mercredi 15 juillet 2020

Relic

                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Natalie Erika James. 2020. Australie/U.S.A. 1h29. Avec Emily Mortimer, Robyn Nevin, Bella Heathcote, Chris Bunton, Jeremy Stanford.

Sortie salles France: ?. Sundance Festival: 25 Janvier 2020. Australie: 10 Juillet 2020

FILMOGRAPHIENatalie Erika James est une réalisatrice et scénariste américaine. Relic est son premier long-métrage réalisé en 2020.


"La vieillesse devrait brûler et se déchaîner à la tombée du jour ; Rager, rager contre la lumière qui meurt."
Curieuse oeuvre indépendante réalisée par la néophyte Natalie Erika James, Relic aborde le huis-clos horrifique sans effets de manche et encore moins de fioriture eu égard de son climat d'étrangeté crépusculaire collant à la semelle des protagonistes. La cinéaste se résignant au pouvoir de suggestion pour impressionner le spectateur à la fois inquiet et intrigué par une succession d'évènements imbitables. S'agit-il d'hallucinations collectives ? D'une présence surnaturelle tapie dans l'ombre des corridors ? D'une rombière souffreteuse peu à peu habitée par la démence ? Tant et si bien que le pitch nous retrace la lente dérive aux enfers d'une fille et de sa génitrice tentant de prêter main forte à la mère sclérosée de cette dernière souffrant d'Alzheimer. Or, durant leur séjour au sein de sa demeure champêtre confinée dans les bois, Kay et Sam vont témoigner d'évènements ombrageux davantage inhospitaliers. Jouant à fond la carte d'un suspense anxiogène auprès des va-et-vient de la mère et de sa fille visitant indépendamment chaque pièce de la demeure avec une appréhension davantage palpable, Relic parvient efficacement à exploiter les codes du genre de par son habile gestion d'une angoisse sensiblement oppressante, voir parfois même terriblement réaliste (la probable présence mortifère sous le lit).


Ainsi, en dépit de la routine de cette succession d'excursions en vase clos que cumulent nos héroïnes, Natalie Erika James entretient d'autant plus un mystère constant quant à l'origine de ses ondes délétères que nos protagonistes perçoivent parfois visuellement (des taches bleues et noires) en s'efforçant de prémunir la grand-mère erratique. Sans révolutionner le genre, Relic parvient donc modestement à captiver intelligemment dans sa capacité de distiller un climat d'inquiétude blafard, notamment renforcé de ternes éclairages au sein d'un chalet décati en mutabilité ! Ce qui nous amène à fréquenter son ultime demi-heure fraîchement démonstrative, les incidents inexpliqués devenant plus violents et perfides, notamment auprès d'une incroyable course contre la survie que Sam s'efforce de déjouer en interne des cloisons de la bâtisse. Des séquences oppressantes au fort pouvoir malaisant (tout du moins chez les claustrophobes !); qui plus est remarquablement montées, si bien que angoisse et terreur finissent par se rejoindre sous l'impulsion d'une diabolique tension dramatique. Natalie Erika James se réservant en prime de nous offrir la cerise sur le gâteau auprès d'un épilogue anthologique vu nulle part ailleurs (je pèse mes mots à travers cette vision onirico-macabre que n'aurait renié Fulci ou Buttgereit !). Sorte de métaphore sur la dégradation corporelle de la vieillesse et cette peur viscérale d'affronter la mort auprès d'une agonie avancée.


Etonnante petite série B horrifique au potentiel anxiogène indiscutable, Relic respecte le genre dans son refus de céder au spectacle du samedi soir que les ados raffolent en guise de défouloir. Le récit particulièrement métaphorique traitant des thèmes du vampirisme, de la vieillesse, de la maladie et de la mort sous le pivot d'un amour maternel forçant le respect. Tour à tour inquiétant, malsain et parfois terrifiant, il s'agit donc d'un premier essai prometteur que la réalisatrice s'efforce de mettre en exergue en transplantant le drame psychologique dans un cadre cauchemardesque. A découvrir. 

😉 à Fred Serbource ^^
*Bruno

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