mercredi 23 mai 2018

SANS UN BRUIT

                                                  Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

"A Quiet Place" de John Krasinski. 2018. U.S.A. 1h30. Avec John Krasinski, Emily Blunt, Noah Jup, Millicent Simmonds, Cade Woodward.

Sortie salles France: 20 Juin 2018. U.S: 6 Avril 2018

FILMOGRAPHIE: John Krasinski est un réalisateur, scénariste, producteur et acteur américain, né le 20 Octobre 1979 à Newton, Massachusetts, USA. 2018: Sans un bruit. 2016: La Famille Hollar. 2010-2012: The Office (TV Series: 3 episodes). 2009: Brief Interviews with Hideous Men.


Précédé d'une réputation dithyrambique auprès des critiques, Sans un bruit redore ses lettres de noblesse au cinéma horrifique adulte si bien que cette petite pépite d'angoisse et de tension redouble d'inventivité pour nous caler au siège avec une efficience optimale. Et ce en dépit de sa durée minimaliste (1h24 sans le générique) et d'un schéma narratif bien connu des amateurs (le survival en huis-clos avec son lot de stratagèmes offensifs et défensifs et effets-chocs récurrents). Car fort d'un concept génialement insolite (dans un monde post-apo, une famille et une sourde et malentendante vont tenter de déjouer la menace de créatures ultra sensibles au bruit), John Krasinski (réalisateur méconnu de Brief Interviews with Hideous Men et de La Famille Hollar) s'avère redoutablement inspiré pour donner chair à ses personnages démunis au sein du cadre exigu d'une ferme customisée. Sa configuration jalonnée de gadgets faisant notamment office de labo expérimental afin d'y déceler l'éventuelle faille des créatures. Le moindre bruit impromptu, le moindre accident domestique, le moindre objet tombé par inadvertance pouvant leur être fatal si bien que chaque membre familial eut été formé dans la vigilance, la patience, la discipline et l'esprit de solidarité. Par le truchement de cette menace meurtrière d'origine inconnue, on reste d'ailleurs fasciné par le design décharné de ces créatures comparables à des sauterelles mutantes et numérisées avec souci probant de réalisme.


Leurs nombreuses apparitions et agressions véloces provoquant une appréhension sensitive lorsque nos protagonistes sur le qui-vive se résignent à n'émettre aucun son en guise de survie. Maîtrisant une bande-son oppressante où chaque détail sonore nous distille une tension diffuse, et maîtrisant le non-dit des personnages statiques s'exprimant à travers le langage des signes, John Krasinski relance sans modération l'action horrifique dans de multiples directions impromptues. Et ce en départageant la famille (enfants livrés à eux mêmes au sein de la campagne, père à la recherche de ces derniers, mère repliée dans son foyer pour une raison maternelle) et en exploitant la disparité des décors (domestiques / naturels) plongés dans une obscurité à la lisière de l'onirisme (notamment à travers un jeu de lumières rutilants afin d'avertir le membre extérieur d'une situation de danger). Le jeu de cache-cache avec la peur (et le mutisme) atteignant parfois des sommets d'intensité lorsque nos protagonistes font preuve d'un héroïsme suicidaire pour se protéger mutuellement. Sur ce point, John Krasinski n'hésite pas non plus à tailler une carrure fragile à cette famille à la fois pugnace et désespérée si bien que certaines séquences poignantes provoquent une digne empathie jamais pathétique. L'intrigue mettant en exergue à travers ses personnages sévèrement ébranlés les valeurs familiales par le biais de l'amour, de la culpabilité, de la rédemption et du pardon.


Hurlements
Bourré d'idées retorses, de chausse-trappes (dont je tairais tout indice) et de péripéties alertes d'une intensité sensorielle, Sans un Bruit exploite au 1er degré la série B du samedi soir (rare pour ne pas le souligner !) à travers une intrigue linéaire oh combien charpentée si bien que chaque évènement horrifique se renouvelle fissa sous l'impulsion d'une bande-son aphone (ou autrement stridente) où le hurlement escompté tiendra lieu de délivrance ! 

* Bruno

lundi 21 mai 2018

PHANTASM 2

                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site scifi-movies.com

de Don Coscarelli. 1988. U.S.A. 1h37. Avec James LeGros, Reggie Bannister, Angus Scrimm, Paula Irvine, Samantha Phillips, Kenneth Tigar.

Sortie salles France: 15 Février 1989. U.S: 8 Juillet 1988

FILMOGRAPHIE: Don Coscarelli est un scénariste et réalisateur américain né le 17 Février 1954 à Tripoli (Lybie). 1976: Jim the World's Greatest. 1976: Kenny and Compagny. 1979: Phantasm. 1982: Dar l'invincible. 1988: Phantasm 2. 1989: Survival Quest. 1994: Phantasm 3. 1998: Phantasm 4. 2002: Bubba Ho-tep. 2012: John Dies at the end.


Une séquelle inutile aux antipodes de son illustre modèle (chef-d'oeuvre absolu du Fantastique moderne), Don Coscarelli privilégiant aujourd'hui la surenchère et la dérision sardonique (sans doute inspiré par les derniers exploits de Freddy Kruger) pour pallier son intrigue étique (jeu de cache-cache rébarbatif) dénuée de surprises, de suspense, d'angoisse et surtout d'intensité. Pour autant, grâce à 2/3 effets chocs convaincants et inventifs (les sphères volantes sont encore plus novatrices dans leur technologie meurtrière) et grâce sa dernière demi-heure homérique assez fluide, je peux comprendre qu'on puisse trouver le spectacle gentiment bonnard.

* Bruno
3èx

vendredi 18 mai 2018

CARGO

                                                 Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Yolanda Ramke et Ben Howling. 2017. Australie. 1h44. Avec Martin Freeman, Anthony Hayes, Caren Pistorius, David Gulpilil, Susie Porter, Kris McQuade

Diffusion uniquement sur Netflix : 18 Mai 2018

FILMOGRAPHIE: Yolanda Ramke est une réalisatrice, scénariste et actrice américaine.
Ben Howling est un réalisateur, scénariste et producteur américain. 2017: Cargo.


Produit par Netflix, Cargo retrace le cheminement de survie d'un père et de son nourrisson au sein d'une Australie post-apo infectée par un mystérieux virus. Les citadins mordus par des créatures humaines se transformant à leur tour en meurtriers assoiffés de sang. Avec l'aide d'une adolescente aborigène également en berne depuis la disparition de son père, Andy déambule dans la campagne à la recherche d'autres survivants et d'un éventuel havre de paix, aussi malingre soit son nouveau destin. Dépoussiérant le thème des infectés avec une ambition intègre si bien que Yolanda Ramke et Ben Howling parviennent à y imprimer leur personnalité avec une digne maturité puisque élevant le genre au 1er degré (exit donc les effets de manche grands guignolesques), Cargo est une heureuse surprise au sein du genre éculé, usé jusqu'à la corde. Ces derniers parvenant dès le préambule particulièrement oppressant (on peut d'ailleurs prêter d'une manière autrement suggérée un clin d'oeil à l'Enfer des Zombies) à planter leur univers mortifié et ses personnages en berne avec un réalisme naturaliste. Outre les idées inventives qui empiètent le récit (notamment en jouant sur le simulacre du danger afin de s'extirper des clichés) et la manière inédite de caractériser ces infectés dégingandés (ils passent par d'étranges étapes de convulsion et de mutation avant leur métamorphose atone), Cargo  tire parti de son humanisme fragile à travers le profil équivoque d'un père de famille de prime abord plutôt couard et pleutre dans son indécision à porter secours aux appâts humains tout en observant impuissant à la dégénérescence d'une terre infectée de l'intérieur.


