lundi 23 avril 2012

FRAYEURS (La Paura / Paura nella città dei morti viventi / City of the Living-Dead)

                                          Photo empruntée sur Google, appartenant au site paperblog.fr

de Lucio Fulci. 1980. Italie. 1h32. Christopher George, Catriona MacColl, Carlo De Mejo, Antonella Interlenghi, Giovanni Lombardo Radice, Daniela Doria, Fabrizio Jovine, Luca Venantini.

Sortie salles France: 10 Décembre 1980. U.S: Mai 1983

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Lucio Fulci est un réalisateur, scénariste et acteur italien, né le 17 juin 1927 à Rome où il est mort le 13 mars 1996. 1966: Le Temps du Massacre, 1969 : Liens d'amour et de sang , 1971 : Carole, 1971: Le Venin de la peur,1972 : La Longue Nuit de l'exorcisme, 1974 : Le Retour de Croc Blanc, 1975: 4 de l'Apocalypse, 1976: Croc Blanc, 1977 :L'Emmurée vivante, 1979: l'Enfer des Zombies, 1980 : la Guerre des Gangs, 1980 : Frayeurs, 1981 : Le Chat noir, 1981 : L'Au-delà, 1981 : La Maison près du cimetière , 1982 : L'Éventreur de New York , 1984 : 2072, les mercenaires du futur, Murder Rock, 1986 : Le Miel du diable , 1987 : Aenigma, 1988 : Quando Alice ruppe lo specchio,1988 : les Fantomes de Sodome, 1990 : Un chat dans le cerveau, 1990 : Demonia, 1991 : Voix Profondes, 1991 : la Porte du Silence.


"Seuls les morts connaissent la mort. Les vivants en ignorent tout. Ils ne font qu'imaginer." 
Un an après l'Enfer des zombies, Lucio Fulci continue d'apporter sa touche singulière avec Frayeurs, second volet d'une quadrilogie érigée sur le mythe du zombie latin. Véritable poème putride où les morts tourmentent les vivants par l'entremise de la peur, cette clef de voûte du cinéma transalpin insuffle un sentiment perpétuel de peur tangible au point d'obséder son spectateur. D'ailleurs, le public du festival du Rex ne s'y est pas trompé si bien qu'il lui attribua personnellement son Grand Prix à Paris ! A Dunwich, le père Thomas se pend dans un cimetière. Depuis ce suicide improbable, un climat de peur s'empare des habitants convaincus que les morts se relèvent de leur tombe pour venir les persécuter. Une médium, un journaliste, un psychiatre et l'une des ses patientes décident de retrouver sa tombe avant la veillée de la toussaint et avant que les morts ne s'emparent de notre monde. 


En 1979, l'Enfer des Zombies avait déjà conquis le public du monde entier grâce à sa disparité  d'horreur exotique et de gore subversif. Un an plus tard, Lucio Fulci transcende son ambition de provoquer l'effroi chez nous avec Frayeurs. Sa pièce maîtresse indéfectible souvent collationnée avec l'Au-delà, l'autre chef-d'oeuvre pictural imputé au destin maudit d'un peintre immolé ! La trame toujours aussi simpliste reste quasi inchangée ! Un quatuor d'acolytes se réunissent pour enrayer la menace toujours plus hostile de morts-vivants en ascension. Ces derniers s'exhumant de leur tombe par la faute du suicide blasphématoire du prêtre mécréant. Nos protagonistes sont donc contraints de retrouver son caveau pour pouvoir refermer la porte de l'enfer avant l'aube de la toussaint. Un script linéaire vite emballé, prétexte à un florilège d'évènements sanglants estomaquants et surtout conçu pour distiller une ambiance de peur qui va littéralement plaqué le spectateur à son fauteuil. Son incroyable efficience émane du talent inné de son réalisateur à façonner un véritable climat de trouille à l'aura d'onirisme macabre ! A l'instar d'un cauchemar éveillé, nous assistons donc à une succession d'épisodes cinglants conçus pour nous prouver l'existence de morts exhumés de l'au-delà. Sous l'autorité d'un prêtre reniant sa foi, ces charognes de l'enfer se destinent à revenir sur terre pour déverser leur immondice. Et à la manière d'ectoplasmes, ils se jouent notamment de leur présence immatérielle afin d'apparaître et disparaître à leur gré !


L'atmosphère mortifère qui émane de la réalisation assidue de Fulci nous immerge totalement de son pouvoir d'étrangeté. Et à ce niveau, le poète du macabre nous élabore un florilège d'images horrifiantes ancrées dans un morbide révulsif (les apparitions saisissantes d'Emilie, du prêtre et de la grand-mère, la pluie d'asticots déversés sur nos héros, ou encore le lyrisme du point d'orgue confiné dans les souterrains d'un caveau azur). Les scènes gores concoctées par l'artisan Gianetto De Rossi (la femme pleurant des larmes de sang puis dégobillant ses viscères par la bouche, ou l'illettré trépané à la perceuse) nous éprouvent par leur impact réaliste aussi incisif qu'innovant. Parmi la fidélité d'une équipe de techniciens factuels, il est impossible d'occulter l'incroyable partition funèbre de Fabio Frizzi. Mélodie brutale et percutante, parfois même chorégraphiée afin de scander ces séquences flamboyantes (le ballet final régi sous la grotte des damnés), sans compter l'utilisation judicieuse d'une bande son ombrageuse exacerbant les râles agonisants de lépreux anémiques. Des postures latentes camouflées derrière le grincement de portes et placards poussiéreux !
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Danse Macabre
Faisant preuve d'ambition à travers sa fulgurance macabre et redoublant de virtuosité, d'audaces et d'inventivité (notamment cette séquence de claustration qu'une victime éprouve en interne de son cercueil) à extérioriser la prédominance de la peur, Frayeurs nous frappe de plein fouet par son atmosphère morbide en crescendo. A la manière d'un ballet spectral, les fantômes insidieux imaginés par Fulci envahissant la terre pour propager mort et désolation et d'y contaminer les vivants étourdis de leur emprise. Pour parachever, s'il y avait un conseil à préconiser au spectateur afin de mieux savourer son essence de terreur, ce serait de le (re)voir seul la nuit avec le volume de votre ampli majoré ! Frayeur garantie !

