mercredi 22 mars 2017

BEYOND RE-ANIMATOR. Grand Prix au Festival du film Fantastique de Suède, 2003.

                                                 Photo empruntée sur Google, appartenant au site horrorfunatic.wordpress.com

de Brian Yuzna. 2003. Espagne. 1h36. Avec Jeffrey Combs, Jason Barry, Tommy Dean Musset, Bárbara Elorrieta, Elsa Pataky, Ángel Plana.

Sortie Dvd France: 2 mars 2004. U.S: 23 Avril 2003.

FILMOGRAPHIE: Brian Yuzna est un producteur, réalisateur et scénariste américain, né en 1949 aux Philippines. 1989: Society. 1990: La Fiancée du Ré-animator. 1990: Silent Night, Deadly Night 4. 1993: Le Retour des morts-vivants 3. 1996: Le Dentiste. 1998: Progeny, l'enfant du futur. 1998: Le Dentiste 2. 2000: Faust. 2003: Beyond Ré-animator. 2004: Rottweiler. 2005: La Malédiction des Profondeurs. 2010: Amphibious 3D.


13 ans après La Fiancée du Ré-animator, Brian Yuzna reprend les commandes pour nous servir sur un plateau d'airain une séquelle encore plus réussie avec Beyond Ré-animator. Banni de nos salles obscures et donc directement passé par la case DTV, ce 3è opus diablement bonnard rivalise de générosité et d'inventivité en dépit d'une intrigue reprenant à peu de choses près le schéma narratif que le chef-d'oeuvre de Stuart Gordon. A savoir, la poursuite des expériences morbides d'Herbert, la romance impossible entre l'assistant et sa petite amie, l'intrusion d'un nouvel antagoniste mégalo et pervers délibéré à s'approprier le sérum et le carnage final qui en découle envers une armée de zombies. Mais pour y apporter un regain d'originalité, Yuzna a la bonne idée d'inclure un second sérum potentiellement salvateur car apte à assagir les zombies ! Interné en prison, Herbert West poursuit ses recherches avec l'aide d'un suppléant praticien. Ayant cette fois-ci mis au point le nanoplasma, un second sérum afin de canaliser la violence des ressuscités, Herbert parvient à réanimer un rat sans que ce dernier ne souffre de séquelles erratiques. Du moins en apparence car les effets secondaires du produit ne tardent pas à se manifester quand bien même une mutinerie entre prisonniers va prochainement éclater par la faute du directeur de prison véreux avide de s'approprier le sérum.


Grâce au dynamisme de sa mise en scène, à la fertilité des effets gores aussi impressionnants que réussis (merci Mr Screaming Mad George !) et à l'implication spontanée des comédiens (quel plaisir de retrouver Jeffrey Combs, l'icone moderne du savant fou toujours aussi déjanté !), Beyond Ré-animator parvient à réactualiser la franchise avec une sincérité que l'on retrouve rarement chez un Direct-To-Video. Féru du genre comme il nous l'eut déjà prouvé avec ses précédents travaux, Brian Yuzna continue de s'appliquer pour nous divertir par le biais d'une accumulation de péripéties aussi débridées que cartoonesques. A l'instar des confrontations musclées que se disputent notre duo de chirurgiens contre un directeur récalcitrant et une fiancée en dégénérescence morale. Car grâce à l'efficacité de ses situations et idées horrifiques souvent incongrues (la maraude du rat s'appropriant un pénis tranché, le détenu toxico s'injectant le sérum à moult reprises pour parfaire l'orgasme absolu), Yuzna parvient à retrouver la démesure visuelle du 1er opus en dépit d'un budget moins important et de sa facture "téléfilmesque". Enfin, en délocalisant l'action dans un centre pénitencier, Beyond Ré-animator exploite d'autant mieux son huis-clos blafard sous l'impulsion de marginaux en voie de sédition. Ce qui culmine avec un final des plus bordéliques dans son lot de pugilats horrifiques et de sacrifice romantique où tous les coups mortels seront permis !


Fun et débridé, cocasse et gore en diable (FX artisanaux svp !), Beyond Ré-animator déclare sa révérence aux fans du genre sous l'autorité chaleureuse de Yuzna parvenant à nouveau à bricoler une formidable série B sans soupçon de prétention, entre malice et amour du Fantastique.  

Bruno Matéï
2èx

Récompense: Grand prix du film fantastique européen, lors du Festival du film fantastique de Suède 2003.

                                                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site misantropey.com

de Stuart Gordon. 1985. U.S.A. 1h26. Avec Jeffrey Combs, Bruce Abbott, Barbara Crampton, David Gale, Robert Sampson, Gerry Black.

