vendredi 28 août 2020

Insidious

                                         Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de James Wan. 2010. U.S.A. 1h42. Avec Patrick Wilson, Rose Byrne, Barbara Hershey, Ty Simpkins, Andrew Astor, Lin Shaye, Leigh Whannell, Angus Sampson, Corbett Tuck.

Sortie en salles en France le 15 Juin 2011. U.S.A: 01 Avril 2011

FILMOGRAPHIEJames Wan est un producteur, réalisateur et scénariste australien né le 27 Février 1977 à Kuching (Malaisie), avant de déménager à Perth (Australie). 2004: Saw, 2007: Dead Silence, Death Sentence, 2010: Insidious. 2013: The Conjuring. 2013 : Insidious : Chapitre 2. 2015 : Fast and Furious 7. 2016 : Conjuring 2 : Le Cas Enfield. 2018 : Aquaman.

                                         

Tourné à l'ancienne, un tour de montagne russe au savoir-faire indiscutable de par son horreur 1er degré. 
Le pitch: Un jeune couple et leurs 3 enfants emménagent dans une nouvelle demeure attrayante. Un soir, l'aîné parti batifoler dans le grenier trébuche incidemment sur une vieille échelle. Mais durant la nuit, il sombre dans un profond coma auquel les médecins n'éprouvent aucune explication plausible à diagnostiquer les causes de sa pathologie. Très vite, des évènements surnaturels se manifestent dans la maison pour tourmenter leurs occupants.

Précédé d'une réputation élogieuse Outre-atlantique, produit par le réalisateur Oren Peli (responsable du documenteur Paranormal Activity qui traumatisa Mr Steven Spielberg et rendu hilare 98 % de la population mondiale !), Insidious est un épigone du fameux Poltergeist, classique du film de demeure hantée des années 80 en mode festif. Épaulé de son scénariste attitré Leigh WhannellJames Wan a récemment affirmé qu'il avait décidé de concocter ce métrage au budget restreint pour avoir l'opportunité d'être invité à un festival du genre fantastique. Sa devise: foutre les pétoches aux spectateurs en réinventant la peur au cinéma à travers des artifices référentiels ! Car sur le principe ludique d'attiser la peur par le biais d'un argument fantastique, Insidious empreinte irrémédiablement au canevas établi par le duo Spielberg/Hooper, responsables d'un des plus célèbres films de maison hantée à gros budget,  Poltergeist. Un enfant sombre dans le coma alors que des forces surnaturelles se déchaîneront sur leurs occupants. Les parents terrifiés décident rapidement d'emménager dans une autre demeure (habile alibi pour contourner les clichés) mais d'autres incidents encore plus néfastes vont à nouveau rendre leur vie impossible. 

                                      

Avec une économie de moyens, James Wan reprend donc les poncifs inhérents au film de demeure hantée fondés sur la peur, le suspense lattent et la surenchère. Dès le préambule, une ambiance angoissante savamment entretenue est distillée au compte goutte par l'habile exploitation des recoins nocturnes d'une vaste maison abritant une entité malfaisante. Le tout filmé à l'aide d'une caméra à l'épaule particulièrement véloce. Bruits étranges dans la nuit, chuchotements à travers le récepteur du bébé, hurlements d'enfant, apparitions fantomatiques de personnages moribonds, alarme de maison soudainement enclenchée ! Des situations rebattues et balisées comme s'il en pleuvait que l'amateur d'épouvante connaît sur le bout des ongles. Et pourtant, l'ambitieuse entreprise de James Wan est de consentir à se réapproprier de ces stéréotypes pour les réinventer de par le savoir-faire indiscutable de la mise en scène tributaire d'angoisse diffuse, fondée sur l'irrationnel d'éléments fantastiques. Ainsi, dénué d'outrance et de grand-guignol (ou alors si peu), la fonction essentielle de l'auteur est de nous embarquer dans un train fantôme à la fois trépidant, tendu, oppressant, terrifiant, affolant ! L'intrigue orthodoxe parvenant pour autant à fasciner, épaulé il est vrai de la conviction des interprètes communément charismatiques. Tant et si bien que les parents ne sont pas écervelés à rester cloîtrés chez eux pour se laisser appâter par l'artillerie des phénomènes paranormaux qu'ils s'empresseront fissa de quitter afin de s'installer dans un autre pavillon ! Privilégié de comédiens photogéniques (les parents interprétés par Patrick Wilson et Rose Byrn jouent la carte de la sobriété alors que les seconds-rôles demeurent parfaitement convaincants dans leur cohésion spirituelle), le réalisateur réussit d'autant plus à authentifier une histoire contemporaine de maison hantée très efficacement contée à travers sa machine à frisson fréquemment fructueuse. A l'instar de cette séquence irritante où le signal d'alarme de la maison s'enclenche pour délivrer un son assourdissant afin de déstabiliser les occupants. Toute la première partie est habilitée à nous piéger dans un climat d'angoisse génialement oppressant exacerbé de l'anxiété des protagonistes dubitatifs mais finalement contraints d'accepter l'improbable. Quand bien même avec (presque autant d')efficacité, la seconde partie plus alarmiste nous invite à un voyage flamboyant au coeur d'une quatrième dimension à la fois crépusculaire, parfois flippante ou inquiétante et débridée. Quand bien même James Wan enfoncera le clou de l'ultime terreur lors d'une vengeance d'outre-tombe dénuée de concession, quitte à décevoir une majorité de spectateurs férus du traditionnel Happy-end. Rare pour ne pas le souligner donc d'autant plus que la flippe demeure à nouveau au rendez-vous auprès d'une violence aussi cruelle que rigoureuse !

                                       

Poltergeist, la suite.
De par le vérisme des comédiens épatants d'expression mesurée à travers leur appréhension névrotique,  Insidious fait office de flamboyante réussite pour James Wan voué à honorer la série B dans son amour immodéré pour la hantise. La grande efficacité de sa réalisation découlant de son savoir-faire technique à captiver la curiosité du spectateur impliqué dans un train-fantôme fertile en chausse-trappes, jump scares (fort réussis et peu nombreux), apparitions spectrales et incidents surnaturels de plus grande ampleur. Quant au clin-d'oeil rétro imparti à un immense classique du genre, quel plaisir de retrouver Barbara Hershey, l'inoubliable victime de l'Emprise, en matrone mystique prenant enfin sa revanche sur les esprits frappeurs. Une véritable perle du genre à revoir d'urgence. 

*Bruno
15.02.24. Vostfr
28.08.20
26.04.11. 390 v

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