Bruno Dussart
Dédicace à Mr Fabio Frizzi et Masonna Maruosa Matsumoto
Un grand merci à Paperblog.fr
23.04.12.

Récompense: Grand Prix du Public au festival du film fantastique du Rex à Paris, 1980.

A lire également, l'excellente critique chroniquée par Leatherfacehttp://deadstillalive.canalblog.com/archives/2011/09/25/22136386.html


vendredi 20 avril 2012

THE WIZARD OF GORE

                                                 
                                                           Photo empruntée sur Google, appartenant au site cinedb.avcesar.com

d'Herschell Gordon Lewis. 1970. U.S.A. 1h35. Avec Ray Sager, Judy Cler, Wayne Ratay, Phil Laurenson, Jim Rau.

FILMOGRAPHIE: Herschell Gordon Lewis est un réalisateur, scénariste, producteur, directeur de photographie, acteur et compositeur américain, né le 15 Juin 1926 à Pittsburgh, Pennsylvanie (Etats-Unis).
1963: Blood Feast. 1964: 2000 Maniacs. 1965: Monster a go-go. 1965: Color me blood red. 1967: A taste of blood. 1970: The Wizard of Gore. 1972: The gore gore girls. 2002: Blood Feast 2.

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En 1970, le pape du gore nous concocte un énième film gore dégueulbif, juste après quelques illustres friandises restées dans les annales du genre (Blood Feast et surtout 2000 Maniacs, son délire sudiste le plus drôle et original). The Wizard of gore ne déroge pas à la règle ! C'est amateuriste, grand-guignolesque, débridé et fatalement redondant ! Pour les amateurs de tripaille faisandée, cette curiosité vintage ne manque pas de charme dans son florilège de provocations incongrues. Montag, un magicien venu de nulle part réalise devant un public médusé des tours de prestige particulièrement sanglants. Il démontre tout son talent artistique à torturer en direct un spectateur désigné après l'avoir hypnotisé. Quelques instants après chaque représentation, les jeunes femmes préalablement sélectionnées sont retrouvées assassinées dans les mêmes circonstances. Une journaliste et son amant vont tenter de percer le mystère de ce prestidigitateur. 


Décors minimalistes, acteurs dérisoires, photo ocre délavée, scénario grotesque et surtout gore festif autopsié en gros plan ! Nous sommes bien en présence d'une pellicule obsolète mise en scène par notre ancêtre du gore, toujours plus motivé à nous balancer à la face nombre de scènes-chocs ultra sanglantes. Enucléation d'un oeil, corps coupé à la tronçonneuse ou écrasé par une presse, estomac éviscéré, empalement d'épée au fond de la gorge, tête tranchée à la guillotine, pieu enfoncé dans la tempe ! Des FX cheaps filmés en plan zoom, à grands renfort d'organes démembrés, comme tout bon film de cannibales ou zèderies ritales estampillés d'Amato Ketchup ! Le scénario improbable mais farfelu est un prétexte à aligner de façon récurrente nombre de mises à mort perpétrées par un mage souhaitant altérer réalité et fiction dans des tours de passe-passe singuliers. Paradoxalement, sitôt le numéro de torture exécuté, les personnes préalablement mutilées mais bel et bien vivantes sont retrouvées assassinées sous le même mode opératoire. Une journaliste et son compagnon dubitatif vont tenter de lever le voile sur le mystère de cette vague de crime et convier ce magicien orgueilleux dans une émission de télé ! Et on peut dire que l'épilogue halluciné vaut son pesant de délire métaphysique sur notre perception de la réalité et le sens illusoire de la fiction ! A croire que Lewis et toute son équipe ont du abuser de substance psychotrope pour rallonger un final décousu totalement irraisonné !


The Wizard of gore est donc un petit classique du gore risible, assez ludique et croquignolet pour tout amateur de curiosité datée. Le caractère clairsemé du script saugrenu, l'aimable sympathie des protagonistes incultes et surtout la galerie insolente des scènes chocs vomitives concourent à égayer cette plaisanterie au mauvais goût assumé. En prime, le cabotinage disproportionné de notre meurtrier azimuté, affublé d'un costume noir d'aristocrate valorise un charme désuet dans ses ambitions autocrates.

Un grand merci à cinedb.avcesar.com
20.04.12
Bruno Matéï

jeudi 19 avril 2012

L'ORDRE ET LA MORALE

Photo empruntée sur Google, appartenant au site Cinemovies.fr
de Mathieu Kassovitz. 2011. France. 2h16. Avec Mathieu Kassovitz, Iabe Lapakas, Malik Zidi, Alexandre Steiger, Sylvie Testud, Philippe Torreton, Daniel Martin.