Les auteurs y exprimant un message écolo, une métaphore anti-capitaliste à travers la beauté sauvage de l'Australie que l'homme blanc a corrompu par son instinct à la fois matérialiste et cupide. Et donc du point de vue pacifique de ces aborigènes particulièrement solidaires entre eux, Cargo leur rend humblement hommage en revenant aux sources de leur culture tribale où la famille, la cohésion, l'amour, le respect pour la nature et la spiritualité font partie de leur éthique pour se forger leur sens existentiel. L'intrigue abordant d'autre part le thème du racisme, de l'esclavage que certains détenus pâtiront sous l'impulsion opportuniste d'un fermier sans vergogne. Enfin, et pour parachever vers un final onirique aussi lumineux que bouleversant, Cargo est également rehaussé d'une intense amitié que se partagent Andy et Josie. Toute le récit dédié à leur résilience cultivant une initiation au courage, à la communication et à la confiance à travers les différences raciales. Martin Freeman  (dans une posture binaire crédible de par ses sentiments contradictoires) et la méconnue  Natasha Wanganeen (d'une candeur naturelle à travers l'acuité de son regard mélancolique) insufflant sans pathos une humanité prude. Entre désespoir (le suicide plane constamment sur leurs épaules puis à proximité d'autres survivants aussi exténués par le deuil, le cannibalisme et le pessimisme) et aspiration d'une terre nouvelle (à labourer).


Dur et cruel, fort et beau à la fois, Cargo redore dignement le genre horrifique à hauteur d'homme et de dame nature. 

* Bruno

mercredi 16 mai 2018

Un Eté d'Enfer

                                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Michael Shock. 1984. France. 1h44. Avec Thierry Lhermitte, Véronique Jannot, Daniel Duval, Corynne Charbit, Michel Devilliers, Nana Mouloudji.

Sortie salles France: 12 Décembre 1984 (Int - 13 ans)

FILMOGRAPHIEMichael Schock est un réalisateur et acteur français né à Paris en 1948. 1978 : Trocadéro bleu citron. 1984 : Un été d'enfer. 1987 : Les Nouveaux Tricheurs.


"Emotion".
Polar français tourné à l'américaine parmi les vedettes de l'époque Thierry Lhermitte (à contre emploi en justicier en blouson de cuir ! ?) / Véronique Jeannot (fraîchement célébrée par la série TV Pause Café), Un Eté d'enfer fut un succès considérable à sa sortie avec ses 1 137 300 entrées. Moi même fis d'ailleurs le déplacement dans une salle un mercredi après-midi en compagnie d'un ami collégien. Raison pour laquelle aujourd'hui je ne peux pas vraiment être objectif puisque à l'époque j'avais pris beaucoup de plaisir à suivre les vicissitudes du détective Darland, aussi lambda et naïve soit son investigation ! Nanar pour les uns, plaisir innocent pour les autres, cette série B oscillant l'action et les bons sentiments pâtie d'une faible intrigue plutôt prévisible (Spoil ! bien que l'on soupçonne un faux dénouement tragique pour le sort de la disparue fin du Spoil). A savoir qu'une mère éplorée sollicite l'aide d'un détective privé afin de retrouver sa jeune fille droguée disparue 3 mois plus tôt. Pour autant, grâce à sa réalisation clinquante jalonnée de séquences clippesques (les séquences romanesque auquel le couple se prélasse en bord de mer) et grâce à l'attachant duo susnommé, Un Eté d'Enfer se suit sans déplaisir entre deux  séquences involontairement comiques (la rencontre timorée de Lhermitte et Jeannot autour d'un verre que celui-ci ne parvient pas à choisir, rire nerveux assurée, ah ah !).


L'intrigue malingre s'affublant en outre d'une récurrente mélodie sirupeuse que Debbie Davis chantonne à plusieurs reprises afin d'accentuer l'attrait charnel des amants en étreinte (on peut même entrevoir un bout de sein de Jeannot lors d'une séquence déshabillée, ouh là là !). Outre la complicité assez convaincante du duo romantique, le film bénéficie étonnamment de seconds-couteaux aux gueules burinées (le franc-tireur Daniel Duval en commissaire véreux) ou émaciées (le méconnu Michel de Viliers en dealer crapuleux). Parmi la présence très marquante de ce dernier, on peut d'ailleurs se remémorer LA séquence choc restée dans les mémoires par sa surprenante intensité dramatique. Ainsi, l'altercation au cours de laquelle Lhermitte finit par être forcé de sniffer une montagne de coke provoque encore aujourd'hui un malaise viscéral vertigineux. Raison pour laquelle le film écopa tout de même à sa sortie d'une interdiction aux - de 13 ans. Hormis quelques mini longueurs à mi-parcours du récit (la filature nocturne auprès des trafiquants à proximité du paquebot s'essouffle rapidement), Un Eté d'Enfer parvient donc modestement à divertir avec savoir-faire technique (slow motion stylisé en sus), même si aujourd'hui il ne contentera que les nostalgiques des années 80 ainsi que les amoureux de Véronique Jeannot qui ne fut alors jamais aussi radieuse que dans cet Eté d'Enfer.

Dédicace à mon camarade de classe Didier Top
* Bruno

mardi 15 mai 2018

DOWNRANGE

                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Ryuhei Kitamura. 2017. U.S.A. 1h29. Avec Kelly Connaire, Stephanie Pearson, Rod Hernandez, Anthony Kirlew, Alexa Yeames, Jason Tobias, Aion Boyd.

Sortie salles France: Prochainement.

FILMOGRAPHIE: Ryuhei Kitamura (北村 龍平) est un réalisateur, producteur et scénariste japonais né le 30 mai 1969 à Ōsaka (Japon). 1996: Heat After Dark. 1997: Down to Hell. 2000: Versus, l'ultime guerrier. 2002: Jam Films (segment The Messenger - Requiem for the Dead). 2002 : Alive. 2003 : Aragami. 2003 : Azumi.  200: Sky High. 2004: Longinus. 2004: Godzilla: Final Wars. 2006 : LoveDeath. 2008: The Midnight Meat Train. 2012: No One Lives. 2014: Lupin III. 2017: Downrange.


Sniper : Tireur d'élite armé d'un équipement spécifique et à la pointe de la technologie qui lui permet de prendre part à un affrontement, tout en étant embusqué et éloigné de ses cibles.

