jeudi 20 juin 2013

VORACE (Ravenous)

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site mymediawelt.de

de Antonia Bird. 1999. U.S.A/Angleterre. 1h41. Avec Guy Pearce, Robert Carlyle, Jeffrey Jones, David Arquette, Jeremy Davies, John Spencer, Stephen Spinella.

Sortie salles France: 7 Juillet 1999. U.S: 19 Mars 1999

FILMOGRAPHIE: Antonia Bird est une réalisatrice et productrice anglaise, né en 1959 à Londres.
1994: Prêtre. 1995: De l'amour à la folie. 1997: Face. 1999: Vorace. 2006: The Meat Trade


Echec commercial à sa sortie d'autant plus mésestimé par une partie de la critique, Vorace est un ovni incongru à la douce folie furieuse. Sous couvert de western au vitriol, le film d'Antonia Bird ose braver ce genre académique dans un contexte purement horrifique ! Cette audace de juxtaposer deux genres antinomiques et d'autant plus couillue qu'elle aborde un thème peu traité à l'écran: le cannibalisme ! A partir d'une légende indienne particulièrement reconnue en Amérique du Nord, la réalisatrice s'inspire ici du Wendigo pour justifier la capacité surnaturelle que nos protagonistes entreprennent afin de guérir rapidement de leurs graves blessures et combattre frontalement leurs adversaires. Durant la guerre américano-mexicaine de 1867, le capitaine John Boyd se retrouve muté dans un fort isolé après avoir été décoré pour sa bravoure au champ de bataille. Sur place, il est recueilli par le colonel Hart et quelques comparses. Un jour arrive un étranger, Colqhoun, unique survivant de ses compagnons de voyage qui s'étaient réfugiés dans une grotte, faute d'un climat hivernal rigoureux. Il prétend que tous les membres du groupe ont été contraints de pratiquer des actes de cannibalisme pour subvenir à leur survie. Au fil des mois, leur leader autoritaire aurait dévoré tous ses compagnons jusqu'à ce que Colqhoun réussisse à s'échapper.


Pourvu d'un scénario original fort bien construit et toujours imprévisible, Vorace est une farce macabre horriblement sarcastique dans son esprit cynique, parabole sur l'accoutumance, le vampirisme et la mégalomanie de l'homme régie par sa société individualiste. Tour à tour oppressant, terrifiant et haletant, Antonia Bird nous entraîne ici dans la descente aux enfers d'un capitaine déchu de remords mais délibéré à récupérer sa dignité. Ereinté par une guerre sanglante et belliqueuse, ce survivant avait préalablement réussi à feindre sa mort pour déjouer l'ennemi. Aujourd'hui, il va à nouveau devoir transcender ses peurs pour affronter un nouvel antagoniste surgi de nulle part et d'autant plus coriace: l'anthropophage ! Dans un climat anxiogène inquiétant et palpable, Vorace nous confronte à une peur viscérale, celle d'être mangée par l'homme féru de cannibalisme ! Puisqu'à l'instar d'une drogue puissante irrésistiblement addictive, celui qui ose dévorer son voisin est condamné à ne plus pouvoir se passer de chair humaine. Tel un épicurien culinaire, il est ici destiné à perpétrer cette pratique agressive dénuée de moralité dans une nouvelle philosophie égotiste. Stoïque, athlétique et pourvu d'une énergie toujours plus cuisante, le cannibale épris de démence est ici totalement tributaire de sa dépendance à daigner assassiner les pèlerins, ingurgiter leur sang et ainsi accéder à l'omnipotence ! Cet atmosphère hostile qui règne sur tout le récit, Antonia Bird l'a peaufine grâce à une mise en scène acérée et son interprétation de premier choix. Car il faut bien souligner que l'acteur Robert Carlyle excelle à incarner un personnage aussi cynique que sournois car dénué de vergogne. Littéralement habité par le Mal, son jeu délétère de cannibale insatiable laisse planer une ambiance aussi malsaine qu'erratique pour ses exactions sanguinaires. En capitaine indécis mais gagné par la hargne de vaincre ses démons, Guy Pearce lui donne la réplique en s'initiant à la constance et la pugnacité. Durant leur cheminement, ils forment à eux deux une rivalité particulièrement dense et impitoyable avant un ultime baroud d'honneur d'une rare sauvagerie !


Formidablement soutenu par un score mélodique en contrepoint et agrémenté de paysages naturels grandioses, Vorace peut enfin accéder au rang de film culte tant son intensité et sa densité psychologique nous immergent de plein fouet au sein d'un western gore terriblement sardonique !

Dédicace à
Christophe Cosyns
20.06.13. 3èx
Bruno Matéï

INFO WIKIPEDIA: Définition de Wendigo:
Le wendigo (pluriel : wendigowak / wendigos) est une créature surnaturelle, maléfique et cannibale, issue de la mythologie des Amérindiens algonquiens du Canada, qui s'est étendue à tout lefolklore d'Amérique du Nord. Cette légende est partagée par plusieurs tribus amérindiennes et peut désigner la transformation physique d'un humain après la consommation de viande humaine comme une possession spirituelle. Le wendigo a aussi renforcé le tabou autour de la pratique du cannibalisme chez ces peuples. Les wendigowak (wendigos) vivent dans les profondeurs de la forêt et apparaissent dans des contes où le surnaturel côtoie des choses inhumaines et atroces. Parmi les histoires qui circulent, ils sont solidement ancrés dans les légendes amérindiennes où ils tiennent une place importante. De nombreux lieux et lacs portent ce nom, tel le parc national du wendigo, et de nombreuses œuvres modernes s'en inspirent dans la littérature comme au cinéma, bien que ces wendigowak puissent avoir des caractéristiques différentes de ceux des légendes originelles.


mercredi 19 juin 2013

SUPERMAN 2. La version de Richard Donner.

                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site kahramanlarsinemada.com

de Richard Donner. 1980. U.S.A. 1h56. Avec Christopher Reeve, Margot Kidder, Gene Hackman, Jackie Cooper, Marc McClure, Ned Beatty, Terence Stamp, Sarah Douglas.

Sortie salles France: 10 Décembre 1980. U.S: 19 Juin 1981

FILMOGRAPHIE: Richard Donner (Richard Donald Schwartzberg) est un réalisateur et producteur américain, né le 24 Avril 1930 à New-York. 1961: X-15. 1968: Sel, poivre et dynamite. 1970: l'Ange et le Démon. 1976: La Malédiction. 1978: Superman. 1980: Superman 2 (non crédité - Richard Lester). 1980: Rendez vous chez Max's. 1982: Le Jouet. 1985: Ladyhawke, la femme de la nuit. 1985: Les Goonies. 1987: l'Arme Fatale. 1988: Fantômes en Fête. 1989: l'Arme Fatale 2. 1991: Radio Flyer. 1992: l'Arme Fatale 3. 1994: Maverick. 1995: Assassins. 1996: Complots. 1998: l'Arme Fatale 4. 2002: Prisonnier du temps. 2006: 16 Blocs. 2006: Superman 2 (dvd / blu-ray).