Sortie salles France: 16 Novembre 2011

Récompense: Grand Prix du Festival du film de Sarlat, 2011

FILMOGRAPHIE: Mathieu Kassovitz est un acteur, scénariste, réalisateur et producteur français, né le 3 Août 1967 à Paris.
1993: Métisse
1995: La Haine
1997: Assassins
2000: Les Rivières Pourpres
2003: Gothika
2008: Babylon A.D
2011: L'Ordre et la Morale
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Avertissement ! Cet hommage concerne l'avis subjectif d'un puriste amateur, amoureux de cinéma de genre, en toute indépendance. Il ne s'agit pas d'un plagiat. Toute analogie avec une critique d'un site spécifique ne serait que pure coïncidence.
Photo empruntée sur Google, appartenant au site Cinemovies.fr
D'après le livre de Philippe Legorjus (La Morale et l'Action), Mathieu Kassovitz aura mis plus de 10 ans à échafauder son scénario remanié en 25 versions distinctes. Alors que le tournage était prévu sur les lieux mêmes de la prise d'otage d'Ouvéa, le réalisateur dû se résoudre à s'orienter vers la Polynésie française puisqu'une partie de la population calédonienne s'opposa à sa présence. D'autres controverses ont également été rapportées puisque l'armée française remis en cause la version historique des faits jugés trop militants.

Avril 1988, en Nouvelle-Calédonie. Un clan d'indépendantistes assassinent quatre gendarmes et en kidnappent 30 autres pour les emprisonner dans une grotte insulaire. Alors que l'état français déploie 300 militaires pour intimider les preneurs d'otage, le capitaine Philippe Legorjus va tenter de négocier avec les rebelles Kanaks. Des rivaux beaucoup moins délétères et sanguinaires que les médias vont daigner le prétendre.

Photo empruntée sur Google, appartenant au site Cinemovies.fr
En frondeur intègre, Mathieu Kassovitz nous retrace le conflit politique de la Nouvelle-Calédonie survenue en 1988 avec un groupuscule d'indépendantistes opposés à l'armée française déployée de 300 hommes. Au moment des élections du second tour, un négociateur du GIGN va tenter d'apaiser la situation chez ces insurgés pour éviter un assaut meurtrier décrété par le gouvernement.
Avec une structure narrative géométrique et limpide, l'Ordre et la Morale est un drame politique captivant soulignant l'hypocrisie de certains dirigeants. Là où leur notion d'éthique est bannie au profit d'une présidence favorisant l'adversaire désigné.
Avec un souci de vérité documentée, Mathieu Kassovitz dénonce les calomnies de l'armée française, de certains politiciens et de la gendarmerie privilégiant une guerre sanglante pour favoriser le parti d'une victoire présidentielle. Alors que le capitaine Philippe Legorjus tente de gagner la confiance du chef des insurgés par un compromis pacifiste, ce négociateur compatissant va se retrouver contraint de le trahir par la cause de sa déontologie professionnelle. C'est cette confrontation humaine de deux rivaux finalement octroyés au subterfuge de la trahison que notre réalisateur nous retranscrit dans une morale indigne et intolérable, faute de l'opportunisme de nos pouvoirs politiques.
Le point d'orgue irréversible illustrant l'assaut meurtrier perpétré par l'armée française est réalisé avec un souci de réalisme cinglant. Sans esbroufe, filmés caméra à l'épaule, les combats en interne de belligérants aussi pugnaces qu'apeurés nous sont caractérisés de manière âpre et abrupte, jusqu'au bain de sang promu.

Photo empruntée sur Google, appartenant au site Cinemovies.fr
Réflexion sur le sens de nos responsabilités et sur la moralité de nos engagements, l'Ordre et la Morale est un brûlot politique qui ose pointer du doigt la corruption déversée par certains leaders gouvernementaux, adeptes de l'extrême droite. Hormis le jeu théâtral des comédiens (en dehors de l'assurance appliquée de l'acteur Mathieu Kassovitz), ce dérisoire jeu de pouvoir démontre ici notre incapacité à gérer un conflit terroriste quand le mensonge engendre l'assassinat. Car, à l'image assumée de notre négociateur: si la vérité blesse, le mensonge tue !

Un grand merci à Cinemovies.fr
19.04.12
Bruno Matéï

mercredi 18 avril 2012

HUGO CABRET (Hugo)

Photo empruntée sur Goggle, appartenant au site lyricis.fr   
de Martin Scorsese. 2011. U.S.A. 2h06. Avec Asa Butterfield, Chloe Moretz, Jude Law, Michael Pitt, Christopher Lee, Emily Mortimer, Sacha Baron Cohen, Ben Kingsley, Ray Winstone, Helen McCrory.

Sortie salles France: 14 Décembre 2011. U.S: 23 Novembre 2011
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Récompenses: Oscar 2012: Meilleur Photographie, Meilleure Direction Artistique, Meilleurs Effets Visuels, Meilleur Montage Sonore, Meilleur Mixage Son.
Golden Globes 2012: Meilleur réalisateur pour Martin Scorsese
National Board of Review Awards 2011: Meilleur Film, Meilleur Réalisateur
Critics Choice Awards 2012: Meilleure Direction Artistique
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FILMOGRAPHIE: Martin Scorsese est un réalisateur américain né le 17 Novembre 1942 à Flushing (New-york).
1969: Who's That Knocking at my Door, 1970: Woodstock (assistant réalisateur), 1972: Bertha Boxcar, 1973: Mean Streets, 1974: Alice n'est plus ici, 1976: Taxi Driver, 1977: New-York, New-York, 1978: La Dernière Valse, 1980: Raging Bull, 1983: La Valse des Pantins, 1985: After Hours, 1986: La Couleur de l'Argent, 1988: La Dernière Tentation du Christ, 1990: Les Affranchis, 1991: Les Nerfs à vif, 1993: Le Temps de l'innocence, 1995: Un voyage avec Martin Scorsese à travers le cinéma américain, 1995: Casino, 1997: Kundun, 1999: Il Dolce cinema -prima partie, A Tombeau Ouvert, 2002: Gangs of New-York, 2003: Mon voyage en Italie (documentaire), 2004: Aviator, 2005: No Direction Home: Bob Dylan, 2006: Les Infiltrés,  2008: Shine a Light (documentaire), 2010: Shutter Island. 2011: Hugo Cabret.
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Avertissement ! Cet hommage concerne l'avis subjectif d'un puriste amateur, amoureux de cinéma de genre, en toute indépendance. Il ne s'agit pas d'un plagiat. Toute analogie avec une critique d'un site spécifique ne serait que pure coïncidence.
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En 2011, Martin Scorsese entrepose à l'écran le roman de Brian Selznick, l'Invention de Hugo Cabret, pour nous confectionner son hommage au 7è art et au cinéaste français Georges Méliès. Des prémices du cinéma muet à l'invention du genre fantastique innové par un créateur de génie, Hugo Cabret est un voyage au centre de l'illusion, où des artistes vigoureux réparent les machines pour cristalliser leur destin.

