mardi 21 mai 2019

Game of Thrones


      CHRONIQUES EXCLUSIVES DE GILLES ROLAND et JEAN-MARC MICCICHE !

                 [TICKET D’HUMEUR] GAME OF THRONES : UN GRAND MERCI !

ATTENTION : CET ARTICLE CONTIENT QUELQUES SPOILERS SUR LA SAISON 8 (pas sur le dernier épisode).

La huitième et dernière saison de Game Of Thrones ne fut pas de tout repos. Dans tous les sens du terme. À l’écran, les rebondissements, les scènes d’anthologie et les surprises furent extrêmement nombreuses, jusqu’à cette conclusion éprouvante. De l’autre côté, sur internet notamment, vu que c’est là que se centralisent désormais les passions, avec tout ce que cela sous-entend de dérives, l’action fut aussi au rendez-vous et, à l’heure où j’écris ces lignes, ce n’est bien sûr pas terminé. Dès le premier épisode, des voix se sont élevées pour critiquer de nombreux détails et souligner leur mécontentement quant à la direction prise par le récit. Le deuxième épisode confirma la tendance, quand le troisième, entièrement consacré à la fameuse et attendue bataille contre le Night King et ses White Walkers, fit l’objet d’un déferlement inédit de commentaires. Pour autant, c’est bien le cinquième, intitulé The Bells, qui devint la cible de la fureur d’une partie (minoritaire mais bruyante) des fans du show. En toute logique, l’ultime épisode ne fut pas non plus épargné. Un mécontentement par ailleurs déjà amorcé durant la saison précédente quand la série passa à la vitesse supérieure pour se diriger vers son terme, envers et contre celles et ceux qui étaient persuadés « mériter » quelque chose… de différent. Le point culminant néanmoins fut atteint quelques heures après la diffusion de The Bells, avec la publication d’une pétition largement commentée elle aussi, destinée à « contraindre » les showrunners à réécrire et donc à re-tourner la saison dans son intégralité. Pétition que je n’ai bien sûr pas signé, considérant d’une part la série admirable et d’autre part cette pétition totalement absurde. Et j’ai beau avoir entendu l’argument de certains signataires affirmant que le but était avant tout de « sanctionner » HBO, impossible pour moi de me résoudre à légitimer une telle procédure. Pourquoi ? Car depuis quand doit-on sanctionner les créateurs d’une œuvre quand celle-ci ne nous plaît pas ? Y compris quand il s’agit d’une série que l’on suit depuis 8 ans. J’ai écouté les arguments mais pour moi, ce n’est tout simplement pas concevable.


Cette histoire m’a d’ailleurs rappelé l’époque où Les Sopranos, série culte par excellence, tirait sa révérence au terme d’un épisode lui aussi très critiqué ou encore les réactions consécutives au dernier épisode de Lost. Souvent, concernant ces deux séries, on peut entendre : « J’ai adoré, à part la fin » ou encore, plus précisément pour Lost : « C’était génial au début mais après j’ai lâché l’affaire car c’est devenu nul ». Nous lirons le même genre de commentaires d’ici quelques semaines (ou quelques jours, voire quelques heures) concernant Game Of Thrones. Si ces trois séries n’ont pas grand chose à voir les unes avec les autres, elles partagent un point commun essentiel : elles sont allées jusqu’au bout de leur logique, sans se préoccuper de plaire au plus grand nombre. Ce qui, quand on peut se targuer de cumuler les records comme GOT, est assez couillu. De toute façon, selon moi, plusieurs alternatives se posent quand on se retrouve à la tête d’un tel barnum : soit on décide de tenir bon et de maintenir le cap pour suivre la direction qu’on s’est fixée, soit on reste à l’écoute des fans les plus enclins à passer du temps à échafauder des théories, pour tenter de les satisfaire. Heureusement, ni Jeffrey Lieber, J.J. Abrams, Damon Lindelof pour Lost, ni David Benioff et D. B. Weiss pour GOT n’ont choisi la deuxième option. Les deux séries étant des fresques propices aux théories les plus folles.

Je n’ai jamais cherché à deviner ce qui allait se passer. Échafauder des théories ne m’a jamais intéressé. Pas plus que de lire les analyses sur internet. Analyses pour la plupart assez énervantes à mon sens car souvent condescendantes (indirectement la plupart du temps) envers les fans satisfaits. Stephen King l’a très bien exprimé dans un tweet avant la diffusion du grand final, en soulignant que selon lui, les fans hardcore les plus enclins à faire entendre leur mécontentement n’avaient que très peu de chances de se contenter d’une fin, quelle qu’elle soit. Si ce n’est celle qu’ils avaient imaginée en collectant les indices depuis le début du show. Chacun sa façon de vivre une série. Ce n’est pas la mienne et je m’en félicite chaque fois que j’y pense.

La nuit dernière, j’ai mis le réveil à 2h45 pour voir le dernier épisode en direct. C’est la première fois que je fais un truc pareil mais là, je voulais marquer le coup et vivre cet événement pleinement, connecté avec tous les autres fans, dans ce pays, de l’autre côté de l’Atlantique ou ailleurs. Avec les défenseurs de la saison 8 comme moi mais aussi avec les autres qui, jusqu’au dernier moment, pensaient que GOT allait leur offrir les réponses qu’ils avaient espérées et donc la fin qu’ils appelaient de leurs vœux depuis plusieurs années. Logiquement, aujourd’hui, les mécontents ne se sont pas gênés pour exprimer leur frustration. C’est tout à fait normal. Les fans heureux de la tournure prise par la série aussi heureusement. Et c’est pour cela, qu’avant de publier ma traditionnelle critique de la saison, j’ai eu envie d’écrire ce texte. Pour apporter ma très modeste contribution afin de remercier David Benioff et D.B. Weiss, George R.R. Martin, HBO, les acteurs, et plus globalement toutes celles et ceux ayant œuvré depuis plusieurs années sur le show. Attention, car je ne me nourris d’aucune illusion quant au fait que ces personnes me liront. Il est évident que ce ne sera pas le cas. Aussi sûrement que personne ne commandera un jour un reboot de la saison 8. Mais, pour une question d’équilibre, je me suis simplement dit que ça valait le coup de prendre quelques minutes pour dire ce que je pensais. Sans trop y mettre les formes, en laissant parler mes émotions et le profond respect qu’encore une fois, cette saison m’a inspiré, concernant l’équipe aux commandes.