Survival horrifique prenant pour cadre exigu une portion de chaussée rurale auquel une poignée
d'ados s'y sont retranchés derrière la carrosserie de leur voiture, Downrange est une excellente surprise concoctée par l'habile artisan japonais Ryuhei Kitamur(Versus, Azumi, Midnight Meat Train). Intense, éprouvant et ultra sanguinolent de par ses FX artisanaux du plus bel effet, Downrage joue la carte de la série B explosive dans son florilège d'exactions criminelles qu'un sniper, planqué dans un arbre, perpétue en toute décontraction. Les quelques survivants constamment dans sa ligne de mire s'efforçant de trouver rapidement une issue de dernier ressort par le biais d'idées retorses convaincantes (smartphones, perchoir, pneu, briquet, frein à main, caisse à outils seront leurs principaux stratagèmes de défense), même si redoutablement couillues en pareille situation chaotique. Recrutant en prime des acteurs méconnus contournant habilement le stéréotype de l'ado décervelé (on est aux antipodes d'un Vendredi 13 avec son schéma narratif tracé d'avance), Ryuhei Kitamura  exploite son astucieux concept avec une efficacité structurée afin de maintenir le spectateur dans une tension en roue libre.


Si bien que nous nous familiarisons d'entrée de jeu à l'humanisme fébrile de ces protagonistes compromis par leurs sentiments contradictoires de désillusion et de pugnacité. Toute l'intrigue méchamment immorale n'étant qu'une initiation à leur survie, une épineuse épreuve de force aussi bien physique que morale. Et bien malin celui qui devinera qui parviendra à se prémunir des balles jusqu'au point d'orgue, notamment lorsque le cinéaste n'éprouve aucun remord à sacrifier les plus attachants ou vaillants, et qu'il relance en intermittence sa frénésie sanglante parmi l'intrusion de nouveaux protagonistes. Le jeu de l'assassinat affichant clairement une tournure sardonique auprès de leur sort précaire que la réalisation inventive renchérit à l'aide de cadrages alambiqués (pour ne pas dire extravagants à certains moments gorasses que l'on pourrait comparer à Evil-Dead !). Constamment haletant et épique dans son florilège de rebondissements cruels franchement impitoyables, Downrange ne possède aucun complexe pour afficher une ultra violence tantôt âpre (les râles d'agonie de la seconde victime distillent un malaise viscéral) au point d'y sacrifier l'innocence la plus fragile.


Complètement vrillé dans sa violence endémique et jusqu'au-boutiste de par le cynisme insidieux du sniper s'en donnant à coeur joie dans les provocations criminelles (entre fausse alerte et exécution sommaire), Downrange exploite avec astuces et dérision son génial concept de prise d'otages sous la chaleur écrasante du bitume maculé de sauce piquante. 

* Bruno

lundi 14 mai 2018

REVENGE. Prix de la Meilleure Réalisatrice, Catalogne.

                                           Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Coralie Fargeat. 2017. France. 1h48. Avec Matilda Lutz, Kevin Janssens, Vincent Colombe, Guillaume Bouchède, Avant Strangel.

Sortie salles France: 8 Février 2018.

FILMOGRAPHIECoralie Fargeat est une réalisatrice et scénariste française.
2017: Revenge.


                    Un "Rape and Revenge" made in France en pleine polémique "Wenstein" ! 

En dépit d'un concept morbide résolument grotesque et improbable (une victime empalée revenue d'entre les morts après sa chute d'une falaise, il fallait carrément oser !), Revenge est un sympathique Rape and revenge si bien qu'il s'agit de la première réalisation de Coralie Fargeat. Ultra gore en mode stylisé (pour ne pas dire cartoonesque), relativement charpenté au niveau de la mise en scène souvent inventive (notamment auprès de l'habile photogénie du désert accompagnée d'une photo contrastée) et scandé d'une bande-son (techno) percutante, Revenge parvient à soigner la forme puis maintenir l'attention grâce à la posture aguerrie de la victime en initiation de survie. La première partie s'attardant à sa situation moribonde de manière assez débridée si je me réfère à ses combines de fortune afin de tenter de rester en vie puis anticiper sa vendetta. De cette intrigue évidemment linéaire que l'on connait par coeur, la réalisatrice parvient donc à tisser assez d'efficacité autour du portrait de cette justicière stoïque (elle se retrouve seule contre trois dans un désert aride) que la jeune italienne Matilda Lutz parvient à rendre convaincant (à défaut d'être transcendante) de par la sobriété de son regard impassible. Et pour maintenir sa progression dramatique fébrile, Coralie Fargeat  relance l'intensité de l'action du point de vue des agresseurs parvenant par moments à s'extirper de leur situation précaire. Et ce même si la tension escomptée avait gagné à être plus étoffée, plus maîtrisée auprès d'une dramaturgie plus escarpée et réaliste.

* Bruno

vendredi 11 mai 2018

Hercule contre les Vampires / Ercole al centro della terra

                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site cinemotions.com

de Mario Bava. 1961. Italie. 1h26. Avec Reg Park, Christopher Lee, Leonora Ruffo, George Ardisson, Marisa Belli, Ida Galli.

Sortie salles France: 9 Mai 1962. Italie: 16 Novembre 1961

FILMOGRAPHIEMario Bava est un réalisateur, directeur de la photographie et scénariste italien, né le 31 juillet 1914 à Sanremo, et décédé d'un infarctus du myocarde le 27 avril 1980 à Rome (Italie). Il est considéré comme le maître du cinéma fantastique italien et le créateur du genre dit giallo. 1946 : L'orecchio, 1947 : Santa notte, 1947 : Legenda sinfonica, 1947 : Anfiteatro Flavio, 1949 : Variazioni sinfoniche, 1954 : Ulysse (non crédité),1956 : Les Vampires (non crédité),1959 : Caltiki, le monstre immortel (non crédité),1959 : La Bataille de Marathon (non crédité),1960 : Le Masque du démon,1961 : Le Dernier des Vikings (non crédité),1961 : Les Mille et Une Nuits,1961 : Hercule contre les vampires,1961 : La Ruée des Vikings, 1963 : La Fille qui en savait trop,1963 : Les Trois Visages de la peur, 1963 : Le Corps et le Fouet, 1964 : Six femmes pour l'assassin, 1964 : La strada per Fort Alamo, 1965 : La Planète des vampires, 1966 : Les Dollars du Nebraska (non cédité), 1966 : Duel au couteau,1966 : Opération peur 1966 : L'Espion qui venait du surgelé, 1968 : Danger : Diabolik ! , 1970 : L'Île de l'épouvante ,1970 : Une hache pour la lune de miel ,1970 : Roy Colt e Winchester Jack, 1971 : La Baie sanglante, 1972 : Baron vampire  , 1972 : Quante volte... quella notte, 1973 : La Maison de l'exorcisme, 1974 : Les Chiens enragés,1977 : Les Démons de la nuit (Schock),1979 : La Venere di Ille (TV).