Dans une gare parisienne des années 30, Hugo se retrouve seul après avoir perdu son père dans un incendie. Sous la garde d'un oncle alcoolique, il est contraint d'activer le cadran d'une  immense horloge en guise de travaux forcés. Pendant son temps libre, il est surtout entêté à réparer un automate au mécanisme complexe et retrouver une mystérieuse clef en forme de coeur. 
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Conte enchanteur au pouvoir de féerie insatiable, le nouveau film de Martin Scorsese est un somptueux ballet d'illusion et d'émotion sous l'effigie parisienne d'une station de métro des années 30. Dans la reconstitution antique d'une gare française remplie de citadins fluctuants, Hugo Cabret est l'histoire flamboyante de deux destins agencés pour la consécration.
Hugo, jeune orphelin de douze ans, décide d'achever la confection d'un vieil automate préalablement débusqué par son père dans le grenier d'un musée. Après la mort accidentelle de celui-ci, l'enfant est obsédé à l'idée de rétablir sur pièce ce pantin rubigineux aux éléments partiels. Pour cela, il est contraint de voler des outils et pièces mécaniques chez un marchand de jouet acariâtre. Hanté par la mort inéquitable de son paternel, il souhaite retrouver la clef qui pourrait lui permettre de ressusciter son automate de plomb. Alors qu'au fil de son cheminement, il va également découvrir son incroyable destinée affiliée à l'un des plus grands génies du 7è art !
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En sorcier utopiste délibéré à renouer avec les émotions séculaires du cinéma muet, Martin Scorcese 
nous retransmet avec fougue et virtuosité les prémices du 7 art, sous l'étendard d'un maître de l'illusion. Déclaration d'amour à l'imaginaire et à la créativité, au pouvoir évasif de la fiction par le procédé novateur du cinématographe, Hugo Cabret est un hommage rempli d'éloges à ces créateurs illuminés. En en particulier à Georges Meliès, magicien et cinéaste obstiné à convoiter un public songeur. C'est son parcours qui nous ait retranscrit avec une verve infatigable à travers les yeux candides d'un enfant en quête identitaire, fasciné par les attractions inédites plus vraies que nature. Sa réjouissance, il la retrouve au sein d'un vieux cinéma orné d'une toile géante et jalonné de sièges de velours pour accueillir la popularité curieuse d'un public novice. Le spectacle singulier est confiné dans cette vaste salle de théâtre tapie dans l'obscurité où l'on projette en boucle les premiers essais des Frères Lumières, les débuts comiques d'Harold Lloyd et de Chaplin et les féeries enchanteresses du Voyage dans la lune d'un certain Méliès. Mais encore l'avènement du western ou du film catastrophe quand un train de marchandise fonçait droit devant la foule ébahie de spectateurs affolés ! Un public aussi horrifié que rieur d'assister à la duperie d'un métrage conçu pour les impressionner, sans d'autre ambition que de les divertir avec plaisance. Et cela avant que n'intervienne le procédé moderne du cinéma parlant avec Don Juan ou le Chanteur de jazz.
Sous contexte historique, Martin Scorcese aborde également le préjudice de la guerre quand Georges Mélies fut contraint d'abdiquer à son métier de cinéaste par la cause d'un conflit militaire à échelle mondiale. Sous cet aspect politique, il montre à quel point l'homme dépité peut renoncer à ses désirs, ses ambitions inhérentes quand la violence et la mort ont annihilé toute notion d'optimisme. Mais Hugo Cabret est autant un conte merveilleux transcendant l'incroyable destinée d'un orphelin tourmenté par la mort d'un père chérissant. Sa quête initiative va lui permettre de retrouver la foi par l'entremise d'un pantin prodigieux compromis à la rencontre insensée d'un personnage de légende !
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Cinéma Paradiso
Magnifiquement interprété et mis en scène avec une virtuosité ébouriffante, Hugo Cabret est un chef-d'oeuvre de fantaisie où l'émotion gracile nous ranime la flamme des premiers émois du cinématographe. Là où nos doyens spectateurs s'extasiaient devant des trésors d'ingéniosité conçus par des travailleurs manuels amoureux de leur firme artisanale. Une oeuvre candide au parfum rétro délectable, une éloge au cinéma originel et surtout au rêve qui en découle par l'imaginaire prolifique de magiciens nobles. 
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Un grand merci à Lyricis.fr
Dédicace à Isabelle Rocton
18.04.12
Bruno Matéï


mardi 17 avril 2012

EVA

Photo empruntée sur Google, appartenant au site be.com   
de Kike Maillo. Espagne. 2011. 1h34. Avec Daniel Brühl, Marta Etura, Alberto Ammann, Claudia, Vega, Lluis Homar, Anne Canovas, Sara Rosa Losilla, Jordi Diaz.