Oui, certes, je suis d’accord, il y eut quelques soucis au niveau de la géographie. King’s Landing a été « adaptée » pour mieux coller à la bataille de l’épisode 5. Un exemple parmi d’autres. Oui, parfois, les ellipses furent un peu brutales. Rien pour me déranger et me faire déconnecter, mais je comprends que cela ait pu irriter les plus tatillons. Personnellement, je me fous un peu de ce genre de choses quand le spectacle parvient, comme ce fut le cas ici, à me prendre aux tripes pour littéralement me clouer à mon canapé. C’est ma façon de vivre de tels divertissements. Un film, une série donc, mais aussi un livre ou un morceau de musique. Je n’ai jamais été celui qui pointait du doigt le micro encombrant dans la scène du parloir de Midnight Express. Les faux raccords m’ont toujours laissé indifférent. Scorsese, Coppola… Tous sont passés par là. Les plus grands chefs-d’œuvre contiennent leur lot d’erreurs. Pour faire la comparaison avec la musique, je me fous qu’un musicien fasse une fausse note pendant un concert quand l’émotion est là et que sur scène, le groupe déploie une énergie dévastatrice. Une coquille dans un livre, aussi prestigieux soit-il, ne va jamais me faire « sortir » de l’histoire si celle-ci a réussi à m’entraîner quelque-part où je n’étais jamais allé et où je me sens en l’occurrence très bien. C’est pour cela que j’aime autant le cinéma, les séries, la littérature et la musique. Un bon film peut totalement me sortir de la réalité l’espace d’un instant et m’encourager à rêver. Il peut me terroriser ou me faire rire, me faire oublier mes petits soucis, m’inspirer ou m’inciter à réfléchir sur tel ou tel sujet. Game Of Thrones m’a procuré ce genre de sensation. De saison en saison, depuis le premier jour, quand j’ai voulu jeter un œil à cette nouvelle série d’heroic fantasy, sans trop y croire (parce qu’avant, l’heroic fantasy à la TV, ce n’était pas gagné), l’histoire de Westeros et de ses Sept Couronnes m’a totalement habité. Quand j’aime quelque chose, j’aime à fond. Sans retenue. Sans peur du ridicule et sans tenir compte de ce que peuvent affirmer ceux qui n’aiment pas. La chute de Bran fut le premier choc. C’est là que j’ai vraiment été happé. La mort de Ned Stark, les répliques de Tyrion, la renaissance de Daenerys, les Noces Pourpres, la Bataille des Bâtards, la destruction du Mur… Autant de moments que j’ai vécu sans retenue. Et il en fut de même avec les nombreux temps forts de la dernière saison.

Comment pourrais-je alors me « forcer » à reconsidérer tout ce que Game Of Thrones a pu m’offrir dans le seul but de tenter de tomber d’accord avec ceux qui n’ont pas aimé ? Comment et pourquoi ? Pourquoi chercher la poutre que, si on en croit certains commentaires, j’aurais dans l’œil si l’expérience que j’ai vécu depuis mon canapé n’a eu que peu d’équivalent dans ma vie d’adulte cinéphile et « sériephile » ? Dans quel but ? Devrais-je vraiment m’émouvoir devant un gobelet oublié sur une table et faire taire mon amour des personnages et ma passion pour une histoire de plus en plus intense ? On ne force pas la passion et en cela, je comprends les déçu.e.s et respecte tous les avis. Je trouve juste dommage, soit dit en passant, que certains de ces fans déconfis se soient à ce point braqués contre ceux qui ont aimé sans réserve. À titre de comparaison, je n’ai jamais vibré devant Avatar mais je n’ai jamais pour autant cherché à faire changer d’avis les admirateurs du film. Si je me retrouve à parler de musique à un type et que celui-ci me balance que pour lui Bigflo & Oli ont plus de talent que les Beatles, vais-je perdre du temps à tenter de le faire changer d’avis ? Admettons que j’y arrive ? Que le gars se range de mon côté et pense lui aussi que les Beatles, il n’y a pas photo, sont largement meilleurs. Qu’est ce que j’y aurais gagné ? J’aurai juste réussi à démonter la passion d’une personne. J’aurai détruit un truc qui la rendait heureuse. Je ne sais pas si je suis clair mais je pense que vous voyez ce que je veux dire…

Mais je le répète, je peux parfaitement comprendre les mauvaises critiques. Les plus argumentées en tout cas.


Je tiens donc à remercier Game Of Thrones. Si je m’en tiens uniquement aux séries TV, je n’ai vécu que très peu de fois une expérience aussi intense. Lost m’a profondément bouleversé. J’ai revu la série plusieurs fois et cela n’a jamais changé. Les Sopranos aussi. Un authentique choc. La série m’a parlé et d’une certaine façon, fait partie de moi. L’interprétation que j’en ai en tout cas. Celle-là n’appartient qu’à moi. Je peux aussi citer The Leftovers ou Breaking Bad et Better Call Saul. Même si cette dernière n’est pas encore terminée, elle m’a tellement prise à la gorge qu’il semble impossible qu’un jour elle me déçoive. Pour ce qui est de GOT, c’est la même chose. Quand la première saison s’est terminée, à l’époque, je me suis empressé de lire tous les livres disponibles. Je ne pouvais pas attendre un an avant de connaître la suite. Impossible. Plus tard, je suis allé sur plusieurs lieux de tournage pour vraiment m’imprégner de l’ambiance. En Espagne et en Irlande du Nord. Des périples presque mystiques. J’ai conscience qu’on puisse trouver cela ridicule mais vous pensez bien, je m’en balance. Game Of Thrones, comme les autres séries citées plus haut, a fait vibrer en moi une corde plutôt difficile à atteindre. Complètement submergé par la passion, j’ai totalement approuvé les choix, techniques et narratifs, de l’équipe. J’ai compris l’amour inconditionnel de Tyrion pour sa Reine et compris la détresse de Daenerys avant que celle-ci ne bascule. J’ai admiré la détermination d’Arya et celle de Sansa. Concernant Arya, petit parenthèse, le fait qu’elle surgisse pour tuer le Night King ne m’a pas choqué. Non, car Arya évolue dans un monde où il est possible de changer de visage. Un monde où les dragons sont de la fête et les loups parfois beaucoup plus grands que la moyenne. Un monde de géants, d’Enfants de la Forêt et de zombies. La mort du dragon de Daenerys sur les côtes de Dragonstone ne m’a pas plus marqué par sa soit-disant incohérence. Comme si la possibilité de l’effet de surprise n’avait jamais existée, à Westeros comme ailleurs. Deux exemples parmi d’autres. On peut trouver mes « explications » foireuses. Je pourrais aussi développer et prendre un par un chaque point soulevé par les fans mécontents mais ce serait une perte de temps. Je rajouterai quand même que pour moi, la mort de Cersei fait partie des grands moments de la série. J’ai adoré le Clegane Bowl aussi bien évidemment et, mais là je me répète, la toute fin… Une conclusion à la hauteur de tout ce qui a précédé. Un ultime morceau de bravoure qui m’a submergé et laissé K.O. et admiratif. Sur mon canapé, à 4h10 du matin, j’ai regardé le générique de fin jusqu’au bout avant de retourner me coucher et de repenser à tout ce que je venais de voir. Une fin d’une sensibilité extrême, poétique, intelligente et nuancée. Alors oui, merci Game Of Thrones. Merci pour ces 8 saisons extraordinaires. J’ai tremblé, j’ai été ému plus d’un fois, j’ai ri aussi parfois et jubilé, et pas une fois je n’ai décroché. Voilà pour moi ce que signifie Game Of Thrones. Une série exceptionnelle de A à Z donc, qui en plus, et c’est l’apanage des chefs-d’œuvre, a su se montrer clivante. Car ne nous y trompons pas, les bonnes critiques comme les mauvaise participent activement à l’aura de Game Of Thrones. Et si vous pensez que le phénomène a atteint son point culminant, attendez un peu quelques années. Mais je peux aussi me tromper. C’est juste mon avis et si il n’a de grande signification que pour moi, il vaut néanmoins bien le vôtre !