Péplum hybride à la croisée du fantastique, de la comédie, de la romance, de l'aventure mythologique et de l'épouvante, Hercule contre les Vampires porte clairement la signature du maestro Mario Bava de par sa fulgurance flamboyante constamment fascinante. Si bien que ce dernier redouble de créativité inventive à varier ses décors baroques teintés de filtres rouges, verts, bleus, orangers. Le tout dans une harmonie picturale factuelle où l'oeil du spectateur ne cesse d'y être courtisé. Et à ce niveau purement contemplatif, Hercule contre les Vampires demeure un chef-d'oeuvre, un spectacle du samedi soir d'une inépuisable recherche stylisée comme seul le maestro su fréquemment le parfaire. Et ce en se renouvelant à chacun de ses projets, notamment afin d'y pallier ses carences budgétaires. Ce parti-pris esthétisant lui permet par ailleurs d'embellir son intrigue romantique avec ses personnages amoureusement tourmentés (Hercule et un de ses comparses tentent d'extraire de l'enfer leurs dulcinées séquestrées par le roi Lico) où la tendresse des sentiments fait la part belle aux plages d'onirisme gracieuses et capiteuses. 


Par conséquent, à travers son attachante intrigue testant la fiabilité amicale d'Hercule et de son compagnon en compromis avec leur passion amoureuse (en demi-teinte pour ce dernier), la bonhomie solidaire de leur héroïsme (notamment accompagné de leur bateleur badin gentiment pusillanime), le charisme ténébreux de Christopher Lee en sorcier infiniment insidieux, et l'attrait débridé ou baroque des situations occultes non avares de péripéties musclées (le combat improbable contre une créature de pierre ou cette invasion furtive de macchabées s'exhumant de leur caveau) concourent de nous parfaire (sans l'ombre d'une prétention) un spectacle aussi stimulant que dépaysant. Si bien que dans Hercule contre les Vampires c'est le Fantastique qui prédomine au sein du cadre antique du péplum ici décomplexé à exploiter les codes et les extraire de l'ornière dans une ambition latine à la fois exubérante et démesurée. On peut d'ailleurs largement vanter le côté génialement bricolé de ses FX artisanaux que Mario Bava exploite à merveille de par l'habileté du montage avisé, du cadre géométrique et de cette touche esthétisante nourrissant l'image pour retenir notre attention fureteuse. Bref, on reste donc constamment surpris, déconcerté, ébranlé par cette recherche formelle en constante mutabilité, de façon à perdre nos repères pour le bonheur du Fantasticophile ébaubi. 


Du cinéma de quartier imputrescible car sans égal. 
Eblouissante expérience occulte typiquement bisseuse auprès d'un onirisme baroque aussi halluciné qu'inusité (tels les branches de rameaux sectionnées pour y extraire du sang en beuglant leur douleur), Hercule contre les Vampires emprunte l'alibi du songe et de la fantasmagorie pour laisser libre court à une foisonnance du détail typiquement latine. A revoir d'urgence, de préférence en qualité HD de par sa rutilante beauté à couper le souffle, avec la trouble impression de découvrir une oeuvre étrange autrement dense, substantielle, sensuelle, vénéneuse. 

* Bruno
11.05.18. 3èx
14.06.22.

jeudi 10 mai 2018

BURN OUT

                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Yann Gozlan. 2017. France. 1h43. Avec François Civil, Olivier Rabourdin, Manon Azem, Samuel Jouy, Narcisse Mame.

Sortie salles France: 3 Janvier 2018

FILMOGRAPHIEYann Gozlan est un réalisateur, scénariste et producteur associé français né le 28/03/1977 à Aubervilliers. 2010 : Captifs. 2015 : Un homme idéal. 2018 : Burn Out.


Série B d'action signée Yann Gozlan (Captifs, son premier essai bonnard), Burn out est une formidable surprise au sein du paysage français si féru des comédies familiales et drame sociaux rébarbatifs. A partir d'une intrigue simpliste (pour sauver son ex amie à rembourser une dette, un pilote de moto est contraint de livrer de la drogue pour des truands en sillonnant Rotterdam), Yann Gozlan redouble d'efficacité à conjuguer action et suspense au service du cheminement héroïque du jeune Tony contraint de parfaire des go-fast entre la France et la Hollande. Aux antipodes des actionner ricains jouant plein pot la gratuité de la surenchère et de la fioriture (Fast and Furious à titre d'exemple éloquent), Burn Out tire parti de son magnétisme grâce au caractère résolument réaliste de cette odyssée délinquante. Tant et si bien que l'incroyable lisibilité des séquences de poursuites (de jour et de nuit !) magnifiquement filmées en caméra subjective nous scotche à notre siège avec un sentiment d'immersion limite viscéral.


Le réalisateur renouvelant par ailleurs l'action vertigineuse à mi-parcours avec deux rebondissements successifs afin d'observer l'évolution morale de Tony embarqué contre son gré dans un chantage irréversible où la violence finira par éclater. L'intrigue incessamment captivante jouant au jeu du gendarme et du voleur sous l'impulsion de têtes d'affiche charismatiques, des gueules de truands taillés à la serpe endossant leur rôle véreux avec une sobriété anti-théâtrale. Au delà de la carrure virile de ses personnages burnés peu recommandables, le jeune François Civil en impose autrement dans son profil de motard fébrile endossant 3 fonctions à la fois (pilote sur les pistes motos et sur les autoroutes, puis salarié dans un entrepôt). Constamment sur le qui-vive du danger permanent lors de ses missions effrénées, puis peu à peu gagné par le burn-out faute de perdurer ses 3 emplois plein temps, François Civil parvient à nous transmettre une palette de sensations fortes (adrénaline, appréhension, désarroi limite dépressif) à travers la sueur de ses pores. On apprécie d'ailleurs en guise de causticité son vénéneux épilogue (que personne ne voit venir) nous poussant à réfléchir sur l'addiction de la vitesse et du danger à travers l'engrenage infectieux de la délinquance.


Pur divertissement d'action oppressante rondement gérée par une mise en scène maîtrisée (Yann Gozlan est un vrai talent à surveiller pour ses futurs projets), Burn out exploite intelligemment la série B avec souci singulier de réalisme et de vraisemblance (notamment à travers son casting méconnu irréprochable), si bien qu'il fait office de cas à part au sein du genre consensuel de l'actionner bourrin familièrement ballot. 

* Bruno

ARRIVEDERCI AMORE, CIAO

                                                 Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Michele Soavi. 2006. Italie. 1h51. Avec Alessio Boni, Michele Placido, Isabella Ferrari, Alina Nadelea, Carlo Cecchi.

Sortie salles France: 2 Août 2006. Italie: 24 Février 2006

FILMOGRAPHIE: Michele Soavi est un réalisateur italien né le 3 Juillet 1957 à Milan, (Italie).
1985: The Valley (vidéo). 1985: Le Monde de l'horreur (Documentaire). 1987: Bloody Bird. 1989: Le Sanctuaire. 1991: La Secte. 1994: Dellamorte Dellamore. 2006: Arrivederci amore, ciao. 2008: Il sangue dei vinti.


Réalisé par Michele Soavi, maestro transalpin plutôt discret et trop rare derrière la caméra, Arrivederdi amore, ciao est un excellent polar d'une noirceur inégalée, si bien que de mémoire de cinéphile je ne connais pas d'autres prototypes aussi fétides et viciés. De par son climat austère résolument poisseux, irrespirable et débauché, et la posture immorale de cette faune de truands littéralement habités par le Mal, Arrivederci amore, ciao oppose nos sentiments antithétiques de fascination et de répulsion au point d'éprouver une certaine forme de malaise et d'aversion pour son contenu immoral infiniment décomplexé. Michele Soavi scrutant avant tout sans aucune fioriture et par le biais d'un réalisme rugueux le portrait abject d'un terroriste en concertation de réhabilitation auprès d'un flic véreux. Le cinéaste enfonçant le clou dans le nihilisme et la déchéance amorale au fil de ses missions sanglantes et à travers un final couillu d'un cruauté psychologique insupportable. On quitte donc cette odyssée meurtrière insalubre (par son instinct pervers et animal) parmi la désagréable impression bipolaire d'avoir participé à un grand moment de cinéma (son casting buriné plus vrai que nature, sa mise en scène chiadée, stylisée, constamment inventive - voir expérimentale - et sa photo d'un magnétisme opaque nous hypnotisent les sens !) tout en y éprouvant un regain de mépris, de dégoût et d'antipathie face au profil licencieux de l'indic bellâtre (séducteur délétère qui plus est !) s'enfonçant dans les racines du Mal sans jamais céder à une once de remord et encore moins à la repentance. 

* Bruno

mardi 8 mai 2018

LA TAVERNE DE L'ENFER

                                         Photo empruntée sur Google, appartenant au site Senscritique.com

"Paradise Alley" de Sylvester Stallone. 1978. U.S.A. 1h47. Avec Sylvester Stallone, Lee Canalito, Armand Assante, Frank McRae, Anne Archer, Kevin Conway, Joe Spinell.

Sortie salles France: 16 Mai 1979. U.S: 22 Septembre 1978

FILMOGRAPHIE: Sylvester Stallone est un réalisateur, acteur, scénariste et producteur américain, né le 6 Juillet 1946 à New-York. 1978: La Taverne de l'Enfer. 1979: Rocky 2, la Revanche. 1982: Rocky 3, l'Oeil du Tigre. 1983: Staying Alive. 1985: Rocky 4. 2006: Rocky Balboa. 2008: John Rambo. 2010: Expendables: Unité Spéciale.


Initialement écrit par Sylvester Stallone avant Rocky, La Taverne de l'Enfer fut finalement porté à l'écran 2 ans après le succès de John G. Alvidsen. Bien qu'il se solda d'un échec commercial (en France, il totalise 475 283 entrées pour se classer 70è/70), la première réalisation de Stallone est une superbe épopée humaine décrivant, non sans un certain brio stylisé (suffit d'observer scrupuleusement son étonnant générique en trompe l'oeil ou encore le combat final perpétré au sein d'un ring torrentiel !), le cheminement professionnel de laissés pour compte évoluant dans le cadre new-yorkais d'Hell's Kitchen un an après la seconde guerre. De par sa reconstitution soignée que Stallone s'efforce à redonner vie autour d'une faune urbaine marginalisée, La Taverne de l'Enfer nous plonge dans la moiteur des quartiers malfamés, entre insouciance des beuveries, bastonnades et désespoir existentiel. En particulier auprès de trois frères italo-américains s'efforçant de survivre entre jobs précaires et p'tites combines. Mais à la suite d'un bras de fer opposant son frère cadet Victor avec un caïd,  Cosmo, sans emploi, décide de l'initier aux combats de catch du fait de sa corpulence râblée. Et ce en dépit de la réticence de l'aîné Lenny travaillant comme embaumeur dans une morgue. Précisons aussi que Victor est un livreur de glace désireux de quitter l'Amérique pour l'Egypte en compagnie de sa voisine et qu'il est facilement influençable depuis sa déficience morale. Autour de leur rapport fraternel assez virulent mais toutefois solidaire, Cosmo et Lenny se disputent d'autant plus l'autorité auprès d'une relation sentimentale de jeunesse.


Aventure humaine pleine de cocasseries (notamment auprès des intimidations extravagantes de mafieux à la p'tite semaine), de drames (la séquence fortuite du suicide nous laisse un goût aigre dans la bouche) et de bons sentiments (Cosmo/Lenny se disputant un amour impossible), la Taverne de l'Enfer fut injustement occulté à cause du récent phénomène Rocky. Car loin de nous offrir un épigone mercantile, Stallone, combine pour la 1ère fois son talent d'acteur, de conteur et de réalisateur avec une franche sincérité assortie de générosité. Et ce même si son personnage de marginal au grand coeur peut rappeler par instants (et surtout par ses mimiques amiteuses n'appartenant qu'à son instinct fringant), le personnage de Balboa. Sauf qu'en l'occurrence Cosmo ne fait que coacher son frère cadet afin de l'amener vers la victoire pour profiter ensemble du magot. Le film gagnant notamment en intensité auprès des actions chorégraphiées particulièrement violentes que de la caractérisation humaine des personnages pleins de vulnérabilité mais pour autant désireux d'emporter la mise entre une prise de conscience sur les conséquences sanitaires du sport du catch (les rapports ambigus entre Cosmo et Lenny et l'inversion des rôles qu'ils s'octroient durant leur réflexion personnelle pour la destinée de Victor). Passionnant et immersif (notamment auprès de la Taverne et du Paradise riches de détails et éclairés de lumières chaudes), La Taverne de l'Enfer transfigure des personnages bougrement attachants (tant auprès des seconds-rôles fantaisistes que des trois frères unis par les liens du sang). Stallone, jamais prétentieux, s'efforçant de structurer son intrigue romantico-dramatique d'épisodes humoristiques fougueux en plus du charisme patibulaire de seconds-couteaux irrésistibles (notamment Joe Spinell en arbitre véreux affublé d'un costume de clown !).


Occulté, pour ne pas dire discrédité du fait de sa faible notoriété, La Taverne de l'Enfer est à réhabiliter d'urgence. Première vraie réussite de Stallone en tant que cinéaste en herbe nous décrivant avec une tendre humanité jamais outrée une preuse épopée sur les losers en quête de discernement, de dignité et d'ascension.  

* Bruno
3èx

dimanche 6 mai 2018

THE FLORIDA PROJECT

                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site robbinsrealm.wordpress.com

de Sean Baker. 2017. U.S.A. 1h51. Avec Brooklynn Kimberly Prince, Bria Vinaite, Willem Dafoe, Valeria Cotto, Christopher Rivera, Mela Murder.

Sortie salles France: 20 Décembre 2017. U.S; 6 Octobre 2017

FILMOGRAPHIESean S. Baker est un réalisateur et scénariste américain né à New York (États-Unis). 2000 : Four Letter Words. 2004 : Take Out (co-réalisé avec Tsou Shih-ching). 2008 : Prince of Broadway. 2012 : Starlet. 2015 : Tangerine. 2017 : The Florida Project.