Enfin exhumée de l'anonymat depuis 2006, la fameuse version de Richard Donner tant escomptée par les fans du monde entier a pu voir le jour même si 30% de scènes manquantes resteront à jamais sous scellés ! Ainsi, cette suite trépidante haute en couleurs privilégie cette fois l'action homérique si bien que Superman doit non seulement faire face à l'intarissable génie du crime, Lex Luthor, mais surtout  combattre un trio de supers méchants ayant ses mêmes capacités de pouvoir surnaturel ! Cette confrontation titanesque culminant son apothéose au centre d'une mégalopole urbaine auquel notre justicier devra multiplier les rixes démentielles face à l'arrogance d'adversaires impitoyables ! Les nombreux FX, parfois désuets, réussissent néanmoins à impressionner de par leur vigueur incisive et les moyens artisanaux déployés. Mais avant ce dernier acte particulièrement jouissif, Richard Donner aura pris soin d'étoffer le rapport familial de Superman avec son père si bien qu'il décide de rendre sa panoplie et ainsi perdre ses pouvoirs pour l'amour de Lois Lane afin de vivre tel un citoyen terrestre. Avec une touche de cocasserie et de romance, le réalisateur accorde notamment l'avantage de la suspicion envers Lois Lane, davantage persuadée que Clark Kent est bel et bien le justicier volant. Pour se faire, elle décide en désespoir de cause de mettre sa vie en péril en provoquant une série d'incidents majeurs afin qu'il puisse la sauver et divulguer sa véritable identité ! 


En rapport à la version de Richard Lester, le montage de Donner diffère largement dans une sobriété moins axée sur la dérision, de manière à gagner en profondeur et cohérence pour une structure narrative en filiation avec le premier volet. A titre d'exemple, la cause dont le général Zod et ses comparses ont réussi à s'extraire de leur prison de verre diffère ici complètement et entretient une cohésion avec la fin originelle de son modèle (le largage d'un des missiles que Superman parvint à projeter dans l'espace va malencontreusement libérer ce trio d'assassins !). Ou encore la manière plus substantielle dont Superman va pouvoir se réapproprier ses pouvoirs face au discours moral d'un père déçu mais clément. Enfin, l'épilogue émouvant s'avère en l'occurrence moins démonstratif, plus crédible à travers la liaison romantique impartie au couple d'amants. Car pour préserver sa fameuse identité, il n'est plus question pour Superman d'invoquer à Lois Lane un simple baiser magique mais de reprendre une course rotative autour de la terre (l'alibi temporel préalablement entrepris à la fin du premier volet !). 


Si aujourd'hui Superman 2 parait moins attractif à travers sa surenchère spectaculaire, faute de trucages aujourd'hui obsolètes, (en particulier sa dernière demi-heure fertile en destruction massive), il reste un spectacle plein de charme de par son esprit bienveillant où humour, action et émotion (notamment les adieux poignants de Lois et Superman) s'harmonisent avec simplicité.  
19.06.13. 5èx
Bruno Matéï

mardi 18 juin 2013

SUPERMAN, LE FILM

                                         Photo empruntée sur Google, appartenant au site forum.nanarland.com

de Richard Donner. 1978. U.S.A/Angleterre. 2h31. Avec Christopher Reeve, Marlon Brandon, Gene Hackman, Ned Beatty, Jackie Cooper, Glenn Ford, Trevor Howard, Margot Kidder.

Sortie salles France: 26 Janvier 1979. U.S: 15 Décembre 1978

FILMOGRAPHIE: Richard Donner (Richard Donald Schwartzberg) est un réalisateur et producteur américain, né le 24 Avril 1930 à New-York. 1961: X-15. 1968: Sel, poivre et dynamite. 1970: l'Ange et le Démon. 1976: La Malédiction. 1978: Superman. 1980: Superman 2 (non crédité - Richard Lester). 1980: Rendez vous chez Max's. 1982: Le Jouet. 1985: Ladyhawke, la femme de la nuit. 1985: Les Goonies. 1987: l'Arme Fatale. 1988: Fantômes en Fête. 1989: l'Arme Fatale 2. 1991: Radio Flyer. 1992: l'Arme Fatale 3. 1994: Maverick. 1995: Assassins. 1996: Complots. 1998: l'Arme Fatale 4. 2002: Prisonnier du temps. 2006: 16 Blocs. 2006: Superman 2 (dvd / blu-ray).


Découvrir à l'âge de 8 ans les premiers exploits de Superman à travers l'écran géant tient du prodige pour les yeux d'un enfant, ébloui de pouvoir enfin s'exaucer un rêve qui n'existait que dans les pages de BD ou dans ses songes les plus fous. Observer avec émerveillement les pouvoirs d'un homme surhumain vêtu d'une combinaison bleue et d'une cape rouge, capable de voler dans les airs à une vitesse supersonique ! Ce moment de grâce irréelle se révèle devant l'innocence d'un bambin une expérience atypique à jamais gravée dans son coeur et sa mémoire ! C'est en 1978 que Superman sort sur les écrans et pulvérise les records du box-office face à un public médusé ! Pourvu d'un budget de 55 000 000 de dollars, Richard Donner s'est acquis les gros moyens pour retranscrire avec ambition les aventures de l'homme volant, préalablement dessinées à travers la BD de Jerry Siegel et Joe Shuster. C'est notamment grâce à cette superproduction puissamment orchestrée par John Williams que les films de super-héros vont pouvoir se concrétiser afin d'exploiter le filon et tenter de réitérer le même exploit cinégénique. Se replonger 35 ans plus tard dans cette odyssée féerique inscrite dans la noblesse prouve à quel point l'oeuvre de Richard Donner est touchée par la grâce. Car Superman  suscite avec autant de poésie que de souffle épique un pouvoir d'enchantement immaculé. Cette tendresse immodérée que le réalisateur accorde à son personnage héroïque, partagé entre le devoir d'équité et la raison de ses sentiments, transcende des séquences d'une acuité émotionnelle rare ! A l'instar de cette envolée lyrique accomplie au dessus d'un ciel étoilé entre Superman et Lois Lane !


