Outre son action trépidante, exploitant avec une précision métronomique les paysages aqueux et terreux, le film s’illustre par des effets numériques parmi les plus convaincants de la saga. Mais le charme qui domine, au-delà de ces décors naturels littéralement dantesques - à donner le vertige par moments, émane de la bonhomie des personnages : des comédiens charismatiques, mêlant force, fragilité et singularité, se prêtent au jeu de la survie entre fougue et retenue.
La conclusion, digne et subtile, laisse affleurer une émotion fragile, renouant avec le souffle romanesque d’un divertissement exhaustif qui ne confond jamais précipitation et efficacité. Et si les assauts des espèces mutantes s’autorisent parfois une tonalité horrifique enfin retrouvée - notamment dans une ouverture concise mais percutante - Gareth Edwards insuffle, par touches badines, un humour salvateur dans les dialogues et les attitudes de ses protagonistes apeurés.
Un mot enfin sur la prestation dépouillée de Scarlett Johansson : rôle quasi secondaire, dénué d’orgueil intempestif, elle se fond dans l’ensemble avec une neutralité qui renforce le réalisme de cette équipe d’aventuriers de fortune, scindée en deux camps mais soudée face à l’adversité. Quant à l’excellent Rupert Friend, il incarne le méchant sans caricature, antagoniste s'impliquant avec discrétion dans une menace sournoise.
Sans réserve, Jurassic World : Renaissance est, à mes yeux, l’opus le plus immersif et séduisant depuis le modèle matriciel de Spielberg. On ne peut que remercier la sincérité indéfectible de Gareth Edwards, véritable passionné du genre "qui fait rêver", comme il l’avait déjà prouvé avec Monsters, Rogue One - le meilleur Star Wars depuis L’Empire contre-attaque, il est bon de le rappeler - et The Creator.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire