samedi 10 avril 2021

Contracted

                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Eric England. 2013. U.S.A. 1h23. Avec Najarra Townsend, Caroline Williams, Alice Macdonald, Katie Stegeman, Matt Mercer, Charley Koontz.

Sortie salles France: ?. U.S: 22 Novembre 2013

FILMOGRAPHIEEric England est un réalisateur, scénariste, producteur et acteur américain né le 23 Février 988 en Arkansas. Hellbent (announced).  The Sirens (announced). 2018 Josie. 2017 Get the Girl. 2013 Contracted. 2013 Chilling Visions: 5 Senses of Fear (segment "Taste"). 2013 Roadside. 2011 Madison County. 2010 Hostile Encounter. 


Directement passé en DTV chez nous lors de sa sortie en 2013, Contracted demeure une assez réjouissante surprise pour qui raffole d'horreur viscérale placée sous le signe de la série B nauséeuse. Le pitch, somme toute linéaire, retraçant au compte goutte la dégénérescence corporelle et morale d'une jeune lesbienne après une relation sexuelle avec un inconnu abordé lors d'une soirée festive. Ainsi, la force de cette farce vitriolée contre les MST (et autre métaphore sur le SIDA) réside dans son efficacité à cumuler de manière métronome les désagréments physiques de la victime davantage erratique dans sa condition recluse de ne pouvoir s'appuyer sur une main secourable afin de s'extirper de son enfer. Et ce en dépit du témoignage démuni de sa mère (dédaigneuse) s'efforçant de comprendre son triste châtiment en dépit de leur sempiternel conflit familial. Par conséquent, de par son horreur parfois organique effleurant le cinéma clinique de Cronenberg, on est plutôt ébranler à contempler ses malaises corporels à renfort de pustules, filets de veines noires striées sur son corps, vomissures de sang dans l'évier ou la cuvette des chiottes, yeux livides et éraillés au point de les planquer sous des lunettes noires, perte progressive des ongles, asticots extraits de son vagin, etc, etc. C'est donc avec une réelle efficacité que le réalisateur Eric England exploite son horreur vomitive parmi le concept d'une série B bien troussée, et ce parmi l'empathie éprouvée pour la victime que Najarra Townsend endosse à l'aide d'une force d'expression constamment tendue. 


Le réalisateur oscillant étonnamment les ruptures de ton avec un certain risque. Entre réalisme documenté et grand-guignol ostentatoire quant au délire de son final jusqu'au-boutiste quitte à effleurer le ridicule, tout du moins auprès des pisse-froids. Car Contracted a beau partir en live lors de son ultime demi-heure désincarnée, poème morbide sur la folie homicide d'une zombie putrescente, on continue pour autant de croire à sa déliquescence morale au gré de sa condition démunie de n'y trouver aucune échappatoire. Son terrible manque d'affection, d'appui amical et sentimental la contraignant de se vautrer dès lors dans une vendetta aveugle lors de ses instants de panique et d'impuissance de dernier ressort (notamment après y avoir consulté un praticien plutôt détaché, pour ne pas dire à côté de la plaque lors de ses réflexions prémâchées). D'autre part, on peut attribuer à Eric England de céder également à la facilité et aux incohérences auprès de quelques seconds-rôles si peu effrayés par l'apparence estropiée de Samantha littéralement répugnante. A l'instar de cet hallucinant coït amorcé avec l'un de ses compagnons résolument indifférent à son physique fétide. De toute évidence, un prétexte trivial d'y forcer le trait du dégoût auprès du spectateur ébaubi assistant, les yeux apeurés, à leurs ébats dégueulbifs où s'y mêleront finalement gerbes de sang et asticots évacués des parties génitales. 


Moi Zombie, chronique de la dégradation.
A mi-chemin entre une horreur viscérale très réaliste, au point d'y insuffler à moult reprises les hauts le coeur auprès des spectateurs les plus chétifs, et une horreur grand-guignol en seconde partie incongrue, Contracted ne laisse nullement indifférent à contempler avec autant d'appréhension que de dégoût la déchéance de cette victime zombifiée condamnée à la solitude. Tant et si bien que l'on pardonne ces grosses ficelles susnommées à condition d'y préserver en cours de route un certain esprit second degré à travers la tournure débridée de cette épouvantable farce morbide. A découvrir, pour public averti.

*Bruno

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