Cette séquence exaltante à la naïveté fantaisiste, à deux doigts de chavirer dans le ridicule, s'achemine pourtant en moment magistral d'émotion pure de par la magie de ces trucages, son sens d'émerveillement et la tendre complicité des amants. Quand aux scènes d'action spectaculaires qui émaillent et servent le récit, inspirées de la mouvance "catastrophe", elles s'avèrent encore impressionnantes (à deux, trois plans de carton pâte près) et réussissent aussi malgré le poids des années à crédibiliser les exploits aériens de notre super-héros parti combattre le génie du crime, Lex Luthor ! (Gene Hackman composant un numéro jubilatoire de méchant sardonique et mégalo !). Si Superman s'avère en l'occurrence toujours aussi prodigieusement exaltant, il le doit autant à la révélation saillante du mastard Christopher Reeve ! Cet acteur novice dont il s'agit ici de son second rôle à l'écran retransmet avec humilité le portrait d'un super-héros entièrement érigé sur les valeurs de vérité, de justice et d'idéal américain. Cette notion de héros idéaliste, le comédien la transcende avec une conviction naturelle trouble épaulée d'une touche d'humour particulièrement attendrie ! Il EST superman et aucun acteur au monde ne parviendra à accomplir cette même performance auprès du genre ludique. Quand à la prestance de sa compagne enjouée, Margot Kidder véhicule un charme de séduction badin de par son jeu spontané et sa douce naïveté en journaliste insolente. A eux deux, ils forment un duo émouvant proprement proverbial où la dimension humaine prime avant les élans de bravoure homériques.


Chef-d'oeuvre du film de super-héros, Superman constitue un miracle cinématographique ayant marqué de son empreinte lyrique la génération 80. En l'occurrence, cette même génération ayant su préserver son âme d'enfant continuera de rêvasser (jusqu'aux larmes de mélancolie !) des exploits aériens du plus grand super-héros de sa précieuse enfance ! C'est en tous cas le point de vue subjectif d'un cinéphile émotif qui vous le proclame si bien que son émotion vibrante perdure au-delà des décennies et des progrès numériques. 
Alors ce soir contemplez bien le ciel ! Un Kryptonien volant veille sur notre terre primitive, si cruelle et fragile ! 

Cette critique est dédiée à la mémoire de Christopher Reeve, sans qui nous n'aurions jamais cru qu'un homme était capable de voler...

La critique de Superman 2http://brunomatei.blogspot.fr/2013/06/superman-2-la-version-de-richard-donner.html

Dédicace à Olivier Dussart
18.06.13. 4èx
Bruno Matéï

vendredi 14 juin 2013

THE KISS (The Host)

                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site todoelterrordelmundo.blogspot.com

de Pen Desham. 1988. U.S.A/Canada. 1h40. Avec Joanna Pacula, Meredith Salenger, Mimi Kuzyk, Nicholas Kilbertus, Sabrina Boudot.

FILMOGRAPHIE: Pen Desham est un réalisateur, scénariste et producteur, né en 1947 en Angleterre.
1998: Houdini (télé-film). 1996: Moll Flanders. 1988: The Kiss. 1985: The Zoo Gang.


L'arrivée fortuite d'une tante au sein d'une famille endeuillée va provoquer une succession d'étranges incidents meurtriers afin d'intenter à la jeunesse d'Amy par le biais d'un baiser !


B movie symptomatique des années 80 dans son esprit ludique dénué de prétention, The Kiss est une petite production horrifique érigée sur le principe du vaudou parmi la présence symbolique d'un chat maléfique. Si sa réalisation maladroite et le jeu superficiel des comédiens accusent d'autant plus le poids des années, cette oeuvre mineure dégage tout de même un charme non négligeable dans sa naïveté ainsi que l'attitude attachante des protagonistes. Que ce soit l'adolescente candide incarnée par la jolie Meredith Salenger, le paternel versatile passablement interprété par Nicholas Kilbertus ou la mégère perfide campée par une Joanna Pacula ensorcelante. Si cette ancienne mannequin d'origine polonaise s'avère plutôt fade pour interpréter son rôle de mécréante, le charisme sensuel qu'elle y insuffle, renforcé par un regard félin, réussit néanmoins à imposer une posture hostile.
Outre la futilité d'une intrigue rebattue mais assez efficacement menée, The Kiss déploie une petite montée progressive d'un suspense haletant vers sa dernière demi-heure. Si les 2/3 du récit se cantonnent à un jeu de suspicion entre une jeune fille pubère et l'arrivée surprise de sa tante, Pen Desham agrémente ce conflit familial de séquences chocs spectaculaires parfois sanglantes (à l'image de cette mère de famille violemment projetée contre une vitrine par une voiture pour y être ensuite encastrée !). Si les apparitions délirantes du chat erratique prêtent plutôt à sourire, ses exactions furibondes s'avèrent assez bien rendues par l'efficacité d'un montage véloce. Enfin, le soin alloué à sa photographie chargée de nuances chaudes laisse parfois transparaître une photogénie lyrique (à l'image de son préambule solaire !).


Plaisir coupable gentiment attractif ou nanar rigolard selon l'humeur du jour, The Kiss est une production mineure des eighties n'ayant pour but que de distraire son public dans un procédé éculé. Néanmoins, la bonhomie des comédiens, le charme singulier de Joanna Pacula, l'efficacité modeste de sa structure narrative et des scènes chocs (supervisées par Chris Wallas !) réussissent à rendre sympathique ce pur produit d'exploitation.

14.06.13. 3èx
Bruno Matéï

jeudi 13 juin 2013

V/H/S 2

                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site collider.com

de Simon Barrett (Tape 49), Jason Eisener (Slumber party alien abduction), Gareth Evans (Safe Haven), Gregg Hale (A ride in the park), Eduardo Sanchez (A ride in the park), Timo Tjahjanto (Safe Haven), Adam Wingard (Phase 1 Clinical Trials). 2013. U.S.A. 1h35. Avec Kelsy Abbott, Hannah Al Rashid, Fachry Albar, Oka Antara, Devon Brookshire, Samantha Gracie, L.C. Holt, Hannah Hughes.

Sortie salles US: 6 Juin 2013

Ce found foutage de gueule bat tous les records de la nullité !
1H35 de vacuité abyssale !
Les amateurs de gore hardcrad façon Ogrish trouveront tout de même matière à sauter des pieds joints !
Bon courage pour la découverte et bonne sieste pour ceux qui avaient déjà rendu les armes avec son modèle.

Bruno Matéï
13.06.13

mercredi 12 juin 2013

THE CALL

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site cinema.jeuxactu.com

de Brad Anderson. 2013. U.S.A. 1h35. Avec Halle Berry, Abigail Breslin, Morris Chestnut, Michael Imperioli, Ella Rae Peck, Michael Eklund.