@ Gilles Rolland

ARTICLE SIGNE JEAN-MARC MICCICHE
ATTENTION SPOILERS !!!

Séance découverte avec la fin de la plus grande saga télévisuelle jamais faite. Une saison qui aura fait couler beaucoup d'encre, parfois à raison et parfois à tord mais qui a l'immense avantage de rester sur ses principes de bases : ne jamais tomber dans le fanbase pour tracer son propre chemin (après que l'on soit d'accord ou non sur les choix effectués, c'est un autre débat), proposer toujours une forme de sidération en gratifiant régulièrement du jamais vu dans le cadre télévisuel (et soyons même encore plus direct, y compris au cinéma), d'avoir toujours su garder sa ligne de crête ultime, une gigantesque saga mythologique et politique où l'épopée se mêle au mélodrame tragique, bref, mettre au centre des personnages et de l'émotion....Même si je peux parfaitement entendre les nombreuses réserves qui ont accompagné cette saison 8 tant fantasmé au point que certains fans confondent leurs désirs avec l'ambition des showrunners......Car il faut avoir des couilles en béton pour imposer non pas un épisode final, mais un épilogue funeste, un ton doux amer d'une grande amerturme, le sentiment que les sentiments les plus fous et les plus nobles ont été au final dévoyés pour nous crier encore une fois (mais c'est un aspect qui malgré la tête coupée de Stark n'a visiblement pas été assimilé par les fans), que les choses ne se passent jamais comme dans nos rêves.....Ce qui agace les fans de la dernière heure, c'est l'aspect réceptif de la récompense...hé non c'est pas Daneris qui régné sur le royaume, ce n'est pas Jon le héros déchu qui tombe de haut à la hauteur de ses grands principes....Personne ne voulait voir ça ! Et pourtant c'est comme ça que s'est déroulé ce faux conte de fée...pas de happy end, juste une gueule de bois amer....Donc oui on peut signaler les points de détails qui aurait pu faire mieux passer la pilule (sur le plan narratif essentiellement), mais l'essentiel était là et on peut pas dire que bc de série actuelle peuvent se targuer d'aller jusqu'au bout de logique....Pour le reste, je peux entendre certaines critiques, mais attention, que ceux qui gueulent sur l'écriture de la saison 8 et qu'ils approuvent cette pétition, je leur dirai que la mauvaise foi des fanboy est sans commune mesure et que je ne l'ai pas vu râler sur le nombres incroyable de raccourcis que les deux derniers avengers ont imposés. Personne n'a mouflé sur le manque d'audace, de couilles de cette franchise ! Là tout le monde dit amen ! Que chacun balaie devant son tapis....

lundi 20 mai 2019

Les 2 Orphelines

                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Le due orfanelle" de Riccardo Freda. 1965. France/Italie. 1h39. Avec Sophie Darès, Valeria Ciangottini, Mike Marshall, Jacques Castelot, Jean Desailly, Simone Valère, Alice Sapritch, Jean Carmet.

Sortie salles France: 24 Mai 1965 

FILMOGRAPHIE: Riccardo Freda (né le 24 février 1909 à Alexandrie, Égypte - mort le 20 décembre 1999 à Rome) est un réalisateur, scénariste et acteur italien. 1942 : Don César de Bazan. 1945 : Toute la ville chante. 1946 : L'Aigle noir. 1948 : Les Misérables ou L'Évadé du bagne. 1948 : Le Cavalier mystérieux. 1949 : Le Fils de d'Artagnan. 1951 : La Vengeance de l'aigle noir. 1951 : Trahison. 1953 : Spartacus. 1953 : Les Mosaïques de Ravenne. 1954 : Théodora, impératrice de Byzance. 1956: Le Chateau des amants maudits. 1956 : Les Vampires. 1959 : Caltiki, le monstre immortel. 1960 : Le Géant de Thessalie. 1961 : Les Mongols (coréalisateur). 1961 : Le Géant à la cour de Kublai Khan. 1962 : Sept épées pour le roi. 1962 : Maciste en enfer. 1962 : L'Effroyable secret du docteur Hichcock. 1963 : Le Spectre du professeur Hichcock. 1964 : Les Deux Orphelines. 1964 : Roméo et Juliette. 1965 : L'Aigle de Florence. 1965 : Coplan FX 18 casse tout. 1966 : Roger la Honte. 1967 : Coplan ouvre le feu à Mexico.


Le pitch : Au XVIIIe siècle, peu avant la Révolution française, l’orpheline Henriette Gérard accompagne Louise, sa sœur adoptive aveugle, à Paris. Les deux jeunes filles espèrent bien trouver un médecin qui guérira Louise de sa cécité. Hélas, Henriette est enlevée par le marquis de Presles, un roué qui a décidé d'en faire son jouet. Louise n'a pas plus de chance que sa sœur : livrée à elle-même, elle tombe dans les mains de la Frochard, une mégère alcoolique qui ne cessera de l'humilier et de la tourmenter pour la forcer à mendier. Tout paraît s'arranger avec l'intervention du chevalier de Vaudrey et de la comtesse de Linières…


Une adaptation médiocre du roman d’Adolphe d'Ennery et d'Eugène Cormon que le maître du fantastique gothique Ricardo Fredda a bien du mal à mettre en image. De par son manque flagrant d'inspiration et d'une direction d'acteurs inexistante, le récit (assez tumultueux) peine à insuffler une quelconque empathie auprès du sort démuni des orphelines inexpressives, ballottées par de méchants cabotins (mention spéciale à Alice Sapritch en rombière acariâtre et aux outrances sarcastiques de Michel Barbey en complice abusif). Pour autant, chez les amateurs de bisserie Z gentiment bonnard, les 2 orphelines peut faire son petit effet de sympathique curiosité en dépit de ses nombreuses incohérences (principalement au niveau du jeu parfois ridicule des acteurs) et d'une reconstitution low-cost assortie de sa réalisation étonnamment maladroite auprès d'un cinéaste aussi notoire. A noter enfin en guise d'apparition fortuite la présence de Jean Carmet en valet empoté destiné à égayer l'atmosphère tendue de cette sombre histoire de rapts à si faible intensité dramatique.

*Bruno

vendredi 17 mai 2019

Règlements de comptes à O.K. Corral

                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site Cdiscount.com

"Gunfight at the O.K. Corral" de John Sturges. 1957. U.S.A. 2h03. Avec Burt Lancaster, Kirk Douglas, Rhonda Fleming, Jo Van Fleet, John Ireland, Lyle Bettger, Dennis Hopper, Lee Van Cleef.