Portrait au vitriol d'une mère monoparentale asociale résolument paumée, impudente et instable car marginalisée par son sédentarisme sur la corde raide, The Florida Project est une comédie sociétale bipolaire, assez difficilement apprivoisable selon mon jugement de valeur.
La faute incombant notamment à une certaine redondance à daigner trop insister sur la banalité quotidienne de cette dernière livrée à sa glauque médiocrité et des pitreries de sa fille influençable follement irrévérencieuse. Pour autant, et grâce à son interprétation d'un naturel indiscutable, le récit davantage amer laisse distiller une vibrante humanité, notamment grâce à son ultra réalisme documenté si bien que les 20 dernières minutes d'une gravité désespérée nous laisse sur le bitume quant aux conséquences dramatiques de cet échec maternel. On en sort donc déprimé et bouleversé si bien que l'émotion cuisante nous saisit à la gorge avec une acuité insupportable.

P.S: Méfiez vous de la bande-annonce extrêmement fallacieuse puisqu'il n'est aucunement question de comédie cocasse et légère carburant aux sentiments extravagants des postures rebelles.

* Bruno

Box Office France : 167 396 entrées

vendredi 4 mai 2018

FASCINATION

                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site filmaffinity.com

de Jean Rollin. 1979. France. Avec Brigitte Lahaie, Franca Maï, Jean-Marie Lemaire, Fanny Magier, Évelyne Thomas, Sophie Noël, Muriel Montossé.

Sortie salles France: 2 Janvier 1980 (int - 18 ans)

FILMOGRAPHIE: Jean Michel Rollin, Roth Le Gentil est un réalisateur, producteur et scénariste français, né le 3 novembre 1938 à Neuilly-sur-Seine (France), décédé le 15 Décembre 2010.
1958 : Les Amours jaunes, 1961 : Ciel de cuivre, 1963 : L'Itinéraire marin, 1964 : Vivre en Espagne, 1965 : Les Pays loin, 1968 : Le Viol du vampire, 1969 : La Vampire nue, 1970 : Le Frisson des vampires, 1971 : Requiem pour un vampire, 1973 : La Rose de fer, 1974 : Les Démoniaques, 1975 : Lèvres de sang, 1978 : Les Raisins de la mort, 1979 : Fascination,1980 : La Nuit des traquées, 1981 : Fugues mineures (Les Paumées du petit matin, 1981 :Le Lac des morts vivants (sous le pseudonyme de J. A. Lazer), 1982 : La Morte vivante, 1984 :Les Trottoirs de Bangkok, 1985 : Ne prends pas les poulets pour des pigeons (sous le pseudonyme de Michel Gentil), 1989 : Perdues dans New York, 1990 : La Griffe d'Horus(TV), 1991 : À la poursuite de Barbara, 1993 : Killing Car, 1997 : Les Deux Orphelines vampires, 2002 : La Fiancée de Dracula, 2007 : La Nuit des horloges, 2010 : Le Masque de la Méduse.


Considéré comme un vulgaire tâcheron dans les années 70 et 80 puis peu à peu reconnu comme un auteur chez une communauté de fans, principalement en Angleterre, Jean Rollin est bel et bien le franc-tireur atypique que la France bien pensante a souvent occulté. Faute du jeu amateur de ses interprètes, de sa mise en scène au budget plus que précaire et de ses histoires sans queue ni tête. Et pourtant, de par sa sincérité et son amour pour le cinéma érotico-fantastique, son goût pour l'esthétisme onirique (tant auprès d'un environnement naturel feutré, de ses nymphettes en position lascive que des bâtisses et monuments gothiques superbement éclairés), Jean Rollin nous aura légué une dizaine de films inégaux souvent fascinants, voir même envoûtants à travers leur charme perméable quasi indicible. Ce qui survient à point nommé avec Fascination, l'une de ses oeuvres les plus accessibles et réussies illustrant avec une délicate attention la prise d'otage d'un truand auprès de deux lesbiennes domestiques confinées dans leur château.


Tandis qu'un peu plus tard, les rôles seront amenés à s'inverser lorsqu'une confrérie de convives féminines frapperont à leur porte afin d'entamer leur liturgie annuelle. Etrange, vénéneux, magnétique, ensorcelant auprès de têtes d'affiches charnelles n'hésitant pas à se dévêtir dans leur plus simple appareil, Fascination constitue une invitation au fantasme opaque chez des misandres d'une audace aussi insidieuse que licencieuse. Jean Rollin recourant à l'expectative de cette fameuse procession réunissant au sein du salon de gentes dames à la fois aguicheuses, interlopes et provocatrices. Quand bien même au préalable nous aurions fait connaissance avec deux châtelaines (la sublime Brigitte Lahaie très à l'aise en aguicheuse effrontée et Franca Maï, fraîchement naturelle en gouvernante ambivalente) prises à parti avec un malfaiteur résolument machiste. Comme de coutume chez Rollin, le jeu théâtral de sa distribution et ses ellipses narratives semées d'incohérences et maladresses peuvent de prime abord rebuter le spectateur non averti. Pour autant, la franche sincérité de ces interprètes étonnamment attachants (jeu de soumission/domination autour d'une guerre des sexes) et sa succession de séquences étranges conçues sur l'emprise lubrique et la violence morbide nous magnétisent l'esprit auprès d'une scénographie stylisée, et ce en dépit de ces décors limités. Le tout accompagné d'une contribution musicale lancinante de Philippe d'Aram se prêtant à merveille au climat fantastique d'une aura sensiblement indolente.


Fantasmatique, baroque et enivrant parmi la synergie de l'érotisme et de l'horreur (on y taille les victimes à la grande faux !), Fascination recourt à l'expérience cinégénique hors norme de la part d'un artiste féru de ces actrices et d'un cadre naturel flirtant avec le gothisme polisson. Et ce à travers un thème majeur du genre (dont je tairais l'indice même si on y devine facilement son dénouement) traité à la fois avec une certaine originalité et une ambition auteurisante. Une perle du genre donc au vénéneux pouvoir de séduction si bien qu'à la revoyure il semble aussi prégnant qu'à l'époque de sa (discrète) sortie. 

* Bruno
2èx

jeudi 3 mai 2018

ABYSS

                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site voiceofcinema.wordpress.com

de James Cameron. Ed Harris, Mary Elizabeth Mastrantonio, Michael Biehn, Leo Burmester, Todd Graff, John Bedford Lloyd, J. C. Quinn, Kimberly Scott.

Sortie salles France: 27 Septembre 1989. U.S: 9 Août 1989

FILMOGRAPHIE: James Francis Cameron est un réalisateur, scénariste et producteur canadien, né le 16 Août 1954 à Kapuskasing (Ontario, Canada). 1978: Kenogenis (court-métrage). 1981: Piranhas 2, les Tueurs Volants. 1984: Terminator. 1986: Aliens, le Retour. 1989: Abyss. 1991: Terminator 2. 1994: True Lies. 1997: Titanic. 2003: Les Fantomes du Titanic. 2005: Aliens of the Deep. 2009: Avatar.