Sortie salles France: 29 Mai 2013. U.S: 15 Mars 2013

FILMOGRAPHIE: Brad Anderson est un réalisateur, scénariste et monteur américain, né en 1964 à Madison (Connecticut).
1995: Frankenstein Planet Monster. 1996: The Darien Gap. 1999: Et plus si affinités. 2001: Session 9. 2001: Happy Accidents. 2005: The Machinist. 2008: Transsibérien. 2010: L'empire des ombres. 2013: The Call.


Réalisateur inégal à qui l'on doit au moins deux réussites perfectibles, Session 9 et The Machinist, Brad Anderson renoue au principe traditionnel du thriller effréné avec The Call afin de maintenir en haleine son spectateur.  

Par l'entremise du téléphone, une opératrice des urgences va tenter de porter secours à une jeune fille kidnappée par un maniaque. 

Dans la lignée des thrillers horrifiques initiés par Black Christmas, Terreur sur la Ligne,  ou encore Appels au meurtre, The Call étire sur une heure de métrage le concept de la victime démunie, oppressée par un maniaque et n'ayant comme seul recours un téléphone pour tenter d'invoquer de l'aide. Il ne s'agit donc pas ici du traditionnel harcèlement téléphonique conformément établi par un serial-killer mais de l'appel désespéré d'une otage auprès du service administratif des urgences.
Avec une efficacité infaillible et l'empathie éprouvée pour la complicité des interlocutrices (deux séquences s'avèrent même assez poignantes !), Brad Anderson exploite ce filon afin de mettre en place un suspense anxiogène quand une victime décide d'accorder sa confiance auprès d'une opératrice hésitante. Embrigadée dans le coffre d'un véhicule circulant sur autoroute, l'adolescente va tenter par tous les moyens d'invoquer sa présence parmi les automobilistes puis de s'y extraire afin d'échapper à une sentence inévitable.
Avec la tonitruance de sa bande son technoïde, le réalisateur insuffle une tension permanente dans cette situation alerte auquel nombre de rebondissements vont venir motiver l'intrigue avec vélocité. Et cela, en dépit de quelques grossières incohérences, comme le fait que le tueur laissera le soin à la victime de conserver son portable (potentiellement défectueux) durant la quasi totalité de sa séquestration !


Mené sans répit durant ses 2/3 de métrages, The Call renforce son caractère acerbe par une terreur persuasive (son prologue cinglant s'avère aussi intense que radical !) une violence parfois brutale  (deux meurtres nous sont illustrés avec un réalisme assez cru) et le jeu dépouillé des deux comédiennes principales. En priorité Halle Berry incarnant ici avec autant de fragilité humaine que de vaillance le rôle d'une opératrice préalablement contrariée par la culpabilité d'une faute professionnelle. En victime oppressée, contrainte de se terrer dans le coffre d'un véhicule, Abigail Breslin retransmet avec un désarroi fébrile son calvaire incessant ainsi qu'un désespoir de cause de daigner faire front à son tortionnaire.
Malheureusement, si The Call avait réussi jusque là à maintenir son intérêt dans l'agencement d'un suspense oppressant, sa dernière demi-heure retombe dans les ficelles balisées du genre avec nombre de revirements éculés (le trauma lié à l'enfance du tueur, sa confrontation dantesques avec ces deux  dernières victimes) et d'invraisemblances outrées (la facilité à laquelle l'héroïne trouve la planque du criminel). Qui plus est, son prélude militant pour l'apologie de la vengeance (les féministes pourront tout de même trouver matière à fantasmer d'une telle idéologie réac !) sombre vulgairement dans le ridicule. Néanmoins, cette dernière partie privilégiant une angoisse sous-jacente et l'action spectaculaire nous égaye l'esprit et parvient même à quelques occasions d'intensifier le jeu offensif d'affrontements sanglants.


Série B du samedi soir à voir entre amis ou de préférence avec sa nouvelle copine, The Call peut autant se savourer comme un thriller haletant en demi-teinte qu'un plaisir coupable entièrement bâti sur l'efficacité d'une réalisation alerte et de clichés rebattus (à l'instar du sympathique et rigolard Cellular). 

12.06.13
Bruno Matéï


MEME LA PLUIE


Changer le monde commence par changer soi même !

Un très beau film humaniste sur le peuple Bolivien asservi par une multinationale délibérée à confisquer l'eau. En dépit d'une première partie laborieuse et peu captivante, le film prend son envol au bout de 45 minutes pour ne plus lâcher la pression avec l'introspection d'un mouvement de foule hurlant sa révolte contre l'intolérance de leur état despotique. Avec une belle dimension humaine, Iciar Bollain dépeint ici le portrait d'un cinéaste et de son équipe partis tourner un long-métrage à valeur historique au sein d'un pays en crise. L'homme intransigeant pour la hiérarchie de son entreprise va se retrouver davantage contrarié par des dilemmes moraux pour la sauvegarde d'une famille bolivienne et le conflit caractériel du père de famille en situation précaire.
Poignant, intense et jamais larmoyant, cette oeuvre naturaliste ne cesse de nous questionner sur notre éthique confrontée à l'affres du danger et la sauvegarde d'un peuple famélique. Enfin, Même la pluie peaufine également avec sobriété une belle histoire d'amitié entre deux hommes de culture et classe sociale distincte.

12.06.13
Bruno Matéï

lundi 10 juin 2013

Hysterical

                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au sitfilmaffinity.com

de Chris Bearde. 1983. U.S.A. 1h30. Avec Bill Hudson, Mark Hudson, Brett Hudson, Cindy Pickett, Richard Kiel, Bud Cort, Julie Newman.

Sortie salles France: 16 Mars 1983. U.S: Juillet 1983

FILMOGRAPHIE: Chris Beard est un réalisateur et scénariste (essentiellement des séries TV) anglais. 1983: Hysterical



"A la limite, j't'emmerde"
Oublié de tous aujourd'hui chez nous alors qu'à l'époque de sa sortie il rencontra un timide accueil public, Hysterical est une parodie horrifique conçue par les "Hudson Brothers". Durant les années 70, ces trois compères se firent connaitre auprès des téléspectateurs américains en tant qu'humoristes et chanteurs. Ici, il s'attellent donc à tenter l'expérience cinégénique en occupant les postes consécutifs de scénaristes et d'interprètes. Chris Beard, dont il s'agit ici de sa première (et unique !) réalisation, s'est entrepris de revisiter les classiques de l'horreur (mais aussi d'autres genres) sous le mode parodique avec l'entremise clins d'oeil supposés hilarants. Ceux qui, à l'époque de sa sortie, s'étaient quelque peu enjaillés de sa douce fantaisie lors des séquences les plus réussies risquent un peu (beaucoup ?) aujourd'hui de faire grise mine tant Hysterical finit par susciter consternation et brin de lassitude lors de son final poussif. La faute incombant au trio de comédiens générant un humour constamment lourdingue, à une réalisation néophyte (à l'instar de son montage déstructuré) et à une intrigue approximative dénuée de surprise (un couple de revenants sèment le zouc sur une station balnéaire et contaminent un à un les vivants en zombies sans aucun motif !).