Sortie salles France: 21 Mars 2012

FILMOGRAPHIE: Kike Maillo est un réalisateur, scénariste, acteur, compositeur espagnol, né le 3 Juin 1975 à Barcelone.
2011: Eva

Un joli film, étrange et touchant mais perfectible car beaucoup moins persuasif et prégnant que le magnifique A.I de Steven Spielberg, basé sur le même thème.
A découvrir...

Bruno Matéï
17.04.12





lundi 16 avril 2012

SHAME (honte)

Photo empruntée sur Google, appartenant au site culturopoing.com   
de Steve Mc Queen. 2011. Angleterre/Australie. 1h39. Avec Carey Mulligan, Michael Fassbender, James Badge Dale, Hannah Ware, Amy Hargreaves, Nicole Beharie, Elizabeth Masucci, Lucy Walters, Briana Marin.

Sortie salles France: 7 Décembre 2011. U.S: 2 Décembre 2011
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FILMOGRAPHIE: Steve Rodney McQueen est un artiste et réalisateur anglais, né en 1969 à Londres.
2008: Hunger
2011: Shame

Récompense: Coupe Volpi pour la meilleure interprétation masculine de Michael Fassbender
Prix d'interprétation à Venise pour Michael Fassbender
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Trois ans après l'éprouvant Hunger, drame politique qui retraçait la grève de la faim entamée par un illustre séparatiste de l'IRA, l'artiste peintre Steve Mc Queen rappelle son acteur majeur Michael Fassbender pour nous livrer avec Shame le portrait intime d'un pervers victime de pathologie sexuelle.
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Un homme d'affaires est incapable d'entamer une relation stable avec une femme, faute de son accoutumance pour le sexe lubrique. Partagé entre le désespoir et l'impuissance de ne pouvoir refréner ses pulsions, sa soeur tente malgré tout de lui offrir son affection en débarquant à l'improviste dans son appartement pour s'y installer. 
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De manière dépouillée et introspective, le réalisateur Steve Mc Queen se penche sur une maladie rarement traitée au cinéma, l'addiction sexuelle. Sans fioritures ni complaisance, cette chronique désenchantée d'un trentenaire névrosé nous illustre sa dérive quotidienne émaillée de rencontres impromptues dans un new-york crépusculaire. En dehors de ses virées urbaines, il trouve également son réconfort sur un écran d'ordinateur portable auprès de sites web à caractère pornographique puis se masturbe machinalement dans les toilettes du bureau. Avec l'arrivée fortuite de sa soeur versatile et immature, Brandon se sent épié et étouffé par sa présence envahissante. Un jour, alors qu'une collègue de travail lui fait gentiment la cour, il tente d'entamer une vraie relation basée sur les sentiments. Et cela, en dépit de son éthique de ne pouvoir tolérer une relation conjugale inscrite dans la longévité de la fidélité. Au moment propice de l'étreinte sexuelle, il se rend compte qu'il est incapable de faire l'amour à une femme motivée par le désir de la tendresse. Davantage plongé dans la honte, le désarroi et la culpabilité de ne pouvoir transcender sa frénésie sexuelle, Brandon erre dans les quartiers propices à fréquenter des marginales adeptes de luxure ou des homosexuels livrés à l'échangisme.
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Mis en scène avec souci de vérité humaine en interne d'une ambiance feutrée au climat cafardeux, Shame est un drame psychologique plongé dans le regard austère de son protagoniste, tributaire d'une déviance sexuelle intarissable. Profondément esseulé malgré l'omniprésence de sa soeur désoeuvrée, Brandon se raccroche in extremis à l'amour de cette dernière pour peut-être retrouver un regain d'affection au monde qui le désuni. Toute l'intrigue du film est focalisé sur le psyché sévèrement brimé de ce trentenaire d'apparence docile, prisonnier car esclave de sa sexualité putassière. C'est tout le poids du déshonneur et du scrupule qui lui est alloué à travers son parcours récursif ne laissant entrevoir aucune lueur d'espoir. ATTENTION SPOILER !!! Et cela, même après l'acte suicidaire intenté par sa jeune soeur démoralisée par leur discorde FIN DU SPOILER.

Michael Fassbinder se délivre corps et âme à endosser le rôle fébrile d'un pervers gangrené par sa morale car compromise à la luxure la plus débauchée. Une prestation souvent poignante, voire bouleversante dans ses rapports conflictuels engagés avec une soeur toute aussi démotivée par la catharsis d'une relation conjugale équitable. C'est cette chétive relation familiale terriblement contraignante pour le malade incriminé, car incapable de pouvoir avouer sa déchéance sexuelle, qui donne lieu à des séquences dramatiques d'une grave acuité émotionnelle.
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L'Amour violé
Réflexion sur la torpeur de l'addiction et notre rapport équivoque à l'emprise du sexe, Shame est un bouleversant témoignage sur la déchéance d'un solitaire séquestré dans son univers aseptisé. 
Accentué par la partition élégiaque de Harry Escott (aux lourds accents de Hans Zimmer !) et sublimé par l'interprétation de Michael Fassbender, ce drame blafard nous place régulièrement sur un sentiment amer de nonchalance. D'autant plus que son épilogue concis nous quitte brutalement face à l'éventuelle repentance du toxicomane déshumanisé. 

Un grand merci à Culturopoing.com
16.04.12
Bruno Matéï

vendredi 13 avril 2012

Creep


de Christopher Smith. 2004. Angleterre/Allemagne. 1h25. Avec Franka Potente, Vas Blackwood, Ken Campbell, Jeremy Sheffield, Paul Rattray, Kelly Scott, Sean Harris, Kathryn Gilfeather, Joe Anderson, Sean De Vrind.