                            "Lorsque vous regardez l'abysse, l'abysse vous regarde aussi"

Spectacle d'aventures homériques à la croisée de l'anticipation féerique à faire pâlir de jalousie le maître incontesté Steven Spielberg (on songe clairement à Rencontres du 3è type lors de son dénouement enchanteur déployant la vision dantesque d'une cité inconnue), Abyss demeure le chef-d'oeuvre maudit de James Cameron toujours apte à relever les défis outre-mesure. La faute incombant à des conditions de tournages inévitablement houleuses (99% de l'action se déroule sous l'eau si bien que Cameron a construit une véritable centrale nucléaire au sein d'une cuve contenant des milliers de litres d'eau !) et à un échec commercial cuisant, et ce en dépit des 1 990 271 entrées sur notre territoire. D'une beauté formelle capiteuse et d'une intensité claustro à couper le souffle au sens littéral chez les plus vulnérables, Abyss enchaîne rebondissements et péripéties à une cadence effrénée si bien que le spectateur n'a pas le temps de reluquer son cadran (en dépit de sa durée exclusive) lorsqu'une poignée de commandos, proprios d'une plate-forme de forage pétrolier n'auront de cesse de transcender les bravoures afin de récupérer du fond de l'océan une ogive nucléaire. Car au préalable, un sous-marin américain y percuta un objet non identifié pour s'écraser dans l'abysse sans y laisser de quelconque survivant.


D'un réalisme ultra documenté par son souci du détail technique et sa pléthore d'engins sous-marins que nos héros manipuleront pour l'enjeu de leur survie, Abyss nous immerge de plein fouet au fond du crépuscule océanique avec son lot d'incidents techniques et humains qu'ils devront parfaire lors du surpassement de soi. Doublé d'une superbe histoire d'amour entre un duo d'amants en discorde conjugale mais pour autant prêt à s'unifier dans la pugnacité et le sens du sacrifice afin de sauver leur couple, Abyss insuffle une intensité dramatique jamais gratuite, eu égard de la caractérisation des personnages au caractère bien trempé (Mary Elizabeth Mastrantonio en impose dans l'autorité frondeuse), entre vaillance solidaire, rébellion (erratique !) et fragilité humaine, et d'une action ultra spectaculaire au service narratif. James Cameron prenant soin de renchérir les évènements catastrophiques autour d'une intrigue oppressante habilement structurée se combinant habilement à la digression d'une intrusion extra-terrestre. Plus précisément une INT (intelligence non terrestre) que le cinéastes parvient à donner chair à l'aide d'effets visuels "fluos" ou "minéraux" convaincants à défauts d'être transcendants (Oscar des meilleurs effets visuels à l'époque). Et donc, en prime de nous offrir un grand spectacle pyrotechnique par son réalisme inégalé, Cameron se permet également d'y lénifier sa dramaturgie progressive au gré d'une invitation au rêve et à l'évasion. Car outre son hymne à la bravoure et à la constance; Abyss déclare autant sa flamme aux mondes inconnus d'une intelligence singulière apte à communiquer avec l'étranger.


Un hymne à la vie, au pacifisme et à l'existence au delà des frontières de l'inconnu.
Gros morceau de bravoure d'un réalisme ébouriffant oscillant avec l'esprit candide d'un Spielberg à sa période la plus divine (dans son sens inné du merveilleux), Abyss confine au chef-d'oeuvre le plus abouti chez Cameron on ne peut plus circonspect et tatillon à relever le défi du rêve, de l'illusion et de la féerie sur la toile. Le maestro réinventant le cinéma à grand spectacle à sa notion la plus  intègre, noble et épurée !   

* Bruno

Anecdote ayant créée une polémique lors de sa sortie (source Wikipedia):
Le fluide respiratoire employé dans le film pour plonger en grande profondeur existe réellement. De plus, la scène où un rat est emprisonné dans une cage et respire du liquide n'est pas truquée. Cela a attiré les foudres des associations de protection d'animaux ; cette scène a même été supprimée de la version sortie au Royaume-Uni.

Récompense: Oscar des meilleurs effets visuels, 1989

mercredi 2 mai 2018

SUDDEN IMPACT

                                          Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Clint Eastwood. 1983. U.S.A. 1h57. Avec Clint Eastwood, Sondra Locke, Pat Hingle, Bradford Dillman, Paul Drake, Audrie J. Neenan, Jack Thibeau.

Sortie salles France: 22 Août 1984. U.S: 9 Décembre 1983

FILMOGRAPHIE: Clint Eastwood est un acteur, réalisateur, compositeur et producteur américain, né le 31 Mai 1930 à San Francisco, dans l'Etat de Californie. 1971: Un Frisson dans la Nuit. 1973: L'Homme des Hautes Plaines. 1973: Breezy. 1975: La Sanction. 1976: Josey Wales, Hors la Loi. 1977: L'Epreuve de Force. 1980: Bronco Billy. 1982: Firefox, l'arme absolue. 1982: Honkytonk Man. 1983: Sudden Impact. 1985: Pale Rider. 1986: Le Maître de Guerre. 1988: Bird. 1990: Chasseur Blanc, Coeur Noir. 1990: La Relève. 1992: Impitoyable. 1993: Un Monde Parfait. 1995: Sur la route de Madison. 1997: Les Pleins Pouvoirs. 1997: Minuit dans le jardin du bien et du mal. 1999: Jugé Coupable. 2000: Space Cowboys. 2002: Créance de sang. 2003: Mystic River. 2004: Million Dollar Baby. 2006: Mémoires de nos pères. 2006: Lettres d'Iwo Jima. 2008: L'Echange. 2008: Gran Torino. 2009: Invictus. 2010: Au-delà. 2011: J. Edgar. 2014: Jersey Boys. 2015: American Sniper.


4è opus réalisé pour le coup par Eastwood himself, Sudden Impact récolta le meilleur succès commercial de la saga même si en France il ne totalise que 937 881 entrées. Pour autant, et en dépit du soin accordé à la réalisation parfois stylisée et du charisme saillant de l'icone Eastwood (du haut de ces 53 printemps !), Sudden Impact pâti d'un scénario beaucoup moins étoffé et surprenant que ces prédécesseurs si bien qu'il vogue sur le filon conventionnel du Vigilante movie avec son lot d'exactions opérationnelles perpétrées ici par une ange exterminatrice. Sondra Locke insufflant avec  élégance flegme une trouble intensité lors de sa folie meurtrière émaillée de visions dérangeantes issues de son passé traumatique. A la suite de la découverte macabre d'un homme ayant été froidement abattu d'une balle dans les valseuses et dans la tête, Harry Callahan mène l'enquête entre deux règlements de compte parmi des braqueurs et des mafieux. Un second meurtre perpétré dans les mêmes circonstances l'amène à penser qu'il s'agirait d'une vendetta personnelle et que d'autres victimes viendront sans doute s'ajouter au tableau de chasse du tueur. 


Western urbain (et non plus polar !) efficacement mené grâce à son rythme fertile en actions ostentatoires (notamment auprès de ses 45 premières minutes particulièrement ludiques si bien que Clint Eastwood s'autoparodie avec une certaine dérision), Sudden Impact affiche un certain second degré en dépit de la gravité de son thème (la loi du talion du point de vue d'une victime de viol contrainte d'opérer elle même sa propre justice) stigmatisant à nouveau le laxisme juridictionnel comme le souligne son prologue sarcastique. Notamment auprès de la caractérisation stéréotypée de 3 malfrats jouant les provocateurs avec une outrance un peu trop contrastée. D'autres antagonistes majeures et secondaires afficheront également une posture aussi "clichée" (notamment dans l'hébétude) durant la traque de Harry délibéré à les coincer après avoir mené sa p'tite enquête et rencontré l'étrange Jennifer. En revanche, dans le rôle haïssable d'une matrone à l'éloquence triviale, Audrie J. Neenan crève l'écran à chacune de ses vulgaires apparitions, quand bien même Eastwood renforce ici son profil de cow-boy avec la classe virile et les répliques cinglantes qu'on lui connait. L'intrigue se clôturant en bonne et due forme (tueries en règle) auprès d'une dernière demi-heure haletante lorsque Harry tentera de poursuivre les derniers assaillants en prêtant main forte au propre coupable.


Sans surprise et moins percutant que ces aînés, Sudden Impact n'en demeure pas moins un efficace spectacle de série B à la violence épique, correctement troussé et interprété. 

* Bruno
4èx

MALFRAT: Qu'est-ce qu'tu fous, espèce de trou du cul ?
CALLAHAN : Tous les jours depuis une dizaine d'années, mon amie Loretta me sert un grand café noir sans sucre. Aujourd'hui, elle m'a bien servi un café noir, mais il était horriblement sucré… C'était écœurant ! Alors naturellement, je viens me plaindre…Ceci dit mes jolis, posez votre artillerie.
MALFRAT: Hé, quoi ?
CALLAHAN: Parce que nous n'allons pas vous laisser partir comme ça.
MALFRAT: Qui c'est "nous" ? Connard.
CALLAHAN: Smith… Wesson… et moi !

mardi 1 mai 2018

LA GRANDE EVASION

                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site senscritique.com

"The Great Escape" de John Sturges. 1963. U.S.A. 3h00. Avec Steve McQueen, James Garner, Richard Attenborough, James Donald, Hannes Messemer, James Coburn, Charles Bronson, Donald Pleasence, David McCallum, Gordon Jackson, Nigel Stock, John Leyton, Angus Lennie.

Sortie salles France: 11 Septembre 1963. U.S: 4 Juillet 1963

FILMOGRAPHIE: John Sturges est un réalisateur et producteur de films américain né le 3 janvier 1910 à Oak Park (Illinois) et mort le 18 août 1992 à San Luis Obispo (Californie).1948 : Le Signe du Bélier. 1949 : Les Aventuriers du désert. 1950 : La Capture. 1950 : Le Mystère de la plage perdue. 1950 : Right cross. 1950 : The Magnificent Yankee. 1951 : Kind Lady. 1951 : Le peuple accuse O'Hara. 1951 : It's a Big Country. 1953 : Fort Bravo. 1953 : La Plage déserte. 1954 : Un homme est passé. 1955 : Duel d'espions. 1955 : La Vénus des mers chaudes. 1956 : Coup de fouet en retour. 1957 : Règlements de comptes à OK Corral. 1958 : Le Trésor du pendu. 1958 : Le Vieil Homme et la mer. 1959 : La Proie des Vautours. 1958 : Le Dernier Train de Gun Hill. 1960 : Les Sept Mercenaires. 1961 : Par l'amour possédé. 1962 : Citoyen de nulle part. 1962 : Les Trois Sergents. 1963 : La Grande Évasion. 1965 : Station 3 : Ultra Secret. 1965 : Sur la piste de la grande caravane. 1967 : Sept secondes en enfer. 1968 : Destination Zebra, station polaire. 1969 : Les Naufragés de l'espace. 1972 : Joe Kidd. 1973 : Chino. 1974 : Un silencieux au bout du canon. 1976 : L'aigle s'est envolé.


Ce film est tiré d'une histoire vraie. Les personnages sont inspirés d'hommes ayant existé. L'endroit et la durée ont été adaptés. Mais chaque détail de l'évasion a été respecté. 

Immense succès à sa sortie internationale si bien qu'il se classe sur notre territoire n°1 au Box-office avec 8 755 029 entrées, la Grande Evasion s'inspire d'un fait historique singulier lorsque des centaines de prisonniers de guerre anglais, canadiens, australiens, polonais et américains tentent de prendre la poudre d'escampette en construisant durant des mois un long tunnel sous leur camp allemand. Dirigé par John Sturges, un des maîtres du cinéma d'action ("à l'ancienne" diront les puristes !) réunissant pour l'occasion une distribution incandescente (Steve McQueen, James Garner, Richard Attenborough, James Donald, Hannes Messemer, James Coburn, Charles Bronson, Donald Pleasence, David McCallum, rien que ça !), la Grande Evasion constitue une référence du divertissement hollywoodien sous couvert d'une improbable évasion carcérale que le réalisateur parvient à mettre en image avec un art consommé. Et ce en dépit d'un tournage houleux, de réécritures du scénario, du désistement et comportement capricieux de certains acteurs, Steve McQueen en tête puisque sceptique des ambitions du cinéaste avec qui il collabora plus tôt sur le tournage des 7 mercenaires ! Car utilisant à bon escient un humour permanent auprès du comportement arrogant, inévitablement insidieux, obtus et burné de prisonniers férus de liberté (Mc Queen emportant la mise de la provocation en casse-cou stoïque multirécidiviste du "frigo"), John Sturges dépeint leurs portraits hétéroclites avec une dimension aussi bien héroïque que parfois fragile.


Notamment si je me réfère aux profils du "faussaire" (subitement atteint de cécité) et au "roi du tunnel" (claustrophobe finalement ingérable que Charles Bronson retransmet avec une impressionnante appréhension viscérale !), sans compter l'issue tragique de la "taupe" et de plusieurs fugitifs dont le film leur dédie leur disparition en lieu et place d'épilogue. Mais si La Grande Evasion s'avère aussi jouissif et magnétique auprès de la posture si charismatique et attachante (parce que décontractée en dépit de leur condition d'isolement) de ces acteurs d'autrefois, il le doit évidemment à l'impensable reconstitution du plan d'évasion. De la gestion aux préparatifs matériels jusqu'à la construction du tunnel et leur fameuse escapade nocturne. John Sturges prenant soin de nous authentifier les démarches périlleuses de ces centaines de détenus parmi le souci du détail technique et leur intelligence émérite. Ceux ci s'exposant quotidiennement aux risques couillus sous l'oeil inhospitalier des allemands n'hésitant pas à recourir à la violence expéditive pour les plus audacieux d'entre eux ! Quant à la seconde partie retraçant de manière aussi avisée et charpentée l'échappée ardue de plusieurs d'entre eux, la Grande Evasion perdure un suspense autrement palpitant et oppressant quant à l'éventuel succès de leur exploit outre-mesure. Le spectateur suivant attentivement leur itinéraire autonome à travers l'Allemagne, entre perplexité angoissée et aspiration fébrile.


Chef-d'oeuvre du film d'évasion carcérale, La Grande Evasion immortalise sous une forme ludique indiscutablement intègre et aboutie cette odyssée héroïque de la seconde guerre avec une dimension humaine à la fois cocasse et poignante. Si bien que le chiffre 50 s'alloue d'une résonance amère à l'issue de leur bravoure de longue haleine. 

* Bruno

Récompense: Prix du Meilleur acteur pour Steve McQueen au Festival de Moscou, 1963.