Sur ce dernier point, sa structure narrative semble indécise afin de coordonner des situations cohérentes si bien qu'elle ne fait qu'empiler maladroitement une succession de gags débridées sans véritable fil conducteur. On pastiche donc dans une chronologie sporadique des idées empruntées aux classiques genre parmi lesquels les Aventuriers de l'arche perdue, les Dents de la mer, Duel, l'Exorciste, Shining, les Chariots de Feu, ou encore la Nuit des Morts-vivants. Alors que les comédiens mal dirigés gesticulent comme des attardés azimutés pour provoquer les fou-rires escomptés. Seule, l'apparition récurrente du sexagénaire à bicyclette (répétant incessamment : "ça couve !") suscite une certaine drôlerie, quand bien même avec une certaine indulgence sa première partie demeure gentiment facétieuse, voir même charmante à travers son esprit bisseux ! Mais le peu d'empathie éprouvée pour chacun de nos héros régresse l'entreprise jusqu'à la lassitude de son ultime demi-heure. Ainsi, on suit donc ces aventures horrifiques avec parfois un brin de curiosité amusée si bien que l'ambiance festoyante qui y règne prête au climat gentiment bonnard en dépit de l'inanité du de ses ressorts comiques.  


Pour les nostalgiques des années 80 qui, comme moi, s'étaient rués en salles pour le voir (personnellement, j'y étais allé accompagné de camarades de collège un samedi soir bondé), Hystérical risque hélas de vous laisser sur une impression de frustration ou (et) d'amertume en dépit de son esprit bon enfant et de la facétie de certains moments bonnards (par intermittence). Pour autant, avec indulgence, et en privilégiant la séance entre amis, cette parodie sans prétention peut faire son p'tit effet de séduction ludique de par son ambiance ubuesque de contamination festive. 

*Bruno
11.05.20. 4èx
10.06.13. 3èx

                                    

vendredi 7 juin 2013

STOKER

                                       Photo empruntée sur Google, appartenant au site popculturekeys.blogspot.com

de Park Chan-wook. 2013. U.S.A/Angleterre. 1h40. Avec Mia Wasikowska, Nicole Kidman, Matthew Goode, Dermot Mulroney, Lucas Till, Alden Ehrenreich, Jacki Weaver.

Sortie salles France: 1er Mai 2013. U.S: 1er Mars 2013

FILMOGRAPHIE: Park Chan-wook est un réalisateur et scénariste sud-coréen, né le 23 Août 1963 à Séoul.
1992: Moon is the Sun's Dream. 1997: 3 members. 2000: Joint Security Area. 2002: Sympathy for Mister Vengeance. 2003: Old Boy. 2005: Lady Vengeance. 2006: Je suis un Cyborg. 2009: Thirst. 2013: Stoker.


J'entends ce que d'autres n'entendent pas. D'infimes choses que les gens ne voient pas normalement me sont visibles. Ces sens sont le fruit du désir de toute une vie. Le désir d'être sauvée. D'être accomplie. Comme la jupe a besoin du vent, je suis faite de choses qui sont aussi à d'autres. Je porte la ceinture de mon père sur le chemisier de ma mère... et les chaussures venant de mon oncle. Je suis ainsi. Toute comme la fleur ne choisit pas ses couleurs, on n'est pas responsable de ce qu'on devient. Une fois que l'on a compris ça on est libre. Devenir adulte, c'est devenir libre. 

Thriller vénéneux chargé d'amertume et de nonchalance, Stoker joue dans la cour des grands pour tenter de renouer avec l'esprit hitchcockien dans une mise en scène aussi stylisée qu'épurée. A partir d'une intrigue tortueuse où nos protagonistes sont indirectement mêlés à un passé tragique, Park Chan-wook ausculte un portrait de famille meurtri par le deuil au cours duquel une jeune fille dépitée ATTENTION SPOILER !!! finira par se laisser berner par l'influence d'un ange exterminateur. FIN DU SPOILER

A la suite de la mort de son père auquel elle était très proche, la jeune India n'éprouve que peu d'empathie pour sa mère. Avec l'arrivée de son oncle qu'elle n'a jamais connu, une étrange relation va se nouer entre eux.


De façon circonspecte et avec l'alchimie d'un climat diaphane toujours plus étouffant, Stoker est conçu à la manière d'un puzzle où les thèmes de la suspicion, la jalousie, la rancoeur nous sont établis à travers l'introspection douloureuse d'une adolescente timorée. Park Chan-wook prend son temps à broder son intrigue interlope en se focalisant essentiellement sur l'ambiguïté psychologique (lourde de sens !) de ses personnages. C'est d'abord les rapports difficiles entre une veuve accablée et sa fille inconsolable qu'on nous présente studieusement dans l'intimisme d'une demeure gothique. C'est ensuite avec l'arrivée fortuite d'un oncle distingué que le film va amorcer une ambivalence pour les relations charnelles qu'il va compromettre avec ces deux veuves contrariées. Dans une mise en scène aussi raffinée qu'inventive, Stoker nous dévoile ensuite au compte goutte le cheminement torturé de cette jeune fille introvertie, difficilement sociable envers la gente masculine de ses camarades de classe.
On en dira pas plus afin de ne pas ébruiter le moindre indice de son canevas charpenté mais sachez que le réalisateur Park Chan-wook nous dresse ici le tableau peu reluisant d'un trio d'amants en perte identitaire. L'impact émotionnel du film et l'acuité qui en émane réside non seulement dans la psychologie meurtrie de ses protagonistes mais aussi dans la confection scrupuleuse d'un climat poisseux en ascension. L'aura malsaine sous-jacente qui s'y dégage de manière exponentielle nous colle à la peau et s'infiltre insidieusement en notre conscience à la manière d'un poison mortel, sachant ici que les notions de bien et de mal n'ont plus d'éthique !
Si tous les interprètes attestent d'une conviction imperturbable dans leurs rôles respectifs (Nicole Kidman insuffle un naturel aigre dans sa douleur maternelle et Matthew Goode redouble d'ambiguïté  dans son élégance flegme), il faut surtout saluer le jeu équivoque de l'étrange Mia Wasikowska pour sa prestance versatile d'adolescente en perdition. Sa froideur innocente galvaudée par la mauvaise influence puis la rancoeur ainsi que le charme de son visage opalin nous pénètre l'esprit dans une confusion dérangée.


Magnifiquement photographié dans les décors gothiques d'une demeure feutrée mais aussi sa nature entâchée, Stoker véhicule avec subtilité et élégance formelle une ambiance crépusculaire autour d'un trio maudit inconsolable. Si on devine le clou de son dénouement c'est qu'il était également irréversible dans sa fatalité et que Park Chan-wook conclut magistralement son épilogue fétide ATTENTION SPOILER !!! dans l'achèvement d'une puberté désaxée.FIN DU SPOILER

07.06.13.
Bruno Matéï

    jeudi 6 juin 2013

    Zeder

                                                          Photo empruntée sur Google, appartenant au site ivid.it

    de Pupi Avati. 1983. Italie. 1h39. Avec Gabriele Lavia, Anne Canovas, Paola Tanziani, Cesare Barbetti, Bob Tonelli, Ferdinando Orlandi, Enea Ferrario, John Stacy.

    Sortie salles Italie: 25 Août 1983

    FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Pupi Avati est un réalisateur italien, né le 3 Novembre 1938 à Bologne. 1970: Thomas e gli indemoniati. 1970: Balsamus, l'homme de Satan. 1975: La mazurka del barone, della santa e del fico fiorone. 1976: La Cage aux minets. 1976: La Maison aux Fenêtres qui rient. 1977: Tutti defunti... tranne i morti. 1983: Zeder. 1984: Une saison italienne. 1991: Bix. 1992: Fratelli e sorelle. 1993: Magnificat. 1994: L'amico d'infanzia. 1994: Dichiarazioni d'amore. 1996: L'arcano incantatore. 1996: Festival. 1997: Le Témoin du marié. 1999: La via degli angeli. 2001: I cavalieri che fecero l'impresa. 2003: Un coeur ailleurs. 2004: La rivincita di Natale. 2005: Ma quando arrivano le ragazze ? 2005: La Seconda notte di nozze. 2007: La cena per farlu conoscere. 2007: Il Nascondiglio. 2008: Il papa di Giovanna. 2009: Gli amici del bar Margherita. 2010: Il figlio più piccolo. 2010: Una sconfinata giovinezza. 2011: Le Grand coeur des femmes.


    Sept ans après La Maison aux Fenêtres qui rient, Pupi Avati renoue avec l'horreur sournoise dans Zeder avec un sens macabre indéfectible. Inédit en salles dans nos contrées, cette variation du mythe du zombie, typiquement transalpine par son ambiance morbide, s'alloue surtout d'un scénario charpenté incessamment intriguant (bien que confus). Et si les amateurs de films de morts-vivants purs et durs risquent fort de déchanter, les autres cinéphiles avides d'expérience nouvelle auront de quoi s'émoustiller ! Le pitchAprès avoir reçu en cadeau une machine à écrire par sa fiancée, un romancier découvre un étrange message contenant une théorie sur l'au-delà par l'entremise d'un certain Paolo Zeder. En tentant de retrouver la trace du propriétaire de la machine, Stefano va apprendre par la paroisse du coin sa disparition inexpliquée. Décidant de partir à la recherche du prêtre Luigi Costa, notre écrivain ira de surprises en découvertes macabres ! En créateur d'ambiance diffuse à l'étrangeté prégnante, Pupi Avati  nous relate avec Zeder une investigation policière habilement menée auprès d'un romancier fouineur apte à découvrir une stupéfiante vérité. Ici, pas d'effusion de gore (en dehors d'un meurtre sanglant brutalement commis à l'arme blanche) et encore moins d'esbroufe, mais une atmosphère surnaturelle tangible de par l'aura cadavérique des non-morts en instance de résurrection. 


    Avec ces vieillards cachottiers, une confrérie de notables perfides et des hommes d'église insidieux, Zeder véhicule un mystère persistant autour de cette galerie d'individus antipathiques. Exploitant à merveille le cadre de ses décors lugubres à la géométrie parfois baroque (l'usine abandonnée auquel sont pratiquées les expériences scientifiques, mais aussi ses étroits couloirs et passages secrets, la demeure étouffante de Paolo Zeder, le cimetière de la zone K), Pupi Avati nous entraîne dans un cauchemar en liaison éthérée avec les forces de l'au-delà. La densité du film émanant de son caractère persuasif à nous convaincre que notre terre pourrait renfermer des zones K. C'est à dire des surfaces terreuses où la temporalité n'aurait plus de logique et où les cadavres auraient la possibilité de s'extraire de leur repos éternel ! Mais dans quel état et pour quel motif ? Car à bafouer les lois de la nature et du bien-fondé de Dieu, les non-morts seraient peut-être voués à une farce macabre pour se railler de la nature humaine ! L'ombre de Lucio Fulci semble parfois planer sur l'atmosphère putride de Zeder de par son environnement naturel feutré (notamment cette forêt hostile !), alors que parfois l'intonation de voix d'outre-tombe s'échappent des murs et du sol de la terre pour tenter d'y respirer ! Cette ambiance mortifère typiquement latine est notamment scandée du tempo quelque peu dissonant de Riz Ortalini, (Longue Nuit de l'exorcisme, Cannibal Holocaust !) tandis qu'une vague de meurtres non élucidés vont venir renforcer son mystère insondable préservé par une confrérie ésotérique !


    PET SEMATARY
    Amateurs d'ambiance inquiétante et de scénario retors toujours plus intriguant et captivant, Zeder est lestement structuré pour nous offrir une bande horrifique au suspense prédominant ! Un classique bisseux un peu trop occulté par son chef-d'oeuvre antécédent, La Maison aux Fenêtres qui rient, mais qui mérite pourtant à être réhabilité pour l'empreinte mortifère qu'il nous imprime de manière indélébile.

    *Bruno
    02.12.22.
    07.12.20
    06.06.13

                                         

    mercredi 5 juin 2013

    APPELS AU MEURTRE (Eyes of a stranger)

                                                  Photo empruntée sur Google, appartenant au site hollywood80.com

    de Ken Wiederhorn. 1981. U.S.A. 1h24. Avec Lauren Tewes, Jennifer Jason Leigh, Gwen Lewis, John DiSanti, Peter Dupre, Ted Richert.

    Sortie salles U.S: 27 Mars 1981

    FILMOGRAPHIE: Ken Wiederhorn est un réalisateur, scénariste et producteur américain, né le 
    1977: Le Commando des morts-vivants. 1979: King Frat. 1981: Appels aux Meurtres. 1984: Meatballs Part 2. 1987: Dark Tower. 1988: Le Retour des Morts-vivants 2. 1993: l'Otage d'une vengeance. 


