vendredi 26 février 2021

Hannibal

                                                          Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Ridley Scott. 2001. U.S.A. 2h11. Avec Anthony Hopkins, Julianne Moore, Gary Oldman, Ray Liotta, Frankie R. Faison, Giancarlo Giannini, Francesca Neri. 

Sortie salles France: 28 Février 2001

FILMOGRAPHIE: Ridley Scott est un réalisateur et producteur britannique né le 30 Novembre 1937 à South Shields. 1977: Duellistes. 1979: Alien. 1982: Blade Runner. 1985: Legend. 1987: Traquée. 1989: Black Rain. 1991: Thelma et Louise. 1992: 1492: Christophe Colomb. 1995: Lame de fond. 1997: A Armes Egales. 2000: Gladiator. 2001: Hannibal. 2002: La Chute du faucon noir. 2003: Les Associés. 2005: Kingdom of heaven. 2006: Une Grande Année. 2007: American Gangster. 2008: Mensonges d'Etat. 2010: Robin des Bois. 2012: Prometheus. 2013: Cartel. 2014: Exodus: Gods and Kings. 2015: Seul sur Mars. 2017: Alien: Covenant. 2017: Tout l'argent du monde. 2021: The Last Duel. 

10 ans après le chef-d'oeuvre de Jonathan Demme, c'est à Ridley Scott qu'incombe la gageure d'offrir une séquelle au Silence des Agneaux au prémices des années 2000. Et à la vue du résultat "maladif", on se demande ce qui a bien pu passer par la tête du cinéaste tant Hannibal fleure bon l'horreur émétique avec un goût raffiné pour le baroque transalpin. A l'instar de sa première partie confinée dans la ville de Florence au cours duquel l'inspecteur  Rinaldo Pazzi tentera d'appréhender Lecter en guise de rançon de 3 millions de dollars. Superbement photographié et éclairé à travers les vastes bâtiments domestiques, bibliothèques, jardins de pierre et places touristiques, Ridley Scott ne perd rien de son sens visuel à travers ses détails architecturaux où les sculptures ornementales se fondent dans le cadre de l'action avec une fascination trouble. Tant et si bien que cette filature de longue haleine que Rinaldo s'efforce de parfaire nous distille une irrépressible tension latente à travers le vice infaillible de Lecter piégeant ses futures victimes dans l'art de l'exécution picturale. Et à ce niveau à la fois graphique et raffiné, Ridley Scott se sent terriblement inspirer à confectionner des séquences horrifiques anthologiques en réfutant le hors-champs de par ses zooms complaisants d'un réalisme vomitif. On peut donc prétendre que les meurtres d'une barbarie stylisée provoquent autant le dégoût viscéral qu'un sentiment anxiogène, notamment de par l'appréhension que nous ressentions face aux agissements tranquilles de Lecter d'un flegme impassible à étudier ses prochains stratèges criminels. 


Anthony Hopkins
demeurant à nouveau littéralement magnétique (pour ne pas dire ensorcelant) dans le corps sclérosé du serial-killer cannibale aussi féru d'affection pour l'agent Clarence Starling que Julianne Moore endosse en lieu et place de l'inoubliable Jodie Foster. Hélas, la grande actrice que représente Moore n'arrive jamais à la cheville de son aînée en agent stoïque délibérée à retrouver la trace de son ennemi juré bien que démise de ses fonctions par ses supérieurs à la suite d'une bavure policière (c'est ce que le prologue pétaradant nous détailla lors d'un règlement de compte sanglant entre flics et dealers de came). Pour autant, Julianne Moore parvient toutefois avec une certaine assurance (à défaut de charisme saillant et d'expression intense) à tailler une certaine force de caractère à son personnage féminin, entre pugnacité et vaillance. Si bien que l'on suit sans réserve ces faits et gestes avisés à retrouver la trace de Lecter lors d'un final grand-guignolesque faisant office d'anthologie dégueulbif, ad nauseum. Là encore, on s'étonne du parti-pris sarcastique de Ridley Scott à fignoler son poème baroque en farce macabre d'un mauvais goût assumé ! Cette seconde partie autrement vertigineuse demeure aussi haletante, magnétique, malsaine et dérangeante lorsque le chef Paul Krendler (endossé par un Ray Liotta  gouailleur et présomptueux) tente de duper Clarice Starling afin d'empocher une rançon sous la mainmise du milliardaire paraplégique Mason Verger. Celui-ci autrefois victime de Lecter s'étant juré d'accomplir sa vengeance en kidnappant son tortionnaire lui ayant bouffé la moitié du visage quelques années plus tôt. 


Séquelle marginale d'un chef-d'oeuvre du thriller imputrescible, Hannibal demeure également à mes yeux un grand film maladif d'une élégance horrifique aux p'tits oignons. Tant auprès de l'esthétisme de sa réalisation studieuse, de ses séquences chocs d'une barbarie couillue, de son humour noir vitriolé, que du talent de ses acteurs s'affrontant mutuellement pour l'enjeu d'un cannibale érudit passé maître dans l'art du subterfuge criminel. Et entre manigance d'autorité et jeu du chat et de la souris, Anthony Hopkins demeure une fois encore proprement électrisant (et quelque peu fantaisiste) à travers sa lucidité criminelle dénuée de complexe et de morale, puis à travers son discernement amoureux d'y respecter sa partenaire au point d'y intenter un sacrifice en guise de reconnaissance.  

*Bruno
3èx

Box Office France: 2 579 878 entrées

Récompenses:
Bogey Awards 2001 : Prix Bogey en argent
Goldene Leinwand (Golden Screen) 2001
GoldSpirit Awards 2001 : GoldSpirit Awards de la meilleure bande-son d'horreur pour Hans Zimmer
Italian National Syndicate of Film Journalists : Silver Ribbon du meilleur acteur dans un second rôle pour Giancarlo Giannini
Jupiter Awards 2001 : Jupiter Award du meilleur réalisateur international pour Ridley Scott
Academy of Science Fiction, Fantasy & Horror Films - Saturn Awards 2002 :
Saturn Award des meilleurs maquillages pour Greg Cannom et Wesley Wofford
ASCAP / American Society of Composers, Authors, and Publishers 2002 : ASCAP Award des meilleurs films au box-office pour Hans Zimmer
Fangoria Chainsaw Awards 2002 :
Chainsaw Award du meilleur acteur pour Anthony Hopkins
Chainsaw Award du meilleur score pour Hans Zimmer

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