lundi 27 décembre 2021

Don't look up

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Adam McKay. 2021. U.S.A. 2h25. Avec Leonardo DiCaprio, Jennifer Lawrence, Rob Morgan, Meryl Streep, Jonah Hill, Cate Blanchett, Mark Rylance, Tyler Perry, Timothée Chalamet, Melanie Lynskey, 
Ron Perlman

Diffusé sur Netflix le 24 Décembre 2021

FILMOGRAPHIEAdam McKay est un réalisateur, scénariste et producteur américain né le 17 avril 1968 à Philadelphie (Pennsylvanie). Il est connu surtout pour sa collaboration au cinéma avec l'acteur Will Ferrell.2004 : Présentateur vedette : La Légende de Ron Burgundy (Anchorman : The Legend of Ron Burgundy). 2004 : Wake Up, Ron Burgundy: The Lost Movie (vidéo). 2006 : Ricky Bobby : roi du circuit. 2008 : Frangins malgré eux. 2010 : Very Bad Cops. 2013 : Légendes vivantes (Anchorman 2: The Legend Continues). 2015 : The Big Short : Le Casse du siècle (The Big Short). 2018 : Vice. 2021 : Don't Look Up : Déni cosmique. 


"Tous les esprits fonctionnent entre démence et imbécilité, et chacun, dans les 24 heures, frôlent ses extrêmes".
Satire caustique sur l'aliénation de l'homme asservi par son matérialisme, le consumérisme et les progrès technologiques au grand dam d'une crise climatique que nos exécutifs occultent pour leur sempiternel enjeu de cupidité, Don't look up est un jubilatoire jeu de massacre où la drôlerie se télescope à l'inquiétude la plus morose. Un miroir déformant sur ce que nous sommes tous devenus finalement, les acteurs puérils d'une gigantesque télé-réalité depuis l'affluence du divertissement voyeuriste, de la désinformation des réseaux sociaux et des complotistes de tous bord usant de leur idéologie politique pour asseoir leur vérité. De par son prestigieux casting s'en donnant à coeur joie dans l'auto-parodie à renfort de tics et fulminantes réparties, Don't look up est à lui seul un régal d'acteurs jouant les caricatures avec un enthousiasme aussi folingue que fripon. Leonardo DiCaprio (en astronome félon pas si futé qu'escompté mais pour autant rattrapé d'un humanisme probant) / Jennifer Lawrence (en frondeuse génialement irascible) / Rob Morgan (en astronome afro un peu plus en retrait que ses confrères mais pour autant affirmé et distingué dans sa posture altière) endossant à point nommé 3 astronomes en herbe s'efforçant 2h25 durant à convaincre politiques, scientifique et populace (de bas étage) qu'une comète d'une largeur de 9kms se dirige vers la terre pour y anéantir notre race. Or, personne ne parvient à les prendre au sérieux faute de leur quotidienneté formatée par leur smartphone, médias et internet communément complices des putaclics, ragots et scoops putassiers que l'on relaie 24h/24 en guise d'ennui mais aussi pour tenter de s'attirer une certaine popularité.


Outre ce cirque infernal que symbolisent scientifiques, technocrates, journalistes et flics zélés à la solde d'une présidente huppée, les politiques en prennent autant leur grade à travers leur fausse modestie, leur langue fourchue, leur bagout fallacieux d'y gérer par dessus la manche une crise catastrophiste occultant à la population la vérité pour y préserver leur intérêt financier. Et à ce jeu de la dérision vitriolée et de la boutade à 2 balles, Meryl Streep éclate l'écran en présidente des Etats-Unis plus préoccupée par ses prochaines élections que de la dissolution factuelle de notre chère planète Terre déjà réduite à un cirque d'aliénés. Elle sera d'ailleurs épaulé de l'hilarant Jonah Hill en fils à maman insolent et pédant tributaire de ses moyens de communication mainstream que caractérisent en bonne et due forme internet et son smartphone dernier modèle. On peut également citer en lieu de présence iconique l'incroyable jeu si étrangement impassible, faussement souriant de Mark Rylance en créateur d'entreprise technologique mondialement célèbre (faisant inévitablement référence au créateur d'APPLE: Steve Jobbs). Un PDG aussi génialement terrifiant que facétieux dans sa morale aseptisée, pour ne pas dire lobotomisée sous l'impulsion de son rictus (ultra bright) timidement fêlé. Probablement le personnage le plus inquiétant, caustique et impressionnant tant il parvient à rendre ensorcelant son rôle de PDG de synthèse dénué d'altruisme, de sensibilité et d'émotions faute de sa passion mégalo pour une technologie futuriste à double tranchant. Et Pour clore avec un autre personnage aussi flamboyant et quasi méconnaissable (si bien qu'il m'a fallu attendre 1 heure pour pouvoir la reconnaître), Cate Blanchett se fond dans le corps d'une journaliste potiche avec une vénéneuse hypocrisie dans son regard (botoxé) de communiquer à son public infantilisé des informations de comptoir aptes au nivellement par le bas. 


This is the end.
Toute à la fois farce corrosive sur la dangerosité de nos technologies compétitives et le miroir déformant de nos réseaux sociaux auquel nous dépendions, et cri d'alarme sur le réchauffement climatique que nos politiques récusent dans une inconscience suicidaire (si bien que son dernier acte cultive une dramaturgie mélancolique très poignante), Don't Look Up utilise à merveille l'humour vitriolé et l'émotion de dernier ressort pour atteindre notre responsabilité morale à alerter ceux qui nous dirigent dans un dialogue de sourd. De toute évidence, l'un des grands films de 2021, à trôner à proximité du Dr Folamour et de Mars Attacks

*Eric Binford

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