Sortie salles France: 12 Mars 1986. U.S: 18 Octobre 1985

RécompensesPrix Spécial Section Peur, Avoriaz 1986.
Prix du Meilleur Film, Catalogne 1985.
Prix du Meilleur Film et Meilleurs Effets Spéciaux, Fantafestival 1986

FILMOGRAPHIE: Stuart Gordon est un réalisateur, producteur et scénariste américain, né le 11 Août 1947 à Chicago (Illinois).
1979: Bleacher Bums (télé-film). 1985: Ré-Animator. 1986: Aux portes de l'au-delà. 1987: Dolls. 1988: Kid Safe (télé-film). 1990: Le Puits et le Pendule. 1990: La Fille des Ténèbres. 1990: Robojox. 1993: Fortress. 1995: Castle Freak. 1996: Space Truckers. 1998: The Wonderful ice cream suit. 2001: Dagon. 2003: King of the Ants. 2005: Edmond. 2005: Masters of Horro (le cauchemar de la sorcière - Le Chat Noir). 2007: Stuck. 2008: Fear Itself.


Film-culte de la génération 80, succès public inespéré dans l'hexagone (635 284 entrées), Re-animator est également la révélation du cinéaste néophyte Stuart Gordon avant que Brian Yuzna, attitré à la production, ne soit reconnu quatre ans plus tard avec Society. En pleine mouvance du gore burlesque, le cinéaste rivalise ici d'audace et d'inventivité pour cette variation extravagante de Frankenstein. Inspiré d'une nouvelle de Howard Phillips Lovecraft, l'intrigue se focalise sur les expérimentations d'Herbert West, étudiant en médecine ayant récemment découvert un sérum permettant de réanimer les défunts. Hébergé en colocation chez Dan Cain, il débute ses expériences avec le cadavre d'un animal, le chat fraîchement décédé de son locataire. Délibéré à passer au stade supérieur, il s'entreprend de continuer l'expérience sur un être humain. Epaulé de son équipier, ils se dirigent vers la morgue de l'hôpital afin de tester le vaccin sur un cadavre. Pendant ce temps, le professeur Hill, ennemi juré de West, à la ferme intention de s'emparer de ses travaux illégaux pour accéder à la célébrité. 


A partir de ce pitch prometteur fertile en effets chocs sanglants et gags hilarants (toutes les séquences où le surveillant de police intervient avec une indolence versatile s'avèrent d'une drôlerie irrésistible !), Stuart Gordon nous concocte un bijou d'humour noir inspiré du cartoon. Nanti d'excellents maquillages de Anthony Doublin et John Naulin, Ré-animator s'en donne à coeur joie dans les démembrements, déchiquetages et décapitations que West et son acolyte outrepassent pour la réussite d'un projet improbable, rendre la vie (impossible) à des morts (erratiques) ! Ces derniers estropiés revenants à la vie dans une furie incontrôlée ! Outre l'efficacité des quiproquos, revirements et dommages collatéraux que West et Cain accumulent maladroitement, l'intrigue est également rehaussée de la fougue impétueuse des comédiens déjantés. Jeffrey Combs iconisant son personnage contemporain de Frankenstein avec l'obsession délurée de daigner coûte que coûte révolutionner la création de la vie ("il se prend pour Dieu... Mais Dieu a horreur de la concurrence !" Dixit l'accroche publicitaire ! ). Secondé par son sympathique adjoint Dan Cain, Bruce Abbott lui partage la vedette dans la peau du médecin crédule rendu irresponsable à oser lui prêter main forte. Epaulé d'une tendre compagne plongée dans le désarroi (son père vient de subir par malchance la résurrection du sérum avant de se voir infliger une camisole psychiatrique !), Barbara Crampton n'hésite pas à dévoiler ses charmes dans son plus simple appareil avant de s'égosiller, à l'instar d'une séquence nécrophile restée dans les annales. Enfin, pour incarner l'arriviste aussi mesquin que cynique, David Gale exprime un rictus sadique dans sa posture démembrée encore plus avide à parfaire ses ambitions délétères (violer Megan par le biais de sa caboche décapitée et planifier une résurrection de masse avant l'arrivée de son concurrent !).  


Jouissif et trépidant car d'une drôlerie souvent hilarante dans sa succession de gags débridés et rebondissements sanglants, Ré-animator n'a pas volé sa réputation de chef-d'oeuvre du gore folingue que des comédiens en roue libre exacerbent à renfort d'hystérie collective !

Bruno Matéï
6èx

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