lundi 19 avril 2021

Paiement Cash

                                                       Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"52 Pick-Up" de John Frankenheimer. 1986. U.S.A. 1h50. Avec Roy Scheider, Ann-Margret, Vanity, John Glover, Clarence Williams III, Kelly Preston.

Sortie salles France: 14 Janvier 1987. U.S: 7 Novembre 1986

FILMOGRAPHIE: John Frankenheimer est un réalisateur américain né le 19 Février 1930 à New-York, décédé le 6 Juillet 2002 à Los Angeles. 1957: Mon père, cet étranger. 1961: Le Temps du châtiment. 1962: l'Ange de la Violence. Le Prisonnier d'Alcatraz. Un crime dans la tête. 1964: 7 Jours en Mai. Le Train. 1966: Grand Prix. l'Opération Diabolique. 1968: l'Homme de Kiev. 1969: Les Parachutistes arrivent. The Extraordinary Seaman. 1970: Le Pays de la Violence. Les Cavaliers. 1973: l'Impossible Objet. The Iceman Cometh. 1975: French Connection 2. 1977: Black Sunday. 1979: Prophecy le monstre. 1982: A Armes Egales. 1985: Le Pacte Holcroft. 1986: Paiement Cash. 1989: Dead Bang. 1990: The Fourth War. 1992: Les Contes de la Crypte (Saison 4, épis 10). 1992: Year of the Gun. 1996: l'Ile du Dr Moreau. 1997: George Wallace. 1996: Andersonville (téléfilm). 1998: Ronin. 2000: Piège Fatal. 2002: Sur le Chemin de la guerre.


Super thriller des années 80 comme on ose plus en reproduire de nos jours, Paiement Cash joue la carte du divertissement solide à travers sa grande efficacité aussi bien technique que narrative. John Frankenheimer, artiste pas aussi reconnu, possédant ce don inné de nous captiver à travers l'odieux chantage d'un trio de malfrats cupides en concertation meurtrière. Si bien qu'Harry Mitchell, industriel de Los Angeles, doit rassembler 100 000 dollars afin de ne pas ébruiter son adultère avec une jeune mannequin de 22 ans. Alors que son épouse est en lice pour le conseil municipal, Harry se retrouve donc dans l'impasse d'avertir la police. Qui plus est, sa propre arme et ses empreintes ont été exploités pour parfaire leur homicide. C'est alors qu'il décide d'élaborer une stratégie de défense en montant les uns contre les autres les criminels davantage irascibles à recevoir le butin réclamé. Une intrigue classique, certes, mais redoutablement efficace et étonnamment brutale quant aux exactions de ses tueurs sans vergogne évoluant autour de l'univers du X. 


Si bien que l'on reste encore aujourd'hui impressionné par la séquence de "snuf movie" si j'ose dire franchement crapuleuse et malaisante de par son réalisme épeurant. John Frankenheimer recourant par ailleurs avec parcimonie à quelques détails morbides pour éviter toute forme de racolage. Une autre séquence aussi brutale m'a d'ailleurs autant interpelé lorsqu'une jeune femme est à deux doigts de trépasser, étouffée par un coussin, et ce sans y prédire l'issue de son sort. C'est dire si Frankenheimer est en pleine maîtrise de ses moyens pour nous faire douter de sa situation d'extrême urgence à la violence aussi rigoureuse que tendue. Pour ce faire, il compte notamment sur la tagline d'Hitchcock (Plus le méchant est réussi, meilleur le film sera) pour rehausser son intensité dramatique à travers le portrait d'un trio de malfrats à l'ironie sardonique. Notamment auprès de deux d'entre eux jouant les harceleurs gouailleurs avec un flegme détendu. Au-delà de ces trois profils génialement mis en valeur, on peut enfin compter sur l'autorité virile de Roy Scheider endossant "le blaireau" avec une classe charismatique à la fois contrariée et tranquille. Quand bien même Ann-Margret lui partage la vedette dans le rôle de l'épouse trompée avec une maturité posée (exit donc le cliché trivial du crêpage de chignon revanchard même si une séquence s'y prête un peu succinctement). 


Excellent thriller parfaitement dirigé et interprété à travers un affrontement tendu entre la victime et les tueurs, Paiement Cash transpire l'amour du genre dans sa facture de série B de luxe (estampillée Cannon !) déployant une verve sardonique incisive pour tenir lieu de sa violence crapuleuse. A redécouvrir d'urgence tant le film dégage un magnétisme infaillible au rythme d'une bande-son avenante symptomatique des années 80 !

*Bruno
3èx

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire