lundi 22 juin 2015

Frissons d'horreur / Macchie Solari/Autopsy

                                                  Photo empruntée sur Google, appartenant au site senscritique.com

de Armando Crispino. 1975. Italie. 1h40. Avec Mimsy Farmer, Barry Primus, Ray Lovelock, Carlo Cattaneo, Angela Goodwin, Gaby Wagner, Massimo Serato, Ernesto Colli.

Sortie salles France: 3 Octobre 1979

FILMOGRAPHIEArmando Crispino est un réalisateur et scénariste italien, né le 18 Octobre 1924 à Biella, Italie, décédé le 6 Octobre 2003 à Rome.
1966: Le Piacevoli notti. 1967: Johnny le bâtard. 1968: Commandos. 1970: Faccia da Schiaffi. 1972: L'Etrusco uccide ancora. 1974: La Badessa di Castro. 1975: Frissons d'Horreur. 1975: Plus moche que Frankenstein tu meurs.


Thriller un peu trop méconnu en dépit d'une certaine renommée auprès de cinéphiles aguerris, Frissons d'Horreur s'engage dans la voie du thriller (je préfère bannir le terme Giallo) avec maîtrise, efficacité et subversion pour tenir en haleine le spectateur jusqu'à la révélation du coupable. 

Synopsis: Depuis une vague de suicides perpétrés sous un climat solaire irrespirable, une doctoresse est hantée d'horribles hallucinations ! Les cadavres fraîchement débarqués de sa morgue revenant à la vie pour la lutiner. Au même moment, des proches de son entourage disparaissent mystérieusement pour laisser sous-entendre le sacrifice du suicide. Avec l'aide d'un curé, Simona tente maladroitement de démystifier cette affaire morbide. 

Découvert par les amateurs éclairés en location Vhs au prémices des années 80, Frissons d'Horreur distille une aura somme toute particulière au sein du thriller transalpin. De par son goût pour les visions morbides de cadavres nus gouailleurs et de sinistres mannequins exposés dans un musée des horreurs. Ajoutez à cela une connotation sexuelle prégnante pour le désarroi psychologique d'une héroïne en perte de repère et vous obtenez une sorte d'ovni au vitriol où plane même un soupçon de nécrophilie. 


Ainsi, en alliant les meurtres en série d'un mystérieux assassin avec les suicides de quidams en détresse influencés par un climat tropical, Armando Crispino façonne une ambiance d'étrangeté magnétique que la posture équivoque de chacun des personnages accentuera à travers leur névrose interne. A l'instar de ce curé irascible à peine remis de sa convalescence psychiatrique et de Simona, femme médecin plongée dans la névrose depuis la disparition inexpliquée de ses proches et depuis une volonté de lui nuire par la déraison. Si bien que par l'entremise d'une sombre conjuration où suspects et faux coupables font bon ménage, le cinéaste réussit à implanter un suspense graduel en dépit d'une intrigue un peu confuse. Notamment dans sa structure narrative désordonnée d'un montage elliptique et pour l'éventuelle incohérence de certains protagonistes (volontairement outranciers ou au contraire mutiques). On ne manquera pas d'ailleurs de souligner également le caractère inopinément psychotique de certaines confrontations musclées (Simona s'en prenant brutalement à l'un de ses adjoints après une tentative de viol, le curé s'égosillant avec les poings à résonner un voisin de palier) ajoutant à l'ensemble une atmosphère paranoïaque aussi inquiétante que fascinante. Outre la présence charnelle et dénudée d'une Mimsy Farmer pleine d'intensité érotique, et le charisme inquiétant des seconds-rôles masculins, Frissons d'Horreur se permet en outre une sublime partition mélancolique composée par l'illustre Ennio Morricone afin de renforcer cette douce ambiance d'étrangeté "romantisée" que les protagonistes influencent dans leur posture interrogative, équivoque, suspicieuse ou décomplexée (le compagnon de Simona).


Tour à tour glauque et étrange, trouble et déroutant, Frissons d'Horreur pâti peut-être d'un manque de clarté dans l'ossature sporadique du scénario mais déborde de suspense et d'audace (les visions d'effroi de cadavres d'enfants nus lors du prologue psychotique) à distiller un climat interlope où se mêlent sans complexe sexualité et déviances macabres. Un excellent thriller donc toujours plus magnétique, notamment auprès de son charme à la fois mélancolique et vénéneux symptomatique du thriller transalpin. 

*Bruno
14.04.25. 4èx. vf

2 commentaires:

  1. un grand merci pour ce film particulier que je redecouvre car perdu dans les limbes de mes abissale.s vision cine c est que du bon ca milles merci

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