Sortie salles France: 4 Mai 2005

FILMOGRAPHIE: Christopher Smith est un réalisateur et scénariste britannique, né le 16 Août 1970 à Bristol. 2004: Creep. 2006: Severance. 2009: Triangle. 2010: Black Death
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Pour le premier film d'un réalisateur anglais aujourd'hui reconnu, Creep possédait déjà suffisamment d'atouts pour convaincre l'amateur d'horreur avec ce survival plutôt cradingue illustrant les exactions d'un monstre réduit à l'état primitif. Dans la même veine que le Métro de la Mort de Gary Sherman, Creep reflète en outre une résonance sociale pour la caricature caustique d'une société individualiste dépréciant les laissés pour compte. Dans les sous-sols d'un métro de Londres, une jeune femme assoupie se retrouve seule après la fermeture des guichets. Alors qu'un train en circulation s'arrête sur une voie adjacente, l'un de ses collègues de travail y descend et tente de la violer. Mais une présence hostile tapie dans l'ombre s'en prend sauvagement à lui.
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Petite série B d'exploitation réalisée sans prétention et avec un sens habile de l'angoisse diffuse, Creep tire sa force par la verdeur d'une ambiance malsaine contrastant avec une photo criarde et le profil psychologique du tueur crapuleux, monstre de foire déshumanisé. D'un script éculé jalonné de situations rebattues, prétexte à scènes chocs cinglantes et suspense lattent, ce survival sardonique (le violeur débutant son acte sexuel alors que le tueur l'enverra ad patres sans restriction !) exploite pour autant à bon escient l'intérieur claustrophobique de ses décors opaques. Véritable dédale de vastes couloirs interminables, de bouches d'égout et conduits d'aération, le métro londonien s'avère ici un véritable piège à claustration pour nos survivants contraints de se planquer dans les endroits les plus étroits ou insalubres. 
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Emaillé de séquences terrifiantes (la 1ère apparition du tueur est un authentique moment d'effroi fortuit !) et agrémenté de séquences gores aussi acérées qu'explicites (le meurtre hors champ de la sdf se révèle pourtant insupportable par sa crudité viscérale !), Creep transcende son scénario orthodoxe par sa manière habile à captiver le spectateur lors d'une mise en scène vigoureuse. Embrigadés dans les réseaux d'égout ou expérimentés sur le lit d'un labo médical rempli d'outils rubigineux, nos protagonistes sont contraints d'endurer une nuit d'effroi sous la tyrannie d'un tueur adepte de la torture sans anesthésie ! Si ce jeu du chat et de la souris se révèle haletant et assez intense, c'est dans sa faculté à retranscrire un univers sordide régi par un tueur préalablement asservi par un paternel sans vergogne, adepte de l'expérimentation chirurgicale. Un monstre impassible au regard stérile, contraint de se nourrir de chair humaine pour subvenir à ses besoins nutritifs. Ainsi, en jouant la carte du réalisme, Christopher Smith s'efforce à nous authentifier cet être déshumanisé, truffé de tics convulsifs, couinant un cri laconique pour imposer sa hiérarchie autonome, déambulant d'une démarche dégingandée vers ses victimes déboussolées. Son corps meurtri lardé de contusions et cicatrices ainsi que son regard aigri dissimulant la mélancolie évoquant aussi le sentiment que ce monstre humilié fut autrefois esclave d'un savant fou.
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Réalisé avec savoir-faire, parfois terrifiant et impressionnant parmi ses effets-chocs révulsifs, Creep s'extrait du lot traditionnel du genre de par son ambiance licencieuse et l'exploitation judicieuse de son décor ferroviaire. C'est également dans la caractérisation du tueur équivoque sans doute martyrisé par un passé tendancieux que Creep culmine son pouvoir morbide par le biais d'une misère humaine. 

*Eric Binford
Un grand merci à dl4all.com
22.11.21. 3èx
13.04.12



jeudi 12 avril 2012

ALIEN, LE HUITIEME PASSAGER

                                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site zoom-cinema.fr

de Ridley Scott. 1979. U.S.A/Angleterre. 1h56. Avec Sigourney Weaver, Tom Skerritt, Veronica Cartwright, Harry Dean Stanton, John Hurt, Ian Holm, Yaphet Kotto, Bolaji Badejo, Helen Horton.

Sortie salles France: 12 Septembre 1979. U.S: 31 Octobre 2003
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FILMOGRAPHIE (Info Wikipedia)Ridley Scott est un réalisateur et producteur britannique né le 30 Novembre 1937 à South Shields.
1977: Duellistes. 1979: Alien. 1982: Blade Runner. 1985: Legend. 1987: Traquée. 1989: Black Rain. 1991: Thelma et Louise. 1992: 1492: Christophe Colomb. 1995: Lame de fond. 1997: A Armes Egales. 2000: Gladiator. 2001: Hannibal. 2002: La Chute du faucon noir. 2003: Les Associés. 2005: Kingdom of heaven. 2006: Une Grande Année. 2007: American Gangster. 2008: Mensonges d'Etat. 2010: Robin des Bois. 2012: Prometheus.
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1979 est une année charnière dans le paysage de la science-fiction lorsqu'un réalisateur novateur va réinterpréter avec souci de perfectionnisme l'icône du monstre mythologique. Influencé par La Planète des Vampires de Bava, Dark Star de Carpenter et inspiré du Ixtl (la créature du roman la Faune de l'espace de A.E Van Vogt),  Alien est l'étendard du film d'anticipation affilié à l'épouvante organique. Succès critique et public lors de sa sortie en salles, ce chef-d'oeuvre est la matrice d'une illustre saga dont les ambitions formelles et narratives restent les qualités les plus inhérentes. A bord du Nostromo, une équipe de 7 astronautes est sur le point de regagner la Terre mais leur ordinateur de bord reçoit un signal inquiétant les incitant à se poser sur une planète hostile. Dépêchés sur les lieux, l'un des équipiers se fait agresser par une forme organique d'origine inconnue. Cette créature bâillonnée sur le visage de l'officier Kane est ramenée à l'intérieur du vaisseau mère sous l'autorité de l'officier Ash, et contre l'avis du lieutenant Ellen. L. Ripley. L'étranger se libère de sa proie pour s'occulter dans les couloirs du Nostromo. C'est le début d'une implacable traque sanglante entre nos passagers persécutés par cette menace reproductive.  
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Dans l'espace, personne ne vous entend crier, dixit la tagline car Ridley Scott souhaite s'engager dans la voie clairsemée de l'anticipation horrifique par l'entremise d'une créature atypique. Avec un budget de 11 millions de dollars, ce dernier fignole une armada de décors baroques sous l'effigie ambitieuse de Michael Seymour. Souci du détail et aspect documentaire sont les maîtres mots d'un metteur en scène motivé à retranscrire avec force et vérité un univers ombrageux sous l'architecture métallique d'une planète crépusculaire. Son pouvoir de fascination cafardeux est surtout dédié à son environnement anxiogène et à l'aspect hybride d'un métamorphe reproductif. Un monstre particulièrement mesquin et pernicieux n'ayant de cesse de traquer un à un les membres d'un équipage à bout de course, en s'éclipsant sous les conduits du Nostromo. Angoisse palpable et sentiment d'impuissance sont extériorisés par le désarroi de nos protagonistes, démotivés par la facilité à laquelle la menace invisible s'emploie de façon virulente à les pourchasser sans relâche. Avec la dextérité d'une mise en scène entièrement allouée à l'évocation de la suggestion, ce cauchemar insidieux utilise cet alibi pour mieux décupler un sentiment d'inquiétude dans les vastes recoins d'un gigantesque vaisseau, dédale de toutes les peurs.
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Et à contrario des épisodes ultérieurs, Alien se révèle un modèle d'intelligence dans sa capacité adroite à souligner l'inquiétude et l'angoisse par l'entremise du non-dit. Moins la créature est explicitement exhibée et plus la menace se révèle tangible et grandissante du fait de sa présence latente imperceptible. Les incroyables effets-spéciaux et le design "biomécanique" de la créature élaboré par H.R Giger doivent beaucoup au caractère fascinant et singulier de l'entreprise. L'originalité est donc de mise grâce à l'aspect physionomique du mutant hétéroclite (pourtant peu présent à l'écran !) et du décor sporadique d'une galaxie lointaine. Outre la partition évocatrice de Jerry Goldsmith, le bourdonnement récursif d'un son monocorde va venir scander l'appréhension de l'ambiance feutrée en interne de l'embarcation régie par un dragon protéiforme.


Le Passager de l'Angoisse
Jalonné de séquences anthologiques toujours aussi impressionnantes (l'humanoïde destitué de ses fonctions mécaniques ou encore l'alien s'extirpant de l'estomac de John Hurt, séquence encore plus incisif en mode Blu-Ray !), Alien envoûte sans fioriture ni esbroufe. Ce chef-d'oeuvre inégalé atteignant notamment une efficience optimale par la rigueur formelle d'un univers authentiquement crédible et l'interprétation humaine de protagonistes en perdition, quand bien même Sigourney Weaver iconise son statut d'héroïne machiste en survivante pugnace.  
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Un grand merci à Hollywood70.com
Bruno Matéï
12.04.12
Les critiques des opus suivants: 
Aliens, le retour: http://brunomatei.blogspot.fr/…/aliens-le-retour-aliens.html

mercredi 11 avril 2012

ATROCIOUS

Photo empruntée sur Google, appartenant au site Cinemovies.fr
de Fernando Barreda Luna. Espagne/Mexique. 2010. 1h15. Avec Christian Valencia, Clara Moraleda, Chus Pereiro, Sergi Martin, Xavi Doz, Jose Masegosa

Sortie salles France: 17 Août 2011. 11 Avril 2012 (dvd et blu-ray)

FILMOGRAPHIE (Source IMDB)Fernando Barreda Luna est un réalisateur, scénariste, monteur, compositeur, né le 12 Juillet 1983 à Tampico, Tamaulipas, Mexique.
2009: Oscuridad
2010: Atrocius

Le found footage le plus nul de l'histoire du cinéma est ici !




mardi 10 avril 2012

Mondwest (Westworld)

                                                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site www.cinemovies.fr

de Michael Chrichton. 1973. U.S.A. 1h29. Avec Yul Brynner, Richard Benjamin, James Brolin, Norman Bartold, Alan Oppenheimer, Victoria Shaw, Dick Van Patten, Linda Gaye Scott, Steve Franken.

