mardi 28 décembre 2021

Mortal Engines

                                                           Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Christian Rivers. 2018. U.S.A/Nouvelle Zélande. 2h08. Avec Hera Hilmar, Robert Sheehan, Hugo Weaving, Leila George, Ronan Raftery, Jihae, Stephen Lang

Sortie salles France: 12 Décembre 2018

FILMOGRAPHIE: Christian Rivers est un dessinateur, technicien des effets spéciaux et réalisateur néo-zélandais. 2016: Minutes Past Midnight (segment "'Feeder'"). 2018 : Mortal Engines.

Boudé par la critique et le public (en France, il totalise 579 398 entrées), Mortal Engines est le prototype du blockbuster maudit tant le néo-zélandais Christian Rivers s'efforce de tailler une carrure saillante à son univers singulier avec une sincérité indiscutable. Car outre le soin apporté à ses impressionnants FX numérisés (au service narratif !) et à ses décors dantesques souvent régis sous un ciel crépusculaire, le réalisateur n'omet jamais une certaine fragilité émotionnelle à travers nos héros juvéniles redresseurs de tort dont la jeune Hester Shaw mène la troupe avec un charisme naturellement déterminé. Dénué de prétention, et bien que destiné avant tout à un public ado (on aurait d'ailleurs préféré un méchant un peu moins caricatural sous les traits tirés de l'acteur Hugo Weaving - Matrix -), Mortal Engines affiche donc une texture loyale auprès de ses preux personnages naturellement attachants, tant ceux-ci suscitent sans ambages une résilience dépouillée à travers leur bravoure de déjouer la menace du félon Thaddeus Valentine. Chef de la guilde des historiens et Seigneur-maire adjoint de Londres.

Ainsi, à partir d'un scénario aussi simple qu'efficient exploitant intelligemment (et donc sans outrance, ou alors si peu) son concept incongru (des villages mobiles se font la guerre dans leurs engins futuristes routiers), Mortel Engines dégage un charme innocent qu'on ne retrouve que brièvement dans le paysage ludique du Blockbuster si souvent décérébré. Et bien que le divertissement généreusement rythmé demeure perfectible, voir un peu trop docile, il n'en demeure pas moins plaisant, dépaysant et attractif de par son ossature narrative émaillée de rebondissements assez bien amenés (sans toutefois surprendre en estocade, à l'instar des rapports aussi étroits qu'ambigus entre Hester et le zombie infortuné Shrike). On peut enfin relever en guise de cerise sur la forêt noire la tendre romance (bien que timorée) que se cultive notre duo héroïque à travers les valeurs de l'initiation amicale, de la solidarité et du pardon. A découvrir donc, d'autant plus que son final en apothéose ne manque pas de vibrant humanisme teinté de lyrisme. 

*Eric Binford

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