La Bestia uccide a sangue freddo (La Clinique des Ténèbres/Les Poupées sanglantes du Dr X) de Frenando Di Leo. 1971. Italie. 1h36. Avec Klaus Kinski, Margaret Lee, Rosalba Neri, Jane Garret, John Karlsen, Gioia Desideri, John Ely.
Sortie salles France: 1er Mars 1973 (Int - 18 ans). Italie: 2 Août 1971
FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Fernando Di Leo est un acteur, scénariste et réalisateur italien, né le 11 Janvier 1932 à San Ferdinando di Puglia, décédé le 1er Décembre 2003 à Rome. 1964: Gli Eroi di ieri, oggi, domani. 1968: Roses rouges pour le Furher. 1969: La Jeunesse du Massacre. 1971: La Clinique Sanglante. 1972: Milan calibre 9. 1972: Passeport pour 2 tueurs. 1973: Le Boss. 1973: Séduction. 1974: Salut les pourris. 1975: Ursula, l'anti-gang. 1975: Colère Noire. 1977: Diamants de sang. 1980: Vacance pour un massacre. 1982: Pover'ammore. 1984: La Race des Violents. 1985: Killer Contro Killers.
Un écrin bisseux érotico-morbide unique en son genre, à découvrir d'urgence en version HD incandescente (authentique revival insoupçonné).
En pleine mouvance du Giallo, Fernando Di Leo s'essaie lui aussi au genre avec la Clinique Sanglante dans une mise en forme étonnamment baroque et diaphane, pour ne pas dire indicible, surtout en qualité HD où l'oeuvre, d'une élégance radieuse, resplendit de 1000 feux. Le pitch: Un tueur masqué s'est infiltré dans l'académie d'une clinique psychiatrique pour y assassiner de jeunes patientes lubriques. Sur place, le corps médical semble indifférent à l'affluence des victimes avant l'intervention précipitée de la police ! Fin de l'histoire... Dépourvu de suspense quant à tenter de discerner l'identité du meurtrier, et d'un cheminement narratif entièrement alloué aux mises à mort inventives et aux étreintes sexuelles d'une surprenante suavité pour ces dernières, les Insatisfaites poupées érotiques... (titre français autrement prometteur) fait preuve d'un climat d'étrangeté équivoque autour des exactions routinières du maniaque déambulant sans contrainte dans les corridors de la clinique dans sa défroque mortifère (une cape noire la tête encapuchonnée ! ?). Clairement estampillé produit d'exploitation, cette fascinante curiosité possède donc bien des atouts dans sa forme épurée d'une photo fastueuse transcendant des séquences torrides d'une langueur attendrie au sein de décors gothiques teintés d'onirisme. A l'instar du plan d'ouverture dévoilant sous un ciel crépusculaire l'apparence fantasmagorique de la large bâtisse !
Un cadrage sublime à la limite de la féérie que le réalisateur réitèrera à plusieurs reprises tout le long du récit. Enchaînant à intervalle métronome les échanges sexuels de saphisme et de masturbation féminine (parfois auscultée en insert pornographique !?), le cinéaste y extrait une irrépressible atmosphère d'étrangeté charnelle, entre sensualité et pointes de vulgarité que les actrices provoquent de leur beauté concupiscente (un véritable défilé de déesses transalpines que l'on aimerait tant lutiner). Et ce en renforçant assez efficacement les ruptures de ton imparties à sa partition tantôt dissonante, tantôt angélique que le métrage ne cesse d'osciller. Utilisant les ustensiles séculaires d'armes médiévales répertoriées dans la salle des tortures, le tueur arpente alors les couloirs pour y alpaguer ses futures proies à l'instar d'un "Arsène Lupin", ou plutôt d'un "Baron Blood" échappé de chez Bava ! Pourvu d'un esthétisme stylisé donc (la magnifique drague improvisée entre l'une des patientes et l'horticulteur confinés dans la serre) où l'érotisme se télescope au morbide, la Clinique Sanglante culmine sa déviance perpétuellement gratuite (les étreintes, caresses, coïts et danses langoureuses s'enchainant sans rougir) vers un final inopinément erratique après nous avoir révélé l'identité du tueur au mobile tout à la fois capillotracté et justifié. Quant à la présence distinguée de Klaus Kinski, il fait ici preuve d'une étonnante docilité pour y symboliser l'autorité d'un docteur aussi affable que déférent avant de se laisser sentimentalement attendrir par l'une de ses patientes d'une beauté azur étrangement magnétique de par l'échange de ses regards occultes.
A mi-chemin entre le pur produit d'exploitation et l'indépendance du Giallo singulier, les Insatisfaites poupées érotiques du Dr Hichcock fait inévitablement preuve d'ambition formelle et d'expérimentation sensorielle de par son onirisme sensuel et son climat d'étrangeté à la fois vénéneux et déconcertant ! Une curiosité érotico-malsaine assez audacieuse donc, principalement pour sa structure narrative iconoclaste aussi cintrée que polissonne, à approcher comme une expérience irrationnelle assez envoûtante chez les amateurs de Bis transalpin. Surtout en version HD d'une beauté azur scintillante à travers la froideur de ses splendides éclairages détaillés. En tout état de cause, on est selon moi loin du nanar standard comme ont pu le conspuer certains critiques snobinards ou d'autres spectateurs n'ayant qu'une faible culture du ciné Bis qui inondèrent nos écrans de quartier lors de l'âge d'or transalpin.
29.12.21. 3èx vf
08.06.15. 144 v
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