Sortie salles France: 16 Octobre 1957. U.S: 30 Mai 1957

FILMOGRAPHIE: John Sturges est un réalisateur et producteur de films américain né le 3 janvier 1910 à Oak Park (Illinois) et mort le 18 août 1992 à San Luis Obispo (Californie).1948 : Le Signe du Bélier. 1949 : Les Aventuriers du désert. 1950 : La Capture. 1950 : Le Mystère de la plage perdue. 1950 : Right cross. 1950 : The Magnificent Yankee. 1951 : Kind Lady. 1951 : Le peuple accuse  O'Hara. 1951 : It's a Big Country. 1953 : Fort Bravo. 1953 : La Plage déserte. 1954 : Un homme est passé. 1955 : Duel d'espions. 1955 : La Vénus des mers chaudes. 1956 : Coup de fouet en retour. 1957 : Règlements de comptes à OK Corral. 1958 : Le Trésor du pendu. 1958 : Le Vieil Homme et la mer. 1959 : La Proie des Vautours. 1958 : Le Dernier Train de Gun Hill. 1960 : Les Sept Mercenaires. 1961 : Par l'amour possédé. 1962 : Citoyen de nulle part. 1962 : Les Trois Sergents. 1963 : La Grande Évasion .1965 : Station 3 : Ultra Secret. 1965 : Sur la piste de la grande caravane. 1967 : Sept secondes en enfer. 1968 : Destination Zebra, station polaire. 1969 : Les Naufragés de l'espace. 1972 : Joe Kidd. 1973 : Chino. 1974 : Un silencieux au bout du canon. 1976 : L'aigle s'est envolé.


Grand classique du western typiquement représentatif des années 50 à travers son envoûtant classicisme saturé d'un rutilant scope, Règlements de comptes à O.K. Corall doit beaucoup de son pouvoir attractif en les présences amicales du duo Burt LancasterKirk Douglas se prêtant mutuellement main forte contre une bande de hors la loi. Entre sens de l'honneur et esprit d'orgueil. Ainsi, à travers le thème de la vengeance qu'un shérif outrepassera pour tenir lieu de dignité familiale, John Sturges y cultive un western épique fertile en gunfights, provocations verbales (autour de parties de poker), traîtrises et romances déchues. Doc Holliday (Kirk Douglas), téméraire dans sa martialité, se vautrant néanmoins dans l'alcoolisme, faute de son amour impossible avec son amour de jeunesse, Kate Fisher. Une femme éperdue d'amour pour lui mais qui, en guise de rancoeur, d'amertume, de déception et de jalousie, finira par le trahir dans les bras de Johnny Ringo. Et ce avant de s'y raviser à plusieurs reprises lors de situations tendues depuis que son nouvel amant ne cessera d'intimider Hollyday avec une détestable arrogance.


Quand bien même Wyatt Earp (Burt Lancaster) préfère subvenir à la rescousse de son frère mis à mal avec la bande de Clanton, plutôt que de fuir la ville pour se marier avec la ravissante joueuse de poker, Laura Denbow. Constamment efficace sous l'impulsion des caractérisations contrariées de Doc Hollyday (à la triste réputation de tueur à la gâchette facile) et de Wyatt Earp finalement influencé par ce dernier pour sa bravoure et sa loyauté avant de céder au venin de la vengeance, Règlements de comptes à O.K. Corall s'accompagne d'une mise en scène classieuse que John Sturges; spécialiste indéfectible du western, transcende à coup de montage avisé pour y soigner chaque plan. Tant auprès de ses vastes paysages émaillés de cactus et de grandes chevauchées que des saloons et maisonnettes chaleureusement tamisées lors de cohésions familiales. Ainsi donc, à travers ses affrontements psychologiques davantage tendus et incertains, et à travers ses romances dépitées en déclin,  Règlements de comptes à O.K. Corall se clôt en bonne et due forme avec un final explosif démontrant de manière graphique les capacités du metteur en scène plutôt inspiré à y chorégraphier les échanges de coups de feu dans une tension métronome. Et ce, en prenant soin de dynamiter son montage à travers "champs / contre-champs" pour y intensifier les confrontations pugnaces entre clans adverses planqués sous des abris précaires.


Splendide western taillé sur mesure dans les principes de l'honneur, de l'orgueil et de l'héroïsme,  Règlements de comptes à O.K. Corall resplendit de mille feux auprès des 2 monstres sacrés: Burt Lancaster / Kirk Douglas nous offrant par ailleurs par leur connexion punitive une déférente histoire d'amitié teintée d'aigreur et de mélancolie.

*Bruno

jeudi 16 mai 2019

Les Désaxés

                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site vertical-story.com

"The Misfits" de John Huston. 1961. U.S.A. 2h05. Avec Marilyn Monroe, Clark Gable, Montgomery Clift, Eli Wallach, Thelma Ritter, James Barton, Estelle Winwood, Kevin McCarthy.

Sortie salles France: 19 Avril 1961. U.S: 1 Février 1961

FILMOGRAPHIE: John Huston est un réalisateur et acteur américain, né le 5 août 1906 à Nevada, dans le Missouri, et mort le 28 août 1987 à Middletown, dans le Rhode Island aux États-Unis.1941 : Le Faucon maltais. 1942 : L'amour n'est pas en jeu. 1942 : Griffes jaunes. 1943 : Report from the Aleutians. 1945 : La Bataille de San Pietro. 1948 : Le Trésor de la Sierra Madre. 1948 : La Folle Enquête. 1948 : Key Largo. 1949 : Les Insurgés. 1950 : Quand la ville dort. 1951 : La Charge victorieuse. 1951 : African Queen. 1952 : Moulin Rouge. 1953 : Plus fort que le diable. 1956 : Moby Dick. 1957 : Dieu seul le sait. 1958 : Le Barbare et la Geisha. 1958 : Les Racines du ciel. 1960 : Le Vent de la plaine. 1961 : Les Désaxés. 1962 : Freud, passions secrètes. 1963 : Le Dernier de la liste. 1964 : La Nuit de l'iguane. 1966 : La Bible. 1967 : Casino Royale. 1967 : Reflets dans un œil d'or. 1969 : Davey des grands chemins. 1969 : Promenade avec l'amour et la mort. 1970 : La Lettre du Kremlin. 1971 : Les Complices de la dernière chance. 1972 : La Dernière Chance. 1972 : Juge et Hors-la-loi. 1973 : Le Piège. 1975 : L'Homme qui voulut être roi. 1976 : Independence. 1979 : Avec les compliments de Charlie. 1979 : Le Malin. 1980 : Phobia. 1981 : À nous la victoire. 1982 : Annie. 1984 : Au-dessous du volcan. 1985 : L'Honneur des Prizzi. 1987 : Gens de Dublin.


Echec public et critique lors de sa sortie si bien que l'on peut évoquer le "chef-d'oeuvre maudit" alors que ce soir je le découvris pour la 1ère fois, Les Désaxés dégage une chétive puissance dramatique sous l'impulsion de la radieuse Marilyn Monroe accompagnée de ses partenaires virils Clark Gable,  Montgomery Clift, Eli Wallach, communément époustouflants de force tranquille et de cynisme dans leur orgueil machiste. Illustrant les virées effrontées de 3 ploucs et d'une potiche décervelée qu'ils tentent insidieusement de courtiser en catimini, les Désaxés est à mon sens un choc émotionnel inusité eu égard de son âge avancé plus vivifiant que jamais (il date de 1961) et de la fragilité de Marilyn Monroe irradiant l'écran à chaque seconde (c'est peu de le dire !). Connaissant mal sa filmographie, je ne serai pour autant nullement surpris qu'il s'agisse en l'occurrence du rôle de sa vie alors qu'elle hésita dans un premier temps à s'y laisser convaincre selon le scénariste Arthur Miller  (son propre époux à la ville). D'ailleurs, Marilyn décédera quelques mois après ce tournage à l'âge de 36 ans, quand bien même son partenaire Clark Gable (davantage émouvant en amant autoritaire naïf mais en voie de réflexion introspective) succombera à un infarctus quelques semaines plus tard.


De par sa douceur de miel inscrite dans la générosité, son ultra sensibilité et émotivité (notamment pour la cause animale lors d'une ultime partie de chasse d'une intensité grave parfois insupportable) et son hyper naïveté à se laisser berner par ses alcoolos du samedi soir, chasseurs de chevaux en lieu et place d'indépendance professionnelle, Marilyn porte le film sur ses épaules avec une grâce démiurge. Pathétiques, dérisoires, car affligeants de médiocrité à travers leur inculture, leur égoïsme et leur lâcheté, ces 3 énergumènes nous sont représentés comme les derniers cowboys de la mythologie de l'ouest se vautrant dans la facilité, l'ennui et les beuveries, reflets de leur ignorance intellectuelle. Pour autant, depuis leur rencontre avec la pin-up de leur rêve qu'ils dupent à leur guise; deux d'entre eux vont parvenir à s'assainir, se remettre en question puis finalement éprouver regret et tolérance envers la révolte de Roslyn traumatisée par leurs actes de brutalité. Un rodéo de longue haleine car y traquant des chevaux sauvages pour les revendre au chaland en guise de victuaille. Poignant, voir même bouleversant, à travers les yeux si émotifs de la candide Marilyn en proie à un tourbillon émotionnel de rude épreuve (elle est constamment ballottée par ses partenaires lubriques avant de témoigner, le regard horrifié, de leur traque aux chevaux en plein désert solaire), Les Désaxés dégage un sentiment constant d'amertume, de désespoir et de désillusion à travers les postures lâchement héroïques de ses cowboys perfides ne comptant que sur leur propre ego. Et pourtant, c'est à travers la rébellion de celle-ci que ces derniers (tout du moins 2 d'entre eux !) devront se jauger à une prise de conscience, une réflexion sur leurs actes de violence lâchement perpétrées sur l'animal.


Chef-d'oeuvre d'élégie romantique que la fragile Marilyn tente désespérément de solliciter auprès de la posture virile de Clark Gable, Les Désaxés demeure finalement un périple initiatique sur la rédemption, la loyauté de la fidélité et la remise en question morale à travers les thèmes épineux de la violence, l'ignorance, la marginalité et l'innocence. Mythique et éprouvant. 

*Bruno

mercredi 15 mai 2019

L'Heure de la Sortie. Prix du Meilleur Film, Catalogne 2018.

                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Sébastien Marnier. 2018. France. 1h42. Avec Laurent Lafitte, Emmanuelle Bercot, Gringe, Grégory Montel, Pascal Greggory.

Sortie salles France: 9 Janvier 2019

FILMOGRAPHIESébastien Marnier est un réalisateur et scénariste français né le 22 septembre 1979 aux Lilas. 2002 : Polissons et Galipettes, en collaboration avec Michel Reilhac. 2002 : Le Grand Avoir, coécrit et réalisé avec Élise Griffon (court-métrage). 2003 : Le Beau Jacques, coécrit et réalisé avec Élise Griffon (court-métrage). 2016 : Irréprochable. 2019 : L'Heure de la sortie.


Seconde réalisation du cinéaste néophyte Sébastien Marnier, l'Heure de la Sortie glace le sang par sa froideur hermétique fustigeant la culpabilité de l'homme responsable de tous les maux sociétaux, politiques et écolos de par son appétence insatiablement cupide qu'il sustente depuis des siècles. Certaines images d'archive insoutenables (maltraitance animale dans les abattoirs, suicides explicites, catastrophes naturelles dantesques, attentats terroristes d'ampleur insoupçonnée) provoquant évidemment un malaise viscérale à travers ce maelstrom d'images ad nauseam. Car dans la lignée du Village des Damnés (pour la posture impassible des collégiens sectaires hérités d'un film de science-fiction) et plus explicitement des Révoltés de l'An 2000 (pour ce terrorisme juvénile autodestructeur délibéré à châtier les adultes et à tester leur limite à la souffrance afin de mieux se préparer au pire), l'Heure de la sortie effleure le fantastique à travers son climat latent de mystère anxiogène qu'entretiennent ces ados revanchards.


Saturé d'un envoûtant (et inopiné) score électro digne d'une prod US, Sébastien Marnier maîtrise plutôt bien ce sentiment d'angoisse, d'insécurité et d'inquiétude progressive que subit brutalement le prof suppléant devenu voyeuriste malgré lui à force de tenter d'y saisir les tenants et aboutissants des élèves surdoués. Ainsi donc, à travers le naturel fourbe de ses comédiens juvéniles méconnus et à travers la force d'expression davantage désarmée de Laurent Lafitte, Sébastien Marnier dirige admirablement ces derniers sous l'impulsion d'une commune sobriété magnétique. Et si l'Heure de la Sortie avait gagné à être plus passionnant à travers sa narration à suspense émaillée d'incidents nonsensiques, il n'en demeure pas moins assez captivant, voir parfois même intense lors de ses situations hostiles plutôt imprévisibles et redoutablement pernicieuses. A l'instar de son final pessimiste, constat alarmiste sur le devenir de notre humanité (trop longtemps) corrompue par le capitalisme, l'incivisme et l'arrivisme de nos politiques irresponsables quant à la question vitale de l'écologie.


Cris d'alarme contre la pollution des écosystèmes et le malaise adolescent davantage isolé et abdiqué par une démission parentale dénuée d'idéaux, l'Heure de la Sortie est un vénéneux cauchemar existentiel où la progression d'une violence aveugle s'y cultive à travers une idéologie aussi bien sectaire que sacrificielle. A découvrir, avec une dérangeante appréhension. 

*Bruno

Récompenses: Festival international du film francophone de Namur 2018 — section « Avant-premières » : Prix du Jury Junior
Festival international du film de Catalogne 2018 — section « Official Fantastic Competition » : Meilleur film

mardi 14 mai 2019

Les Invisibles. Prix Chabrol coup de coeur du Jury, Prix du Public à Pau.

                                          Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Louis-Julien Petit. 2018. France. 1h42. Avec Audrey Lamy, Corinne Masiero, Noémie Lvovsky, Déborah Lukumuena, Pablo Pauly, Sarah Suco, Brigitte Sy

Sortie salles France: 9 Janvier 2019

FILMOGRAPHIELouis-Julien Petit est un réalisateur français, né le 6 septembre 1983 à Salisbury (Royaume-Uni). 2009: Les Figures (court métrage). 2015: Discount. 2016: Carole Matthieu. 2018 : Les Invisibles.


Avant-propos: Le nombre de personnes sans-domicile est en progression constante, avec presque un doublement entre 2001 et 2012, selon les statistiques de l’Insee et l’Ined. 38 % des sans-domicile adultes sont des femmes.

"Les seules femmes heureuses sur cette terre sont celles à qui nulle caresse ne manque."
Auréolé de 5 récompenses en France, Les Invisibles est une merveille d'émotions dans le cadre précaire d'un foyer clandestin y accueillant en désespoir de cause des femmes SDF au tempérament à la fois explosif et chétif. Déjà remarqué avec le formidable (et tout aussi noble et discret) Discount, comédie sociale dans la même veine vériste, Louis-Julien Petit gravite d'un échelon avec Les Invisibles. De par la pudeur de sa mise en scène (en dépit de 2/3 situations dramatiques émaillée de bons sentiments facilement pardonnables) que de l'expression des actrices professionnelles se mêlant aux quidams non professionnelles (pour certaines ils s'agit d'ailleurs de véritables femmes SDF). Et sur ce dernier point oh combien saillant, on reste ébaubi par les prestances criantes de vérité humaine de ces laissés-pour-compte aussi rongés par la désillusion que d'une parcelle d'espoir que tentent de réanimer leurs managers Audrey, Manu et Hélène en communion solidaire. Le cheminement narratif inscrit dans la désinhibition du désir de s'affirmer se déclinant en parcours initiatique.


Une épreuve de force perpétuelle à retrouver leur dignité, leur foi en l'avenir et leur raison d'exister de par l'intérêt du projet professionnel et du soutien amical indéfectible qu'elles forment autour de leurs mentors. Ainsi donc, en éludant admirablement le misérabilisme auprès d'un sujet aussi grave qu'ignoré au cinéma, Louis-Julien Petit privilégie humour et légèreté auprès du tempérament mutuellement sémillant de cette troupe de comédiennes crevant l'écran à chacune de leur posture burinée. Si bien que ces visages ordinaires striés d'un passé social chaotique nous bouleversent auprès de leur attachante expression naturelle inscrite dans la force du vécu. Ces dernières, parfois timorées et chevrotantes, livrant à nu leurs sentiments frondeurs face à une caméra studieuse portant une immense tendresse auprès de leur engagement et résilience stoïque (du moins pour les plus preuses d'entres elles). Et ce en dépit du corps policier inévitablement intolérant à toute démarche illégale et dénué de courtoisie à respecter cette gente féminine estampillée "marginale".


"Femmes, je vous aime"
Hymne à la vie en forme de vertigineux feu d'artifice bipolaire, et au désir fougueux de vaincre la misère dans leur condition d'exclues de la société, Les Invisibles accouple intègrement la comédie dramatique par le biais de ces inoubliables tranches de vie divines d'amicalité candide. De par leur élan solidaire féminin d'y refréner leur rage en combattant la tête haute l'injustice (quel majestueux défilé final face une police impassible !) y émane une oeuvre infiniment fragile, sensible et bouleversante, mais pour autant truffée d'espoir, d'optimisme et de rêve à accomplir à force d'enjamber une à une les marches du podium. (Avec en sus un superbe témoignage au comité chaleureux de la région Haut-de-France !).  

*Bruno

Récompenses: Prix de la Meilleure Réalisation lors de la première édition du Festival International du Film Politique de Carcassonne.
Prix Chabrol Coup de coeur du Jury, Chabrol du Public et Chabrol du Jeune Public au Festival du Film du Croisic.
Prix du Public au Festival International du Film de Pau.












lundi 13 mai 2019

Border. Prix Un certain regard, Cannes 2018.

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

"Gräns" de Ali Abbasi. 2019. U.S.A. 1h50. Avec Eva Melander, Eero Milonoff, Jörgen Thorsson, Sten Ljunggren, Ann Petrén

Sortie salles France: 9 Janvier 2019

FILMOGRAPHIE: Ali Abbasi, né en 1981 à Téhéran, en Iran1, est un scénariste, réalisateur et monteur danois d'origine iranienne. 2016 : Shelley. 2018 : Border


Natif de Suède, Border est une oeuvre inclassable étonnante, de par son parti-pris d'y casser les codes au point d'y larguer en route une partie des spectateurs, notamment faute de son climat insolite, austère, mutique, en accord avec une nature apaisante. Car conjuguant les genres du Fantastique, de la romance, du suspense, de l'horreur et du drame social de manière résolument iconoclaste, Border n'est pas conçu pour plaire tous les spectateurs. Son schéma narratif imprévisible se développant au fil de la quotidienneté d'une douanière douée d'un odorat exceptionnel pour alpaguer les fraudeurs, et qui un jour, sur son lieu de travail, rencontrera un individu suspicieux de prime abord avec qui elle entamera une liaison sentimentale. Conte écolo militant pour la cause animale et le droit à la différence à travers les thèmes si graves (et si inattendus) de la pédophilie et de la maltraitance infantile, Border tente de nous attacher auprès d'un couple marginal si bien que je tairai leur identité afin d'ébruiter l'indice.


Ces derniers ayant comme point commun un physique ingrat tuméfié (avec en sus une cicatrice dans le bas du dos), une misanthropie davantage appuyée au fil de leur relation existentielle contestataire ainsi qu'une nourriture peu ragoutante constituée entre autre d'asticots, insectes et vers de terre. Ainsi, en dépit de son climat équivoque parfois pesant et de moult ruptures de ton baroques à la lisière d'un David Lynch (on peut d'ailleurs prêter une allusion à Eraserhead à un moment propice d'une découverte), Border fascine par moments même si le malaise nous occasionne tantôt un sentiment de dégoût ou d'opposition contradictoire. Le réalisateur abordant également une réflexion sur le Bien et le Mal à travers le motif d'une vengeance sans vergogne. Méconnaissable en douanière à l'embonpoint affichant un visage repoussant, Eva Melander porte le film sur ses épaules avec une force d'expression discrètement magnétique eu égard de son introversion et de sa voie initiatique à se rebeller contre une mauvaise influence et le sentiments davantage aigu d'injustice. Accompagné d'Eero Milonoff aussi convaincant, son personnage s'avère bien plus énigmatique et équivoque lors de ses sous-entendus ironiques, son petit regard impur et ses actions parfois dénuées de raison ou de logique.


Que l'on aime ou que l'on rejette en bloc son contenu difficile d'accès, Border est un vrai film fantastique couillu possédant sa propre personnalité atypique. Un récit initiatique sur l'estime de soi, le désir d'indépendance (sans y être juger) et la maîtrise de la communication à travers le cadre du conte écolo remettant en cause une lourde responsabilité parentale du point de vue de l'orphelin. A découvrir. 

