de Jean-Pierre Melville. 1970. France/Italie. 2h22. Avec Alain Delon, André Bourvil, Gian Maria Volonté, Yves Montand, Paul Crauchet, Paul Amiot
Sortie sales France: 20 Octobre 1970
FILMOGRAPHIE: Jean-Pierre Melville, né Jean-Pierre Grumbach le 20 octobre 1917 à Paris et mort le 2 août 1973 à Paris, est un réalisateur et scénariste français. 1946 : Vingt-quatre heures de la vie d'un clown (court-métrage). 1947 : Le Silence de la mer. 1950 : Les Enfants terribles. 1953 : Quand tu liras cette lettre. 1955 : Bob le flambeur. 1959 : Deux hommes dans Manhattan. 1961 : Léon Morin, prêtre. 1962 : Le Doulos. 1963 : L'Aîné des Ferchaux. 1966 : Le Deuxième Souffle. 1967 : Le Samouraï. 1969 : L'Armée des ombres. 1970 : Le Cercle rouge. 1972 : Un flic.
- Quand les hommes, même s’ils s’ignorent, doivent se retrouver un jour, tout peut arriver à chacun d’entre eux, et ils peuvent suivre des chemins divergents ; au jour dit, inexorablement, ils seront réunis dans le cercle rouge. »
Chef-d'oeuvre du polar français portant la signature du maître Jean-Pierre Melville, Le Cercle Rouge est le dernier film auquel collabora Bourvil puisqu'il meurt 1 mois avant la sortie du film, le 23 Septembre 1970. Réunissant à l'écran 4 monstres sacrés parmi lesquels Alain Delon, Yves Montand, Bourvil, Gian Maria Volonte, Le Cercle Rouge demeure un grand moment de cinéma sous l'impulsion de ce prestigieux casting sobrement flegmatique. Alors que Corey vient tout juste de sortir de prison, il s'associe avec Vogel, un évadé de prison s'étant confiné dans son coffre de voiture durant son escapade, pour l'enjeu d'un casse du siècle. Pour ce faire, ils solliciteront notamment l'aide de l'ancien policier Jansen, aujourd'hui devenu alcoolique, supervisant l'opération, avec comme détail singulier, l'élaboration d'une balle en plomb pour tromper la logistique de surveillance. D'une durée excessive de 2h21, Le Cercle Rouge ne connait aucun temps mort de par la fluidité de sa mise en scène où rien n'est laissé au hasard et du jeu dépouillé des acteurs évidemment irréprochables. Avec une attention toute particulière pour la présence à contre-emploi de Bourvil.
Ce dernier se taillant une carrure de commissaire revanchard après que son prisonnier eut pris la poudre d'escampette par la fenêtre d'un compartiment ferroviaire. Ainsi, Bourvil ne cède à aucune prétention pour s'investir froidement dans la peau de ce commissaire plus retors qu'il n'y parait quand à l'évolution de l'intrigue et de sa stratégie offensive afin d'alpaguer les 3 cambrioleurs. Au-delà du souci chirurgical de son histoire soigneusement charpentée; Le Cercle Rouge véhicule une ambiance nonchalante comme on en voit plus dans le cinéma courant. De par son climat blafard saturé d'une météo tantôt pluvieuse, tantôt grisonnante, ce polar moite et sombre dégage une envoûtante atmosphère crépusculaire autour du charisme bourru de cette galerie de personnages à la fois impassibles et placides dans leur posture virile. A l'instar du parti-pris de Jean-Pïerre Melville de n'inclure aucune parole durant le fameux casse d'une durée de 25 minutes. Une séquence anthologique au suspense sobrement instillé. On peut d'ailleurs en dire autant du prologue mutique de 7 minutes que Melville transcende par le brio de sa mise en scène épurée. Quant à l'ironie injectée à l'intrigue criminelle, elle ne manque pas d'audace grâce au personnage du commissaire Mattei ayant comme mission de redorer sa réputation après avoir failli à sa fonction policière. On peut enfin souligner l'intensité de sa discrète partition musicale qu'Éric Demarsan compose dans une personnalité cafardeuse afin de mettre en exergue le climat ombrageux dénué de toute luminosité.
Un western moderne laconique.
Pur film d'ambiance, pesante et anxiogène, Le Cercle Rouge est un chef-d'oeuvre mortifère à la réalisation millimétrée et au casting au diapason. Un régal à chaque révision si bien que le temps ne peut rien y détruire.
*Bruno
*Bruno
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire