 2: The Legend Continues). 2015 : The Big Short : Le Casse du siècle (The Big Short). 2018 : Vice. 2021 : Don't Look Up : Déni cosmique. 


"Tous les esprits fonctionnent entre démence et imbécilité, et chacun, dans les 24 heures, frôlent ses extrêmes".
Satire caustique sur l'aliénation de l'homme asservi par son matérialisme, le consumérisme et les progrès technologiques au grand dam d'une crise climatique que nos exécutifs occultent pour leur sempiternel enjeu de cupidité, Don't look up est un jubilatoire jeu de massacre où la drôlerie se télescope à l'inquiétude la plus morose. Un miroir déformant sur ce que nous sommes tous devenus finalement, les acteurs puérils d'une gigantesque télé-réalité depuis l'affluence du divertissement voyeuriste, de la désinformation des réseaux sociaux et des complotistes de tous bord usant de leur idéologie politique pour asseoir leur vérité. De par son prestigieux casting s'en donnant à coeur joie dans l'auto-parodie à renfort de tics et fulminantes réparties, Don't look up est à lui seul un régal d'acteurs jouant les caricatures avec un enthousiasme aussi folingue que fripon. Leonardo DiCaprio (en astronome félon pas si futé qu'escompté mais pour autant rattrapé d'un humanisme probant) / Jennifer Lawrence (en frondeuse génialement irascible) / Rob Morgan (en astronome afro un peu plus en retrait que ses confrères mais pour autant affirmé et distingué dans sa posture altière) endossant à point nommé 3 astronomes en herbe s'efforçant 2h25 durant à convaincre politiques, scientifique et populace (de bas étage) qu'une comète d'une largeur de 9kms se dirige vers la terre pour y anéantir notre race. Or, personne ne parvient à les prendre au sérieux faute de leur quotidienneté formatée par leur smartphone, médias et internet communément complices des putaclics, ragots et scoops putassiers que l'on relaie 24h/24 en guise d'ennui mais aussi pour tenter de s'attirer une certaine popularité.


Outre ce cirque infernal que symbolisent scientifiques, technocrates, journalistes et flics zélés à la solde d'une présidente huppée, les politiques en prennent autant leur grade à travers leur fausse modestie, leur langue fourchue, leur bagout fallacieux d'y gérer par dessus la manche une crise catastrophiste occultant à la population la vérité pour y préserver leur intérêt financier. Et à ce jeu de la dérision vitriolée et de la boutade à 2 balles, Meryl Streep éclate l'écran en présidente des Etats-Unis plus préoccupée par ses prochaines élections que de la dissolution factuelle de notre chère planète Terre déjà réduite à un cirque d'aliénés. Elle sera d'ailleurs épaulé de l'hilarant Jonah Hill en fils à maman insolent et pédant tributaire de ses moyens de communication mainstream que caractérisent en bonne et due forme internet et son smartphone dernier modèle. On peut également citer en lieu de présence iconique l'incroyable jeu si étrangement impassible, faussement souriant de Mark Rylance en créateur d'entreprise technologique mondialement célèbre (faisant inévitablement référence au créateur d'APPLE: Steve Jobbs). Un PDG aussi génialement terrifiant que facétieux dans sa morale aseptisée, pour ne pas dire lobotomisée sous l'impulsion de son rictus (ultra bright) timidement fêlé. Probablement le personnage le plus inquiétant, caustique et impressionnant tant il parvient à rendre ensorcelant son rôle de PDG de synthèse dénué d'altruisme, de sensibilité et d'émotions faute de sa passion mégalo pour une technologie futuriste à double tranchant. Et Pour clore avec un autre personnage aussi flamboyant et quasi méconnaissable (si bien qu'il m'a fallu attendre 1 heure pour pouvoir la reconnaître), Cate Blanchett se fond dans le corps d'une journaliste potiche avec une vénéneuse hypocrisie dans son regard (botoxé) de communiquer à son public infantilisé des informations de comptoir aptes au nivellement par le bas. 


This is the end.
Toute à la fois farce corrosive sur la dangerosité de nos technologies compétitives et le miroir déformant de nos réseaux sociaux auquel nous dépendions, et cri d'alarme sur le réchauffement climatique que nos politiques récusent dans une inconscience suicidaire (si bien que son dernier acte cultive une dramaturgie mélancolique très poignante), Don't Look Up utilise à merveille l'humour vitriolé et l'émotion de dernier ressort pour atteindre notre responsabilité morale à alerter ceux qui nous dirigent dans un dialogue de sourd. De toute évidence, l'un des grands films de 2021, à trôner à proximité du Dr Folamour et de Mars Attacks

*Eric Binford

jeudi 23 décembre 2021

Top 13 / Flop Ciné + Top Series TV

 1/ 


2/ ex-aequo 



3/ Ex-aequo :



DANS LE DESORDRE










MENTIONS SPECIALES A 4 FILMS QUE JE N'AI PAS VU MAIS QUE JE SOUTIENS A 100%: 






        FLOP CINE 2021 - FLOP CINE 2021 - FLOP CINE 2021















                                          TOP SERIES TV:

1/

2/


3/ EX-AECQUO

   



DANS LE DESORDRE:

1/