*Bruno

Festival de Cannes 2018 : Prix Un certain regard
Noir in Festival 2018 : Prix du meilleur film7,8.

vendredi 10 mai 2019

Rivière sans Retour

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site free-telechargement.co

"River of No Return" de Otto Preminger. 1954. U.S.A. 1h31. Avec Robert Mitchum, Marilyn Monroe, Rory Calhoun, Tommy Rettig, Murvyn Vye, Douglas Spencer

Sortie salles France: 30 Avril 1954

FILMO SELECTIVE: Otto Ludwig Preminger, né le 5 décembre 1905 à Wiznitz (en Autriche-Hongrie, aujourd'hui en Ukraine) et mort le 23 avril 1986 à New York (États-Unis), est un réalisateur américain d'origine autrichienne.1936 : Under Your Spell. 1937 : Charmante Famille. 1938 : Le Proscrit. 1944 : Laura. 1945 : Scandale à la cour. 1945 : Crime passionnel. 1946 : Quadrille d'amour. 1947 : Ambre. 1947 : Femme ou Maîtresse. 1949 : Le Mystérieux Docteur Korvo. 1950 : Mark Dixon, détective. 1951 : La Treizième Lettre. 1952 : Un si doux visage. 1953 : La Lune était bleue. 1954 : Rivière sans retour. 1954 : Carmen Jones. 1955 : L'Homme au bras d'or. 1955 : Condamné au silence. 1957 : Sainte Jeanne. 1958 : Bonjour tristesse. 1959 : Autopsie d'un meurtre. 1960 : Exodus. 1962 : Tempête à Washington. 1963 : Le Cardinal. 1965 : Première Victoire. 1965 : Bunny Lake a disparu. 1967 : Que vienne la nuit. 1970 : Dis-moi que tu m'aimes, Junie Moon. 1971 : Des amis comme les miens. 1975 : Rosebud. 1979 : The Human Factor.


« Il y a toujours deux côtés dans une histoire. »
Unique western d'Otto Preminger qui fit les beaux jours de la Dernière Séance d'Eddy Mitchell un 16 Novembre 1982 en 1ère partie de soirée, Rivière sans retour fait parti de ses classiques immuables auquel le côté désuet ne fait que renforcer son charme sensuel. Car fort d'une mise en scène aussi bien sobre que maîtrisée à travers un Scope technicolor, et d'une admirable direction d'acteurs, Rivière sans Retour impose un climat souvent placide à travers le périple houleux d'un couple de fortune et d'un enfant traversant une rivière agitée pour rejoindre la ville de Council City. Mais au préalable, après avoir prêté main forte au couple Harry et sa compagne Kay sur leur radeau échoué, Matt Calder (Robert Mitchum) et son fils Mark (qu'il vient de le récupérer après avoir purgé une peine de prison pour meurtre) sont trahis par l'étranger avide de rejoindre la ville de Council en y dérobant son fusil et son cheval. Un peu plus tard, après que celui-ci prit la fuite, Matt, Mark et Kay (qui décida de rester parmi eux en attendant le retour de son amant) sont pris à parti avec les indiens. Ainsi, ils sont contraints de descendre la rivière en radeau afin de tenter de rejoindre la ville et se venger du maraudeur du point de vue de Matt plutôt avisé aux valeurs du respect et d'intégrité depuis son passé galvaudé. Western contemplatif nanti de superbes paysages canadiens, Rivière sans Retour se décline en récit initiatique à travers ce trio improvisé s'épaulant mutuellement en guise de survie et d'éducation entre deux crises de contradiction.


Au-delà du caractère ludique de certaines scènes d'action (dont un étonnant final à la fois dramatique, mélancolique et salvateur), l'intérêt de l'aventure réside donc dans ces rapports conflictuels que se disputent Matt et Kay face au témoignage du jeune Mark lui même en apprentissage de maturité. Robert Mitchum, tout en noble élégance dans sa loyauté laconique, et Marilyn Monroe, femme de caractère divine de sobriété et de sensualité charnelle, irradiant l'écran à chaque plan. Quand bien même l'attachant Tommy Rettig fait aussi preuve d'une candeur dépouillée en enfant scrupuleux de nature sage et curieuse. Ainsi, si Rivière sans retour s'avère si captivant et magnétique sous l'impulsion de ces comédiens sans fard, il le doit autant à l'intelligence de sa mise en scène posée et studieuse observant le trio avec pudeur et dignité. Tant et si bien que l'on observe cette romance néophyte parmi la sensible attention des caractérisations humaines s'inculquant avec foi les valeurs du respect, d'amour, de pardon et de tolérance. Et ce sans jamais se laisser envahir par une quelconque sensiblerie programmée si bien que Rivière sans retour force le respect, notamment au travers des mélodies exaltantes que Marilyn Monroe chantonne avec une étonnante assurance. Des instants de magie pure, entre deux postures sensuelles subtilement aguicheuses et une expression mélancolique poignante.


Sincère et authentique quant à sa modeste représentation plutôt réaliste, fragile et persévérant quant à l'évolution des personnages en proie aux valeurs familiales et à la remise en question morale (notamment nos faibles capacités de jugement, d'esprit critique et de discernement face à l'amour), Rivière sans retour demeure un très beau western humaniste d'une élégance lestement épurée. 

*Bruno

jeudi 9 mai 2019

Le Capitan

                                                 Photo empruntée sur Google, appartenant au site Senscritique.com

de André Hunebelle. 1960. France/Italie. 1h45. Avec Jean Marais, Bourvil, Elsa Martinelli, Pierrette Bruno, Lise Delamare, Annie Anderson, Guy Delorme.

Sortie salles France: 5 Octobre 1960

FILMOGRAPHIE: André Hunebelle est un maître verrier et réalisateur français, né le 1er Septembre 1896 à Meudon (Hauts-de-Seine), décédé le 27 Novembre 1985 à Nice. 1948: Métier de fous. 1949: Millionnaires d'un Jour. 1949: Mission à Tanger. 1950: Méfiez vous des Blondes. 1951: Ma Femme est formidable. 1952: Massacre en dentelles. 1952: Monsieur Taxi. 1953: Les Trois Mousquetaires. 1953: Mon Mari est merveilleux. 1954: Cadet Rousselle. 1955: Treize à table. 1955: l'Impossible Monsieur Pipelet. 1956: Casino de Paris. 1956: Mannequins de Paris. 1956: Les Collégiennes. 1957: Les Femmes sont marrantes. 1958: Taxi, roulotte et Corrida. 1959: Le Bossu. 1959: Arrêtez le massacre. 1960: Le Capitan. 1961: Le Miracle des Loups. 1962: Les Mystères de Paris. 1963: Oss 117 se déchaîne. 1963: Méfiez vous Mesdames. 1964: Banco à Bangkok pour Oss 117. 1964: Fantômas. 1965: Furia à Bahia pour Oss 117. 1965: Fantômas se déchaîne. 1967:   Fantômas contre Scotland Yard. 1968: Pas de roses pour Oss 117. 1968: Sous le signe de Monte-Cristo. 1971: Joseph Balsamo. 1974: Les Quatre Charlots Mousquetaires. 1974: Les Charlots en Folie: A nous quatre Cardinal ! 1978: Ca va faire tilt.


Un an après l'immense succès Le BossuAndré Hunebelle rempile avec le film de cape et d'épée sous la houlette d'un roman de Michel Zévaco. Et d'y recruter à nouveau ses deux acteurs fétiches Jean Marais et Bourvil fraîchement débarqués du Bossu. Déjà adapté à l'écran par Robert Vernay en 1946, Le Capitan se décline en film d'aventures coloré et bondissant sous l'impulsion spontanée du duo précité. A savoir, complots, trahison, assassinats et vengeance perpétrés sous le règne de Louis XIII que deux clans se disputent afin de s'approprier le trône ! Ainsi, à travers cette conjuration,  François de Capestang, dit Le Capitan, s'associe auprès d'un saltimbanque afin d'y déjouer (de prime abord) les manigances de Marie de Médicis (mère du jeune Louis XIII) et de son premier ministre Concino Concini. Car depuis l'assassinat d'Henri IV, les deux escrocs décident de s'emparer du trône en semant la terreur dans la Province. Mais un autre leader des conjurés, le Duc d'Angoulême, désire également subtiliser la couronne du roi de par l'inexpérience et l'âge juvénile de ce dernier. Plutôt bien troussé à travers ses digressions à rebondissements auquel s'écharpent divers antagonistes pernicieux, la mise en scène assidue de Hunebelle est empreinte d'une réelle élégance formelle. Tant auprès de ses magnifiques décors naturels ou de ses intérieurs architecturaux, des costumes flamboyants que des séquences d'action rondement dirigées. Les duels homériques à l'épée s'opérant avec agilité quand bien même certaines cascades impressionnent de par leur réalisme, notamment lorsque Jean Marais s'oppose comme de coutume à s'épauler d'une doublure !


A l'instar de son intense escalade vertigineuse sur l'une des tours du château ou encore lors de la chevauchée endiablée de Louis XIII culminant sa chute dans le précipice d'une falaise en compagnie de son cheval. Qui plus est, saturé d'une photo en Eastmancolor, le Capitan s'octroie d'un rutilant cinémascope. Niveau cast, en chevalier intrépide redresseur de tort au charisme saillant, Jean Marais s'alloue d'un naturel spontané fondée sur les valeurs de noblesse, de loyauté, de fidélité et d'amour, tant auprès de sa protégée que du jeune roi sur le fil du rasoir. Si bien que l'acteur éprouve un réel plaisir à participer une seconde fois à sa fonction de preux chevalier. Quant à son comparse servant de "faire-valoir", l'impayable  Bourvil incarne avec sa bonhomie usuelle un baladin fripon conçu pour détendre l'aventure entre deux sémillantes chansonnettes dont l'une s'avère littéralement féerique. Au delà de son action échevelée agréablement menée, André Hunebelle  n'oublie pas d'y introduire un souffle romanesque auprès d'une charmante idylle entre Gisèle d'Angoulème et le Capitan. Leur relation en herbe débouchant par ailleurs par une tentative de secours audacieuse lorsque celle-ci le sauvera in extremis de la mort. Qui plus est, et pour renchérir son climat gentiment tendre, son disciple Cogolin cédera notamment au charme de Giuseppina grâce à leur timidité commune. Une servante italienne pudique d'autant plus sensible à la candeur du saltimbanque non avare de séduction coquine.


Après son réjouissant Le Bossu, André Hunebellesolide artisan du film de cape et épée, nous confirme donc avec le Capitan une seconde réussite comme le souligne sa côte de popularité critique et public (5 177 812 entrées rien que dans l'hexagone puisqu'il s'agit d'une co-production avec l'Italie). Aventures, action, romance se conjuguant avec une harmonie fougueuse, de par l'efficience de sa narration à la fois épique et politique (entre amour conflictuel, complots et trahisons) que de la chaleureuse complémentarité de nos loyaux lurons. Une pépite antidépressive à savourer de préférence entre amis ou en famille. 


*Bruno
09.05.19. 4èx
18.10.12. (140 v)

mercredi 8 mai 2019

Il était temps / About Time

                                       Photo empruntée sur Google, appartenant au site under-my-screen.com

de Richard Curtis. 2013. Angleterre. 2h03. Avec Domhnall Gleeson, Rachel McAdams, Bill Nighy, Margot Robbie, Lindsay Duncan, Lydia Wilson.

Sortie salles France: 6 Novembre 2013

FILMOGRAPHIE: Richard Curtis est un réalisateur, scénariste, et producteur de cinéma et de télévision Néo-Zélandais d'origine australienne, né le 8 novembre 1956 à Wellington, . 2003 : Love actually. 2009 : Good Morning England. 2013 : Il était temps (About Time).


“On ne vit qu'une fois. Et encore !”
Abordant le thème du voyage dans le temps dans le cadre de la romcom, Il était temps s'avère aussi frais que sémillant de par la vigueur de son hymne à l'amour et à la vie que Richard Curtis illustre sans pathos. Et ce même si quelques bons sentiments s'avèrent parfois un brin surexposés sans pour autant céder à la mièvrerie. Car émaillé de touches d'humour assez subtiles (on reconnait bien là l'identité anglaise de l'entreprise, notamment auprès de ces dialogues ciselés), d'instants d'onirisme impromptus (l'étonnante séquence du mariage sous une tempête) et de plages de tendresse que s'harmonise le couple amoureux, Il était temps vise assez juste pour cibler le coeur du public embarqué dans une chronique sentimentale finalement ordinaire. Dans la mesure où ce portrait de famille aisé nous ressemble tous à travers les joies et les peines encourues lors de notre destinée nous imposant fatalement la mise à l'épreuve du deuil à travers la vieillesse, la maladie ou l'incident aléatoire (autrement injustifié). La moralité du film nous prodiguant avec une certaine poésie naturaliste d'y cueillir le jour présent sans se soucier du lendemain. Un discours très explicite au final que certains pourraient toutefois trouver un brin complaisant ou tout du moins un peu trop appuyé lors des monologues solennels du héros s'efforçant d'améliorer ses relations humaines en remontant dans le passé.


Ainsi donc, c'est à travers la difficile acceptation du deuil lors de son ultime demi-heure très émouvante qu'Il était temps exploite tout son potentiel métaphysique. Le voyage temporel (uniquement opéré dans le passé et non dans le futur) n'étant qu'un prétexte pour la remise en question du héros d'apprendre à savourer chaque seconde de son existence en étant scrupuleusement attentif aux faits et gestes du monde qui l'entoure, et en y tirant les leçons bénéfiques des épreuves du malheur. Notamment auprès des rapports étroits qu'il partage avec son paternel débonnaire quant aux valeurs de l'amour, de la famille et de la communication. Livret d'images fougueuses baignant dans un climat de quiétude stimulant et fructueux, Il était Temps parvient d'autant plus à séduire auprès des caractères vibrants d'humanisme des protagonistes familiaux en mutabilité existentielle et sentimentale. Domhnall Gleeson incarnant avec un naturel sobre et une timidité tacite un paternel néophyte gagné par l'optimisme en dépit de ces indécisions, de sa crainte du changement et de son manque d'aplomb auprès de la gente féminine. Pétillante à travers son irrésistible sourire et sécurisante auprès de sa personnalité loyale, Rachel McAdams lui partage la vedette avec une spontanéité fringante. Un atout de charme et séduction prédominant que les spectateurs mâles les plus réceptifs ne manqueront pas de fantasmer secrètement dans leur idéal romantique.


“Rien n'a plus de valeur qu'aujourd'hui.”
Joliment photographié dans une teinte solaire naturelle, Il était temps demeure donc une jolie comédie romantique beaucoup plus intègre, communicative et authentique qu'elle n'y parait, si bien qu'elle nous rafraîchit les sens à travers son idéologie "Carpe diem".

Remerciement à Nikko Larsson pour la découverte.

*Bruno

Récompenses: Utah Film Critics Association Awards 2013 : Meilleur acteur dans un second rôle pour Bill Nighy.
Prix de l'ATAA 2015 : prix de l'adaptation en doublage pour un film en prises de vue réelles pour Sylvie Caurier.