vendredi 2 avril 2021

Le Rayon Bleu

                                         

                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site en.wikipedia.org

"Blue Sunshine" de Jeff Lieberman. 1977. U.S.A. 1h35. Avec Zalman King, Deborah Winters, Mark Goddard.

Sortie salles: 7 Juin 1978

FILMOGRAPHIE: Jeff Lieberman est un réalisateur et scénariste américain né en 1947 à Brooklyn, New-York. 1972: The Ringer. 1976: La Nuit des Vers Géants. 1977: Le Rayon Bleu. 1980: Dr Franken (TV). 1981:Survivance. 1988: Meurtres en VHS. 1994: But... Seriously (TV). 1995: Sonny Liston: The Mystérious Lie and Death of a Champion (TV). 2004: Au Service de Satan.



Révélé auprès des amateurs de nanars avec le réjouissant La Nuit des Vers Géants,  premier film fauché bougrement ludique, cintré, cocasse et attachant, Jeff Lieberman monte d'un échelon avec Le Rayon Bleu de par sa mise en scène plus habile (bien que résolument perfectible) et son concept insolite encore plus incongru et dérangeant que son premier essai zédifiant. Le pitchSuite à une inexplicable alopécie, des individus sans histoire se transforment en meurtriers erratiques incapables d'y refréner leurs pulsions. Témoin de trois assassinats, Jerry Zikpkin s'efforce de mener son enquête quand bien même la police le suspecte de son éventuelle culpabilité. Un pitch linéaire aussi original qu'inquiétant lorsque l'on apprend que l'origine de cette vague de crimes émane d'une drogue de synthèse que les consommateurs d'une université eurent consommé 10 ans au préalable. Ces effets secondaires retardataires produisant chez eux un comportement irascible particulièrement susceptible au moindre tapage audible, alors même que leur chevelure périclite soudainement ! Satire vitriolée sur les méfaits de la drogue, en l'occurrence l'acide et le Lsd, Le Rayon Bleu n'a d'autre but que de voguer sur le divertissement frappadingue à travers sa facture bisseuse de série B du samedi soir oscillant qualités et défauts. Comme le souligne grossièrement son héros principal au charisme renfrogné factuel livrant les mêmes expressions d'appréhension et d'hébétude. 

Zalman King misant constamment sur ses comportements outrés pour distiller stupeur et inquiétude au fil de son investigation indécise et de sa traque policière. Ce jeu d'acteur maladroit s'avère néanmoins paradoxalement attachant à travers sa persuasion interrogative et sa requête d'y déjouer le mal, quand bien même les seconds rôles s'avèrent étonnamment plus convaincants dans leur sobriété humaine. Au-delà de ses nombreux couacs et incohérences narratives (notamment le suspense inexistant régi autour d'un candidat à la présidence, ancien commanditaire du "Blue Sunshine"), et ses situations grotesques génialement jouissives (Jerry se rendant par exemple chez un armurier pour ajuster une arme à air comprimé, le passant chauve à lunettes dans le parc, le toxico sollicitant l'aide de notre héros), Le Rayon Bleu tire-parti d'un climat fichtrement malaisant (pour ne pas dire malsain) lorsque ces quidams sont épris de malaise pour accéder à leur folie meurtrière en roulant des yeux tel un demeuré ! Effet frissonnant garanti tant Lieberman parvient à créer un véritable malaise autour de la transformation morale et physique de ces forcenés nantis d'une force surhumaine pour molester leur proie ! Qui plus est, bien ancré dans l'époque burnée des seventies, la facture brutale de certains meurtres détonnent par leur froideur, si bien que nous ne sommes prêts d'omettre son préambule aussi cruel que terrifiant se déroulant au crépuscule champêtre. Jeff Lieberman impliquant également des rebondissements cinglants pour nous impressionner, avec parfois même la présence de bambins en état de panique. Sans compter que son final confiné au sein d'une discothèque affiche une panique collective digne d'un film catastrophe lorsque la clientèle accourt tous azimuts dans les couloirs de galeries marchandes.  


Authentique film culte hélas fort peu connu, même si les vidéophiles des années 80 y préservent un souvenir saillant Le Rayon Bleu demeure une perle de bad trip horrifique à travers son climat malsain aussi déstabilisant que franchement terrifiant par moments. A découvrir fissa aux fans de curiosité marginale tant ses nombreuses maladresses demeurent finalement fructueuses de par son amoncellement de situations saugrenues y formant un condensé débridé. 

Bruno
4èx. 122v

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