Sortie salles France: 27 Février 1974. U.S: 21 Novembre 1973

FILMOGRAPHIE (source Wikipedia): Michael Chrichton est un écrivain, scénariste, producteur et réalisateur américain, né le 23 Octobre 1942, décédé le 4 Novembre 2008 à Los Angeles.
1972: Pursuit (télé-film inédit en France). 1973: Mondwest. 1978: Morts Suspectes. 1979: La Grande Attaque du Train d'or. 1981: Looker. 1984: Runaway, l'évadé du futur. 1989: Preuve à l'appui (Physical Evidence).
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Premier long-métrage du célèbre écrivain Michael Crichton, Mondwest est le précurseur de bon nombre de blockbusters ricains dont Génération ProteusTerminator, Hardware, Robocop et Blade Runner en seront les dignes représentants. Récit d'anticipation dénonçant les dérives du progrès technologique, ce western hybride décuple son caractère inquiétant en la présence hiératique de l'illustre Yul Brynner. Le pitchEn villégiature, deux notables découvrent l'incroyable attraction de Delos, un univers fantasmatique scindé en trois époques. Le monde médiéval, le Far-West et l'empire Romain sont reconstitués sous l'effigie d'une scénographie criante de vérité avec l'appui d'experts scientifiques pour façonner des humanoïdes plus vrais que nature. Alors que tout semblait réuni pour combler le dépaysement de nos touristes rupins, les robots figurants adoptent subitement un comportement vindicatif échappant au contrôle de leurs créateurs !
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Qui n'a pas fantasmé séjourner dans une époque vétuste de notre patrimoine historique afin d'explorer la quotidienneté d'un univers aussi exotique qu'obsolète ! Mondwest constitue l'utopie (cinégénique) de nos désirs ludiques les plus saugrenus. Ainsi, pour divertir l'homme avide de sensations nouvelles et d'expériences exaltantes, Michael Chrichton conçoit un parc d'attraction révolutionnaire lorsque des vacanciers fortunés vont pouvoir côtoyer et cohabiter parmi la présence singulière de robots d'apparence humaine. Dans des décors criants de vérité pour parfaire son univers antique et travestir nombre de péripéties homériques afin de contenter le touriste avide d'action et rebondissements (bagarres de saloon, évasion de prison, duels au pistolet et luxure avec tapineuses), Mondwest se savoure telle une friandise acidulée au fil d'un cheminement cauchemardesque. Par conséquent, nos deux protagonistes machistes ont pu concrétiser leur rêve de gosse en endossant les rôles de cowboys insolents sombrant dans la marginalité criminelle depuis la provocation d'un antagoniste toujours plus arrogant. C'est dans la peau de cet androïde opiniâtre que Yul Brynner crève l'écran dans sa posture aussi monolithique que frigide, car déterminé à persécuter ses adversaires et annihiler toute présence humaine planquée dans les recoins de Delos.
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Au préalable, le réalisateur mis en avant le caractère ludique d'une telle situation lorsque nos touristes peuvent à loisir concrétiser leurs fantasmes les plus récréatifs. Parmi la provocation hostile d'humanoïdes conçus pour émoustiller nos capricieux héros, Crichton dépeint la peur instinctive de l'homme lorsqu'il est opposé à une situation de danger létal. Ces robots plus vrais que nature engendrant la confusion chez nos protagonistes désorientés par ce semblant de vie au sein d'une topographie historique bluffante de vérité ! Sous l'impulsion de leur orgueil, nos deux héros convaincus de leur prépondérance vont finalement se laisser influencer par leurs instincts les plus primaires en se fondant dans la peau de criminels mégalos d'autant plus avides de liberté. C'est à ce moment propice que les robots préalablement asservis par notre autorité décident de perpétrer leurs exactions depuis la défaillance inexpliquée de leur technologie. Alors que tout semblait édénique afin de combler les attentes extravagantes de nos estivants, nos androïdes erratiques se lancent alors dans une impitoyable chasse à l'homme. Et ce, jusqu'à ce qu'un Terminator azimuté redouble de subterfuge et d'autonomie afin d'éradiquer l'ultime survivant !

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Un monde où rien ne peut aller de tarvers
A la fois terriblement dépaysant et jouissif, mais également malsain, Mondwest se décline en bande-dessinée vitriolée de par ses péripéties incongrues si bien que le spectateur complice peut laisser libre court à son imaginaire baroudeur. Qui plus est, par l'entremise du cinéma d'anticipation, ce western baroque présage en sous-texte les dangers de nos technologies innovantes sous influence d'une société de consommation privilégiant nos élites. Transcendé de la prestance magnétique de Yul Brynner, Mondwest provoque donc un enthousiasme caustique quant au portrait pessimiste d'un futur discrédité par la révolution d'une technologique faillible. Autrement dit, la perfection n'est pas pour demain...
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Un grand merci à  www.cinemovies.fr 
10.04.12
Bruno Matéï

                                               

lundi 9 avril 2012

LIVIDE

Photo empruntée sur Google, appartenant au site critique-film.fr   
d'Alexandre Bustillo et Julien Maury. 2011. France. 1h28. Avec Loïc Berthezene, Serge Cabon, Chloé Coulloud, Béatrice Dalle, Catherine Jacob, Jérémy Kapone, Chloé Marcq, Félix Moati, Marie-Claude Pietragalla.

Sortie salles France: 7 Décembre 2011

FILMOGRAPHIE (Info Wikipedia): Alexandre Bustillo est un réalisateur et scénariste Français, né le 10 Août 1975 à Saint-cloud.
Julien Maury est un réalisateur et scénariste français.
2007: A l'Intérieur
2011: Livide
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Avertissement ! Cet hommage concerne l'avis subjectif d'un puriste amateur, amoureux de cinéma de genre, en toute indépendance. Il ne s'agit pas d'un plagiat. Toute analogie avec une critique d'un site spécifique ne serait que pure coïncidence.



Ca ne va pas faire plaisir à mon ami Bruno mais avec toute l'indulgence du monde, j'ai trouvé Livide pesant et ennuyeux. Fautes à une interprétation peu crédible et une structure narrative redondante (45 minutes pour illustrer de façon ombrageuse un cambriolage rébarbatif). Hormis une esthétique soignée découlant de certaines séquences d'une beauté macabre formelle et de la bonne intention des réalisateurs, Livide se morfond dans un cheminement ambitieux mais vain en tentant d'affilier le conte onirique et l'horreur grand-guignolesque (le délire final agrémenté d'Fx irréprochables tourne à vide par la cause d'un script maigrelet et de personnages jamais investis). A contrario, la séquence ultime se part d'un éclat gracile dans sa poésie féerique et la musique accordait aussi une tonalité appropriée ! 



Un grand merci à critique-film.fr
Bruno Matéï
09.04.12