    Inédit en salles mais sorti en Vhs à l'orée des années 80 sous la bannière de Warner Home Video, Appels au meurtre est un petit slasher plus retors que les produits horrifiques usuels à travers son inversion des rôles. Si bien qu'ici, au lieu de nous rabâcher le sempiternel schéma narratif du tueur trucidant sa victime toutes les dix minutes, Ken Wiederhorn prend le parti de substituer l'agresseur en victime et vice-versa. Le pitchUn tueur en série sème la terreur dans une petit bourgade des Etats-Unis. Une journaliste dont la soeur eut été autrefois victime d'une agression sexuelle, décide de tenir tête au maniaque après avoir découvert sa véritable identité. Dès son préambule, Ken Wiederhorn ne perd pas de temps à entrer dans le vif de son sujet avec l'entrée en matière d'un individu suspicieux planqué à l'intérieur d'une cabine téléphonique. Après avoir composé un numéro, il s'empresse d'harceler une jeune quidam isolée dans sa demeure parmi la présence de son amant. De par son climat lourd et hostile à l'angoisse palpable, on songe inévitablement au classique du psycho-killer, Terreur sur la Ligne parmi cette ombre menaçante prête à surgir à tout instant pour alpaguer sa nouvelle victime !


    Durant la première partie, Appels au  meurtre ne sort donc pas des sentiers battus pour nous illustrer la virée nocturne d'un serial-killer adepte du harcèlement téléphonique et de la strangulation chez les jeunes femmes esseulées. Et si cette première demi-heure s'avère éculée et se rapproche parfois d'un certain Maniac auprès de sa photogénie urbaine (à l'image nocturne du jeune couple réfugié dans leur voiture pour être ensuite sauvagement assassiné à l'arme blanche dans un terrain vague !), le soin alloué à son ambiance mortifère, le tempo envoûtant de son score ombrageux ainsi que l'impact cinglant de certains meurtres (confectionnés par le maître Tom Savini !) réussissent brillamment à impliquer le spectateur. Mais là où cette modeste série B véhicule en prime un regain d'originalité c'est dans le parti-pris de sa seconde partie beaucoup plus haletante et surprenante quant à la caractérisation d'une femme autonome délibérée à se venger du tueur (on apprendra par l'entremise de flash-back que sa soeur, devenue mutique et non voyante, eut été autrefois victime d'une agression sexuelle dès son plus jeune âge !). En l'occurrence, cette journaliste aussi teigneuse qu'audacieuse décide donc de renverser la situation en harcelant de son plein gré le criminel par le truchement du téléphone ! Ainsi, avec un sens du suspense assez bien rendu (ses premiers indices qu'elle entrevoit pour signaler la culpabilité du tueur, sa visite illégale au sein de son appartement), Ken Wiederhorn relance l'intrigue lors de cette confrontation fortuite. Un jeu du chat et de la souris où les rôles n'auront de cesse de permuter. Spoil ! Enfin, le réalisateur parachève l'affrontement avec un point d'orgue haletant lorsque la jeune soeur traumatique doit revivre son ancienne agression en usant cette fois-ci de bravoure et d'astuce pour sa survie ! Fin du Spoil.


    Modeste série B plus finaude que nombre de slashers à la réputation surfaite, Appels au Meurtre est également un psycho-killer délicieusement inquiétant et envoûtant au sein de son ambiance angoissante aussi latente que diffuse. La qualité de son interprétation (le jeu spontané de Lauren Tewes et la prestance mutique de la néophyte Jennifer Jason Leigh du haut de ses 19 ans !) ainsi que l'efficacité de sa réalisation sont également à souligner afin de prôner cette perle horrifique (honteusement) méconnue. 

    Un grand merci à l'Antre de l'Horreur ! (http://lantredelhorreur.blogspot.fr/)
    05.06.13. 3èx
    Bruno Matéï


    mardi 4 juin 2013

    Holocauste Nazi (La Bestia in Calore / Armes secrètes du 3è Reich)

                                           Photo empruntée sur Google, appartenant au site filmhorror.com

    de Luigi Batzella (Ivan Katansky). 1977. Italie. 1h31. Avec Macha Magall, Salvatore Baccaro, Brad Harris, Xiro Papas, Gino Turini, Edilio Kim

    Sortie salles Italie: 19 Juillet 1977

    FILMOGRAPHIE: Luigi Batzella est un réalisateur italien né le 27 Mai 1924 à San Sperate, en Sardaigne, décédé le 18 Novembre 2008. 1966: Tre franchi di pietà. 1969: Les Mille et une nuits d'Istamboul. 1970: Quand explose la dernière grenade. 1971: Pour Django les salauds ont un prix. 1971: Les Ames damnées de Rio Chico. 1972: Le poulain était fils Dieu. 1972: Confessioni segrete di un convento di clausura. 1973: Les Vierges de la pleine lune. 1974: Les Nuits perverses de Nuda. 1974: Lo Strano ricatto di una ragazza par bene. 1977: Les Tigres du Désert. 1977: Holocauste Nazi. 1978: Symphonie de l'amour. 1979: La Guerre du Pétrole. 1980: l'Implacable Défi (non crédité).


    Deux ans après les premiers exploits putassiers d'Ilsa, la louve des SS, l'Italie exploite à son tour le filon du Nazisploitation dans le célèbre Holocauste Nazi du tâcheron Luigi Batzella. Banni des écrans anglais et rapidement scellé dans la rubrique des Video Nasties (recensement établi à partir de 1984 pour les films VHS jugés trop gore et/ou violents !), ce nanar transalpin fait office d'un véritable culte dans son pays d'origine. Car à l'instar du tout aussi incongru Anthropohagous de Joe d'Amato, Holocaust Nazi doit sa réputation d'oeuvre scabreuse par l'entremise de deux séquences crapuleuses. La première scène illustrant la mort par balles d'un bébé après avoir été projeté en l'air par un officier SS. La seconde, la plus innommable et explicite, exposant vulgairement les pulsions sexuelles d'un homme-singe encagé parmi la présence d'une captive nue ! Ainsi, de manière erratique, le dément se précipitera sur son otage pour lui arracher à la main ses poils pubiens tout en les mastiquant goulûment dans la bouche ! Une scène d'anthologie proprement scandaleuse se vautrant sans vergogne dans la putasserie parmi l'insistance de zooms sanguinolents pointés sur le pubis et la mâchoire baveuse du dément ! Heureusement, le caractère risible de la situation et surtout les grimaceries outrancières gesticulés par cet acteur néandertalien permettent avec le recul de faire passer la pilule, même si ce moment trash reste à jamais gravé dans les déviances du cinéma hardcore. D'autres séquences gores (arrachages d'ongles en gros plan, décharge électrique sur un organe génital féminin, rats dévorant l'estomac d'une détenue) viennent en alternance renforcer son attrait sanglant, probablement afin de surenchérir son modèle ricain précité. Mais l'aspect amateuriste de la réalisation et des comédiens bovins ainsi que la pauvreté des trucages élémentaires n'engendrent pas l'intensité escomptée !


    On regarde donc ce succédané avec l'esprit curieux du masochiste vicié pour observer ce plaisir coupable finalement impayable, quand bien même cette déclinaison emprunte notamment des stock shots et autres séquences de guerre préalablement illustrées dans Quand explose la dernière grenade du même réal ! Le scénario idiot n'est donc qu'un prétexte pour mettre en exergue des confrontations belliqueuses entre partisans italiens et officiers SS (on s'étonne par ailleurs du caractère distrayant des séquences d'action nerveusement emballées !), alors qu'une experte en médecine, Ellen Krash, s'est entreprise d'expérimenter un sérum sur un mâle lubrique destiné à violer les femmes des militants !  Ainsi donc, si toute l'entreprise du film est indéniablement compromise par la maigreur de son budget, sa maladresse technique et la défaillance de ses comédiens, Holocaust Nazi réussit miraculeusement à nous divertir de par sa formule triviale jusqu'au-boutiste. Notamment auprès du dépaysement que nous offrent ces paysages bucoliques de l'Italie alors que durant certaines plages d'accalmie la musique parfois élégiaque dégage une ambiance insolite légèrement palpable. Enfin, pour parachever, je tiens à exprimer mon admiration pour l'actrice Macha Magall se révélant à mes yeux l'une des plus belles garces de l'histoire de la Nazisploitation. Car dans son rôle de médecin nazi, cette comédienne juvénile possède un charisme particulièrement vénéneux à travers son élégance gracile auquel la beauté reptilienne de ses yeux azur laisse transparaître un regard aussi sadique que lubrique ! De mon point de vue subjectif, j'aurais même préféré qu'elle pique la vedette à la volumineuse Dianne Throne iconisée dans sa fameuse trilogie d'Ilsa !


    Oeuvre glauque et malsaine volontairement occultée pour son aspect scabreux, sommet Z de mauvais goût et de déviance, Holocaust Nazi s'avère l'un des ersatz les plus grotesques et incongrus du sous-genre de la Nazisploitation. Pour autant, en dépit de son caractère risible finalement facétieux, il reste réservé à un public averti ! (du moins dans sa version non censurée disponible sur le site de l'Antre de l'horreur)

    *Bruno
    2èx

    Pour les retardataires,
    La chronique de Ilsa, la louve de SShttp://brunomatei.blogspot.fr/2012/03/ilsa-la-louve-des-ss-ilsa-she-wolf-of.html
    Portier de Nuithttp://brunomatei.blogspot.fr/2011/11/portier-de-nuit.html
    La Dernière orgie du 3è Reich: http://brunomatei.blogspot.fr/…/la-derniere-orgie-du-3e-rei…

    lundi 3 juin 2013

    JACK LE CHASSEUR DE GEANTS (Jack the Giant Slayer)

                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site oneclickwatch.org

    de Bryan Singer. 2013. U.S.A. 1h54. Avec Nicholas Hoult, Eleanor Tomlinson, Ewan McGregor, Bill Nighy, John Kassir, Ian McShane, Stanley Tucci, Warwick Davis.

    Sortie salles France: 27 Mars 2013. U.S: 1er Mars 2013

    FILMOGRAPHIE: Bryan Singer (Bryan Jay Singer) est un réalisateur et producteur américain, né le 17 Septembre 1965 à New-York aux Etats-Unis. 1993: Ennemi Public. 1995: Usual Suspects. 1998: Un Elève Doué. 2000: X Men. 2003: X Men 2. 2006: Superman Returns. 2009: Walkyrie. 2013: Jack, le chasseur de géants.


    D'après le célèbre roman d'Orville H. Hampton, Jack le chasseur de géants est une nouvelle adaptation érigée sur le principe mercantile du blockbuster familial. Si la version de 1961 réalisée par Nathan Juran nous eut émerveillé grâce aux créatures confectionnées par le maître du stop motion, Ray Harryhausen, la réactualisation de Singer fait appel aux traditionnels effets numériques pour authentifier l'apparence gargantuesque de ces géants. Car en l'occurrence, c'est dans le registre de l'action épique que le réalisateur d'X men s'est attelé pour divertir son jeune public en faisant appel à une armée de monstres titanesques ! Ce qui frappe d'emblée à la vue de ce film d'aventure trépidant c'est l'extrême soin accordé à la physionomie des géants. Des créatures renfrognées à la trogne patibulaire que l'on arrive à distinguer par leur apparence autonome (à l'image de leur leader bicéphale, puisque accoutré de deux têtes sur son tronc !). La trame se résumant à la rencontre de Jack et d'une poignée de chevaliers réunis en amont du ciel sur la contrée des géants afin de retrouver une princesse. Après quelques péripéties pour la quête d'une couronne sacrée, les géants réussissent à s'en emparer afin de pouvoir revenir sur les terres du Roi Arthur et semer le chaos. Au centre de cette confrontation, Jack, jeune fermier de 18 ans, va pouvoir montrer ses preuves insoupçonnées de bravoure et vaillance pour s'imposer en chasseur de géants !


    La bonne nouvelle avec ce Blockbuster dénué de prétention c'est que l'action, régulièrement présente, s'avère tributaire de l'histoire en faisant fi d'esbroufe inutile. Si le scénario classiquement planifié ne réserve pas vraiment de surprise, sa structure narrative est suffisamment adroite et efficace pour nourrir l'intérêt avant de culminer vers une bataille homérique de grande ampleur. Les décors soignés réussissent également à s'imposer dans la topographie d'une contrée inexplorée emménagée par des géants hostiles. Enfin, nos héros pugnaces qui font face à la menace font preuve d'assez de personnalité pour éviter l'étiquette usuelle du stéréotype (pour exemple, la princesse est loin d'être estampillée "potiche écervelée "!). Dans le rôle de Jack, la valeur montante Nicholas Hoult possédant ici un charisme saillant dans sa candeur innocente mêlée de bravoure audacieuse. 


    Avec une intégrité évidente, Bryan Singer accomplit avec Jack le chasseur de géants un divertissement intelligent où les effets pyrotechniques et la magie du numérique ont été adroitement agencés afin d'y cristalliser un univers mythologique fondé sur l'existence des géants. Il en émane un semblant de série B luxueuse dans son refus de surenchère doublé d'un plaisir de cinéphile renoué dans son désir inné d'exaltation et de dépaysement.


    03.06.13
    Bruno Matéï